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++ WEBTUBE : Le petit village de Châteauneuf-Grasse, situé à une trentaine de kilomètres de Nice, accueille depuis mars dernier des mineurs isolés après la fermeture du seul hôtel de la commune. En quelques mois, une centaine de migrants se sont installés. Mais depuis, l’insécurité liée au trafic de drogue, les nuisances sonores et les déchets ont fait chuter le prix de l’immobilier et le tourisme. Une pétition lancée par les habitants a déjà récolté près de 2.000 signatures.
09/12/23
Victoria, habitante de Châteauneuf-Grasse, sur les réfugiés installés à l’hôtel dans les Alpes-Maritimes : «J’ai peur tous les jours qu’il arrive quelque chose», dans #180minutesInfoWE pic.twitter.com/hkT4nCUEJq— CNEWS (@CNEWS) December 9, 2023
Le calvaire des habitants du hameau du Pré du Lac, à Châteauneuf-Grasse, a commencé en mars, quand le Campanile situé au cœur de leur quartier a loué une partie de ses chambres à une association d’aide aux migrants. C’était le seul hôtel de ce village des Alpes-Maritimes de 3600 habitants, limitrophe de Grasse. Neuf mois plus tard, il n’accueille plus aucun client et ses salariés ont été licenciés. En juillet, l’association Entraide Pierre Valdo, conventionnée par le département pour prendre en charge les mineurs non accompagnés (MNA), a fini par occuper la totalité de l’établissement, vendu par le groupe propriétaire du Campanile. Des jeunes demandeurs d’asile sont hébergés dans ses 47 chambres selon la procédure de l’accueil provisoire d’urgence, le temps pour le département de vérifier que les mineurs le sont vraiment.
Tous les riverains interrogés racontent la même chose, mais aucun ne veut témoigner à visage découvert. «Les gens de l’association disent partout qu’on est des menteurs et des racistes, ils nous accusent de provoquer les jeunes», s’insurge une quinquagénaire, que l’on appellera donc Sonia. Sonia et son mari travaillent dans une ville de la Côte d’Azur. Ils ont acheté une petite maison au Pré du Lac pour «profiter du calme de la campagne», mais quand ils rentrent chez eux en fin d’après-midi après de longs trajets en voiture, c’est l’enfer. «Tous les soirs de la semaine, et à partir de 9 heures du matin le week-end, les jeunes parlent fort, se disputent, écoutent de la musique, jouent du tam-tam, raconte Sonia. Quand on leur demande de faire moins de bruit, ils nous traitent de fils de p…, nous disent qu’ils sont chez eux. On en profite à plein, d’autant que les chambres sont desservies par des coursives ouvertes dans lesquelles ils passent l’essentiel de leur temps, quand ils ne jouent pas au foot. Et la nuit, on est réveillés en sursaut par l’alarme, parce qu’ils fument dans leur chambre.» En avril, des éducateurs de l’Entraide avaient démenti les nuisances, assurant au Figaro que le centre n’était «pas une colonie de vacances». En juillet, alors que le maire de Châteauneuf, Emmanuel Delmotte, sonnait une nouvelle fois l’alerte, les représentants de l’association sur place ne répondaient plus aux journalistes.
Déménagement sauvage
Depuis, la situation n’a fait qu’empirer. Une palissade a été construite pour protéger les jardins les plus proches du centre, mais ses occupants l’escaladent et les jardins sont des dépotoirs. «Bouteilles d’alcool vides, emballages et restes de nourriture, débris de meubles, mégots bien sûr… Il y a de tout! On a même trouvé un couteau dans un arbuste», s’alarme une habitante, dont l’enfant en bas âge a peur de sortir de la maison. Les occupants des immeubles restent claquemurés quand ils ne sont pas au travail. Des migrants utilisent les escaliers privatifs pour fumer du cannabis la nuit. Ils sont vraisemblablement approvisionnés par ces voitures que les riverains voient arriver le soir, rester dix minutes et repartir. Le parc en face du centre et les crèches à proximité sont de moins en moins fréquentés.
Les riverains ont déposé plusieurs plaintes à la gendarmerie, que nous avons consultées. Dans l’une d’elles, un déménagement sauvage est raconté: un soir de juin, vers 22 heures, des lits métalliques ont été jetés du premier étage du centre, avec force hurlements, et entassés dans des camionnettes blanches. «Un contrôle avait lieu le lendemain et il fallait cacher que les occupants des chambres étaient en surnombre», précise le plaignant. Il a filmé la scène et l’a transmise aux gendarmes, déjà en possession d’un nombre considérable de documents, vidéos et enregistrements sonores fournis par les habitants. «Ils ne mettent pas notre parole en doute, mais lorsqu’on les appelle, le temps qu’ils arrivent, tout le monde rentre à l’intérieur», soupire un autre voisin de l’ex-Campanile. Les propriétaires du Prédu Lacqui ont remboursé leur emprunt songent à vendre, mais qui achèterait dans ce quartier sinistré?[…]