. Bachar el-Assad renversé par des islamistes : totalement inconsciente, l’UE s’en félicite

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Articles    : Dec 2024Nov 2024Oct 2024Sept 2024 – Facebook : https://www.facebook.com/profile.php?id=100069673161887 Twitter : https://twitter.com/OrtfNews Music 24/24 : http://DJMUSIC.fr

°° WEBTUBE : De cette victoire islamiste peut naître le chaos ou bien un régime bien pire que celui d’Assad. Ce ne sont pas des démocrates qui mènent le bal mais des jihadistes fanatisés, qui ont montré leur barbarie dans le traitement des prisonniers. La France « salue la chute du régime de Bachar el-Assad » après « plus de 13 ans d’une répression d’une grande violence contre son propre peuple », a déclaré le porte-parole du ministère des Affaires étrangères Christophe Lemoine ce dimanche. Et pour Berlin, la chute de Bachar el-Assad est « un grand soulagement ». L’Europe tisse la corde qui la pendra.

Saluer la victoire des islamistes en Syrie, sans en mesurer les conséquences, est totalement irresponsable. Comme si la menace islamiste qui plane sur l’Europe avait besoin d’encouragements. Nous allons récolter un tsunami migratoire qui va dépasser par son ampleur celui de 2015. Et comme toujours, l’Amérique, bien protégée par deux océans, reste bien à l’abri des conséquences tragiques de la déstabilisation du Moyen-Orient orchestrée par Washington depuis vingt ans, au nom de la démocratie.

J’écrivais hier qu’il était temps que les Russes se réveillent, tant la situation évolue à grande vitesse en Syrie depuis le 27 novembre, date à laquelle une coalition de rebelles, menée par le groupe armé islamiste Hayat Tahrir Al-Cham (HTC), a lancé une offensive contre le régime de Damas.

Mais trop tard. Dans la nuit de samedi à dimanche Damas est tombée et Bachar el-Assad a quitté le pays. Une cruelle défaite pour les Russes, qui n’ont rien vu venir et se sont révélés incapables de réagir à temps, mais un désastre pour l’UE qui va connaitre une nouvelle déferlante migratoire bien pire qu’en 2015.

C’est donc une guerre civile de 13 ans qui se termine et ce sont les islamistes qui s’emparent du pouvoir, par la faute d’un Occident irresponsable qui s’est acharné à déboulonner tous les chefs d’État arabes qui étaient un rempart contre l’islamisme.

Les printemps arabes soutenus par les Occidentaux ont fait le lit des fanatiques. De Ben Ali à Assad, en passant par Kadhafi et Saddam Hussein, tués ou chassés du pouvoir, nous avons déstabilisé à jamais le Moyen-Orient au nom de la démocratie. Où est donc la victoire quand des tyrans sont remplacés par plus tyrans qu’eux ?

Retour sur la tragédie syrienne

La guerre civile a commencé en 2011, avec le soutien et le financement des États-Unis et des Européens. Côté français, on se souvient de Laurent Fabius qui avait osé déclarer que le Front Al-Nosra, un groupe islamiste terroriste allié des rebelles syriens opposés au régime de Damas, « faisait du bon boulot sur le terrain » ! La France qui prétend combattre le terrorisme se glorifiait d’armer les islamistes.

Cette longue guerre a abouti à une partition de la Syrie.

Le nord a été partagé en plusieurs zones sous domination kurde, islamiste, turque, ou sous contrôle des rebelles syriens hostiles à Assad. 

Suite à l’intervention russe de 2015, Assad a été remis en selle et a repris le contrôle de 70 % du territoire syrien. Un calme précaire s’est installé avec le soutien des Russes, des Iraniens et du Hezbollah libanais.

Comme je l’ai écrit hier, les Russes ont construit une base navale à Tartous et une base aérienne à Lattaquié. Mais les effectifs russes sont restés modestes, entre 5 et 8 000 soldats. Quelques éléments de l’Afrika Corps, ex-Wagner, ont renforcé le dispositif mais l’essentiel de Wagner a quitté l’Afrique pour l’Ukraine en 2022.

C’est le 27 novembre que les hostilités ont repris, à la surprise du commandement russe. Comment les renseignements russes ont-ils pu passer à côté de cette offensive ? Mystère. 

Une coalition de factions rebelles dirigée par Hayat Tahrir al-Cham (HTC), ouvertement soutenue par la Turquie, a donc lancé une offensive vers le sud du pays, resté sous contrôle du régime de Damas.

En 11 jours les rebelles ont conquis le pays. L’armée régulière s’est effondrée, fuyant sans combattre et abandonnant des milliards de matériels aux jihadistes.

Et si les Turcs ont soutenu ouvertement la coalition anti-Assad, les Américains ont agi en coulisses, pas mécontents de chasser les Russes de la région et de prendre le contrôle des zones riches en pétrole et en gaz. Nous verrons comment Trump entend gérer ce dossier. Nous verrons également si Israël sort gagnant de ce changement de régime. Les Israéliens ont placé des troupes sur le plateau du Golan.

La situation reste confuse et l’avenir incertain

L’armée syrienne a capitulé et le Premier ministre syrien a annoncé le transfert du pouvoir aux rebelles.

Assad s’est enfui. Il s’est réfugié en Russie avec sa famille.

Les navires russes ont quitté la base navale de Tartous. On n’en sait pas plus.

La question que je me pose à propos des Russes est donc la suivante :

À quoi bon avoir sauvé Assad en 2015 et avoir investi des milliards en Syrie, à quoi bon y avoir construit deux bases militaires, si c’est pour lâcher le président syrien et tout perdre en quelques jours ? 

Ou bien ce lâchage est volontaire, la Syrie n’étant plus prioritaire pour le Kremlin, ou bien il procède d’une incroyable défaillance du commandement et du renseignement russes en Syrie. Ce qui est beaucoup plus grave.

Mais je ne serais pas surpris que les Russes, écoeurés par la lâcheté des officiers syriens qui ont abandonné leur poste et ont troqué leur uniforme contre des vêtements civils pour se fondre dans la foule anonyme, je ne serais pas surpris que les Russes aient jeté l’éponge en abandonnant ce peuple de poltrons, incapables de se défendre pour sauver leur pays. 

Nous saurons bien un jour les vraies raisons de cette débâcle.

Ce qui est certain, c’est que si les Occidentaux espéraient ouvrir un deuxième front pour affaiblir Poutine en Ukraine, c’est raté.

Jacques Guillemain, Riposte Laïque