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#WEBTUBE : Il y a désormais en France un État dans l’État, une « cinquième colonne » qui fait trembler nos politiciens. La vieille Europe d’avant 1914 voyait dans les Balkans « la poudrière de l’Europe ». Elle le fut pour le malheur de notre continent, de notre civilisation et de millions de jeunes hommes qui périrent sur les champs de bataille, de la Somme aux Dardanelles. Depuis 1947, le Moyen-Orient, et précisément l’ex-« Palestine mandataire » (mise sous mandat britannique après l’effondrement de l’Empire ottoman), est devenu la poudrière du monde.
Le Président Macron, avec le sens de l’opportunité qui lui est habituel, s’est mis dans la tête de se faire le champion de la « solution à deux États » pour Israël et la Palestine. Les politiciens ont l’art des formules creuses, mais surtout était-ce le moment, alors que la guerre se poursuit là-bas, que la tension était à l’extrême, de se lancer avec tambour et trompette dans une conférence internationale consacrée à cette supposée « solution » ? En diplomatie, efficacité rime avec discrétion. Au moins dans un premier temps. Les frappes sur l’Iran ont sifflé la fin de la récréation et provoqué le report de la conférence de l’ONU.
Nous ne sommes plus en 1947
Rappelons que le plan de l’ONU de 1947 prévoyait la création d’un État arabe et d’un État juif et un statut international pour la ville de Jérusalem. Dès la proclamation de l’État d’Israël par Ben Gourion dans l’enceinte du musée de Tel Aviv, les États arabes environnant le jeune État hébreu entrèrent en guerre et furent mis en déroute. À l’époque, il n’existait pas de réelle entité palestinienne. Notons que si les représentants du mouvement sioniste avaient accepté cette « solution à deux États », les représentants des Arabo-musulmans de Palestine l’avaient rejetée. Ce sont donc les nations arabes qui portent la responsabilité de l’échec de ce projet initial.
Les guerres successives contre les États arabes, toutes gagnées par Israël qui lutte pour sa survie, ont changé la nature du conflit, qui est passé d’un conflit entre la nation juive et des nations arabes – dont certaines ont fini par reconnaître l’existence d’Israël (Égypte en 1979, Jordanie en 1994) – à un conflit entre le peuple juif et un peuple palestinien qui s’est constitué et est traversé par des courants révolutionnaires, nationalistes et islamiques. La révolution islamique d’Iran en 1979, saluée par la gauche, toujours aussi stupide en matière géopolitique, a changé la donne en créant un adversaire puissant et dangereux pour l’existence même d’Israël, qui dispose d’alliés proches sous la forme de mouvements armés et terroristes qui sévissent au Liban comme à Gaza.
À ce sujet — [Chronique] Macron : le désastre diplomatique
L’islam contre l’Occident ?
À vue humaine, la situation semble inextricable, d’autant que le conflit est devenu un symbole de la lutte de l’islam contre l’Occident, ce qui n’est pas sans conséquences dans les pays européens, comme la France, qui ont une importante minorité musulmane en leur sein. D’autant que l’extrême gauche a fait de « la lutte pour la Palestine » un étendard révolutionnaire. La Palestine est devenue le Vietnam des gauchistes d’aujourd’hui, aussi prompts que leurs prédécesseurs à s’engager dans de mauvais combats.
Quand Sophie Primas, porte-parole du gouvernement, répète en boucle sur LCI que la France et l’Europe doivent avoir une voix forte face au conflit au Moyen-Orient, elle manifeste en fait l’impuissance européenne, car chacun sait que les leviers d’action se trouvent à Washington et Moscou. Au demeurant, comment des États qui ont abdiqué leur souveraineté dans la machinerie administrative et technocratique de l’Union européenne pourraient-ils avoir la moindre influence ? Quant à l’UE, elle n’est pas une entité souveraine et n’a, Dieu merci, ni armée ni réelle diplomatie. Elle est donc totalement impuissante sur le plan international et il est ridicule de vouloir croire le contraire.
Le renforcement du plan Sentinelle, un aveu
Le plus inquiétant, dans toute cette affaire, est que le Conseil de défense réuni par le Président français a surtout acté la nécessité de renforcer le plan Sentinelle, ce qui signifie la crainte d’actions terroristes islamiques sur le territoire, notamment à l’encontre de nos concitoyens juifs. À l’évidence, la présence d’une forte minorité musulmane en France, travaillée par l’entrisme islamique et le discours de l’extrême gauche, pèse sur la politique et la liberté d’action de nos dirigeants politiques. Il y a désormais en France un État dans l’État, une « cinquième colonne » qui fait trembler nos politiciens. Cet état de fait est la conséquence de leur inconséquence.
Un soir, à Nazareth, un Libanais maronite m’avait dit : « Vous êtes drôles, vous, les Européens, c’est vous qui avez commis les crimes contre les Juifs et vous nous faites payer la note. » Dans sa crudité, le propos recélait quand même une vérité : nous avons une responsabilité dans la situation du Moyen-Orient. La paix ne pourra se faire sans la communauté internationale et le retour, d’une façon évidemment différente, à la proposition de 1947, car l’hypothèse d’un État multiculturel et multiconfessionnel est une totale illusion. Seulement, proposer la création d’un État palestinien ne peut se faire qu’à bon escient et avec des interlocuteurs qui représentent quelque chose. Nous en sommes loin. La diplomatie est le contraire du vent et du rêve, elle ne peut réussir que si elle est ancrée dans le réel. Comme toute chose en politique.
Stéphane Buffetaut, dans BV