. Vandalisme partagé : après Autolib’ et Vélib’, Zity jette l’éponge

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++ WEBTUBE : Vous souvenez-vous des Autolib’, ces petites voitures Bluecar gris métallisé qu’on pouvait louer dans Paris autour des années 2010 ? C’était l’avènement de l’autopartage, la belle idée lancée par Bertrand Delanoë. Les Autolib’ sont mortes le 3 juillet 2018 à 23h59. Direction la casse, tout comme leurs jolies petites stations en demi-lune, vite devenues chambres d’hôtes pour clochards. On les a retrouvées en 2021, alignées par centaines, sur l’ancien parking des usines Matra de Romorantin-Lanthenay. Le groupe Bolloré, qui gérait la chose, disait alors pudiquement qu’Autolib’ « n’a pas trouvé son modèle économique dans la capitale ». Mais ses casseurs, oui. Avec un déficit cumulé de 300 millions d’euros, dont 233 revenaient aux communes au terme du contrat (en 2023), c’était un doux euphémisme pour « ces voitures, qui incarnaient le renouveau de la mobilité urbaine ».

Succès des Vélib’… à Bamako

Vous souvenez-vous du fiasco des Vélib’ à Paris, ces lourds vélos gris dont beaucoup ont fini dans la Seine ou le canal Saint-Martin ? On a même dit que c’était, avant les trottinettes, le deux-roues le plus courant dans les rues de Bamako… Les Vélib’ sont morts en 2017, remplacés par Vélib’ Métropole. Enfin, disons qu’il a fallu beaucoup de temps, de patience et d’argent pour les remplacer : chantiers à l’arrêt, locations impossibles pour les abonnés au service, mises à jour du logiciel, changement des fourches des vélos… le lancement fut une annus horribilis pour le gestionnaire Smovengo et les Parisiens.

À ce sujet — Au cimetière de Romorantin dorment les Autolib’, allégorie de notre moderne déconfiture…

Question du jour : vous souviendrez-vous de Zity, la petite voiture verte et blanche actuellement en libre-service dans la capitale ? Figurez-vous que Renault Mobilize jette aussi l’éponge : « À Paris, le nombre de dégradations sur nos véhicules est supérieur, en moyenne, de 72 % par rapport aux autres villes, c’est un phénomène très important », dit sa porte-parole à 20 Minutes. En conséquence, fin des réjouissances ce 15 janvier en raison de « facteurs externes à l’entreprise ». Qu’en termes élégants ces choses-là sont dites. Car il faut bien sûr comprendre : dégradations, saleté…

Vandalisme et saleté, une spécialité parisienne

Bref, « face à un nombre croissant d’incivilités, mais aussi de manque de maintenance, la start-up Zity vient d’annoncer qu’elle quittait la capitale », écrit Le Parisien. Et la porte-parole de Renault de déplorer : « En tant que Parisienne, ça me fait mal de me dire que nous ne sommes pas capables de conserver un service qui fonctionne ailleurs. » Eh oui, car voilà encore une exception française et surtout parisienne, sachant qu’on recense 72 % de dégradations en plus dans la capitale, ce qui a pour conséquence l’impossibilité d’entretenir la flotte des Zity. Et les usagers de citer, en vrac : rétroviseurs détruits, absence de vitre à l’arrière, odeurs de shit ou de vomi, déchets – on en passe, et de pires.

L’aventure aura duré trois ans et demi, contre huit ans pour Autolib’, une preuve supplémentaire que la situation s’arrange dans la capitale, sans doute ? La start-up reste encore implantée à Lyon (pour combien de temps ?) avant de se replier chez nos voisins plus civilisés : Milan et Madrid où, étrangement, ses véhicules ne sont pas dégradés…

On en profite pour signaler à Mme Oudéa-Castera, fraîchement nommée ministre du tra-la-la, que la Zity était censée devenir le véhicule vedette des Jeux olympiques. On suggère son remplacement par la voiture à bras.

Marie Delarue, dans BV

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