Les escaliers du Suquet, à Cannes, sont un lieu d’enrichissement culturel
++ WEBTUBE :Farid a pris les choses en main. Pourquoi les Françaises s’entêtent-elles à sortir seules dans la France d’Emmanuel Macron ? C’est une provocation contre les croyants. Mesdames préparez-vous à la France de demain
En remontant les escaliers du Suquet, à Cannes, elle avait bien senti une présence derrière elle. Un homme de forte corpulence, emmitouflé dans une parka à capuche, la suit.
Ce 28 décembre, cette dame, la cinquantaine, à la frêle silhouette, fait un pas de côté pour laisser passer l’inconnu. Mais au lieu de continuer son chemin, il la saisit par le col en lui criant « Montre moi tes seins! ».
Après c’est l’horreur témoigne-t-elle prenant immédiatement la parole, assise sur le banc des parties civiles du tribunal correctionnel de Grasse.
Paniquée, elle tente de se défaire de son emprise. Faute de pouvoir lui arracher ses vêtements, l’agresseur, en état d’ébriété, la précipite violemment au sol, lui cogne la tête contre le macadam, puis la frappe au visage à coups de pied. À tel point que ses baskets sont maculés du sang de sa victime.
En état de choc, le visage tuméfié et souffrant d’une fracture du nez (7 jours d’ITT provisoire), elle détourne le regard du box des prévenus où son agresseur était présenté ce vendredi en comparution immédiate. « Il y avait du plaisir dans ses yeux », finit-elle par avouer.
Mais on n’en saura pas davantage car, sur les conseils de son avocat, Farid G., un Tunisien de 43 ans, demandera un délai pour préparer sa défense. Après son forfait, il avait fui, sous l’œil des caméras de vidéosurveillance, en arrachant le sac de sa victime.
Vite identifié, il sera appréhendé par la police municipale. Il est maintenu en détention provisoire. Son procès est renvoyé au 31 janvier 2024.
Pourquoi les Françaises s’entêtent-elles à sortir seules dans la France d’Emmanuel Macron ? C’est une provocation contre les croyants.
++ WEBTUBE : Les collections de la Cité de l’architecture réunissent des moulages grandeur nature de portails de cathédrales, d’ensembles architecturaux sculptés divers, religieux ou civils. Un voyage dans le temps, du XIIe au XVIe siècle, et à travers la France, de Chartres à Vézelay, de Moissac à Clermont-Ferrand. Dans ce parcours s’inscrit actuellement une exposition sur Notre-Dame de Paris, « des bâtisseurs aux restaurateurs ». Le saviez-vous ? Le restaurateur emblématique de Notre-Dame, Viollet-le-Duc, est à l’origine du Musée de sculpture comparée, devenu le Musée des monuments français et, enfin, cette Cité de l’architecture. Que de grandeurs et de vicissitudes a connues Notre-Dame depuis ses premières pierres, dans la seconde moitié du XIIe siècle, quand l’évêque Maurice de Sully lance le chantier ! Au siècle suivant, les architectes Jean de Chelles puis Pierre de Montreuil sont à la manœuvre. Deux siècles de construction dessinent le chef-d’œuvre gothique.
À l’heure baroque, Notre-Dame est opérée du chœur par Robert de Cotte de 1708 à 1725. Puis viennent des heures sombres. Vandalisme ecclésiastique, d’abord : en 1756, les chanoines badigeonnent les murs en blanc et remplacent un certain nombre de vitraux par du verre blanc. Vandalisme révolutionnaire, ensuite : en 1793, le culte catholique est interdit, la cathédrale pillée. Elle devient Temple de la Raison, entrepôt des « vins de la République ». Menaçant ruine faute d’entretien, la flèche du XIIIe siècle est démantelée. La révolution de 1830 martyrise encore Notre-Dame, au point que les autorités envisagent… de la raser.
Mais paraît le roman de Victor Hugo, dans un contexte d’intérêt grandissant pour le patrimoine médiéval. On décide de restaurer Notre-Dame. Le projet d’Eugène Viollet-le-Duc et Jean-Baptiste Lassus l’emporte. Lassus meurt en 1857, laissant les mains libres à Viollet-le-Duc qui modifie le projet de flèche. De sobre qu’elle était, elle s’orne, se pare de douze apôtres et quatre évangélistes. Quelques jours avant l’incendie du 15 avril 2019, ce drame dont tout Français reste meurtri, les sculptures en question avaient été déposées pour restauration. Elles figurent dans le parcours de l’exposition, à hauteur d’yeux, avant de retrouver, l’année prochaine, les hauteurs in situ. Saint Thomas, patron des architectes, a les traits de Viollet-le-Duc.
Qui aurait-on mis au pied de la flèche en verre dont certains ont rêvé ? Hidalgo en gargouille et Macron en diablotin agité ? Le président de la République voulait « un geste contemporain ». Il y avait quelque chose de profondément intrusif à vouloir une flèche en verre ou des jardins suspendus sur les toits… comme si Notre-Dame était une nouvelle Babylone – et comme si nous n’avions plus ni bois, ni pierre, ni artisans capables de les ouvrager. Les autorités ont finalement reculé.
L’exposition fait d’ailleurs la part belle à la restauration telle qu’elle se pratique aujourd’hui, beaucoup moins « invasive », pour employer un terme chirurgical, qu’au XIXe siècle. Elle fait honneur aux descendants des compagnons que sont les restaurateurs de décors peints, de sculptures, les ferronniers, doreurs, ébénistes, maçons, charpentiers, couvreurs et ornemanistes, facteurs d’orgues… Sur le temps long, c’est le génie artisanal gaulois qui continue de s’exprimer. Théophile Gautier l’a dit avant nous, en s’adressant à la cathédrale : « Comme nos monuments à tournure bourgeoise/Se font petits devant ta majesté gauloise… »
Mais – perseverare diabolicum – Macron n’a pu s’empêcher de revenir à la charge à propos des vitraux, en voulant remplacer des vitraux XIXe qui avaient survécu à l’incendie – ah, la piété patrimoniale ne l’empêche pas de dormir ! Pour ceux qui n’ont pas encore signé la pétition de La Tribune de l’Art, il est encore temps. Les 126.000 signatures sont d’ores et déjà dépassées.
Introduire des éléments modernes au détriment de l’ancien, ce serait faire du Viollet-le-Duc sans le savoir, dans ce que sa philosophie avait de plus discutable : « Restaurer un édifice, écrivait-il, ce n’est pas l’entretenir, le réparer ou le refaire, c’est le rétablir dans un état complet qui peut n’avoir jamais existé à un moment donné. » Nous pensons, au contraire, qu’une seule attitude est légitime vis-à-vis de Notre-Dame la rescapée : la réparer au plus près de ce qu’elle était. Où faut-il faire assaut de modernité, dans Notre-Dame ? Dans le système de protection et d’alarme incendie. Pour le reste, soyons modestes, comme le suggérait Gérard de Nerval : « Notre-Dame est bien vieille : on la verra peut-être / Enterrer cependant Paris qu’elle a vu naître. »
« Notre-Dame de Paris. Des bâtisseurs aux restaurateurs. »
Jusqu’au 2 juin 2024
Cité de l’architecture et du patrimoine, 1, place du Trocadéro et du 11 Novembre – 75116 Paris. La Cité est ouverte tous les jours de 11h à 19h (sauf le mardi).Nocturne le jeudi jusqu’à 21h.
++ WEBTUBE : Chaque samedi soir, BV propose un petit sondage sur l’actualité de la semaine. Ce 30 décembre, la question posée aux lecteurs se voulait un peu le récapitulatif de l’année écoulée en France : « En 2023, en France, quel événement vous aura le plus marqués ? ». Dix événements qui ont égrainé cette année 2023 sont proposés aux lecteurs. Un choix qui, on l’imagine, a forcément sa part de subjectivité et n’a sans doute pas prétention à l’exhaustivité. Même si nous vivons dans un monde globalisé, la rédaction a voulu se cantonner à notre pays. Certes, la France ne vit pas hors du monde – preuve en est, notamment, une immigration incontrôlée ou encore le conflit israélo-palestinien, avec la terrible attaque terroriste du 7 octobre du Hamas qui n’est pas sans conséquences dans notre pays – mais elle est le théâtre d’événements que ceux qui ont connu les fameuses Trente Glorieuses n’auraient sans doute pas imaginés, alors que beaucoup avaient connu la guerre.
De beaux « moments festifs »…
Bien sûr, la France a vécu de beaux « moments festifs », l’occasion de belles pages glacées dans les magazines people, comme la visite du roi d’Angleterre, celle du pape à Marseille (mais pas en France !) ou encore la Coupe du monde de rugby durant plus d’un mois à l’automne. Visiblement, ce ne sont pas ces pages-là qui auront marqué les lecteurs de BV. En effet, sur les quelque 1.500 lecteurs qui ont répondu, à cette heure, à ce sondage (on a toute la semaine pour y répondre…), seuls 3 ont retenu la visite du souverain pontife, 15 la Coupe du monde de rugby et… 0 la visite du roi Charles ! De grands événements qui pourtant se sont parfaitement déroulés, mobilisant des milliers de policiers et gendarmes et qui ont offert à notre Président et à son épouse l’occasion de briller « à l’international » !
En revanche, 39 % des lecteurs ayant répondu au sondage retiennent les émeutes urbaines qui ont embrasé la France au début de l’été, et 41 % le meurtre de Thomas à Crépol, le 19 novembre. L’attaque au couteau d’Annecy, qui fut l’occasion de montrer que l’héroïsme français n’est pas mort, et l’assassinat du professeur Dominique Bernard par un islamiste viennent à la suite. Quant à la réforme des retraites, le remaniement du gouvernement de cet été et même la loi Immigration en fin d’année viennent loin derrière ces terribles événements. Voilà donc ce que retiennent les lecteurs de BV de cette année 2023 : une France allant, non pas de Charybde en Scylla, mais d’émeutes urbaines en razzia dans un petit village. On dira que nos lecteurs sont bien pessimistes, qu’ils succombent à ce fameux et désastreux sentiment d’insécurité, pour parler comme Élisabeth Borne, dont le logiciel de gauche est bloqué aux années 80. Mais la réalité est malheureusement là.
En fait, des lecteurs réalistes et qui ont de la mémoire
On peut d’ailleurs avoir une tout autre lecture de ce petit sondage : les lecteurs de BV ont tout simplement de la mémoire. En effet, on le sait, un clou chasse l’autre et on a l’impression, le sentiment (!), que ces événements se sont déroulés il y a six mois, il y a une éternité. Un coup de balayeuse et le tour est joué ! Lorsque nombre des lecteurs de BV auront lu ce papier, Emmanuel Macron aura déjà adressé ses vœux aux Français. Absent de ce discours, le bilan (pourtant, en bon gestionnaire, ce serait l’occasion ou jamais !) de ces émeutes : un milliard de dégâts selon les assureurs, plus de 11.000 incendies sur la voie publique, plus de 5.000 voitures brûlées, 1.300 bâtiments incendiés dont des mairies, des écoles, des bibliothèques… Et jusqu’à plus de 45.000 policiers et gendarmes mobilisés au plus fort de la crise. Tout cela a un coût à intégrer dans le bilan 2023. C’est, en tout cas, le prix payé par la France après des décennies d’angélisme sur la question migratoire. Quant à Crépol, on aura beau essayer de nous expliquer qu’il s’agissait d’un drame à la Roméo et Juliette, tenter de tordre les faits pour ne pas « faire le jeu de l’extrême droite », la réalité est là : on a débarqué d’une cité dans un petit bal de village et on s’y est invité avec des couteaux de vingt centimètres de long pour « planter des Blancs ». Tout ça, c’était la France de 2023, en espérant que ce ne sera pas celle de 2024…
++ WEBTUBE : En cette veille de la nuit de la Saint-Sylvestre, porteuse de tous les risques en France, comme tous les ans, nous avons rencontré Philippe de Veulle, avocat, connu pour défendre les familles victimes du terrorisme. L’occasion pour nous d’écouter des propos passionnants, mais inquiétants, de la part de quelqu’un qui sait de quoi il parle…
Dès 1986, la France a été touchée par des attentats islamistes
Riposte Laïque : On vous connaît surtout pour être le défenseur de nombre de familles victimes du terrorisme. Pouvez-vous nous expliquer l’histoire de cette spécialisation ?
Philippe de Veulle : Devenir avocat de victimes de terrorisme est une conjonction de préparation, de proposition de défense inattendue et des conséquences douloureuses d’un attentat terroriste, notamment islamiste. Dans mon cas, je me suis préparé par des formations de hauts niveaux en matière de sécurité et de défense nationale. En-dehors de mes activités de juriste, j’ai eu l’honneur et le privilège d’avoir été auditeur national de deux institutions : l’INHESJ (Institut National des Hautes Études de Sécurité et de la Justice) dépendant du ministère de l’Intérieur en 2008 (20e session)et de l’IHEDN (Institut des Hautes Études de la Défense Nationale) dépendant du Premier ministre, en 2013 (66e session nationale).
Cela m’a permis d’approfondir mes connaissances des centres de commandement et d’action au plus haut niveau de l’État, et d’avoir mûri les grandes questions géopolitiques des conflits et des risques qui pouvaient être a abordés. Par la suite, je me suis toujours intéressé à l’évolution des risques et notamment en matière de terrorisme qui peuvent nous menacer, et cela depuis les premiers attentats terroristes islamistes qui avaient touché la France dès 1986. Par la suite, il y a eu creux de 1995 dans la région lyonnaise avec Mohamed Kelkal.
Les différents attentats qui nous ont touchés depuis 2015 sur notre sol national et en-dehors ne m’ont pas réellement surpris. Je m’étais exprimé publiquement sur ces questions à partir de cette année. Et puis un jour du mois d’avril 2015, mon téléphone a sonné et j’ai eu l’occasion de discuter avec une première victime française de l’attentat du Bardo à Tunis du 18 mars 2015. La semaine suivante, je me suis rendu dans le Loiret et j’ai rencontré trois de ces victimes dont deux avaient été blessées par balle de kalachnikov et deux d’entre elles avaient perdu un membre de leur famille. Tout a commencé à partir de là dans ma carrière d’avocat de victimes de terrorisme. Par la suite, deux autres victimes italiennes de l’attentat du Bataclan le 13 novembre 2015 dont une avait aussi été blessée par une balle de kalachnikov. Et enfin une victime de l’attentat de Nice du 14 juillet 2016.
Les attentats islamistes favorisent la progression de l’islam radical dans le monde
Riposte Laïque : Il y a eu trois gros attentats, en France, entre 2015 et 2016, entre Charlie-Hebdo, le Bataclan et Nice. Et cela s’est arrêté. Pensez-vous que cela soit dû à la qualité du renseignement français ?
Philippe de Veulle : Comme je vous l’ai dit dans ma première réponse, les différents attentats terroristes islamistes qui ont touché la France ne me surprennent pas. Les services de renseignement sont assez actifs en France, mais ils restent une administration soumise à l’autorité politique et sont donc limitées par les objectifs qui leur sont donnés. Quand bien même, ils seraient encore mieux dotés en moyens et en personnel, on ne pourrait pas éviter tous les projets d’attentats islamistes en France. Le risque « zéro » n’existe pas, même avec un changement de gouvernement qui serait plus axé sur la sécurité des Français.
On peut se satisfaire du fait que différents attentats aient pu être déjoués. Mais on ne peut que se désespérer du laxisme politique en matière de lutte contre le radicalisme islamiste qui est une caisse de résonance pour les candidats terroristes. On peut le confirmer par la décision récente du ministère de l’Intérieur de ne plus accepter d’imams détachés par l’Algérie, le Maroc et la Turquie. Mais le gouvernement ne propose toujours rien pour la formation des imams en France. C’est à la fois enfin d’un constat sérieux sur le danger du prosélytisme islamiste radical et l’impuissance de réponse politique forte. Entre-temps, le gouvernement français a permis à des imams salafistes de propager leur prosélytisme décomplexé encourageant ainsi de nombreux musulmans de passer à l’action un jour ou l’autre.
Ce qui est le plus craint par nos services de renseignement, ce sont les loups solitaires qui peuvent passer à l’acte du jour au lendemain avec un couteau de cuisine que l’on peut se procurer n’importe où. Le plus à blâmer est probablement la justice française qui ne fait pas son travail, de manière rigoureuse en n’appliquant pas les mesures d’OQTF qui visent de nombreux radicalisés, fichés « S », qui se baladent dans la nature. Et à ce niveau, c’est une responsabilité politique et même collective.
Il faut aussi savoir que les attentats islamistes depuis 2015 ont fait un peu plus de 300 victimes et plus de 5.000 blessés. Ce qui est peu par rapport à la menace permanente sur un pays de 67 millions d’habitants. D’ailleurs l’impact des attentats terroristes islamistes est plutôt paradoxal, comme le signale le géopoliticien Alexandre Delvalle, qui note que suite à ces attentats islamistes, il y a un effet d’expansion de l’islam radical dans le monde par le nombre de personnes qui se convertissent à l’intérieur même des pays occidentaux. À chaque qu’il y a un attentat terroriste islamiste, les médias relaient en boucle, et évoquent les responsables et les revendications des terroristes. Jamais on n’évoque le profil des victimes dans le détail, le fait qu’elles sont innocentes, qu’elles se trouvaient au mauvais endroit et qu’elles étaient inoffensives.
En revanche vous avez un portrait détaillé des terroristes, qui ne sont même pas condamnés par les imams, en leur promettant l’enfer, mais au contraire confirment leur appartenance à l’islam sans évoquer aucune déviance. C’est quasiment un cercle vertueux, ou plutôt malicieux, pour étendre l’islam radical dans le monde, car la médiatisation à outrance est une énorme manne publicitaire que doit payer à des montants exorbitants une société pour avoir une telle publicité…
La France peut connaître la même situation qu’Israël le 7 octobre
Riposte Laïque : Les attaques au couteau se multiplient, depuis plusieurs années, sans que cela ne paraisse susciter de réaction de la peur du pouvoir. Comment expliquez-vous cela, et que faudrait-il faire, concrètement, pour mieux protéger les Français de ces attaques souvent ponctuées du cri de “Allah akbar” ?
Philippe de Veulle : En effet, on dénombre environ entre 120 et 140 attaques au couteau par jour en France, ce qui fait beaucoup en une année. C’est une méthode peu coûteuse pour les agresseurs et traumatisante pour les victimes qui sont, soit blessées, ou soit tuées. C’est une forme de terreur quotidienne, qui peut toucher n’importe qui et n’importe où en France. Mais le pire, c’est que ces actes criminels sont banalisés, voire feints d’être ignorés ou niés par le gouvernement. Ce dernier ne voulant pas de vagues et d’effet de panique. Souvenez-vous des déclarations du ministre de la Justice Dupond-Moretti qui évoquait que «les Français vivaient un sentiment d’insécurité» et que la France n’était pas «un coupe-gorge». Entre temps, il nous manque les déclarations contradictoires des malheureux enseignants Samuel Paty et Dominique Bernard ou même du pauvre Thomas à Crépol.
La crainte du ministère de l’Intérieur, c’est que les citoyens français décident de ne plus faire confiance aux forces de l’ordre, en sous-effectif, et à la justice bien souvent trop laxiste. Ce cas de figure est toujours possible, car si un fait de société (un attentat majeur, comparable à celui du 7 octobre en Israël) encore plus sordide et encore plus sanglant surgissait, le gouvernement pourrait être dépassé, et cela pourrait déstabiliser le pouvoir. Les services de renseignement ont pu déjouer un projet d’attentat en Bretagne qui visait à éliminer toute une population d’un village avec des armes automatiques par deux migrants, l’un d’origine syrienne et l’autre d’origine palestinienne. Ce projet a été déjoué, mais peut-on tous les éviter ? Cela semble difficile en se projetant dans le temps et compte tenu de la pression du conflit israélo-palestinien. La France comme, beaucoup de pays européens, est liée par des menaces terroristes comme l’a vécu l’État d’Israël le 7 octobre dernier.
Le terrorisme islamiste est une chaîne avec plusieurs commandements et toujours prêt à frapper les maillons faibles des démocraties européennes. Il n’y a pas de délais, il n’y a pas de dates butoirs, mais c’est une vision à long terme pour pouvoir mettre en place un califat mondial, sous contrôle des frères islamistes qui valident les actions violentes du court terme comme une islamisation à long terme par l’usure et la soumission. Donc un attentat islamiste est toujours bien venu pour déstabiliser un pays européen, pour terroriser et surtout servir de publicité à un islam radical conquérant. Il faut savoir qu’un attentat entraîne de nombreuses conversions à l’Islam, et sert de caisse de résonance à l’islam dans le monde. C’est malheureusement imparable et le dépôt de bougies, de ballons et de nounours, ne répond pas à la menace et au danger.
Le rapatriement de “Français” partis faire le djihad en Syrie est injustifiable
Riposte Laïque : Comment l’avocat des familles victimes du terrorisme que vous êtes a-t-il réagi devant le rapatriement des familles parties faire le djihad en Syrie ?
Philippe de Veulle : Je me suis déjà exprimé dans les médias sur ce sujet et notamment sur la chaîne d’information Cnews en novembre 2022. Il est évident que lorsque des personnes de nationalité «française» ont décidé de prêter allégeance à l’État islamique, leur choix est sans équivoque contre la France et les intérêts français. Il s’agit de haute trahison, et de collaboration avec un ennemi avéré. Ces personnes qui ont fait un tel choix et qui ont quitté le territoire français ne doivent pas revenir sur le territoire national et doivent être jugées dans le pays où elles se trouvent. Cette possibilité de retour par des courants politiques ou des associations démontrent une faiblesse de notre système et banalise de tels agissements… Le général Leclerc ne faisait pas de cadeaux aux combattants français qui portaient l’uniforme allemand lors de son avancée dans l’Allemagne nazie de 1945 pour aller prendre le village de Berchtesgaden.
Pour l’instant, Darmanin joue les équilibristes et passe au travers les gouttes…
Riposte Laïque : Quel est votre regard sur l’action du ministre de l’Intérieur, en poste depuis trois ans et demi ? Pensez-vous qu’il a des marges de manœuvre qu’il n’exploite pas, ou bien que la politique de la France et ses engagements internationaux le prive de toute possibilité d’action supplémentaire ?
Philippe de Veulle : Le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, dispose de renseignements non divulgués au grand public et connaît les risques et les menaces qui nous guettent. Sa politique consiste à éviter des drames et des attentats qui pourraient aggraver la situation de paix civile déjà très fragile en France. N’oublions pas les propos de l’un de ses prédécesseurs Gérard Colomb qui avait déclaré en octobre 2018, «nous marchons côte à côte et demain nous serons face à face». Ce constat est aujourd’hui d’actualité et est devenu le cauchemar de l’exécutif. C’est pourquoi le ministre de l’Intérieur louvoie pour éviter un décrochage de la confiance envers les institutions. L’équilibre reste très fragile et il en est conscient. Pour l’instant, il passe à travers les gouttes, mais pour combien de temps ? Le risque « zéro » n’existe pas, même avec un gouvernement ultra sécuritaire…
Le Conseil d’État et la CEDH, ou le droit européen supérieur au droit français
Riposte Laïque : Le conseil d’État a imposé à la France de reprendre un réfugié ouzbek radicalisé qui, malgré le refus de la CEDH, avait été expulsé. Que vous inspire cette attitude ?
Philippe de Veulle : Comme, je l’ai évoqué précédemment, la justice est laxiste et en plus idéologisée. Bien souvent les forces de l’ordre qui font leur métier en matière d’insécurité sont découragées par les décisions de justice, qui sont plutôt très tolérantes. On l’observe bien avec la décision du Conseil d’État concernant un réfugié ouzbek radicalisé pour le faire revenir en France. C’est à mon sens un déni de justice et un affaiblissement total de l’autorité judiciaire. Bien sûr que cette juridiction suprême du droit administratif évoque des principes de droit, mais est-ce vraiment dans l’esprit de l’autorité que doit représenter la justice ? Mais ce renoncement ne s’arrête pas uniquement à la justice française, il y a aussi l’effet du double cliquet de l’Union européenne avec la CEDH qui nous impose un droit européen qui est supérieur à notre droit interne. Le système européiste ne défend pas les intérêts et la sécurité de peuples des pays membres de l’Union européenne…
Français, ne vous déplacez jamais la nuit sans prendre de précautions…
Riposte Laïque : Quels conseils donneriez-vous aux Français, en restant dans la légalité, pour se protéger au mieux des menaces terroristes ?
Philippe de Veulle: La situation sécuritaire n’est pas rassurante en France, combien même les forces de l’ordre font tout leur possible pour assurer la sécurité des Français dans des conditions qui ne sont pas toujours en leur faveur. La justice pouvant se retourner contre elles, dès qu’une situation permet une contestation par le droit et que le gouvernement a peur d’une réaction en chaîne de minorités déterminées à en découdre sur tout le territoire national. Comme nous avons pu le constater lors des émeutes de fin juin et début juillet 2023. Un grand nombre de nos concitoyens ont peur pour leur sécurité et leur intégrité physique, et à juste titre.
Je leur conseille donc la prudence, en évitant des zones dangereuses et d’éviter de se déplacer la nuit sans prendre de précautions. Il existe des articles de défense en vente libre, tels que des gaz ou des gels paralysants qui peuvent les protéger momentanément d’un agresseur et leur permettre de s’éloigner et de chercher du secours. Les gens peuvent aussi se regrouper dans leurs quartiers par le biais d’associations qui peuvent agir auprès de l’autorité publique pour demander plus de patrouilles ou de surveillance vidéo auprès de leur mairie… Mais ces conseils s’arrêteront là, car ce qui va suivre risque de ne pas être rassurant… C’est une responsabilité collective et surtout un manque de volonté politique de faire face à cette situation délétère…