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D’une manifestation annuelle pour les travailleurs organisée par la CGT, la manifestation du 1er Mai s’est transformée en un rassemblement de toute la gauche à travers la ville de Paris. De nombreuses rues en ont été marquées, en particulier le boulevard Voltaire […] dans le 11e arrondissement : des centaines d’autocollants, affiches, tags et dégradations étaient encore visibles, ce lundi 2 mai. Des affiches de partis politiques à ceux de collectifs féministes, en passant par des tags antifascistes et des vitres brisées, ce 1er Mai donne un aperçu du vandalisme de l’extrême gauche, celle qui donne des leçons…
La CGT a ainsi collé des affiches sur de nombreux murs de la rue : « Le 1er mai 2022, agissons pour les salaires, les emplois et la paix dans le monde. » Celles de La France insoumise sont toutes collées, comme celles de la CGT, sur des endroits illégaux : enseignes, murs, fenêtres d’appartements… On retrouve sur les murs des tags sauvages et des vitres cassées. Une vingtaine d’enseignes ont été vandalisées : bars, magasins, kiosques…
À ce vandalisme s’ajoutent des milliers d’autocollants. De « Solidarité » (le collectif féministe), du collectif antifasciste, de l’« Union communiste libertaire », de La France insoumise, de la CGT ou du NPA. Cette manifestation pour fêter le travail s’est transformée en un rassemblement de toute la gauche autour de combats communs : féminisme, lutte contre Emmanuel Macron, anarchisme, propos anti-riches, anti-bourgeois et anticapitalistes…
Un autocollant parmi d’autres traduit la ligne directrice de la pensée des taggeurs et afficheurs sauvages : « On se promène dans les beaux quartiers, avec le seum [NDLR : mot issu de l’arabe sèmm, qui veut dire le venin, la colère] qui fait peur aux riches. » L’anticapitalisme, la haine du bourgeois et l’anti-macronisme tiennent lieu de pensée complexe.
Un autre qutocollant témoigne de cette pensée : « Le litre… c’est plus simple pour compter ce qu’il reste à la fin du mois : 60 % de ce montant là, c’est directement dans les caisses de l’État, et je t’emmerde. » Au-delà d’être contre Emmanuel Macron, le combat vise l’État tout entier, remettant en question les institutions et le fonctionnement de la société elle-même. L’Union populaire l’illustre d’ailleurs sur ses autocollants : « Un autre monde est encore possible. »
Embarqués dans les rangs de la manifestation du 1er Mai, des groupuscules d’extrême gauche font passer leurs idées. Au lendemain du défilé, les inscriptions les plus visibles s’en prennent à la police. Une police qui ne protège pas, surveille, punit et traque, selon eux. « ACAB » (All Cops Are Bastards), « La police tue », « Et dire que tout ça, c’est à cause de vous » [la police], écrivent les manifestants sur les immeubles.
Ces tags et graffitis laissés sur des enseignes privées et sur des immeubles haussmanniens sont des dommages matériels qui coûteront cher aux commerçants et à la mairie de Paris. Des inscriptions égrènent encore des mots codés : « Race », « Sakage » ou encore « AZF ». Ce sont des mots propres au collectif antifasciste qui désignent la violence qu’ils veulent transmettre. Cette idéologie de la violence à la fois matérielle et humaine émane de la même gauche qui se positionne contre les violences des femmes, pour l’égalité pour tous et pour l’extinction du paupérisme. Un comble !
Capucine Gidoin, Boulevard Voltaire
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