Les faiblesses de l’islam, les forces de la France

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Articles  : Oct. 2020Sept 2020Août 2020juillet 2020

Riposte Laïque

Qu’est-ce que l’Islam ? Comme pour tout, d’abord lire le texte, en entier, sans commentaire. Que découvre-t-on ? D’abord la forme : un fourre-tout. Pas d’histoire, de récit, une sorte de collages épars de textes classés par taille. En vrac. Un texte conçu sous acide, sorte de poésie qui ne manque pas de charme parfois, à décrypter pour venir au sens. Sur le fond … des appels à tuer ceux qui pensent différemment ou sont différents, un héros qui égorge ou fait égorger des prisonniers de tous âges et sexe sans défense, possède plusieurs femmes parfois très jeunes, qui conquiert et fait régner la terreur par l’esclavage et la force. Le mot « amour » : absent. Un monde de fureur, guerrier, de compassion seulement dans une camaraderie de combat. Un livre pour soldats, seulement pour soldats, glorifiés dans leurs actions les plus violentes, pardonnés et même récompensés pour celles-ci. Pas de Bien, pas de Mal mais de l’obéissance à des règles de comportement sans morale : obéir c’est bien, désobéir c’est mal. Licite ou interdit.

Qu’est-ce que la France ? Pas de texte unique bien sûr, il faut en appeler à l’histoire : survolons-là. Des habitats préhistoriques, quelques Néandertaliens même, puis vers -5.000 une civilisation de bâtisseurs de mégalithes, cultivateurs dont on ne sait pratiquement rien, suivis d’une invasion Celte progressive autour de -400, eux-mêmes passés sous domination de Rome vers le début du calendrier. En gros, plusieurs siècles de paysans guerriers intégrés à un vaste empire pétri de valeurs grecques qui a conquis le monde « parce qu’il était le plus pieux ». La France n’existe pas encore, les Francs sont alors une peuplade de peu de poids. C’est lors de la lente agonie de cet empire que naît la France, longue gestation issue de la dynastie des Mérovingiens (de 481 à 751, tout de même), au cours d’un prise de conscience de l’existence d’un « lieu commun », de rassemblement sous une bannière, contestée, morcelée en baronnies, qui s’implante progressivement dans les âmes sous couvert d’une force unificatrice commune, la seule qui reste : le christianisme.

Quel texte, le christianisme ? La bible, Ancien testament, pleine de fureur elle aussi – trouver un psaume de David qui ne se réjouisse pas de la mort de ses ennemis est une gageure -, gouvernée par la clef de voûte des ordres se trouvant dans le Pentateuque, débutant par « tu ne tueras point ». Bigre, voilà une limitation solide. Pour le « Nouveau testament », c’est encore pire dans ce sens : l’histoire d’un baba cool antique non violent et tolérant, calme, qui finit mal. Un anti-héros, un sacrifié, un perdant en exemple. Le contraire d’un bâtisseur d’empire, avec un mot clef : « amour ». Un seul texte sort de ce cadre, l’Apocalypse : déstructuré, non linéaire, sans vrai récit, fantasmagorique.

L’Islam appelle d’abord à la conquête par les armes, à la conquête des corps, le Christianisme à celle des âmes. La faiblesse de l’Islam, ce sont les âmes, qu’il faut empêcher de réfléchir, d’analyser, de comprendre, de réfuter, de critiquer ; la faiblesse du Christianisme, c’est la peur des armes, du désir d’imposer, le refus du culte de la force. Alors, comment le christianisme a-t-il pu survivre ? À mon sens, grâce au paganisme Romain – ou Franc, après tout la conversion de Clovis ne fut qu’individuelle, ses lieutenant restant libres d’adorer les Dieux de leurs pères. L’esprit de l’Empire de Rome a donné la force à cette « religion de perdants » comme la désignait sans doute Julien II, en lui apportant les légions qui lui manquaient, les armées qui iront fonder les royaumes chrétiens d’Orient pour garantir l’accès des lieux saints aux pèlerins incapable de se défendre (et seulement cela), des troupes Franques formées par Rome.

Revenons à la France : une alliance de Christianisme pour les âmes issue du pari hardi de Clovis de s’opposer à l’arianisme, mâtiné de paganisme romain pour la force. Jusqu’à la révolution. Car la France se veut différente à partir de 1789. Non plus « le glaive du Christ » – ou en tous cas un de ses premiers défenseurs -, mais le porteur universel de la Raison et de la Science. On crée le mètre, on mesure le méridien. Ce peuple de paysans, nombreux et prospères, d’une très grande stabilité démographique depuis les invasions des 4ièmes et 5ièmes siècles, cherche alors à mettre en place une organisation fondée sur une Raison déifiée, opposée aux ténèbres de la religion. Napoléon permettra le succès. C’est les départements, le Code civil, une organisation renouvelée d’une nation puissante et féconde, mais qu’il saigne de guerres pendant une quinzaine d’années. Napoléon fonde la France du XIXième siècle, porteuse de la mission « éternelle » de diffuser Lumières de Raison au monde. Les gens généreux – aujourd’hui on dirait « la gauche » – encouragent la conquête coloniale pour les bienfaits de la connaissance, pour que personne ne soit exclu (à présent on dit « inclusif »). Les traditionnels voient d’un mauvais œil cette débauche de moyens pour des territoires lointains, préféreraient que ceux-ci restent à la maison. Qu’importe, la France fait rayonner son esprit de raison, paternelle avec les peuples qu’elle élève. Oublieuse, sans doute, que la « raison » ne suffit pas à certains, que la motivation profonde n’est pas financière, ni de connaissance, que l’appétence pour la science n’est pas partagée. Elle se croit universelle et définitive.

Cette « plus grande France », subtile alliance conquérante de paganisme guerrier et de christianisme sous couvert de raison universelle, subit le choc de 1914-1918. La France en sort certes debout mais touchée, endettée, saignée sur le long terme. Le doute s’installe, la contestation pointe issue des prémisses de la transformation majeure apportée par l’industrie, l’électricité, l’automobile, le chemin de fer qui changent la nature paysanne des esprits. Cela ne touche entre les deux guerres encore qu’une minorité, mais une minorité agissante, puissante, argentée, celle des villes et des intellectuels, de la presse et des internationales.

En 1939 l’armée française, supposée meilleure du monde, est vaincue en quelques jours. Deux visions s’affrontent alors, deux analyses tactiques : celle de Pétain selon laquelle la défaite est inéluctable et définitive, celle de De Gaulle selon laquelle la situation peut être renversée. En 1940, Pétain est raisonnable et de Gaulle est un fou. Le sort des armes donnera raison à De Gaulle, à la suite de l’entrée en guerre de l’URSS puis des États-Unis. Fin 1941, la marche de la guerre rejoint De Gaulle.

Au-delà de la guerre elle-même et de sa conclusion militaire et juridique à Nuremberg, les deux personnages restent ambivalents, même si Pétain a le mauvais rôle ; sa « Révolution Nationale » n’a en soi pas mauvaise figure : ce fut une grande période réformatrice, il en est sorti le CNRS, la Fête des Mères ou l’ordre des médecins. Mais Pétain dirigeait une France occupée, en période de guerre : sa conduite sur ces sujets est beaucoup plus critiquable, son engagement pour l’Allemagne, Montoire, la Légion des Volontaires Français, le SOL, la Milice, le soutien de la police française à l’occupant et à sa politique raciale, etc. Était-ce évitable ? La France est le seul pays vaincu par le nazisme à n’avoir pas été complètement envahi : au moins jusqu’à 1942 et l’invasion de la Zone Libre le rôle de bouclier joué par l’État Français paraît réel, au moins juridiquement. Cet argument en défense est solide. Ensuite … de compromis en compromis, les justifications de Pétain font moins bonne figure. De Gaulle, lui, réussit avec panache son coup de bluff de 1940. Peu le contestent après-guerre, c’est plus tard que les critiques se feront jour, dans la décolonisation, la coupure de l’Algérie, plaie ouverte depuis 1962. Pourquoi De Gaulle, dont le nationalisme peut difficilement être mis en cause, a-t-il ainsi contribué à réduire la « plus grande France » ?

J’ose une analyse hardie : un rapprochement de pensée entre de Gaulle et Pétain. Tous deux, ils ont confusément compris que la multiplication des échanges internationaux, enfant de l’industrialisation, changeait profondément l’alliance originelle fondatrice de la France, entre un peuple de paysans terriens enracinés peu mobiles et une religion « Lumineuse » fondée sur l’amour des autres secondée la force guerrière issue du paganisme romain. Pétain veut revenir vers la Terre, de Gaulle voit d’une part l’exode rural s’accélérer et constate les forces centrifuges de l’Islam sur les territoires outre-méditerranée. Dans les deux cas, il s’agit d’une tentative de recentrage pour refonder une Nation plus unie, sur des bases communes. Pétain travaille les consciences en mettant les paysans au premier plan (les scientifiques sont des « paysans avancés »), de Gaulle choisit de couper les morceaux qu’il pense non récupérables, dont l’Algérie française depuis 1830, gangrenés par l’excitation issue de la guerre mondiale des forces conquérantes d’un système politique fondé sur le Coran.

Les deux tentatives sont des échecs, presque malgré leur fondateur pourrait-on dire : Pétain, car il est en période de guerre et pactise avec un ennemi odieux, De Gaulle car il se trompe sur l’efficacité de la refondation par repli sur soi. Mai 1968 lui montre son erreur : en reculant, il a renforcé les forces désireuses de jouissance immédiate, négatrices de tout intérêt collectif, égoïstes dans toutes les fibres de leur être, qu’on appellerait aujourd’hui « mondialistes ». Sans doute, après deux guerres mondiales suivies des reculs coloniaux et de la poussée de la Reconstruction le désir était-il trop fort de souffler, d’arrêter l’effort, de se laisser aller.

La France change alors progressivement de nature, idéologiquement d’abord, de peuple ensuite.

Ce que De Gaulle n’a pas compris, c’est qu’en abandonnant l’Empire il rendait caduque la volonté d’universalité de la Raison française, motivation essentielle d’unité substituée au christianisme. Ne restait alors plus que la recherche du confort, des échanges et le règne de l’argent, des « années fric » et le libre-échange, une fraternité universelle utopique qui suppose une communion de valeurs tolérantes et actives, une absence de loup. Les marchands du Temple ne génèrent pas de peuple, ils divisent pour régner par-delà les souverains (d’ailleurs, ils occupent le Temple, c’est bien la preuve …) : si leurs clients s’entretuent, qu’ils ne gênent pas le commerce !

Depuis 1968 la France a encore la loi, mais elle a perdu ce qui lui est supérieur : la morale, la téléologie. Sans la référence du Christianisme, sans celle de la Raison qui l’avait recouverte, les règles n’ont plus de boussole, plus de distinction entre Bien et Mal. La porte au relativisme est ouverte, tout se vaut. Cela engendre désarroi, perte de sens, recherche d’une spiritualité plus haute. L’économie et la recherche du plaisir n’ont jamais fait des nations, elles sont des égoïsmes locaux. La lutte écologique (le climat notamment), les rêves sous acide du Coran, le Flower Power voire le vieux christianisme (en particulier le monachisme), sont dès lors des tentatives logiques de retrouver une spiritualité plus haute.

Cela change le peuple lui-même, dans son peuplement bien sûr avec une immigration de masse, en général peu instruite, jamais connue dans l’histoire avec une telle rapidité et un caractère massif ; également dans sa perméabilité à des idéologies totalitaires, dans une recherche de sens et de « plus grand que soi » que n’apportent plus ni la religion traditionnelle (le christianisme), ni la croyance en la Science et des préceptes universels.

Alors, que faire pour la France face à l’Islam ?

Les mouvements doctrinaux, les changements radicaux de pensée, sont rarement le fait des foules. Luther, Hitler ou Zarathoustra sont d’abord des hommes seuls qui ont su refléter les courants de leur époque et les synthétiser pour attirer des disciples. La faiblesse de l’Islam, ce sont les âmes. La force de la France, c’est une aura étrange et pâlie qui scintille encore un peu sur le monde. Une mission pour la France, à la mesure de ses moyens actuels et de son histoire, pourrait être de réécrire le Coran. Obliger, contraindre un nouveau clergé islamique, tel ces prêtres jureurs de la Révolution, à n’utiliser qu’un texte modifié, commenté, amendé, modifié, expliqué, replacé dans un contexte historique et placé sous les définitions morales générales qui lui font défaut (« tu ne tueras point », etc.). Un travail d’intellectuel inspiré. Un synode de l’Islam, enfin.

Sans faiblesse : c’est une guerre idéologique contre un système totalitaire cruel dont il s’agit. Il faut l’éradiquer, lui extirper ses racines. Pas de pitié contre les ennemis de la liberté ? Pas de pitié contre les tenants des prescriptions du Coran tel qu’il existe, ses appels à l’esclavage et au meurtre, sa condamnation de ceux qui ne pensent pas comme lui, des apostats. Il faut que la France devienne païenne, qu’elle utilise la fureur de Rome pour éradiquer ce Coran-là, pour le remplacer par des explications et par-dessus par encore des explications, comme les Juifs ont recouvert l’ancien testament violent de couches de commentaires. Puis, forcer l’enseignement contrôlé de ce texte-là seul. Rendre constitutionnel le droit à l’apostasie, etc.

De beaux travaux d’écriture. La guerre pour les âmes se gagne avec des idées et des écrits. Peut-être la France sait-elle encore le faire. Contribuer à débarrasser le monde du Coran. Voilà un défi enthousiasmant, à sa mesure. Universel. Pour le Bien. Libérateur. Qu’elle commence ce travail, et la France verra qu’elle n’est pas seule. Les musulmans de bonne foi l’y aideront aussi, qui voudront sortir du haut médiéval où les plonge l’horreur des textes coraniques. Pour n’en garder que l’inspiration divine, ce qui vient – peut-être – d’Allah, et rejeter les prescriptions génocidaires qui souillent le texte et ceux qui le lisent. Il faut réécrire le Coran. Un rôle pour la France ?

John Vallès

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