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°° WEBTUBE : Assez de fanfaronnades et de provocations qui vont nous détruire. Il serait temps que Macron et nos généraux de plateaux TV cessent de mentir aux Français et reconnaissent que la France n’a plus d’armée capable de faire la guerre. Pour ceux qui refusent de comprendre, il suffit de regarder les pertes ukrainiennes.
En trois ans, l’Ukraine, soutenue par plus de 50 nations, dont les 32 pays de l’Otan, a perdu 1,2 million de soldats et englouti 150 milliards de matériels. C’est l’équivalent de 5 armées françaises au format actuel de 200 000 hommes. Par conséquent, quand on est incapable de faire la guerre, on fait le choix de la paix.
En accédant à la demande pressante de Zelensky d’autoriser Kiev à frapper la Russie en profondeur, Biden pratique la politique de la terre brûlée avant de quitter la Maison-Blanche le 20 janvier. Il savonne ainsi la planche de Trump, qui veut imposer la paix en Ukraine et fait le choix de l’escalade.
Le prétexte invoqué par Washington est le déploiement de 10 000 soldats nord-coréens dans le secteur de Koursk. On notera que 50 nations aident l’Ukraine, mais que dans la logique otanienne, Poutine n’a pas le droit d’avoir des alliés.
Macron n’est pas étranger à cette décision suicidaire de vouloir frapper au cœur de la Russie. Il n’a cessé de justifier cette option depuis mai 2024. En effet, Macron estime que Moscou bombarde désormais la ville de Kharkiv et ses environs depuis son sol et non plus depuis les territoires qu’elle occupe en Ukraine. Extraits :
« Ce qui a changé, c’est que la Russie a un peu adapté ses pratiques »
« On doit permettre aux Ukrainiens de neutraliser les sites militaires d’où sont tirés les missiles, les sites militaires depuis lesquels l’Ukraine est agressée, mais on ne doit pas permettre de toucher d’autres cibles en Russie, et évidemment des capacités civiles »
« Si on dit aux Ukrainiens “vous n’avez pas le droit d’atteindre le point d’où sont tirés les missiles”, en fait, on leur dit “on vous livre des armes, mais vous ne pouvez pas vous défendre”. »
Aujourd’hui, Macron ose déclarer que Poutine ne veut pas la paix. Il ment :
– Ce n’est pas Poutine qui a renversé en 2014 le régime pro-russe en place à Kiev, c’est la CIA ;
– Ce n’est pas Poutine qui a refusé d’appliquer les accords de Minsk qui auraient évité la guerre, ce sont Paris et Berlin ;
– Ce n’est pas Poutine qui a persécuté les populations russes du Donbass pendant huit ans, faisant 16 000 victimes, c’est le régime néonazi de Kiev ;
– Ce n’est pas Poutine qui a refusé les négociations de paix d’Istanbul en 2022, ce sont les Anglo-Saxons.
Toutes les demandes de Poutine pour obtenir des garanties de sécurité pour toute l’Europe se sont heurtées au mépris de Washington, y compris l’ultime tentative de novembre 2021 pour éviter la guerre.
Les va-t-en-guerre occidentaux – dont Macron – semblent ignorer la mise en garde de Poutine, qui a affirmé que si les Occidentaux autorisaient l’Ukraine à frapper le territoire russe avec des missiles à plus longue portée, cela signifierait que « les pays de l’Otan sont en guerre contre la Russie« .
En pratique, voici ce que cela donnerait du côté russe, selon le général Guralev, devenu député de la Douma :
https://francais.news-pravda.com/russia/2024/11/18/288492.html
1. Selon la doctrine nucléaire clarifiée, l’agression d’un État non nucléaire avec le soutien d’un État nucléaire est reconnue comme une agression directe contre la Fédération de Russie avec le droit d’utiliser des armes nucléaires ;
2. Sur cette base, si quelque chose se produit, l’état-major général et le commandant en chef suprême donneront immédiatement une directive opérationnelle pour les activités suivantes :
Marine – pour que les sous-marins stratégiques entrent dans la zone de combat.
Forces aérospatiales – pour la dispersion de l’aviation à longue portée sur les aérodromes de combat.
La 12e Direction principale du ministère russe de la Défense – sur la fourniture de munitions spéciales et leur installation. Forces de missiles stratégiques – sur l’entrée dans les zones de lancement de missiles positionnels (il y a une partie mobile et fixe, la partie mobile sort).
« Je ne pense pas qu’après cela quiconque aura envie de lancer des missiles occidentaux sur notre territoire. L’Amérique, qui impose l’escalade, doit comprendre qu’il n’en restera plus rien. Ils savent que nous sommes capables de leur causer des dommages irréparables. »
Nous voici donc revenus à la situation de la crise de Cuba en 1962, parce que des crétins aux commandes des États-Unis et de l’Europe n’ont pas voulu arrimer la Russie à l’Europe en 1991.
Si nos missiles SCALP frappent le territoire russe, il ne faudra pas s’étonner qu’une de nos bases de défense se transforme en spectacle son et lumière sous une frappe russe. Un seul missile Sarmat peut pulvériser 10 cibles à la fois.
Aucun pays de l’Otan, pas même les États-Unis, n’est en mesure de faire la guerre à la Russie. Ce n’est pas nouveau. De Gaulle le disait déjà : « Il est impossible de vaincre la Russie ».
La guerre en Ukraine a révélé que les États-Unis avaient un retard technologique de vingt ans sur la Russie. Quant à la France, elle ne tiendrait pas plus d’une semaine face une armée russe suréquipée, ayant derrière elle trois ans d’expérience des combats.
On voit bien qu’au-delà de la technologie, c’est aussi le nombre qui fait la force. Notre armée squelettique, qui ne croyait plus à la guerre de haute intensité depuis 1991, est littéralement inapte au combat autre que de modestes opérations extérieures de courte durée. On a vu des jeunes soldats servir sur des vieux matériels au Sahel, sur lesquels avaient déjà servi leurs pères !
Et faute de pièces détachées, on cannibalise un matériel en panne pour en faire fonctionner un autre. C’est la grande misère. Comment attirer les jeunes élites avec une armée paupérisée, dont le format a été divisé par 2,5 depuis 1990 ?
Tout est à reconstruire. Il faudrait un budget de 3 % du PIB pendant 20 ans pour retrouver une armée de première catégorie, forte de 500 000 soldats bien équipés. Nous avons une excellente industrie de l’armement pour y parvenir. Manquent l’argent et la volonté politique. Nous préférons mettre 1 000 milliards dans le social, soit 20 fois notre budget Défense.
C’est pourquoi, Macron ferait mieux de faire profil bas face à l’Ours russe.
A ce jour, nous en sommes à 12 000 soldats ukrainiens tués et 15 000 blessés dans l’offensive kamikaze de Koursk, lancée imprudemment le 6 août 2024. Le rapport des pertes à Koursk, est de 14,5 soldats ukrainiens tués pour un soldat russe, selon l’historien Marc Legrand.
On est loin de la propagande de Zelensky, reprise allègrement par la presse occidentale, qui nous annonce une armée russe saignée à blanc, obligée de faire appel aux Nord-Coréens. La vérité est que depuis 2022, nous approchons des 700 000 morts côté ukrainien pour 80 000 tués côté russe.
Les mensonges ne font pas gagner les guerres.
Jacques Guillemain, Riposte Laïque