Articles : Jan. 2024 – Dec. 2023 – Nov. 2023 – Oct. 2023 – Facebook : https://www.facebook.com/profile.php?id=100069673161887 Twitter : https://twitter.com/OrtfNews
++ WEBTUBE : Selon les données du ministère espagnol de l’Intérieur, le nombre de migrants illégaux entrés dans le pays en 2023 a augmenté de 82,1 % par rapport à 2022. Au total, 56 852 individus sont arrivées irrégulièrement en Espagne en 2023, soit 25 633 de plus que l’année précédente, mais moins que les 64 298 de 2018. Un total de 2023 qui demeure toutefois près de trois fois inférieur à celui de l’Italie… Rappelons que l’Espagne est l’une des trois principales portes d’entrée européennes pour l’immigration, avec l’Italie et la Grèce. Le bond de l’année dernière est principalement dû à un nombre record d’arrivées dans les îles Canaries, qui ont connu leur plus grande crise migratoire, avec un afflux de personnes sans précédent.
Au total, 39 910 migrants ont débarqué en 2023 dans l’archipel situé au large de la côte nord-ouest de l’Afrique, soit une hausse de 154,5 % par rapport à 2022. De quoi largement dépasser le précédent record de 2006, qui avait vu environ 31 000 individus atteindre les Canaries.
Espagne : des migrants en provenance du Maroc et du Sénégal
Selon Frontex (agence européenne de garde-frontières et de garde-côtes), les migrants arrivant aux Canaries sont principalement originaires du Maroc et du Sénégal. Plus précisément, entre le 1er janvier et la mi-octobre 2023, environ 90 % des plus de 19 000 clandestins ayant débarqué illégalement dans l’archipel durant cette période étaient de nationalité sénégalaise selon les autorités espagnoles.
C’est aussi vers le Sénégal que le ministère espagnol de l’Intérieur avait annoncé au mois d’octobre dernier l’affrètement d’une « série » de vols pour le retour des migrants.
Quant aux arrivées de clandestins en Espagne par la Méditerranée, depuis le Maroc ou l’Algérie, elles ont augmenté de 19,1 % sur l’ensemble de l’année 2023 par rapport à 2022 (15 435 personnes), notamment via l’Andalousie et les îles Baléares. En revanche, les entrées de migrants illégaux dans les enclaves espagnoles nord-africaines de Ceuta et Melilla, évaluées à 1 234 au cours de l’année passée, ont ainsi baissé de 46 % en comparaison des chiffres de 2022.
L’occasion de rappeler que ces deux territoires cernés par le Maroc sont les seules frontières terrestres de l’Union européenne avec l’Afrique.
Stopper l’immigration à la source
Suite à la publication des dernières données de l’immigration pour l’année 2023, le ministère espagnol de l’Intérieur a précisé qu’entre le 18 octobre et le 18 décembre 2023, le déploiement de la Guardia Civil au Sénégal ainsi qu’en Gambie, en collaboration avec les forces de sécurité locales, aurait permis d’intercepter plus de 7 200 candidats à l’immigration illégale et 59 embarcations se dirigeant vers les îles Canaries.
Ce qui signifie que près de 50 % de la pression migratoire en provenance de ces deux pays aurait été stoppée à la source.
Une pression migratoire qui s’est exercée jusque dans les derniers jours de 2023 puisqu’au cours de la dernière semaine de l’année, entre le 25 et le 29 décembre, près de 1 500 migrants sont arrivés sur les côtes espagnoles, principalement dans les îles Canaries, selon l’agence de presse espagnole Europa Press.
Des migrants « mineurs » à la charge des communautés autonomes
Par ailleurs, l’archipel des Canaries a également vu débarquer plus de 4 900 migrants présentés comme « mineurs non accompagnés » en 2023. Les autorités canariennes ont ainsi sollicité l’aide d’autres régions ibériques pour y transférer un certain nombre d’entre eux tandis que le système d’hébergement de l’archipel est déjà très sollicité.
À savoir que la population de migrants adultes actuellement accueillie par les îles Canaries est évaluée à environ 2 400 clandestins, après que 14 000 migrants aient été transférés vers l’Espagne continentale au cours de l’année écoulée.
Tandis qu’en France, ce sont les départements qui sont missionnés de les prendre en charge, en Espagne, la responsabilité des migrants dits « mineurs non accompagnés » incombe aux différentes communautés autonomes.
Breizh-info.com