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++ WEBTUBE : Selon les chiffres officiels au Royaume-Uni, la migration nette devrait faire passer la population à plus de 70 millions d’habitants d’ici 2026, soit 11 ans plus tôt que prévu. L’Office des statistiques nationales (ONS) a estimé que la migration nette augmentera la population britannique de près de 10 %, soit 6,1 millions, d’ici à la mi-2036. Cela équivaut à une population deux fois et demie plus importante que celle du Grand Manchester, qui passera de 67 millions à 73,7 millions d’habitants entre la mi-2021 et la mi-2036. L’ONS avait précédemment estimé que la migration nette – la différence entre les nombres d’arrivées et de départs du Royaume-Uni – serait d’environ 245 000, mais il prévoit maintenant qu’elle sera de 315 000 par an, soit 28 % de plus. En conséquence, le gouvernement a dû avancer la date à laquelle la population britannique dépassera les 70 millions d’habitants de 2037 à 2026.
Ces prévisions réduisent à néant la promesse faite par le gouvernement dans son manifeste de 2019 de ramener le taux global de migration nette à son niveau d’alors, soit 226 000. Ces chiffres vont alimenter de nouvelles demandes pour que Rishi Sunak aille plus loin dans la répression de l’immigration nette, en plus de sa promesse de “stopper les bateaux”.
Mardi, James Cleverly, le ministre de l’intérieur, a annoncé le calendrier d’un ensemble de mesures qui seront introduites à partir du 11 mars dans le but de réduire l’immigration nette de 300 000 personnes par rapport à son niveau record de 745 000 en 2022.
Le ministre de l’intérieur a admis que le taux d’immigration était trop élevé : “Nous devons revenir à des niveaux viables”.
Il a ajouté que le paquet était “ferme mais juste” et qu’il donnait aux migrants concernés “le temps de se préparer tout en veillant à ce que l’immigration diminue”.
M. Cleverly a également annoncé que le Royaume-Uni et la France iraient “plus loin et plus vite” dans le cadre de l’accord de 480 millions de livres sterling visant à arrêter les bateaux, avec une surveillance aérienne supplémentaire par drones et avions qui sera accélérée et près de la moitié des 500 agents financés par le Royaume-Uni déjà déployés sur les plages françaises.
Suella Braverman, ancienne ministre de l’intérieur, a déclaré que ces chiffres étaient “trop élevés” et qu’ils exerçaient une pression sur les écoles, le système national de santé et le logement. Elle a appelé à un plafonnement du nombre de migrants.
“Les mesures prises récemment par le gouvernement vont aider un peu, mais elles arrivent très tard. Nous avons besoin d’un plafond pour le nombre total de migrants afin de pouvoir demander des comptes au gouvernement et de résoudre ce problème”, a-t-elle écrit sur X, anciennement Twitter.
Robert Jenrick, ancien ministre de l’immigration, a prévenu que l’augmentation de l’immigration n’était “pas la façon de créer un pays uni” et a déclaré que l’augmentation annuelle prévue de 315 000 personnes “ne ferait qu’aggraver la crise du logement”.
“Il n’y a pas de consentement démocratique pour ce résultat. Le rythme du changement est beaucoup trop rapide. Le pouvoir de changer cela, et de nous mettre sur la voie de chiffres bien plus durables, est entre les mains du Parlement”, a-t-il ajouté.
Neil O’Brien, ancien ministre de la santé, a déclaré que le niveau de migration était “totalement insoutenable”, ajoutant : “Étant donné qu’une grande partie de l’immigration actuelle n’est pas destinée au travail ou est destinée à un travail au salaire minimum, le premier ministre doit agir de toute urgence pour nous orienter vers un système basé sur des niveaux d’immigration beaucoup plus faibles, les migrants restants se concentrant davantage sur les emplois hautement qualifiés et bien rémunérés.
“L’argument économique en faveur d’une migration massive à bas salaire s’est totalement effondré et la politique doit maintenant changer radicalement.
Les chiffres sont basés sur une projection selon laquelle 13,7 millions de personnes viendront au Royaume-Uni entre 2021 et 2036, tandis que 7,6 millions émigreront, soit un solde migratoire de 6,1 millions sur cette période.
L’ONS a revu à la hausse son estimation du solde migratoire, qui passe de 2,8 millions à 4,4 millions d’ici à 2030. Cette évolution a été alimentée par un régime d’immigration plus libéral sous Boris Johnson, qui a vu l’afflux d’étudiants étrangers, de travailleurs et de personnes à leur charge. Les réfugiés d’Ukraine et d’Afghanistan, ainsi que les Hongkongais, ont fait grimper les chiffres.
Le reste de l’augmentation de la population s’explique par le fait qu’il y a eu 541 000 naissances de plus que de décès. Quelque 10,8 millions de personnes naîtront entre 2021 et 2036, contre 10,3 millions de décès.
Les personnes âgées seront également de plus en plus nombreuses, le nombre de personnes de plus de 85 ans passant de 1,6 million (2,5 % de la population) à 2,6 millions (3,5 %).
Le rythme de croissance de la population s’est accéléré, de sorte qu’elle augmente aujourd’hui plus de deux fois plus vite qu’au cours de la dernière partie du XXe siècle.
Il a fallu environ 55 ans – de 1950 à 2005 – pour que la population britannique passe de 50 à 60 millions d’habitants. Il faudra un peu plus de 20 ans, de 2005 à 2026, pour qu’elle passe de 60 à 70 millions.
Pour réduire la migration nette de 300 000 personnes, M. Sunak a approuvé une augmentation des seuils de salaire pour les travailleurs qualifiés à 38 700 livres sterling, l’interdiction pour les travailleurs sociaux et la plupart des étudiants de troisième cycle de faire venir des membres de leur famille et la fin des réductions de salaire pour les emplois en pénurie.
Présentant le calendrier du plan gouvernemental en cinq points visant à réduire l’immigration nette, M. Cleverly a annoncé que l’interdiction faite au personnel soignant et les nouvelles règles imposant aux prestataires de soins de s’enregistrer auprès de la commission de la qualité des soins s’ils parrainent des migrants prendront effet à partir du 11 mars.
Ces mesures seront suivies, le 14 mars, par la fin de la réduction de salaire de 20 % accordée aux travailleurs étrangers qui acceptent des emplois dans des professions en pénurie.
À partir du 4 avril, le seuil de salaire minimum pour les personnes venant au Royaume-Uni avec un visa de travailleur qualifié passera de 26 200 à 38 700 livres sterling. Les travailleurs étrangers des secteurs de la santé et des soins ainsi que les enseignants seront exemptés de ce seuil.
Cette mesure sera suivie par l’augmentation du revenu minimum requis pour faire venir des conjoints et des enfants étrangers au Royaume-Uni, qui sera introduite par étapes. La première augmentation, à 29 000 livres sterling, entrera en vigueur le 11 avril, mais devrait atteindre 38 700 livres sterling au début de l’année 2025.
Enoch Powell avait raison
Il y a 50 ans, le 20 avril 1968, pour la première fois un homme politique européen, le Britannique Enoch Powell, posait la question de l’immigration extra-européenne. Son discours prononcé à Birmingham, Rivers of blood (littéralement “Des fleuves de sang”), fait aujourd’hui figure de prophétie. Ce prophète politique prononça le premier discours dénonçant les dangers de l’immigration en Europe. C’était le 20 avril 1968. Le député conservateur Enoch Powell déclara : « La fonction suprême de l’homme d’état est de protéger la société de malheurs prévisibles. Il rencontre dans cette tâche des obstacles profondément ancrés dans la nature humaine. L’un d’entre eux est qu’il est d’évidence impossible de démontrer la réalité d’un péril avant qu’il ne survienne (…).Sur la lancée actuelle, dans 15 ou 20 ans, il y aura en Grande-Bretagne, en comptant les descendants, 3,5 millions d’immigrés du Commonwealth.(…) Il n’y a pas de prévision officielle semblable pour l’an 2000, mais le chiffre avoisinera les 5 à 7 millions, soit environ un dixième de la population, quasiment l’équivalent de l’agglomération londonienne (…) J’ai l’impression de regarder ce pays élever frénétiquement son propre bûcher funéraire(…) Dans de telles circonstances, la seule mesure adaptée est de réduire, toutes affaires cessantes, le rythme de l’immigration jusqu’à des chiffres négligeables, et de prendre sans délai les mesures législatives et administratives qui s’imposent. (…) Je contemple l’avenir et je suis rempli d’effroi. Comme les Romains, je vois confusément « le Tibre écumant de sang. » »
Sa critique du multiculturalisme valut à Enoch Powell près de 100 000 lettres de soutien. Un sondage Gallup réalisé fin avril 1968 révéla que 74% de la population britannique était d’accord avec lui. Pourtant il fut destitué de son poste de ministre de la Défense dans le shadow cabinet conservateur. Et les médias le diabolisèrent. Enoch Powell était l’homme politique le plus brillant de sa génération. Formé au Trinity college de Cambridge c’était un helléniste réputé et un poète. Polyglotte, il fit une guerre brillante comme capitaine dans l’Intelligence service. Elu jeune député, il devint rapidement secrétaire au trésor et ministre de la santé. La route de Downing Street où réside le Premier ministre britannique lui était ouverte. Sa lucidité et son courage politique le perdirent. Après son lumineux discours de Birmingham sa carrière politique fut foudroyée.
Ceux qui l’ont cloué au pilori n’ont aucun compte à rendre et sont toujours aux manettes (ou leurs descendants politiques) aujourd’hui.
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