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°° WEBTUBE : La cour d’appel de Paris a indiqué dans un communiqué avoir été saisie de “trois appels” à ce stade après les condamnations de Marine Le Pen et du Rassemblement national, et “examinera ce dossier dans des délais qui devraient permettre de rendre une décision à l’été 2026”.Si ces délais sont tenus, cela voudrait dire que ce deuxième procès se tiendrait au plus tard début 2026, et que la décision serait donc rendue de longs mois avant l’élection présidentielle 2027, comme l’ont réclamé plusieurs responsables politiques.
En attendant, vous pouvez télécharger le délibéré de premier instance ici
Et découvrir quelques extraits ci-dessous

Marine Le Pen a été condamnée le 31 mars 2025 à quatre ans de prison, dont deux avec sursis et deux avec bracelet électronique, et à cinq ans d’inéligibilité pour détournement de fonds publics dans l’affaire des assistants parlementaires européens. En l’espace de 24 heures, l’affaire a enflammé l’échiquier politique français, suscitant réactions, contre-attaques et mobilisations.
Une exécution provisoire controversée
Le tribunal correctionnel de Paris a estimé que la présidente du Rassemblement national avait mis en place, entre 2004 et 2016, un système visant à employer des assistants parlementaires européens au service du parti, et non de leur mandat européen. Vingt-deux autres prévenus ont été condamnés, et le RN a écopé d’une amende de 2 millions d’euros, dont un ferme.
Marine Le Pen a fait appel, et la cour d’appel de Paris a annoncé qu’elle se pencherait sur le dossier avec un verdict attendu à l’été 2026, soit juste avant l’échéance présidentielle. En attendant, la condamnation est assortie d’une exécution provisoire de l’inéligibilité, mesure que ses soutiens jugent profondément injuste.
L’offensive du RN
Lundi 1er avril, la riposte politique s’est organisée. Jordan Bardella, président du RN, a dénoncé un « scandale démocratique » et a appelé à une « mobilisation populaire et pacifique ». Il dénonce une « tyrannie des juges » qui empêcherait les électeurs de choisir librement leur candidate. Même tonalité du côté de Jean-Philippe Tanguy à l’Assemblée nationale, qui a accusé la justice de vouloir « voler l’élection présidentielle ».
Dans la soirée, le RN a lancé une pétition nationale pour « défendre la démocratie », largement relayée sur les réseaux sociaux, au nom d’une résistance face à une justice jugée politisée.
François Bayrou, Premier ministre, a réagi prudemment, se disant « troublé » par l’exécution immédiate de l’inéligibilité, tout en rappelant son attachement à l’indépendance judiciaire. Un équilibre prudent, partagé par une partie de la majorité. Laurent Saint-Martin, ministre du Budget, a évité la polémique, déclarant simplement que « la justice applique la loi ».
La gauche, elle, s’est empressée de contre-attaquer. Le PS a lancé sa propre pétition pour « défendre l’indépendance de la justice », tandis qu’Olivier Faure accusait le RN de menacer la séparation des pouvoirs. Jean-Luc Mélenchon, dans un positionnement plus ambigu, a estimé que l’inéligibilité immédiate sans appel était « injuste », critiquant à la fois Le Pen et la procédure.
À droite, Éric Ciotti (Union des droites) a proposé une loi supprimant l’exécution provisoire de l’inéligibilité, dénonçant une « peine de mort politique ». Une initiative qui pourrait favoriser un rapprochement avec le RN sur le terrain des libertés politiques.
Soutiens internationaux et critiques croissantes
À l’étranger, les réactions se sont multipliées. Viktor Orbán, en visite à Paris, a dénoncé une atteinte à la démocratie et qualifié Marine Le Pen de « future présidente ». Matteo Salvini, en Italie, a fustigé une « déclaration de guerre contre les patriotes européens ». Le Kremlin, fidèle à son hostilité envers les institutions occidentales, a vu dans cette affaire une preuve de la « décadence de la démocratie libérale ».
Même Donald Trump a commenté : « Beaucoup pensaient qu’elle ne serait pas condamnée. Ça ressemble à notre pays », comparant sa situation à celle de Le Pen, dans une tentative de faire résonner les deux combats.
Pour certains analystes, cette condamnation pourrait paradoxalement renforcer Marine Le Pen. Le juriste Hervé Lehman évoque dans Le Figaro un « effet boomerang » susceptible de consolider sa base. À l’inverse, des voix comme celle de Françoise Fressoz dans Le Monde mettent en garde contre la remise en cause systématique de la justice, qui affaiblirait l’État de droit.
Les conséquences politiques restent incertaines. L’appel pourrait permettre à Marine Le Pen de se présenter à la présidentielle. Mais l’opération judiciaire, pour ses adversaires comme pour ses partisans, sera désormais au cœur du débat démocratique jusqu’en 2027.
L’affaire Marine Le Pen marque un tournant politique et judiciaire. Entre la sévérité d’un jugement à portée immédiate, les accusations de persécution, les appels à la mobilisation populaire et les soutiens internationaux, c’est toute la question de la légitimité démocratique, de la neutralité des juges et de la réforme institutionnelle qui est désormais posée. La campagne présidentielle est bel et bien lancée… sur le terrain judiciaire.
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