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La CIA, on connaît. Elle n’a rien vu venir de la tragédie du 11 septembre 2001, ce qui est assez sidérant vu le nombre de terroristes impliqués dans ce gigantesque attentat. Et on a vu aussi son efficacité en Afghanistan, où elle n’a même pas été capable de voir que Kaboul était encerclée depuis 48 heures par les talibans. Et cette Agence voudrait nous faire croire aujourd’hui qu’elle connaissait les intentions de Prigojine mieux que le FSB. Grotesque.
À part monter des coups tordus et des mensonges d’État pour déclencher les guerres américaines, la CIA ne risque pas de rivaliser avec les meilleures agences de renseignement. Compte tenu de ses moyens quasi illimités, le retour sur investissement est plutôt proche de zéro.
Si le putsch avorté a suscité une grande déception à Kiev, où les élites espéraient voir le sang russe couler dans un affrontement fratricide, beaucoup veulent voir maintenant une Russie affaiblie et une armée russe déboussolée. On a le droit de rêver.
Durant les 24 heures de haute tension qui ont enflammé la Russie suite au coup de force de Prigojine, pas un seul général russe, pas une seule unité sur le front n’a manifesté le moindre soutien aux mutins.
Et si les unités ukrainiennes se sont senti pousser des ailes pour profiter de l’aubaine, livrant plusieurs assauts simultanés samedi, elles ont été accueillies par le même déluge de feu habituel. Où est donc la “décomposition de l’armée russe” ?
Le front russe n’a jamais été déstabilisé et la chaîne de commandement n’a jamais été rompue. C’est plutôt à Kiev que tout vacille, avec le fiasco de la contre-attaque devenue le cimetière de la troisième armée ukrainienne.
Par conséquent, prétendre que le moral russe est au plus bas et que certaines unités vont être encouragées à la désertion relève de la psychiatrie.
Cet mutinerie éphémère de Wagner est l’occasion pour les intégristes otaniens de nous resservir leurs délires de mars 2022 :
Nullité des officiers russes, faiblesse du commandement, manque de motivation des troupes, incapacité à manœuvrer, fragilité du régime. Tant d’hystérie antirusse et de mauvaise foi laisse pantois.
Rappelons que depuis 16 mois, le rapport des pertes (tués) reste inchangé. Il est de 10 soldats ukrainiens tués pour 1 soldat russe. L’armée ukrainienne a certainement toutes les qualités qu’on puisse imaginer dans un cerveau otanien, mais force est de constater que cette supériorité ne se retrouve pas dans les chiffres. Assez de discours délirants. La Russie tient tête à une coalition sans précédent et aucun pays n’est en mesure de la faire plier.
Pour ce qui est du pouvoir, il est assez cocasse d’entendre parler de décomposition de l’État et de régime poutinien en sursis. C’est le rêve des russophobes, mais en évitant un bain de sang fratricide, Poutine a sauvé son pays d’une tragédie, voire d’une guerre civile. L’immense majorité du peuple russe lui en sera reconnaissante, ainsi que l’armée qui a besoin du soutien indéfectible de l’arrière pour mener la guerre.
À l’international, les soutiens à Poutine restent inchangés et Pékin n’a pas tardé à réaffirmer sa proximité avec Moscou. Il est évident que pour l’Occident, il vaut sans doute mieux continuer d’affronter un ennemi qu’on connait bien, plutôt que s’aventurer en terre inconnue.
Trump a parfaitement résumé la situation :
“Un grand désordre en Russie, mais attention à ce que vous souhaitez ! Le prochain pourrait être bien pire !”
Jacques Guillemain, Riposte Laïque
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