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Les Français sont-ils excédés par l’immigration ? Ce samedi 3 septembre, alors que des « mineurs isolés », poussés par des associations proches de l’extrême gauche, squattent l’ancien collège Bellefontaine à Toulouse, les riverains décident de prendre les choses en main. Quelques minutes à peine après l’arrivée de ces migrants dans l’enceinte de l’école, les habitants du quartier viennent eux-mêmes leur demander de quitter les lieux. Aidés, dans un second temps, par les forces de l’ordre, ces riverains réussissent à déloger les migrants dans le calme, au grand dam des collectifs pro-migrants mobilisés.
Les Français exaspérés
Ce « délogement citoyen et républicain », pour reprendre les mots de Gilles-William Goldnadel, s’inscrit dans un mouvement de fond qui traverse la société française. Après des années de laisser-aller migratoire, les Français n’acceptent plus l’immigration de masse qui déferle sur le territoire. Ainsi, selon un sondage CSA pour CNews réalisé au début de l’été, 65 % de nos compatriotes estiment qu’il y a « trop d’immigration » en France. Le résultat dépasse largement la barre des 80 % auprès des sympathisants de la droite. D’autres enquêtes d’opinions réalisées ces dernières années font également état du doute grandissant des Français vis-à-vis de l’immigration. Par exemple, près de 70 % d’entre eux ne voient plus l’immigration comme une chance (enquête IFOP pour Le Figaro, novembre 2020). Un sondage Ipsos publié en mars dernier révélait, quant à lui, qu’une « majorité de Français se disent inquiets au sujet de l’immigration, non seulement pour eux (57 %) mais surtout pour le pays (71 %) ». Résultat : près d’un Français sur deux craint le « Grand Remplacement de la population française » (enquête CSA pour CNews, février 2022).
Tous les voyants sont donc au rouge. L’exaspération gagne les Français, qui passent un cap et décident donc d’agir seuls pour lutter contre l’immigration. De leur côté, les pouvoirs publics ne semblent pas prendre la mesure du problème.
L’immobilisme du gouvernement
La politique migratoire demeure inchangée et les entrées sur le territoire français, loin de ralentir, ne cessent d’augmenter. La France a ainsi délivré 733.070 visas en 2021, contre 712.317 l’année précédente (soit une hausse de 2,9 %), notamment à des immigrés originaires du Maroc, d’Algérie, d’Arabie saoudite et de Tunisie. À cela s’ajoute une augmentation des primo-délivrances de titres de séjour (+21,9 %) et des demandes d’asiles (+ 30,3 % par rapport à 2019). Outre cette immigration légale comptabilisée par le ministère de l’Intérieur, il existe une immigration illégale, très importante, qui passe sous les radars de la Place Beauvau mais avec laquelle les Français sont contraints de vivre.
Autre symptôme de la faillite des pouvoirs publics en matière migratoire : le faible pourcentage d’expulsions d’étrangers en situation irrégulière effectivement réalisées. Le fiasco récent de l’expulsion de l’imam Iquioussen illustre à lui seul le manque de fermeté du gouvernement en matière migratoire. Car si le nombre d’obligation de quitter le territoire français (OQTF) prononcé augmente bel et bien depuis plusieurs années (+30 % entre 2016 et 2020), le taux d’exécution reste très faible. Seuls 6,9 % d’OQTF ont ainsi été exécutés en 2020, selon la mission Immigration, asile et intégration du Sénat. Un chiffre bien loin de 100 % d’exécutions d’OQTF promis par Emmanuel Macron en 2019.
Mais alors que les Français réclament davantage d’autorité et de fermeté en matière migratoire, le gouvernement décide de reporter la loi Immigration, dont l’examen était initialement prévu au mois d’octobre. À l’image des habitants de Toulouse, les Français vont-ils faire eux-mêmes ce que l’État ne fait pas ou plus, à savoir contrôler l’immigration ?
Clémence de Longraye, Boulevard Voltaire
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