. Looksmaxxing : Quand les diktats pèsent sur le corps des hommes

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°° WEBTUBE : « Looksmaxxing ». À moins que vous ne soyez un utilisateur compulsif de TikTok âgé de moins de 25 ans, ce hashtag barbare vous est sans doute peu familier. Il désigne un nouveau mouvement de mode invitant les hommes à « maximiser » leur apparence. Mais loin de faire référence à une simple hygiène corporelle ou à une pratique sportive assidue, le « looksmaxxing » repose sur des injonctions d’un autre genre : il s’agit par exemple d’avoir des pommettes plus saillantes, une mâchoire taillée à la serpe, ou encore des yeux dits « de chasseur »…

Pour y parvenir, les moyens à adopter dépendent de l’ampleur du chantier. Comme dans tout projet de ravalement. Les hommes dotés d’une génétique avantageuse et d’un visage à la structure déjà assez masculine n’auront pas grand-chose à faire. Il leur suffira de redessiner leurs sourcils pour obtenir un regard plus acéré, de mastiquer du chewing-gum afin de se muscler un peu la mâchoire, ou encore d’essayer la technique du « mewing » qui consiste à positionner en permanence la langue contre le palais dans l’espoir de remodeler à la longue le bas de son visage.

Pour les moins chanceux, les choses se corsent. Certains auront recours aux injections, voire à la chirurgie, afin d’obtenir la « jaw line » de leurs rêves. D’autres devront aller plus loin et certains n’hésiteront pas à tester la pratique hasardeuse du « bone smashing » qui vise à se briser les os de la mâchoire en se frappant avec les mains, un outil de massage ou carrément un marteau, afin d’obtenir l’angle le plus saillant possible. Effet déstructuré garanti !

Sus aux « masculinistes » !

Si beaucoup de professionnels s’inquiètent, à juste titre, de cette tendance aussi vaine que potentiellement dangereuse, les médias ont choisi un autre angle d’attaque. Celui de la culpabilisation. Sans chercher à voir plus loin que le bout de leur nez, ils dénoncent tous en chœur un « mouvement aux relents masculinistes », une tendance « diffusant des idéaux particulièrement misogynes » dont l’origine serait à chercher du côté des affreux « incels », ces hommes célibataires involontaires qui auraient développé, dit-on, une haine féroce des femmes. Bref, nos amis journalistes restent dans leurs vieux schémas d’une domination masculine pourtant bien illusoire. Ils oublient un peu vite que ce sont les femmes qui font la loi aujourd’hui sur le marché de la séduction et imposent leurs préférences. Si ces messieurs veulent ressembler à des apollons aux mâchoires carrées, c’est pour plaire à ces dames qui, n’en déplaise à Sandrine Rousseau, fuient les hommes « déconstruits ». Il se trouve par ailleurs que les jeunes Occidentaux font désormais face à la concurrence de mâles venus du Sud, aux mœurs différentes et à la virilité souvent bien assumée. Voilà une des causes de la course à la masculinité qui ne sera jamais dite dans la presse mainstream.

Pas de pitié pour les garçons

Mais pourquoi diable voir du sexisme dans cette recherche de virilité ? Faut-il dans ce cas taxer de misandrie les femmes qui ont recours au contouring et aux implants mammaires dans le but de maximiser leur féminité ? Comme toujours, notre société médiatique s’illustre par sa pratique éhontée du deux poids, deux mesures. Depuis des décennies, les femmes sont soumises à des diktats physiques diffusés dans les magazines et on prend leur défense contre ces injonctions. Désormais, c’est au tour des hommes de subir les mêmes diktats à travers les réseaux sociaux, mais on ne les défend pas. Pire : on leur en fait le reproche ! Discriminer les êtres en fonction de leur sexe… et si c’était cela le sexisme ?

Jean Kast, Boulevard Voltaire

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