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°° WEBTUBE : L’explosion simultanée de milliers de bipers appartenant à des membres du Hezbollah laisse la communauté internationale perplexe, tant la nouveauté du mode opératoire et sa complexité ont de quoi surprendre. Mise aussitôt sur le dos du Mossad par la milice chiite, cette opération massive et coordonnée, que certains assimilent à une attaque terroriste ayant fait des victimes collatérales, n’en demeure pas moins un exploit technique sans précédent. Chacun connait la vulnérabilité des téléphones portables, qui peuvent être piratés et géolocalisés. Mais le monde ignorait que les bipers pouvaient aussi être porteurs de mort. On parle de 12 personnes tuées et de 2 800 blessés, dont 200 dans un état grave. Les explosions ont eu lieu principalement au Liban, mais aussi en Syrie.
On sait que les batteries au lithium peuvent chauffer, s’enflammer et exploser. Mais déclencher le processus à distance relève d’une prouesse des plus impressionnantes.
L’autre hypothèse est le placement d’un explosif dans chaque biper. Mais il faut dans ce cas un micro détonateur pour déclencher l’explosion, par un message envoyé à tous les bipers.
Comment ont pu procéder les experts artificiers ? Mystère.
Soit ils ont exploité une faille sécuritaire du biper, permettant de mettre la batterie en surchauffe, soit ils ont eu accès en amont à la chaîne de fabrication, ce qui leur a permis de placer des mini-charges d’explosifs dans chaque biper.
On imagine la complexité du projet, le temps nécessaire, les nombreuses complicités implicites et la difficulté de garder le secret. Nous avons affaire à des pros, certes, mais c’est incontestablement bluffant.
Bien entendu, Israël se tait et nul ne revendique l’attaque.
Reste à savoir quelle sera la réaction du Hezbollah. Sans téléphone et sans biper, les communications vont être compliquées pour la milice chiite. On n’est plus loin du retour aux pigeons voyageurs et aux estafettes…
De son côté Israël se prépare à des représailles.
Comme en Ukraine, nous vivons une nouvelle escalade dans le conflit du Moyen-Orient.
Ceux qui s’imaginent que la paix réside dans la création de deux États sont de doux rêveurs.
La solution à deux États a déjà été proposée à la fin de la Palestine mandataire, en 1947. Les Arabes ont refusé de côtoyer un État juif et ont déclenché trois guerres contre l’État hébreu, en 1948, 1967, 1973.
On connait la suite : une guerre sans fin. La bande de Gaza, rendue aux Palestiniens par Sharon en 2005, s’est révélée incapable de vivre en paix avec Israël.
Prenant le pouvoir en 2007 par la violence barbare, le Hamas a chassé le Fatah en Cisjordanie.
Et au contentieux historique entre Arabes et Juifs s’est ajoutée la haine des ayatollahs de Téhéran, qui ne rêvent que de vitrifier Israël. Le Moyen-Orient n’a pas fini de payer au prix fort la chute du Shah d’Iran en 1979.
Jacques Guillemain, Riposte Laïque