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Autour de la place du Commerce à Nantes, la réouverture à venir des cafés et restaurants engendre des inquiétudes. Et pas seulement celles des riverains qui craignent de perdre leur sommeil. « Les terrasses, ça attire les bandes de voleurs, et il y en a déjà assez comme ça », s’inquiète une riveraine. La place du Commerce, au cœur de Nantes, est à l’image de la ville – le théâtre d’une délinquance du quotidien, le plus souvent d’origine extra-européenne, qui ne prend même plus la peine de se cacher.
Du sang sur les pavés…
« On a régulièrement des intrusions dans l’immeuble, des rixes sous nos fenêtres, tous les soirs, à 16, 17 heures, ça commence à crier. Il y a du sang sur les pavés parfois. Ils sont bourrés, drogués, ils sont comme chez eux. Ils sont tous armés et ils ont des passe postes, on a mis un Vigik mais il y a des intrusions quand même, c’est très inquiétant de vivre ici, surtout le soir et la nuit ». On pourra compter sur Johanna Rolland pour faire visiter la place du Commerce au ministre Darmanin ?
À la FNAC voisine, certains vendeurs vont jusqu’à conseiller aux clients de cacher les smartphones et autres objets connectés qu’ils viennent d’acheter. « On n’a pas eu, à ma connaissance, de clients qui se sont faits détrousser, mais c’est vrai que c’est insécurisant. Parfois nos clients ont peur de venir », confie un vendeur.
Autour de la Fnac, deux bandes au moins de délinquants nord-africains sont à poste permanent – l’une sur les marches dos à la ligne de tramway, l’autre au fond de la place près de la rue de Gorges. Et confinement ou pas, les vols à la tire dans le tramway ou sur la place, voire rue de la Fosse, derrière, sont toujours fréquents.
« Ils s’attaquent toujours aux mêmes : les jeunes gens avec leurs écouteurs, les femmes seules, les personnes âgées. »
Certes, les policiers sont souvent présents, « mais ça ne fait que déplacer le deal et les vols. Quand les flics sont là, les bandes se déplacent entre les deux stations de tram ou plus à l’ouest de la place, et dès que les flics s’en vont, ils reprennent leurs places habituelles », décrit un riverain. « Après, ils s’attaquent toujours aux mêmes : les jeunes gens avec leurs écouteurs, les femmes seules, les personnes âgées. C’est une délinquance qui n’a pas beaucoup de courage, ils ne tirent jamais un téléphone à un mec musclé de 120 kilos, comme par hasard ».
S’ajoute à la persistance de la délinquance extra-européenne l’effet chantier. « Depuis que le sud de la place, le long de l’allée Duguay Trouin, a été achevé et pourvu de plantation et d’éclairages, les bandes se sont relocalisées au nord. On verra si ça change avec la réouverture du café, mais pour l’instant, c’est le nord de la place qui subit plus », constate un habitant de l’ile Feydeau. « D’autant qu’il y a plus de monde et plus d’issues, et relativement peu de caméras. On peut toujours aller de la rue du Calvaire à la place du Commerce sans tomber dans leur objectif, et les délinquants le savent, visiblement ».
Louis Moulin
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