. Après la jacquerie des paysans, celle des marins-pêcheurs ?

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++ WEBTUBE : Ce gouvernement a décidément un incroyable talent. Réussir à se fâcher en moins de trois semaines avec les paysans et les pêcheurs, il fallait le faire. Ils l’ont fait. Pris à la gorge, les travailleurs de la terre sont tenus en tenaille entre règlementations européennes de plus en plus ubuesques et mondialisation, cette dernière l’étant devenue plus encore. Aujourd’hui, c’est au tour de ces pêcheurs, d’office mis au chômage pour un mois, afin de laisser se reproduire les dauphins dans le golfe de Gascogne. Là, cette injonction européenne, tôt suivie par notre gouvernement, n’est pourtant pas tout à fait celle de Bruxelles, mais d’ONG s’étant improvisées expertes en matière halieutique.

Au rang de ces dernières ? LPO (Bird Life), association de défense des oiseaux, dont Allain Bougrain-Dubourg, l’un des pontes, s’improvise aujourd’hui expert de la mer.  Mais aussi Sea Sheperd, association canadienne fondée en 1977 et en première ligne pour la sauvegarde de nos amis les dauphins, et dont l’autorité scientifique en la matière peut demeurer sujette à caution. La preuve est l’accroche de leur site : « Des milliers de dauphins sont sacrifiés chaque année en France pour satisfaire notre appétit de poisson. »

Les scientifiques contre les écologistes…

Ainsi, ces mêmes ONG auraient constaté la mort de 1.500 dauphins l’an dernier. Mais, à en croire, Europe 1, citant l’expert Thomas Rimaud, chargé de mission de la toute officielle l’AGLIA (Agence du Grand littoral atlantique) et par ailleurs l’un des responsables de l’association Pêcheurs de Bretagne : « Ce chiffre de 1.500 est relativement marginal, ramené au nombre total de mammifères. Dans la zone. Il y a eu des évaluations en 2012 et en 2022. Entre ces deux périodes, les rapports scientifiques montrent que la population est restée stable à plus de 635.000 individus. »

L’argument « écologique » ne tient donc pas la route, ou la mer, en la circonstance ; quoique nous rappelant à quel point les instances européennes, non contentes de gouverner contre les nations européennes, sont désormais la chasse gardée de ces ONG en tous genres, dont la légitimité démocratique est plus relative encore que celle de l’oligarchie européiste.

Dans ce jeu de dupes, nos pêcheurs sont évidemment en première ligne. On leur promet donc une indemnisation pouvant aller jusqu’à « 85 % de leur chiffre d’affaire. » Interrogé par Boulevard Voltaire, José Journeau, patron de la Coreprem (Comité régional des Pêches maritimes et des Élevages marins des Pays-de-la Loire) des Sables d’Olonne, l’un de nos derniers grands ports de pêche, nous confirme : « Ce chiffre est évidemment biaisé. Les marins sont exclus du droit au chômage et n’ont pas de salaire fixe. Quant à ce taux de “85 %”, il ne s’agit que d’une décote ne concernant que 75 % de nos pertes, et qui ne prend pas en compte nos frais annexes, de carburant et de maintenance de nos bateaux. »

Au-delà de ce verbiage administratif à la limite du compréhensible, le même José Journeau ajoute : « Le gouvernement promet que nous serons indemnisés dans les plus brefs délais. Ce qui signifie que nous ne toucherons rien avant au moins dix mois. Et pendant ce temps, nos navires resteront à quai. » Plus grave encore, cet argent qu’un État entend sortir de caisses de plus en plus vides, ne concerne que les pêcheurs, oubliant au passage le reste de la filière.

Vers une catastrophe sociale ?

José Journeau, toujours : « Pour un homme en mer, il y en a au moins cinq à quai, entre les mareyeurs, les grossistes et les restaurateurs. » Sans oublier le peuple des peintres, des menuisiers, des soudeurs, des électriciens qui assurent la maintenance de ces navires. Et le même de nous confirmer : « Il s’agit là d’une sorte d’écosystème, tant économique que social et environnemental, qui fait vivre la ville, la région ; si ce n’est la France toute entière. »

Pourtant, même si mis en chômage forcé un mois durant, ce même « écosystème », ne manquera pas de faire des heureux : à savoir ces pays ne se préoccupant pas de préserver la mer et les ressources allant avec. Soit ces bateaux-usines battant pavillon étranger, de Chine ou d’ailleurs, et dont la récolte ne tardera pas à envahir les étals de nos poissonniers, libre-échange mondialisé oblige…

Contre ces multinationales de la pêche, les médias dominants demeurent effectivement on ne peut plus discrets. José Journeau, une fois encore : « Autrefois, nous étions fiers d’être marins-pêcheurs, comme d’autres l’étaient d’être paysans. Aujourd’hui, c’est comme si l’on ne voulait plus de nous. Certains écologistes sont persuadés que nous tuons Flipper le dauphin à chaque sortie en mer, tout comme les chasseurs sont suspects de tuer Bambi, chaque dimanche. Mais ces gens préfèrent peut-être la pêche industrielle, pratiquée sur ces gigantesques navires où l’équipage est quasiment réduit à l’esclavage. Si nous ne sommes plus en mesure de lutter, autant abandonner… »

Bienvenue dans la France de Gabriel Attal et d’Emmanuel Macron.

Nicolas Gauthier, dans Boulevard Voltaire

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