. Magny-les-Hameaux : les opposants obtiennent la suspension du projet de mosquée

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++ WEBTUBE : « Si c’est flou, c’est qu’il y a un loup. » Pour avoir simplement demandé des informations sur le projet de mosquée – ou « lieu de pratique cultuelle et culturelle », comme le définit la mairie, qui doit prochainement voir le jour à Magny-les-Hameaux (Yvelines) -, Pierre-Louis Brière, riverain, a reçu des menaces de mort. Pire : avec sa famille, dont deux enfants en bas âge, il a dû fuir son domicile au début du mois de décembre. Aujourd’hui, si les menaces de mort ont cessé, le trentenaire redoute de retourner vivre à Magny-les-Hameaux. « Il y a des signaux qui existent encore comme des dégradations sur notre boîte aux lettres. Il y a un climat d’hostilité », confie-t-il au micro de CNews, ce 4 janvier.

Près d’un mois après qu’il a quitté son domicile, ce jeune père de famille reste sans réponse. Par la lecture d’un article du Journal du dimanche paru ce 3 janvier, il a appris que le projet aurait été suspendu par l’agglomération de Saint-Quentin-en-Yvelines, propriétaire du terrain concerné. « Les conditions de sécurité quant à l’emplacement du projet ne sont pas remplies »rapporte une source qui pointe du doigt « les risques » que représenterait le stationnement des voitures pour les piétons. Une autre source ajoute : « La situation est trop tendue pour qu’une décision soit prise. »

Invité de la matinale de CNews, Pierre-Louis Brière indique prendre acte de l’information du JDD. Pour autant, il assure ne pas avoir été informé d’une telle suspension, et ce, alors même qu’il travaille au sein de l’agglomération. « L’agglomération est vraiment vigilante sur ce dossier. Mais elle n’a pas plus d’information que moi sur le sujet », précise-t-il. Preuve, encore, de l’opacité qui entoure ce projet de mosquée sur lequel l’opposition municipale n’a pas été consultée…

Menaces, insultes et intimidations

À ce sujet — Yvelines : il questionne le maire sur une mosquée… et doit fuir son domicile

Comme BV le relatait au mois de décembre, la vie de Pierre-Louis Brière et de sa famille bascule lorsqu’il apprend qu’une mosquée doit bientôt voir le jour dans sa commune. Il découvre que la ville s’est portée acquéreur d’un terrain pour installer un lieu « d’apprentissage de l’arabe et de pratique du culte musulman », explique sommairement l’Association des musulmans de Magny-les-Hameaux (A2MH), en charge de ce projet. Ne disposant d’aucune autre information à ce sujet, il décide d’interroger le maire, un élu encarté à Génération.s, le parti de Benoît Hamon. Mais il se heurte à un mur de silence. Finalement, Benoit Houillon, maire de la commune depuis 2020, explique sur Facebook qu’il ne s’agit pas d’une mosquée mais d’un « lieu culturel et cultuel ».

Une réponse qui ne satisfait pas Pierre-Louis, proche d’Othman Nasrou (LR), qui décide d’alerter ses voisins. Via un tract qu’il distribue, il demande à l’édile des explications précises (réalité, nécessité…). Avec le Comité de citoyens de Magny-les-Hameaux qu’il crée, il réitère sa demande d’éclaircissements sur Facebook. S’ensuit un déferlement de commentaires indignés et haineux. « Nous, les Maghrébins et Noirs, sommes ceux qui détenons le pouvoir »« Vous pouvez chialler (sic), on va vous remplacer »… peut-on lire sous l’une des publications du comité.

Puis, sur le groupe WhatsApp du même comité, plusieurs personnes malveillantes réussissent à se procurer le numéro de Pierre-Louis. «>Les appels masqués ont commencé, ils se terminaient tous par des menaces de mort telles que “On va tous vous massacrer un par un”… », confiait-il à BV, en décembre. Inquiet pour sa sécurité, il porte plainte et quitte son domicile familial en pleine nuit.

Le maire aurait pu s’émouvoir de la situation. Mais, loin d’apporter son soutien à Pierre-Louis, Benoit Houillon publie un tract dans lequel il regrette « un déferlement de propos haineux et xénophobes » et une affaire « orchestrée par une opposition très politique ». Le 18 décembre, soit trois jours après cette déclaration, l’opposition réclame des explications lors d’un conseil municipal houleux. L’édile se contente d’appeler à « l’apaisement » sans regretter ses propos ou détailler le projet de mosquée. Deux semaines plus tard, le flou demeure donc encore…

Clémence de Longraye, dans BV

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