. Nouvelle-Calédonie : trois mois après la visite de Macron, une poudrière

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°° WEBTUBE : Ce jeudi 29 août, à la surprise générale, Veylma Falaeo a été élue présidente du Congrès de Nouvelle-Calédonie, battant l’indépendantiste Roch Wamytan, en poste depuis 2019. Un signal fort envoyé par les loyalistes, qui se sont donc désistés en faveur de la candidate du parti de l’Éveil océanien. Alors qu’en France, tous les regards sont tournés vers le choix du prochain Premier ministre, les crises persistent, notamment en Nouvelle-Calédonie. Les émeutes de mai avaient pratiquement transformé l’archipel en zone de guerre. Le gouvernement était intervenu en y dépêchant de nombreux renforts qui, tant bien que mal, pacifièrent la situation, tout en promettant de nouvelles mesures, dont des élections provinciales le 15 décembre de cette année.

Cependant, selon une note de Sonia Backès, la présidente de l’Assemblée de la province Sud de Nouvelle-Calédonie, rien ne s’est arrangé et la situation ne peut, en l’état, qu’empirer. Dans cette note, Mme Backès commence par revenir sur le contexte des émeutes, et surtout leur préparation. Elle accuse ainsi la CCAT (Cellule de coordination des actions de terrain), bras armé de l’Union calédonienne, le principal parti indépendantiste, d’avoir préparé les émeutes à l’avance. Pour Mme Backès, « les actions de la CCAT ont été entreprises en réaction au vote démocratique sur le dégel du corps électoral ». Ce serait donc un véritable « coup d’État » qu’aurait tenté l’organisation, et ce, avec des méthodes « terroristes ». Au final, onze personnes, dont deux gendarmes, ont perdu la vie. L’archipel décompte en outre 500 blessés, et seulement 2.000 émeutiers ont été interpellés sur la dizaine de milliers ayant pris part aux événements. À peine 100 ont été, à ce jour, condamnés par la Justice.

L’ombre de l’étranger

Les ingérences étrangères en Nouvelle-Calédonie ne datent pas d’hier. Concernant l’archipel, l’Australie agit en puissance hostile depuis les années 80. Nos « alliés » au sein de l’OTAN se rêvent en effet en « gendarmes du Pacifique » et lorgnent surtout sur les riches gisements de nickel de l’archipel. Il y a quelques années, la Chine s’est aussi impliquée en Nouvelle-Calédonie via une offensive sur les réseaux sociaux visant à faire basculer les référendums d’autodétermination de l’archipel en faveur des indépendantistes.

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Mais c’est surtout l’Azerbaïdjan qui inquiète aujourd’hui Paris et les loyalistes calédoniens. Le pays a en effet créé le GIB (Groupe d’initiative de Bakou), dont le but avoué est de soutenir des mouvements indépendantistes à travers le monde. La France est particulièrement ciblée par ces tentatives de déstabilisation, notamment en Nouvelle-Calédonie, en raison de son soutien à l’Arménie dans le conflit qui l’oppose à l’Azerbaïdjan. Ainsi, le GIB est l’un des principaux soutiens des indépendantistes kanaks : de l’agit-prop orchestrée par ses services aux déclarations à l’ONU, les actions hostiles de l’Azerbaïdjan envers la souveraineté territoriale de la France sont légion…

Des conséquences de long terme

Les destructions engendrées par les émeutiers risquent de plonger l’archipel dans une « crise économique et sociale sans précédent ». En effet, les premières analyses chiffrent leur coût à 2,2 milliards d’euros. La raison de ce chiffre est simple. Selon Sonia Backès, les émeutiers ont « prioritairement visé le tissu économique et commercial calédonien », cela, afin de faire fuir les loyalistes, et en particulier les populations non kanakes. L’archipel compte un millier d’entreprises détruites, dont la plupart à Nouméa. Aujourd’hui, 40 % de la population employée dans le secteur privé est au chômage. En parallèle, le système de santé connaît une tension sans précédent. Le personnel soignant, en grande majorité d’origine européenne, a fui l’archipel en masse. Ceux qui sont encore présents refusent, pour la plupart, catégoriquement de se rendre dans les communes indépendantistes en raison des agressions dont ils sont l’objet.

À cela s’ajoute une grave crise de l’éducation, puisque la plupart des écoles et collèges de l’archipel ont été détruits pendant les émeutes. Aujourd’hui, 8.000 étudiants n’ont pas encore repris les cours. Pour Sonia Backès, cette paupérisation « va créer un terreau fertile pour un embrasement social encore plus violent que celui auquel nous venons d’assister ». Trois mois après la bruyante visite d’Emmanuel Macron en Nouvelle-Calédonie, la situation s’est amplement dégradée. Le compte à rebours est enclenché…

Louis de Torcy, Boulevard Voltaire

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