. En prison pour 120 viols, le rappeur Puff Daddy ou le nouveau Jeffrey Epstein ?

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°° WEBTUBE : Sean Combs, rappeur de profession, plus connu sous ses successifs noms de scène Puff Daddy, P. Diddy puis Love, alias Brother Love, dort en prison depuis ce 16 septembre. Pour quels motifs ? Quelque 120 viols attribués lors de bringues réservées aux « rich and famous ». Dans le show-biz américain, Puff Daddy n’est pas exactement le premier venu, sa fortune étant estimée, en 2015, à 735 millions de dollars par le magazine Fortune ; ce qui fait de lui l’un des artistes les plus riches au monde. Après avoir longtemps tutoyé des sommets de respectabilité – il fut l’un des donateurs les plus généreux du Parti démocrate –, notre homme est désormais un justiciable comme les autres. Dans ce registre, il y avait déjà eu le cas Jeffrey Epstein, ce milliardaire connu pour organiser des partouzes pour une clientèle tout aussi huppée, cas parfaitement résumé par le criminologue Xavier Raufer, bien connu de nos lecteurs, dans un ouvrage que l’on peut tenir pour définitif sur la question : Jeffrey Epstein – L’âme damnée de la IIIe culture (Éditions du Cerf). Parmi les participants présumés des soirées de ce héraut du progressisme à la mode libertarienne ? Le prince Andrew lui-même, cadet de la défunte reine Élisabeth II, qui dut sortir le chéquier pour faire taire le scandale. À ces turpitudes comparées, celles d’un Dominique Strauss-Kahn et ses sauteries provinciales de l’hôtel Carlton de Lille finissent par sembler presque anodines.

Le gratin des arts impliqué ?

Mais revenons-en plutôt à Puff Daddy et ses soirées, finissant en « freaks offs » à l’aube, avec prostitués, hommes et femmes, chargés de pimenter ce qui l’était déjà assez. Des listes d’invités prestigieux circulent, à prendre avec des pincettes, toutefois. En effet, France Info met en garde les amateurs de sensations fortes, d’où cette liste 2, pouvant être sujette à caution : « Selon le site Les Surligneurs, cette dernière a même très certainement été générée par une intelligence artificielle. Elle circule sur les réseaux sociaux depuis début octobre, depuis que l’avocat des victimes de P. Diddy a affirmé qu’il allait, un jour, révéler des noms d’autres “personnes puissantes” accusées d’agressions sexuelles. Mais ses avocats ne l’ont pas encore fait ».

Quand républicains et démocrates se mêlent de l’affaire…

Qui dit vrai, qui dit faux ? Il n’empêche que des noms circulent en boucle, et pas des plus anodins : « Entre 1998 et 2009, on a pu voir passer Jay-Z [rappeur], Ashton Kutcher [ancien amant de l’actrice Demi Moore], Paris Hilton [héritière des hôtels éponymes et starlette de télé-réalité], Kim Kardashian [héritière d’une famille d’avocats et, elle aussi, starlette de télé-réalité], Chris Brown [rappeur à succès] ou encore Mariah Carey [couineuse de R&B] ». Sur le papier, certains de ces événements étaient de simples célébrations d’anniversaires ou des fêtes destinées à une cause caritative, notamment « l’éradication du paludisme », affirme Les Surligneurs, site plus haut cité et refusant, au passage, de sombrer dans le « complotisme »…

Non sans raison, sachant qu’une photo truquée de Kamala Harris a récemment fait le tour des réseaux sociaux, tandis que Donald Trump tente lui aussi d’instrumentaliser cette ténébreuse affaire, histoire de renvoyer ses adversaires démocrates à leurs turpitudes supposées.

Il n’empêche qu’à l’instar de celle ayant emmené Jeffrey Epstein à se suicider, le 10 août 2019, dans sa cellule du Metropolitan Correctional Center de Manhattan, prison dans laquelle le même Puff Daddy est désormais incarcéré, l’horizon judiciaire s’assombrit chaque jour davantage pour notre artiste. Le 18 septembre, ses avocats demandent à ce qu’il soit remis en liberté contre une caution de 50 millions de dollars ; ce qui lui est refusé.

Il est vrai que les accusations auxquelles notre homme doit répondre ne sont pas minces. Ainsi, selon le parquet de Manhattan, « ces soirées étaient des performances sexuelles élaborées et produites que Combs organisait, dirigeait, pendant lesquelles il se masturbait et qu’il filmait souvent ». Une vieille tradition hollywoodienne ?

D’où ces 120 plaintes déposées par des femmes dont certaines étaient mineures lors des faits et qu’il ne pourra évidemment pas toutes mettre sur le compte de mythomanes évaporées. Si ce genre de scandale touche aujourd’hui le monde du rap, n’oublions pas qu’il est à peu près aussi vieux que ceux ayant entaché la réputation d’Hollywood depuis sa fondation. Roscoe Arbuckle, par exemple, acteur plus connu sous le sobriquet de « Fatty » Arbuckle, accusé de la mort d’une jeune actrice, Virginia Rappe, retrouvée morte le 9 septembre 1921 alors qu’elle n’affiche que vingt printemps, lors d’une fête tout aussi particulière organisée par l’acteur en question. Le présumé coupable sera finalement innocenté, au terme de trois procès.

Puff Daddy connaîtra-t-il un sort aussi clément ? Rien n’est moins sûr. Mais il y perdra, à n’en point douter, ce qui lui demeurait de carrière. L’industrie du show-biz est ainsi faite qu’elle n’hésite généralement pas à sacrifier ses propres enfants ; fussent-ils dévoyés. Sacrifier les brebis égarées pour que survive le système ? Du fond de sa geôle, Harvey Weinstein, le producteur déchu qu’on sait, ne nous contredira pas. Mais à Hollywood, tout se finit tôt ou tard en chansons. The Show Must Go On, dit-on.

Nicolas Gauthier, Boulevard Voltaire

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