. Première victoire électorale pour Trump dans l’Iowa

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++ WEBTUBE : Une victoire par KO. Une victoire sans surprise. Comme l’annonçaient les sondages, Donald Trump a écrasé ses challengers, ce lundi, dans l’Iowa où se tenait la première étape du processus de désignation du futur candidat républicain à la présidentielle. Ni le froid glacial qui sévissait dans cet État rural du Midwest, ni les tempêtes judiciaires qui l’accablent n’auront empêché l’ancien président de distancer d’environ 30 points ses deux principaux rivaux. Une marge historique jamais atteinte jusque-là par un candidat républicain à l’investiture.

Trump obtient 51 % des voix, contre 21 % pour le gouverneur de Floride, Ron DeSantis, qui parvient à s’emparer de la deuxième place devant Nikki Haley, ancien gouverneur de Caroline du Sud, qui plafonne à 19 %. Dans son discours de victoire, l’ancien président a appelé au rassemblement derrière sa candidature, tout en fixant son objectif : « Le Grand Soir aura lieu en novembre, lorsque nous reprendrons notre pays. »

Effarée par la confirmation de la résilience du candidat multi-inculpé, la presse progressiste a immédiatement repris en chœur ses cantiques mêlant lamentations et imprécations. Dans le viseur : les électeurs républicains accusés d’entretenir un culte de la personnalité et de laisser leur parti se transformer en mouvement sectaire. À leurs yeux, l’irrésistible ascension de Trump ne peut s’expliquer que par un phénomène d’emprise psychologique.

Sondage après sondage, les motivations de son électorat se révèlent pourtant bien plus prosaïques, reposant sur le triptyque inflation – immigration – insécurité, auquel on ajoutera la volonté d’en finir avec l’extrémisme woke. Des enjeux que les démocrates, enfermés dans leur bulle idéologique, préfèrent escamoter.

Un électorat diversifié

Comme ils ne veulent pas voir non plus, au niveau national, la diversification de l’électorat de Trump qui contredit, elle aussi, le grand récit sur la transformation du Parti républicain en un mouvement fanatisé réunissant en son sein le dernier carré d’une Amérique blanche populaire en voie d’extinction. Le fameux « panier de déplorables », évoqué par Hillary Clinton en 2016, composé de « racistes, sexistes, homophobes, xénophobes, islamophobes ».

En réalité, à la grande consternation des démocrates, la dynamique électorale de Donald Trump s’étend de plus en plus aux minorités de couleur, laissant sous le choc ceux qui, à gauche, s’en croyaient les propriétaires. Caché derrière les outrances de l’ancien président, le paradoxe que nous entrevoyons est ainsi, non pas la transformation du Parti républicain en secte, mais sa transformation en « parti de l’homme ordinaire ».

À l’inverse, le Parti démocrate se rétrécit autour d’élites blanches, urbaines, diplômées et très fortement idéologisées. La déferlante d’antisémitisme woke qui s’est abattue sur les campus le 7 octobre dernier témoigne d’un sectarisme à gauche qui n’hésite pas à relayer et à banaliser les appels au génocide des Juifs en provenance du Moyen-Orient. Une « radicalisation » qui ne semble pas beaucoup préoccuper des médias mainstream focalisés sur les saillies verbales de Trump.

Autre point à retenir de la victoire de l’ancien président dans l’Iowa, la diversification sociologique de sa majorité. Si sa victoire s’est principalement appuyée, comme on pouvait s’y attendre, sur un électorat populaire et rural, il est néanmoins parvenu à s’imposer dans la plupart des zones urbaines, celles avec plus de diplômés ainsi que celles à revenus plus élevés.

Nikki Haley, identifiée comme candidate de l’establishment, même si elle a obtenu de très bons résultats dans ces secteurs, n’a donc pas fait la différence là où elle était attendue. Quant à Ron DeSantis, identifié comme pourfendeur du wokisme, il n’a pas réussi à s’imposer auprès des chrétiens évangéliques blancs et des électeurs se décrivant comme « très conservateurs ».

Un populisme conservateur

Sans beaucoup caricaturer, on peut dire que Nikki Haley représente le Parti républicain élitiste d’avant et Ron DeSantis, le conservatisme sans le populisme. Aucun des deux n’épouse la dynamique qui a redéfini en profondeur le Parti républicain ces dernières années sous l’impulsion de Trump : le populisme conservateur. Ce qui les maintient à la périphérie et explique la percée de l’ancien président.

Ce ne sont pas les « déplorables » que recueille dans son grand panier Donald Trump mais le nombre grandissant des perdants de la mondialisation. Qu’ils soient blancs, noirs ou hispaniques, ils ont en commun de subir au quotidien les conséquences de la désindustrialisation, de la hausse des prix, de la criminalité et d’une immigration devenue hors de contrôle.

Par-delà leur couleur ou leur classe sociale, ils sont aussi nombreux à rejeter le sectarisme woke et la volonté d’une minorité de rééduquer l’ensemble de la population selon ses critères idéologiques.

Derrière l’« énigme » des succès de Trump, il y a, en réalité, des facteurs très objectifs et très rationnels en lien avec les transformations de la société américaine ces dernières décennies. Pour le reconnaître, encore faudrait-il accepter de « voir ce que l’on voit ». Quant à « dire ce que l’on voit », les commentaires des médias sur les résultats de l’Iowa montrent que l’on en est encore loin.

Frédéric Martin-Lassez, Boulevard Voltaire

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