La France est en soins palliatifs !

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Articles     : Juillet 2023Juin 2023Mai 2023Avr. 2023  – Facebook : https://www.facebook.com/profile.php?id=100069673161887 Twitter : https://twitter.com/OrtfNews

Aujourd’hui, le mot-valise est celui de « république ». On parle de valeurs républicaines, d’ordre républicain, de régime républicain sans que personne ne s’attarde à les définir réellement.

Élisabeth Borne a même employé à différentes reprises le terme de « champ républicain » sans toutefois se hasarder à le définir. Le mot « république » lui, a un sens. Il vient du latin « res publicae » qui signifie la « chose publique » qui s’oppose à ce qui est « privé ». Dans le langage commun, la république est assimilée à la chose démocratique, qui marquait la fin d’un régime monarchique et cette approximation permet surtout de jeter l’opprobre sur les anti-républicains.

On substitue de plus en plus souvent dans le discours politique la République à la France et c’est intentionnel. En général, cette attitude est le signe d’un écran de fumée, voire d’une dissimulation volontaire, mais en réalité, la chose importante dont on ne parle plus est la démocratie.

Le mot « république », et ce n’est pas un hasard, fait disparaître les mots, pourtant essentiels, de « patrie » et de « souveraineté »

L’exemple américain

Pour beaucoup de gens, république et démocratie sont des synonymes. Pourtant, il existe une différence essentielle.. Aux Etats-Unis, les deux grands partis, depuis des temps immémoriaux, sont le parti républicain (GOP pour Great Old Party) et le parti démocrate. Il doit bien exister une différence entre les deux. Un article du JDD, paru en 2020 relate brièvement leurs histoires. Il est intéressant de constater que leurs doctrines respectives ont évolué jusqu’à pratiquement s’inverser au fil du temps. Dans les années 1850, les républicains étaient contre l’esclavage alors que les démocrates, majoritaires dans les états du Sud, voulaient le conserver.

Aujourd’hui, le parti républicain est considéré comme le parti de droite et très conservateur alors que le parti démocrate est réputé beaucoup plus à gauche et donc « progressiste » et, de plus en plus, se rapproche des « wokistes »

Le contexte est essentiel pour le sens des mots. Pour autant, les Etats-Unis ne sont pas une république mais une fédération d’Etats regroupés, plus ou moins assimilables à des républiques sans gouvernement exécutif mais avec un appareil législatif. Le régime fédéral est un régime dit « présidentiel » dans lequel les pouvoirs du président sont certes, très étendus mais certaines de ses actions doivent être acceptées par les représentants ou les sénateurs.

Enfin, l’interprétation des lois et leur « constitutionnalité » est du ressort de la Cour Suprême

Vers une « américanisation » de l’Union Européenne ?

La Constitution de la Vème république avait suscité un certain nombre de critiques. Certes, le Parlement y jouait un rôle important, mais la première version prévoyait l’élection du président de la République par les parlementaires. On pouvait parler d’un régime parlementaire « rationalisé »

La réforme de 1962 a fait basculer vers un régime « semi-présidentiel » en introduisant l’élection du président au suffrage universel, ce qui pouvait être considéré comme un progrès démocratique, même si cela diminuait les pouvoirs du parlement.

Dans l’esprit de de Gaulle, il s’agissait de diminuer l’influence des partis politiques qui envoyaient leur leader à l’Élysée ou qui négociaient entre eux. L’élection de de Gaulle était un cas particulier car il avait eu besoin du Parlement pour lui voter les pleins pouvoirs en mai 58, mais il savait que, lui disparu, les jeux parlementaires reviendraient.

On constate également que de plus en plus de textes législatifs ne sont que la transcription dans le droit français de dispositions prises au niveau européen, dans laquelle le parlement français n’a qu’un rôle d’enregistrement, peu compatible avec la « souveraineté populaire » base la Constitution.

Doit-on voir dans ces évolutions successives, y compris celle de 2008 autorisant la modification de la Constitution par le Congrès, une évolution à « l’américaine » qui transférerait une partie du pouvoir législatif au niveau supranational avant qu’il ne devienne fédéral et réduirait le rôle du président à celui d’un gouverneur d’État, comme aux Etats-Unis ?

Quelles perspectives dans un monde multipolaire ?

Pourquoi aucune voix politique n’aborde-t-elle cette évolution, pour ne pas dire cette révolution qui se produit pourtant sous nos yeux ?

Vont-ils nous refaire le coup pour une n-ième fois du « on ne savait pas, personne ne nous a prévenus que le monde pouvait changer » ?

Cela paraît incroyable, mais ils font semblant de ne pas voir. Pourtant, toutes ces manœuvres diplomatiques en cours se font au grand jour. Les réunions de plus en plus fréquentes des BRICS et du nombre de pays qui aspirent à les rejoindre, ou bien celles de l’OCS (Organisation de Coopération de Shangaï) qui, elle aussi, semble attirer de plus en plus de monde sont en train de bouleverser la géopolitique planétaire sans que personne ne daigne nous informer des éventuelles conséquences sur l’avenir de la France.

Au lieu de cela, les débats à l’Assemblée nationale tournent à l’affrontement sémantique afin de savoir si les propos tenus par tel ou tel député ou groupe de députés sont dans le champ républicain  ou non. Et quand bien même, à supposer qu’on puisse démontrer le contraire, quelle serait la conséquence ? Tout ceci n’est qu’un théâtre politique dans lequel il s’agit surtout d’occuper l’esprit des gens avec des questions de forme plutôt que d’exposer le fond des choses.

La réalité est que notre pays semble condamné à la mort diplomatique et que nous devons nous y résigner. Nos dirigeants ne veulent plus nous tenir informés de notre état et les opposants, trop occupés par leur propre avenir politique, ne veulent pas subir le sort néfaste de « celui par lequel le scandale arrive »

Il semble désormais admis que, quoi qu’il arrive, le peuple n’aura plus jamais la parole.

On peut toujours nous parler de belles valeurs républicaines, que sont elles sans la souveraineté populaire pourtant gravée dans le marbre de notre Constitution ?

Jean Goychman

Précision : les points de vue exposés n’engagent que l’auteur de ce texte et nullement notre rédaction. Média alternatif, Breizh-info.com est avant tout attaché à la liberté d’expression. Ce qui implique tout naturellement que des opinions diverses, voire opposées, puissent y trouver leur place.

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