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°° WEBTUBE : Certes, Bachar et ses sbires n’étaient pas des enfants de chœur, mais comme s’est interrogé Jordan Bardella ce dimanche sur France 3 : « Qui y a-t-il en face ? » Question rhétorique, la réponse étant évidente : des islamistes, largement pires. Gardons à l’esprit le précédent de Kadhafi en Libye dont le régime – dictatorial – était un moindre mal en rapport des djihadistes qui lui ont succédé.
Depuis le début de la guerre civile en Syrie en mars 2011, le conflit a fait autour de 500 000 morts d’après les estimations de diverses ONG. La moitié de la population a été déplacée pendant le conflit, et cinq à six millions de Syriens ont fui le pays, soit le quart de la population.
Le président du RN observe que «des milices héritières à la fois de l’État islamique et d’Al-Qaïda prennent le pouvoir en Syrie», et appelle les pays de l’Union européenne à «anticiper le risque d’un déferlement migratoire, où pourraient se glisser des terroristes». Ce scénario s’est déjà déroulé au début des années 2010, et a abouti aux attentats de 2015 à Paris.
L’eurodéputé tire la sonnette d’alarme : «Dans quelques mois, il est possible que nous payions les conséquences de cette prise de pouvoir des fondamentalistes islamistes par des flux migratoires importants.» Quatorze ans après le début du «printemps arabe», dont les mouvements populaires avaient ébranlé plusieurs régimes dictatoriaux, le départ de Bachar el-Assad – soutenu par la Russie et l’Iran – est, selon Jordan Bardella, une «catastrophe géopolitique».
Le Quai d’Orsay ayant, sans autre forme de procès, «salué» la chute du régime de Damas, Jordan Bardella dit également «se réjouir» au titre des «droits humains» et de «la liberté d’une nation». Mais le président du RN pose quant à lui la question : « Qui y a-t-il en face ?»
Et de préciser : «Nous avons en mémoire l’intervention de la France en Libye, qui a tourné au fiasco, qui a contribué à transformer un régime dictatorial pour provoquer la prise du pouvoir des fondamentalistes islamistes.» «Lorsque nous disions qu’il fallait maintenir les liens, nous parlions des liens avec les services de renseignement syriens, parce qu’il y avait face à Bachar el-Assad l’État islamique, les héritiers d’Al-Qaida et d’Al-Nostra notamment.»
Pour notre part, nous soulignerons que le régime de Bachar s’était fait le défenseur de la minorité chrétienne. Qui a déjà commencé à payer du prix du sang le réveil du djihadisme en Syrie :
La minorité alaouite – l’alaouisme est une branche du chiisme – qui était le soutien traditionnel du clan Assad, sera naturellement la première victime de la prise du pouvoir par les sunnites du Hayat Tahrir al-Sham. Une vidéo montrant l’exécution sommaire d’un beau-frère de Bachar sous les cris de joie de la foule circulait ce dimanche sur les réseaux sociaux.
Le régime de Bachar était par ailleurs soutenu par l’Iran et le Hezbollah, grands ennemis de l’Etat hébreu. Sa chute est donc à priori une bonne nouvelle pour Jérusalem. Mais sans doute une victoire à la Pyrrhus, dans la mesure où les intentions réelles des nouveaux maîtres de Damas ne laissent d’inquiéter, malgré quelques déclarations lénifiantes à l’intention des jobards. Le Hayat Tahrir al-Sham est considéré comme terroriste par l’ensemble des capitales occidentales. La tête de son chef, Abou Mohammed al-Joulani, est mise à prix 10 millions de dollars aux Etats-Unis.
Par précaution, l’armée israélienne s’est déployée ce dimanche – une première depuis 1974 – dans la zone tampon démilitarisée du Golan, dans le sud-ouest syrien, à la lisière avec la partie de ce plateau occupé et annexé par Israël. Le Premier ministre Netanyahu a déclaré que l’accord de 1974 de délimitation avec la Syrie était caduc, compte tenu de la situation nouvelle dans le pays. L’aviation israélienne a par ailleurs bombardé des arsenaux d’armes chimiques dans les environs de Damas pour qu’ils ne tombent pas entre les mains des djihadistes. Entre Israël et les nouveaux maîtres de la Syrie, ce n’est donc pas le grand amour. Par ailleurs, ceux qui voudraient réactiver le complot Oded-Yinon en seront pour leurs frais. L’armée israélienne a déjà fort à faire à Gaza et dans le sud-Liban pour aller se frotter frontalement aux djihadistes syriens du HTS…
Henri Dubost, Riposte Laïque