N’enterrons pas le vaccin qui nous évite des tragédies

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Le World Press Photo 2021 est cette image du photographe danois Mads Nissen, qui montre une dame âgée enlaçant une infirmière protégée du Covid-19 par du plastique au Brésil. © Madds Nissen, World Press Photo via AP

La guerre entre pro et anti-vaccin Covid n’est pas près de se terminer. Et le regain de contaminations en Grande-Bretagne donne des ailes aux anti-vaccins qui s’empressent de dire que la vaccination ne sert à rien. Il va de soi que ces jugements taillés à la hache ne risquent pas de calmer le débat.

N’étant pas toubib, je vais quand même donner mon avis en essayant de rester logique. Pour info, je suis vacciné et j’assume ce choix, car j’ai toujours pensé que si le vaccin n’empêche pas la contamination, il protège des cas graves et évite l’hospitalisation ou préserve de la réanimation dans la grande majorité des cas.

Chacun se souvient de l’immense détresse des patients âgés rejetés par les hôpitaux faute de place, et renvoyés dans les Ehpad avec une prescription de Rivotril pour les aider à mourir. Le tri des malades, c’est la médecine de l’épouvante qu’on a vue en avril 2020. Plus jamais ça !

La population du Royaume-Uni est actuellement vaccinée à 54 % avec deux injections, ce qui fait de ce pays le plus avancé dans la campagne vaccinale en Europe. Avec une population équivalente, la France espère atteindre les 30 millions de primo-vaccinés ce mois-ci. On a donc un retard colossal à rattraper.

https://www.ouest-france.fr/sante/virus/coronavirus/covid-19-il-y-a-de-nouveau-plus-de-cas-au-royaume-uni-qu-en-france-5ea78174-c9c0-11eb-bf47-ae52773acbea

Mais malgré une campagne de vaccination accélérée, on observe au Royaume-Uni une forte augmentation des contaminations depuis l’apparition du variant Delta, venu de l’Inde et beaucoup plus contagieux que le variant anglais. Quand le variant anglais contamine deux personnes, le variant indien en contamine trois.

Le spectre d’une quatrième vague plane donc sur le pays. Ce qui veut dire que la France sera touchée un peu plus tard, comme elle l’a été avec le variant anglais, devenu prédominant dans notre pays en quelques mois.

Mais en observant les données britanniques, on voit que si les contaminations explosent, au rythme de 6 200 par jour ( moyenne sur 7 jours ), contre 5 600 en France, les cas graves n’augmentent pas. Hospitalisations, réanimations et décès ne progressent pas dans les proportions des contaminations et c’est heureux !

7 morts le 9 juin au Royaume-Uni contre 70 en France, soit dix fois plus.

Plus précisément, on observe un nombre de morts quotidien de 0,14 par million d’habitants au Royaume-Uni contre 1,11 en France.

Par conséquent, le variant Delta ne remet pas en cause le bien-fondé de la vaccination, à savoir protéger des formes graves de la maladie. Une condition majeure pour éviter une saturation des hôpitaux, comme on l’a vu à deux reprises depuis 14 mois.

On a entendu le Pr Delfraissy nous dire que le vaccin AstraZeneca étant moins efficace que le Pfizer contre le variant indien, cela expliquait la situation de la Grande-Bretagne. Et c’est le même “monsieur Covid” qui s’étonne que les Français refusent le vaccin anglais ! Il a bien essayé de se raccrocher aux branches pour expliquer qu’il ne voulait pas effrayer les vaccinés à l’AstraZeneca, mais trop tard !

Par ailleurs, le vaccin limitant la transmission du virus, il est évident que plus un virus est contagieux, plus l’immunité collective est difficile à atteindre.

Avec le variant indien, il faudrait peut-être vacciner 90 % de la population pour atteindre cette immunité collective. Ce qui paraît inatteignable compte tenu de l’opposition d’une partie de la population au vaccin.

Nul ne sait ce qu’il en sera demain des variants, mais il semble avéré que le vaccin protège des formes graves et c’est bien l’essentiel.

Il est possible que le virus disparaisse à jamais de lui-même sans qu’on sache pourquoi. Mais il est aussi possible que d’autres variants apparaissent et qu’on vive avec le Covid-19 comme avec la grippe.

Dans ce cas, le vaccin, dont nul ne connaît les effets à long terme, ne sera sans doute pas la meilleure solution.

L’heure viendra où les traitements préventifs et curatifs seront à l’honneur. Mais à court terme, n’enterrons pas le vaccin qui nous évite les tragédies de mars-avril 2020.

Jacques Guillemain, Riposte Laïque

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