. Allez voir le film « La plus précieuse des Marchandises »

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Articles    : Jan 2025Dec 2024Nov 2024Oct 2024 – Facebook : https://www.facebook.com/profile.php?id=100069673161887 Twitter : https://twitter.com/OrtfNews Music 24/24 : http://DJMUSIC.fr

°° WEBTUBE : Ce film de Michel Hazanavicius est une animation de qualité exceptionnelle, tant par le graphisme et ses prolongations animées que par le son, ce dernier étant un élément indispensable en harmonie parfaite par sa qualité intrinsèque d’un grand réalisme et sa parfaite synchronisation avec les images.

En Pologne, pendant la Seconde Guerre mondiale. Un couple de bûcherons pauvres vit dans la forêt où il travaille. Ils n’ont plus d’enfants. La femme va se recueillir sur la tombe d’un de leurs enfants mort. Dans la forêt passe une voie ferrée, sur laquelle circulent des trains de wagons ordinairement affectés au transport des marchandises. La femme simple et proche de la nature invoque les dieux du train, les prie de lui accorder la chute de quelque marchandise pouvant atténuer sa misère quotidienne. Elle s’approche des rails au passage des convois. Mais voici que les dieux du train lui apportent un cadeau, non pas un colis de surplus, mais une nouvelle bouche à nourrir : un bébé, une petite fille jetée dans la neige et le froid par des parents conscients de l’enfer qui les attend à l’arrivée. Ces trains vont à Auschwitz.

Commence alors pour la femme le combat de sa vie : faire accepter l’enfant par son mari se conformant à une honteuse propagande, la protéger des collabos polonais, la nourrir en mendiant du lait auprès d’un homme rustre et bon. L’aider à grandir et à survivre à la guerre, puis à devenir une artiste renommée dont la photo est en première page d’un magazine. Une aventure d’une dimension surhumaine dans un univers qui n’a plus rien d’humain, inspirée d’une histoire vraie. Notons qu’en ce temps-là, nombreux furent les paysans polonais qui recueillirent ainsi des bébés jetés des trains du désespoir. Cette histoire n’est pas unique, même si elle illustre un exceptionnel et remarquable sursaut d’humanité. Honneur aux Justes. Plus encore à ceux qui le furent en partageant leur pauvreté pour sauver la vie.

Aller voir ce film aujourd’hui, c’est honorer la mémoire de notre humanité, c’est aussi dire non aux mémoricides organisés nous poussant à dénigrer nos ancêtres, notre civilisation et notre Histoire. Ceux qui ne sont pas amateurs de film d’animation, qu’ils sachent que le dessin dépasse parfois le classique. Ainsi l’abandon du bébé depuis le train et l’arrivée de celui-ci à Auschwitz sont peut-être supérieurs en intensité à des scènes qui auraient été filmées. On peut observer sans s’y attarder que le tender de la locomotive a été oublié. Aussi que l’avertisseur sonore n’est pas le sifflet classique des locomotives européennes, mais la plainte grave de leurs cousines américaines, cette dernière étant peut-être plus de circonstance pour souligner la tragédie ainsi présentée. Notons que pas une seule fois les mots Juif, Shoah ou nazi ne sont prononcés dans ce film, lui donnant ainsi une dimension humaniste transcendant l’espace et le temps. Une belle performance cinématographique à ne pas manquer si elle se présente près de chez vous.

Daniel Pollett, Riposte Laïque