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Le drame s’est déroulé à Mulhouse, dans la résidence senior Sainte-Marie, rue Engel-Dolffus, du nom de cet industriel et philanthrope alsacien du XIXe siècle. Une adresse qui fleure bon la France d’avant.
Cette « résidence autonomie », auparavant appelée « foyer-logement », est dédiée aux personnes âgées encore indépendantes mais ayant « besoin d’un cadre sécurisant », comme on peut le lire sur Internet. Pour illustrer le propos, une photographie montre des têtes chenues souriantes, avec de bienveillantes personnes penchées sur elles. Les seniors qui s’y installent sont des gens prévoyants. Ils veulent anticiper. Les chutes, les malaises, la fatigue et tous les maux qui se multiplient quand on avance en âge… pour s’assurer une fin de vie paisible. Las, la résidence, dans le centre-ville, se situe non loin d’un quartier malfamé de Mulhouse.
La septuagénaire a été retrouvée morte, gisant dans sa salle de bains, la gorge tranchée, avec des plaies sur les bras montrant qu’elle a tenté de se défendre. Dans la salle de bains, il y avait « des traces de sang partout », selon le procureur de la République. C’est une pensionnaire de la même résidence qui a donné l’alerte. Trois migrants algériens ont été arrêtés, en possession des papiers de la victime. L’un d’eux avait tenté, le dimanche matin, de pénétrer par effraction chez une autre résidente. « Les trois hommes sont des marginaux de nationalité algérienne, sans domicile fixe, dont deux se faisaient passer pour des mineurs isolés et présentant plusieurs identités » peut-on lire dans le journal L’Alsace.
Honte à notre pays, incapable de protéger ses personnes âgées. Car sans connaître à chaque fois une issue aussi dramatique, la litanie de nos aînés agressés, violentés, détroussés, ne serait-ce que ces deux derniers mois, est très longue.
Le 23 mai, en pleine journée à Chambéry, une femme de 79 ans est rouée de coups, couverte de crachats, tirée par les cheveux et frappée contre le sol en pleine rue.
À Belley, dans l’Ain, ce même 23 mai, une femme de 62 ans est laissée entre la vie et la mort après avoir été tabassée par un automobiliste.
Le 24 avril, à Reims, une retraitée de 77 ans a été rouée de coups dans son hall d’immeuble. On lui a volé son sac à main.
Le 18 avril, lundi de Pâques, en milieu, de matinée dans la commune de La Londe (Var), une « dame âgée » est victime d’une agression sexuelle (!) à son domicile.
Le 17 mai, à Lyon, dans le quartier de la Duchère, un homme de 90 ans trouve la mort, poussé dans le vide par son voisin.
Le 2 mai, une passante de 70 ans est renversée sur le trottoir à Bron par des arracheurs de collier.
Le 26 avril, à Ablain-Saint-Nazaire, un homme de 87 ans est séquestré chez lui pendant qu’on lui vide son coffre-fort.
Le 30 avril, à Saint-Prix, dans le Val-d’Oise, une femme de 96 ans est menacée par un agresseur armé d’un couteau qui repart avec sa carte bleue.
Le 4 avril, en début de soirée, une habitante de 94 ans d’un immeuble HLM de L’Argentière-la-Bessée (Hautes-Alpes) est « agressée et frappée à coups de pied avant d’être laissée pour morte dans les caves » (Le Dauphiné).
On continue ? Car ceci n’est évidemment qu’un florilège glané dans la presse quotidienne régionale, pas une liste exhaustive.
Pour Ryana, la jeune fille blessée mortellement par des tirs policiers dans la voiture du chauffard ayant refusé d’obtempérer, les témoignages familiaux et amicaux affluent, les photos aussi, en même temps que montent sur les réseaux sociaux le collectif « Urgence la police assassine » et le hashtag « La police tue ».
Mais de la malheureuse septuagénaire égorgée à Mulhouse, on ne sait rien : ni son nom, ni son visage. Happée par ce grand trou désincarné des victimes anonymes que l’on oublie très vite parce qu’elles n’intéressent pas les grands médias.
Gabrielle Cluzel, Boulevard Votaire
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