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°° WEBTUBE : aujourd’hui en Syrie, après neuf ans de présence russe, l’armée d’Assad s’effondre et s’enfuit sans combattre face aux forces islamistes qui fondent sur Damas. Qui va les arrêter ? Les Russes n’ont toujours pas bougé à part quelques frappes aériennes qui n’ont pas stoppé l’offensive islamiste.
L’effondrement de l’armée syrienne rappelle le Vietnam, l’Afghanistan ou le Sahel
Souvenez-vous de l’armée sud-vietnamienne, à la puissance inégalée sur le papier. Peu motivée, corrompue et infiltrée, elle a été balayée par le Vietcong en quelques jours, provoquant une panique monumentale à l’ambassade américaine de Saïgon en 1975, panique dont les images hallucinantes ont fait le tour du monde.
Souvenez-vous de la puissante armée afghane formée par les Occidentaux. Plus de 300 000 soldats qui devaient assurer la relève de la coalition occidentale. Elle a été également balayée sans combattre face aux farouches talibans armés de Kalachnikovs. L’évacuation de Kaboul dans l’affolement le plus total restera gravé dans les mémoires.
Souvenez-vous des armées africaines face aux jihadistes déferlant sur le Sahel. A part l’armée tchadienne et ses redoutables guerriers toubous, aucune n’est apte au combat. Sans le soutien des soldats français ou russes, c’est encore la débandade généralisée assurée. Toutes ces armées exotiques sont inexistantes face à un ennemi déterminé.
Et aujourd’hui en Syrie, après neuf ans de présence russe, l’armée d’Assad s’effondre et s’enfuit sans combattre face aux forces islamistes qui fondent sur Damas. Qui va les arrêter ? Les Russes n’ont toujours pas bougé à part quelques frappes aériennes qui n’ont pas stoppé l’offensive islamiste.
Leur confiance dans l’armée loyaliste soutenue par le Hezbollah libanais et par Téhéran, vient de montrer ses limites. Il faut dire que le Hezbollah a été décapité par Tsahal. Quant aux alliés arabes de Bachar el-Assad, ils n’ont que des armées d’opérette incapables de combattre.
Les villes d’Alep et de Hama sont déjà tombées. Homs ne devrait pas tarder à succomber. Et ensuite, c’est cap sur Damas, 150 km plus au sud. L’avancée des rebelles se poursuit avec la bienveillance d’Erdogan, le sultan sunnite qui verrait d’un bon oeil le renversement du régime alaouite (branche chiite) de Bachar el-Assad. Car dans le monde musulman, rien ne change. On est sunnite ou chiite.
Totalement investis en Ukraine, théâtre autrement plus important aux yeux du Tsar, les Russes n’ont rien vu venir et la réaction tarde. Vont-ils lâcher Assad après l’avoir sauvé en 2015 et après avoir construit les bases navale et aérienne de Tartous et de Lattaquié ?
Espérons que non. Car si la Syrie devient une nouvelle république islamiste, déstabilisant un peu plus la région, il faudra s’attendre à une déferlante de réfugiés vers l’UE, de type 2015.
Ce qui est le dernier souci des Américains qui n’ont qu’une obsession, chasser les Russes du Moyen-Orient.
Moscou a redéployé des éléments de l’Afrika Corps (ex-Wagner) en Syrie et devrait envoyer des forces spéciales en urgence, mais la situation évolue très vite.
Sans forces terrestres conséquentes, l’aviation ne pourra jamais stopper les rebelles.
Au niveau du commandement des forces russes en Syrie, le général en place a été limogé suite à la prise d’Alep et remplacé par un chef aguerri qui devrait redresser la situation. En espérant qu’il n’est pas trop tard.
En attendant, Moscou invite ses ressortissants à quitter la Syrie.
Jacques Guillemain, Riposte Laïque