La 46e cérémonie des César : le naufrage idéologique du cinéma français

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Articles  : Mar. 2021 –  Fev. 2021 – Jan. 2021 – Dec. 2020 

La 46e cérémonie des César était un savant mélange de vulgarité crasse et de déliquescence idéologique. Une réussite dans le genre !

On saluera d’abord la maîtresse de cérémonie – l’évitable Marina Foïs – qui, avant de monter sur la scène de l’Olympia, semblait avoir vidé une cave à vin. Ce qui expliquerait, peut-être, sa nullité confondante d’un bout à l’autre de ce pensum ; lequel pensum n’a, hélas, plus rien à voir avec ces cérémonies d’autrefois, comme celle de 1985, présidée par Simone Signoret. Époque où les films nominés s’appelaient Un dimanche à la campagne (de Bertrand Tavernier) ; Fort Saganne (d’Alain Corneau) ; Les Cavaliers de l’orage (de Gérard Vergez) ; Notre histoire (de Bertrand Blier) ; Un amour de Swann (de Volker Schlöndorff), etc. Autre époque, où l’on célébrait encore le cinéma dans sa dimension artistique et non exclusivement idéologique.

Covidmania oblige, il n’y avait pas foule chez Bruno Coquatrix – mythique directeur général de l’Olympia de 1954 à 1979, pour ceux qui l’ignorent. Mais quel spectacle ! Spectacle qui a commencé fort lorsque Jean-Pascal Zadi, rappeur de Bondy (93) reconverti en réalisateur, a reçu le prix du meilleur espoir masculin.

Zadi nous a alors offert un numéro racialiste comme on les aime : « Quand on parle d’humanité, on est en droit de se poser la question si l’humanité de certaines personnes n’est pas souvent remise en cause ou si souvent elles comptent [comprenez : les Noirs]. Dans cette optique, j’ai envie de parler de Adama Traoré, j’aie envie de parler de Michel Zecler. Et c’est pas fini : j’ai envie de demander si notre humanité compte lorsqu’on voit que l’esclavage a été retenu comme crime contre l’humanité en 2001 et que, aujourd’hui, sur l’espace public, certaines personnes qui ont activement participé au crime contre l’humanité sont glorifiées par des statues. » Bon courage à qui voudrait consacrer un film à Colbert !

Pas un instant Zadi n’a remercié la France de lui avoir donné la chance de parader sur la scène de l’Olympia, après avoir reçu un prix démago qui ne récompensait en fait que sa couleur et pas son talent ; contrairement à Sydney Poitier, jadis, qui recevait un Oscar pour son touchant rôle dans Le Lys des champs, de Ralph Nelson.

Zadi n’était d’ailleurs pas le premier à recevoir une récompense pigmentaire puisqu’une gamine de quatorze ans, Fathia Youssouf, recevait le prix de meilleur espoir féminin. Plus besoin de faire ses preuves aujourd’hui, il suffit d’appartenir à la diversité ou à une minorité hurlante quelconque. Ça promet…

Le palmarès a continué de mettre à l’honneur la diversité, avec notamment Sami Bouajila – dont je ne conteste pas le réel talent – pour un rôle d’entrepreneur tunisien dans un film coproduit avec la Tunisie, le Qatar et le Liban : Un fils, de Mehdi Barsaoui. À quand un film qatari sur un entrepreneur français du Finistère ?!

Après ça, on pouvait se dire que les racialistes allaient se calmer. Que nenni ! Un certain Fary est revenu à la charge, insistant lourdement sur l’accueil légitimement frileux des Français pour Arsène Lupin sauce Omar Sy, et profitant de ça pour en rajouter un louche victimaire : « Omar Sy, là, il vient de faire la série la plus vue en France de tous les temps [à mon avis, non !], première aux États-Unis [Omar Sy aurait donc fait plus fort que Game of Thrones, on y croit très fort !]. Y’a encore des gens en France pour dire : “Ouais, j’sais pas. J’trouve pas ça réaliste”. Ouais, c’est pas réaliste, ouais. Y’a un Noir en France et qui vole et on n’arrête pas immédiatement le Noir. Ouais, c’est pas réaliste, ouais. » J’ai scrupuleusement respecté le phrasé de l’intéressé !

Et l’assemblée choisie de bobos du cinéma – gavés de subventions d’État pour étaler leur indigence nombriliste à l’écran – d’applaudir et glousser d’aise à ces manifestations anti-France. Ces mêmes bobos qui, deux ans plus tôt, se pinçaient le nez de dégoût en parlant de l’insupportable plèbe des Gilets jaunes, qu’ils méprisaient sans complexe.

Une agréable surprise toutefois : Isabelle Huppert moquant l’écriture inclusive, avec l’élégance qui la caractérise. Autre bonne surprise avec Anny Duperey, interpellant Roselyne Bachelot – ministre très chahutée pendant la cérémonie : « Roselyne, va falloir se battre plus fort pour nous, avant qu’ils ne se tirent tous. » L’actrice faisait allusion à ses amis disparus – dont Jean-Loup Dabadie et Claude Brasseur – pour n’avoir peut-être pas voulu voir le désastre causé par la psychose Covid.

Sur le plan de la vulgarité, il faut noter la prestation impeccable – dans le genre ! – de Corinne Masiero. Cette démonstration du vide imaginaire et de l’ordure – telle que la définissait Barbey d’Aurevilly en songeant à L’Assommoir d’Émile Zola – qui, entre du sang sur le corps et des tampons hygiéniques en guise de boucles d’oreilles, fut un sommet. Car, après s’être grimée en Peau d’âne (d’après Jacques Demy) et Carrie (d’après Brian de Palma), l’actrice s’est littéralement fichue à poil sur scène pour, prétendait-elle, défendre les intermittents du spectacle. Tout en regardant ça, je me souvenais de Romy Schneider et Isabelle Adjani – qui sut, quant à elle, porter le sang avec nettement plus de grâce tragique sur sa robe, dans La Reine Margot, de Patrice Chéreau –, si femmes et si belles lors des cérémonies précédentes. Autre temps…

Côté documentaires, si celui de Mathias Théry et Étienne Chaillou était nominé – La Cravate, énième réalisation à charge contre les « vilains pas beaux » d’extrême-droite, source intarissable de mauvaise inspiration pour la horde dite républicaine –, on ne s’étonnera pas que Hold-Up, de Pierre Barnérias, ait été aux abonnés absents !

C’est Albert Dupontel qui a finalement raflé la mise pour son film Adieu les cons, avec sept compressions – je veux parler de ces horribles statuettes qu’on refile aux lauréats. Un Dupontel absent de la cérémonie. Ce qui n’était pas une mauvaise idée, étant donné le désastre. Car même l’hommage aux disparus – si nombreux cette année – était médiocre ; sans parler de cet orchestre écorchant jusqu’à la musique d’Ennio Morricone et où paradait le sirupeux Benjamin Biolay.

Autre heureuse surprise : Laure Calamy a reçu le César de la meilleure actrice pour Antoinette dans les Cévennes, de Caroline Vignal.

Conclusion : il en est du cinéma français comme des universités. Le voilà gangrené par l’islamo-gauchisme le plus décomplexé, avec son cortège de « cancel culture » et autres délires de fanatiques surprotégés par le système quand, dans le même temps, on assassine Génération Identitaire.

Enfin, que c’était triste de voir l’équipe du Splendid recevoir un César anniversaire. Car leur présence nous rappelait ce temps où l’on pouvait rire de tout et vivre dans une certaine insouciance. Mais il est vrai que « le temps passe, et il fait tourner la roue de la vie comme l’eau celle des moulins » (Marcel Pagnol)…

Charles Demassieux, Riposte Laïque.

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