. Dans la série « Qui veut la peau de CNews », voici… le Conseil d’État !

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Articles     : Fev. 2024Jan. 2024 – Dec. 2023Nov. 2023 – Facebook : https://www.facebook.com/profile.php?id=100069673161887 Twitter : https://twitter.com/OrtfNews

++ WEBTUBE : Alors que CNews poursuit sa montée en puissance et fait vaciller BFM TV, l’étau se resserre. Le Conseil d’État, saisi par Reporters sans frontières, vient de sommer l’Arcom de veiller « à la diversité des courants de pensée représentés » sur CNews en « [prenant] en compte », non plus seulement « le temps d’intervention des invités politiques » mais « l’ensemble des participants aux programmes diffusés, y compris les chroniqueurs, animateurs et invités ».

Une sommation qui laisse pantois

« Qui jugera de l’appartenance de tel chroniqueur ou de tel animateur à tel courant de pensée ? Et sur quels critères ? »s’interroge Bruno Retailleau.  De fait, de quelle façon va s’opérer ce fichage ? Chaque invité ou journaliste devra-t-il produire son bulletin de vote avant de rentrer ? Si ledit invité avance, dans la même phrase, qu’Emmanuel Macron n’a pas complètement tort mais que Marine Le Pen a néanmoins un peu raison, dans quelle petite case va-t-on le classer ? Et qui va décider de la couleur, éminemment subjective, de l’étiquette ? Où le curseur du point O de la neutralité va-t-il être posé sur l’axe des convictions politiques ?

Au vu de cette jurisprudence, le même traitement sera-t-il réservé à BFM TV et, surtout, aux médias publics qui eux, au premier chef, sont payés par nos impôts pour faire montre, dans l’information, d’une stricte neutralité ?

« Application mutatis mutandis de la jurisprudence CNews du Conseil d’État à France Inter, France Télévisions, etc. Que les citoyens saisissent dès aujourd’hui l’Arcom pour exiger le respect du pluralisme politique chez les chroniqueurs et invités. On va bien rigoler ! », s’écrie le magistrat Charles Prats, sur X. Peu ou prou même son de cloches du coté de l’avocat Gilles-William  Goldnadel, qui annonce, lui aussi sur X, que Avocats sans frontières va donc demander à l’Arcom que soient comptabilisés les temps de parole sur le service public : « J’entrevois un effet comique », rajoute-t-il, finement.

À ce sujet — États généraux de l’information : une nouvelle croisade contre Bolloré ?

Et comment les mêmes qui refusent de venir ou de répondre à CNews, comme Sophie Binet de la CGT, peuvent-ils déplorer un manque de pluralité qu’ils contribuent eux-mêmes à créer ? On n’a jamais vu d’intervenants de droite refuser d’aller à France Inter. S’ils n’y sont pas, c’est parce qu’ils n’y sont pas invités. La nuance est de taille.

Et puisqu’on parle de diversité, qui va en insuffler au Conseil d’État ? Celui-ci, dont les membres sont nommés par décret en Conseil des ministres, devrait commencer à balayer devant sa porte. Rappelons, pour ne citer que deux membres, mais de poids, que celui qui le dirige depuis le 5 janvier 2022, Didier-Roland Tabuteau, fut un proche de Bernard Kouchner, Claude Évin et Martine Aubry. Et le dernier arrivé (3 mars 2023) à la tête de la très stratégique section « Intérieur » est le grand immigrationniste Thierry Tuot. Uniformément de gauche. On cherche vainement la pluralité qu’ils réclament à CNews.

Le secrétaire général de Reporters sans frontières, Christophe Deloire – celui-là même qui a été choisi par Emmanuel Macron pour piloter les États généraux de l’information -, exulte. « UNE GRANDE VICTOIRE POUR RSF MAIS SURTOUT UNE DÉCISION HISTORIQUE POUR LA DÉMOCRATIE ET LE JOURNALISME », écrit-il sur X en lettres majuscules, comme les trolls qui veulent crier sur X.

Robert Ménard, interrogé par Laurence Ferrari sur CNews, ne décolère pas. Il ne reconnaît plus Reporters sans frontières, qu’il a fondé. Il est vrai qu’il est assez cocasse de lire, en guise d’objet, sur leur site : « RSF assure la promotion et la liberté d’informer et d’être informé partout dans le monde. » Mais pas en France, apparemment : réclamer en France la censure que l’on prétend dénoncer dans le reste du monde.

Cette annonce a été publiée par le Conseil d’État le jour du 50e anniversaire de l’expulsion de Soljenitsyne d’URSS : 13 février 1974. Chacun y verra le symbole qu’il voudra. Un demi-siècle plus tard, c’est à l’expulsion de ce qu’il reste, ici, d’URSS qu’il faudrait enfin songer.

Gabrielle Cluzel, Boulevard Voltaire

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