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°° WEBTUBE : La réunion des BRICS (à l’origine, Brésil, Russie, Inde, Chine, Afrique du Sud) de Kazan, en Russie, consacre la bipolarisation Nord/Sud qui succède a la bipolarisation Est/Ouest. La sauce du Sud global a monté et, désormais, le Sud est en lutte contre le Nord occidental. Trente nouveaux pays frappent à sa porte dont, pour l’Afrique, le Sénégal, le Congo, le Nigeria, le Cameroun, la RCA, l’Algérie et la Tunisie. En attendant les autres, par exemple la République démocratique du Congo que Macron a malmenée, lors de la réunion de la Francophonie. Il se pourrait, aussi, que l’Alliance des États du Sahel (AES) demande aussi son intégration. Il suffit d’observer les réseaux sociaux africains pour s’en convaincre. Cette situation est extrêmement dangereuse pour la paix du monde.
Non, la Russie n’est pas isolée – preuve en est cette réunion dans l’une de ses grandes villes, capitale du Tatarstan – et elle est même plus ou moins explicitement soutenue par la Chine, l’Inde, le Brésil et beaucoup de pays africains, anciennement pro-occidentaux et qui ont basculé. Notre diplomatie devrait œuvrer pour la paix en Europe, avec la Russie, plutôt que d’alimenter une guerre à l’avantage des États-Unis. Nous sommes hors jeu pour le moment, comme nous le sommes pour le Moyen-Orient en ne soutenant pas assez Israël dans son combat contre le terrorisme islamiste.
Cette réunion de Kazan consacre aussi la création d’une unité monétaire propre aux BRICS pour contrebalancer et dépasser le dollar, ce qui avantagera encore la Russie.
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Par ailleurs, cette situation aura rapidement des conséquences sur la stabilité de nos outre-mer, poussés à l’indépendance par les BRICS.
Cela aura aussi des conséquences sur la stabilité de l’OTAN et, donc, de l’Europe, puisque la Turquie a demandé à rejoindre les BRICS.
En conclusion, et pour ce qui est de notre politique africaine, elle est en pleine décomposition dans un mouvement panafricain anti-occidental, mené par la Russie, qui s’enracine et s’étend. Il va falloir ruser considérablement (le terme n’est peut-être pas vraiment diplomatique !) pour maintenir un semblant d’influence à court et moyen terme, sur ce continent. Personne ne peut dire, actuellement, ce qu’il en sera sur le long terme.
Philippe Franceschi, Boulevard Voltaire