AESH : le mépris de la députée macroniste Claire Guichard, suppléante de Gabriel Attal

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Articles  : Jan. 2023Dec. 2022 –   Nov.2022  –  Oct. 2022 Facebook : https://www.facebook.com/profile.php?id=100069673161887

Bienvenue dans le monde des acronymes de l’Education nationale. AESH, ce sont les accompagnants des élèves en situation de handicap. Pour moi comme pour tous les enseignants du primaire et du secondaire, ce sont ces dizaines d’adultes que j’ai vus arriver depuis quelques années dans les classes pour effectivement aider, accompagner tel ou tel élève handicapé. Ces AESH dépendent d’un PIAL, un pôle inclusif d’accompagnement localisé. Concrètement, ces agents sont des contractuels, le plus souvent à temps incomplet, et peuvent accompagner plusieurs élèves, selon le volume attribué à chacun par la MDPH (Maison Départementale pour les Personnes Handicapées). Voilà pour la petite leçon de vocabulaire. Je vous passe les autres sigles correspondant aux documents pédagogiques que les enseignants doivent compléter pour formaliser les adaptations pédagogiques pour ces enfants : PAI, GEVASCO, etc. Sur cette nouvelle catégorie de personnels, vous saurez tout sur le site du ministère : conditions de recrutement, qualités requises, formation, et rémunération.

Dans les établissements, tout le monde s’accorde à reconnaître la nécessité de ce nouveau métier pour favoriser l’inclusion, mais aussi la précarité et le salaire indécent de ces agents qui exercent un service public indispensable. Soumis à des CDD et des temps partiels non choisis, beaucoup vivent sous le seuil de pauvreté. Dans le contexte de la réforme des retraites qui sera particulièrement douloureuse pour ces agents précaires (qui sont très majoritairement des femmes), une pétition a été lancée en ligne à l’initiative de tous les syndicats de l’Education nationale.

Sur ce dossier, le gouvernement et la majorité d’Emmanuel Macron hésitent entre mensonge (ou incompétence) et mépris. Pour les mensonges (ou l’incompétence), il y a eu ceux du ministre Pap Ndiaye, le 22 novembre dernier, lors d’une réponse à une question à l’Assemblée nationale d’une député LFI préconisant la création d’un corps de catégorie B. Pour le ministre, c’était impossible car 80 % des AESH, selon lui, n’auraient pas le bac. Les propres chiffres du ministère montrent que c’est exactement la proportion inverse : 80 % des AESH ont bien le bac.

Pour le mépris, il suffira d’écouter l’intervention de la députée des Hauts-de-Seine Renaissance Claire Guichard, suppléante du ministre Gabriel Attal, lors de l’examen du projet de loi sur les retraites en commission des finances cette semaine. Visiblement agacée par les discussions visant à améliorer le statut et la retraite des ces agents précaires, elle a asséné une argumentation cash : les AESH seraient des mères de famille qui ont choisi ce métier « pour avoir les mercredis et les vacances scolaires », c’est leur choix, qu’elles assument !

Je n’ose imaginer le tollé si de tels propos avaient été tenus par un député de droite.

Si je me réfère aux contacts que j’ai avec les AESH de mon établissement, aux données recueillies par le ministère et les syndicats sur les 134.000 AESH, la situation majoritaire n’est pas celle décrite par Madame Guichard.

Dernière information : Madame Claire Guichard, sur sa fiche de l’Assemblée nationale, est « sans profession déclarée ». C’est certainement son choix, mais, contrairement aux AESH, il faut pouvoir se le permettre. Il lui faudra aussi assumer le choix d’être député macroniste. Et le mépris qui va avec.

Frédéric Sirgant Boulevard Voltaire

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