On ne le dira jamais assez : les conséquences désastreuses de cette pandémie sont très largement imputables au système géostratégique mis en place depuis des décennies par l’idéologie ultralibérale de l’OMC, idéologie reprise sans vergogne par l’Union européenne avec le traité de Maastricht.
Le traité de Maastricht a mis en chantier l’euro mais n’a pas mis en place le seul moyen pour réussir l’euro, à savoir un budget conséquent pour aider les pays en difficultés du sud de l’Europe.
Ce budget devrait atteindre au moins 17 % du PIB de l’Union européenne, sur le modèle des États-Unis, pour assurer la survie de la monnaie unique !
En lieu et place, l’Allemagne a préféré imposer des critères de discipline budgétaire : 3 % de déficit, 60 % de dette par rapport au PIB du pays considéré.
Elle a interdit, de surcroît, toute aide du système des banques centrales aux États au nom d’une orthodoxie budgétaire très germanique par crainte de l’inflation galopante… en mémoire des années d’avant-guerre !
En termes réalistes, elle a imposé une véritable purge budgétaire à la Grèce, l’Italie, l’Espagne, le Portugal et aussi à la France, pour ne pas payer pour aider ces pays !
Les gouvernements français successifs ont fait avaler la pilule aux Français au nom des engagements conclus par la France et au nom de l’idéologie de l’« eurobéatitude » : l’Europe, l’Europe.
Les conséquences se sont vite fait sentir :
– baisse drastique des budgets de fonctionnement pour vérifier, par exemple, l’état des ponts en Italie, baisse de dotations pour les hôpitaux publics : on en voit les résultats aujourd’hui en France ;
– délocalisations en masse vers des pays à faibles coûts salariaux, d’où une forte dépendance en approvisionnement pour les médicaments et les masques.
La situation actuelle n’est pas une divine surprise mais le résultat logique et inéluctable d’une économie ultralibérale sans frontières, sans écluses, qui se révèle être un véritable Titanic. Le système Maastricht et celui de Schengen qui lui est consubstantiel ont échoué sous les dures réalité d’une mondialisation « coronarisée ».
Il est urgent que la raison revienne, il est urgent que les États reprennent la main sur des multinationales dont le seul objectif est de faire du fric ! Il est urgent que les États rejettent la dictature des marchés et retrouvent leur puissance et indépendance monétaire. À ce titre, la relance économique ne passe pas par de nouveaux emprunts levés sur les marchés mais par le retour des avances des banques centrales aux États pour effectuer les investissements pour financer la croissance économique !
Ces avances seraient contraires au traité de Maastricht ? Oui, et peu importe ! On ne conduit pas notre économie avec un traité obsolète, victime d’avoir lié son son destin à la mondialisation Titanic.
Il est urgent que les gouvernements prennent conscience de leur faute et, au nom du principe intangible du droit international clausula rebus sic stantibus – les traités ne valent qu’au regard de la pérennité des éléments essentiels qui ont permis leur conclusion -, en tirent les conséquences et tournent la page de ce traité obsolète… Au demeurant, la Commission de Bruxelles, présidée par von der Leyen, semble commencer par le comprendre…
La Pentecôte et ses lumières approchent, tout espoir n’est pas perdu…
C’est un choix délibéré de l’État: le confinement est désormais imparfaitement appliqué dans les zones criminogènes. Or, si certains veulent acheter la paix sociale, l’ancien préfet Michel Aubouin craint que l’assèchement des trafics de drogue ne mène à de nouvelles émeutes, au pire moment. Entretien.
«Ce n’est pas une priorité que de faire respecter dans les quartiers les fermetures de commerces et de faire cesser les rassemblements», a déclaré le Secrétaire d’État Laurent Nuñez lors d’une visioconférence avec les préfets le 18 mars. Une révélation du Canard enchaîné qui conforte les instructions aux policiers du 92 que nous avions dévoilées la semaine dernière: alors que le confinement se révèle impraticable dans les zones de non-droit, l’État recule.
«C’est une question de rapport de forces: pour confiner tous ces gens, il faudrait des moyens policiers que nous n’avons pas», regrette l’ancien préfet Michel Aubouin au micro de Sputnik.
Ancien haut fonctionnaire, auteur de l’essai 40 ans dans les cités, notre interlocuteur connaît la réalité des zones sensibles. Pour lui, la situation est hautement inflammable: «ça ne m’étonnerait pas que ça se transforme franchement en émeute», nous confie-t-il. «Les maires que je vois sont très inquiets», ajoute-t-il, avant de préciser: «les préfets laissent les maires assez démunis et la Police municipale a peu de moyens juridiques, à part dire aux gens de rentrer chez eux…»
Les maires appellent l’État au secours…
Alors que les attroupements, les rodéos urbains et autres barbecues se multiplient avec le printemps et en dépit du bon sens sanitaire, certains élus craignent en effet le pire. La maire de Vénissieux (Rhône), Michèle Picard (PCF), a lancé un appel au secours pour obtenir des renforts de police. Avec 34 agents, la police municipale de cette ville de 66.000 habitants est débordée et n’est pas en mesure de faire respecter le confinement.
Mais les renforts viendront-ils? 100.000 agents devaient quadriller le territoire national, selon Emmanuel Macron, mais l’annonce tarde à être suivie d’effet. Il faut dire que la police est déjà exsangue, d’autant plus que les agents contaminés sont de plus en plus nombreux. Ayant reçu l’ordre de ne pas porter de masque, les agents sont particulièrement exposés à la contagion. Au 25 mars, 100 sont officiellement malades, et 5.000 sont quant à eux confinés. Du côté de la gendarmerie, on compte 25 malades et 600 confinés.*
… mais l’État tente d’acheter la paix sociale
Face au désarroi des élus, les représentants de l’État ne rassurent pas. Ainsi, le préfet de Seine-Saint-Denis a-t-il exigé du maire d’Aubervilliers de lever l’arrêté de couvre-feu, menaçant de l’attaquer devant une juridiction administrative pour illégalité. Pourtant, 112 villes en France l’ont édicté… tout comme le préfet des Alpes-Maritimes. Une façon d’acheter la paix sociale? Entre des émeutes urbaines au pire moment ou la propagation du virus, l’État semble avoir tranché pour le deuxième des maux.
Comme d’habitude, selon Michel Aubouin, la situation reflète une méconnaissance des quartiers et des réflexes culturels propres aux familles d’origine étrangère. L’échec du confinement dans les zones sensibles était presque prévisible: «pour toutes les familles originaires du Maghreb, les appartements abritent les femmes et les filles, et les garçons ont souvent peu de raisons d’y être,» affirme l’ancien fonctionnaire du ministère de l’Intérieur, familier des quartiers défavorisés: «je ne crois pas que quelqu’un ait pris la peine d’y réfléchir.» Et le préfet d’ajouter que les consignes sanitaires télévisées n’ont pas de sens dans ces parties du territoire: «ils ne regardent pas ces chaînes», indique-t-il. Ainsi les maux des quartiers «populaires» se révèlent-ils autant dans cette crise que ceux des décideurs politiques:
«On continue de penser que les problèmes sont loin, qu’il suffit de cantonner ces gens dans leurs quartiers, et de penser les quartiers comme des espaces extérieurs à la nation», estime Michel Aubouin.
Or, un tel raisonnement est condamné à échouer. Car plus encore que le confinement dans ces quartiers, confiner ces quartiers est impossible: «les livreurs ou chauffeurs de VTC, les milliers de travailleurs indépendants en viennent», relève Michel Aubouin en guise d’exemple. La propagation du virus est dès lors garantie.
L’intervention tant attendue de l’armée?
Mais à l’échec du confinement dans les zones de non-droit, pourrait s’ajouter un coup brutal à leur économie. Les trafics de drogue, qui n’ont pas cessé à l’heure actuelle, pourraient bien s’assécher dans les jours à venir. Le secteur représente deux à trois milliards d’euros par an et pourvoit plus de 20.000 emplois à échelle nationale. Si certains collègues préfets de Michel Aubouin pensaient que le trafic pacifierait les quartiers, celui-ci dénonce «une énorme bêtise»: «je pense exactement le contraire: ça les rend incontrôlables.» Le gagne-pain de quartiers entiers est menacé à moyen terme, alors que les «go fast» sont rendus plus difficiles avec les nombreux contrôles policiers:
«Ça va créer une tension qui ne peut s’exprimer que par la violence, je ne crois pas qu’ils resteront tranquillement à regarder la télévision chez eux… sans parler des 5.000 détenus que Nicole Belloubet envisage de libérer», soupire notre interlocuteur.
Alors Michel Aubouin ne craint pas d’évoquer «d’autres types de moyens», et non des moindres: «je pense à l’armée», précise-t-il, sans craindre le politiquement incorrect. Mais est-ce vraiment réaliste? Oui, selon l’ancien préfet: «on le fait pour des opérations Sentinelle, je ne vois pas pourquoi on ne le ferait pas pour des situations d’urgence sanitaire.»
Un besoin d’aide militaire qui se fait par ailleurs sentir en d’autres points du territoire, selon Michel Aubouin. En effet, les marchés sont désormais fermés, notamment dans les quartiers populaires de la capitale, à Barbès ou aux Batignolles. Le scénario du prolongement n’est pas à écarter:
«à un moment ou un autre, il faudra distribuer des produits alimentaires à la population des métropoles. On ne tiendra pas encore plusieurs semaines comme ça, et s’il faut le faire, c’est l’armée qui le fera.»
Deux heures après le plaidoyer de Michel Aubouin pour l’intervention militaire, Emmanuel Macron annonçait le lancement de l’opération «Résilience» à Mulhouse, où les hôpitaux sont actuellement débordés par la pandémie. Distincte de l’opération «Sentinelle» comme l’envisageait l’ancien préfet, elle sera consacrée au soutien à la population dans les domaines «sanitaires, logistiques, et de la protection.» Reste à savoir si cette «protection» incluera des opérations de maintien de l’ordre dans des zones jugées sensibles. Une hypothèse pour l’instant peu probable, compte tenu des craintes du gouvernement.
Comme le disait fort justement Éric Zemmour : « on met la population sous cloche parce qu’on n’a pas assez de lits d’hôpitaux ». Bientôt deux semaines de propagande pour nous faire croire que le confinement est la seule réponse à l’épidémie du Coronavirus. On s’appuie tantôt sur les résolutions de l’OMS, tantôt sur des « comités scientifiques » pour faire avaler la pilule : tous les moyens sont bons faire porter la responsabilité des décisions sur les autres.
Contrairement à ce que certains affirment, les Français sont plutôt disciplinés, font la queue à l’extérieur des magasins, portent des masques (souvent de fortune) et respectent les distances de sécurité. Certes, il y a des récalcitrants, que l’on accuse un peu vite de mauvaise volonté. C’est majoritairement le fait d’une population marginale qu’on a laissée s’installer au nom du « no borders », qui occupe l’espace public et qui vit d’expédients. On pleurniche sur les quartiers de Barbès, Château-Rouge, La Chapelle parce que les petits trafics perdurent, alors que ces mêmes autorités ont délibérément fermé les yeux sur ceux-ci pendant des décennies. Comment faire comprendre à ces vendeurs à la sauvette qu’ils doivent « rester chez eux », sachant que le « chez eux », c’est souvent chez des potes qui acceptent d’héberger des sans-papiers, la nuit tombée, pour qu’ils ne soient pas dehors. La rue est leur « lieu de vie » et les verbalisations à tour de bras ne peuvent avoir aucun impact sur cette population insolvable. Pourquoi d’ailleurs s’embêteraient-ils à imprimer des « attestations de déplacement obligatoire » ? L’immigration incontrôlée révèle ses failles !
Alors, refusant d’être taxé d’impuissance, ce gouvernement n’a de cesse que de « durcir » son confinement, c’est-à-dire s’en prendre aux Gaulois qui prolongeraient un peu trop longtemps leur footing quotidien. On en profite pour traiter des problèmes qui n’ont rien à voir avec l’épidémie, comme la délinquance dans les zones de non-droit où les couvre-feux se multiplient. Il n’est pourtant pas loin le temps où le pouvoir central mettait des bâtons dans les roues au maire de Béziers qui tentait d’imposer un couvre-feu pour les moins de treize ans, dans sa ville.
Il n’en demeure pas moins que ces initiatives sont encore parfois réprouvées par les pouvoirs publics comme à Aubervilliers (93) où la maire Meriem Derkaoui est priée par le préfet de retirer son arrêté de couvre-feu. Serait-ce pour ménager les activités des dealers ?
Il y a fort à parier que le confinement ne modifie en rien l’inéluctable propagation de l’épidémie et la population ne va pas tarder à s’en rendre compte. On dira encore que c’est de la faute au peuple qui a désobéi. Le pouvoir macronien nous a déjà habitués à ce genre de discours culpabilisants.
Le mécontentement ne sera pas le seul résultat des verbalisations à tout-va. À ce propos, le gouvernement n’a fait qu’appliquer à tous la politique répressive mise au point à l’encontre des Gilets jaunes. Mais la colère viendra aussi de ces commerçants, artisans, restaurateurs, auxquels on a demandé de fermer boutique du jour au lendemain, sans préavis, les obligeant à sacrifier des stocks entiers de nourriture. Sans parler de tous ceux qui auront perdu leur travail.
Et l’on risque bien de regretter rapidement le gâchis de nourriture : premiers signes : les rayons des magasins commencent à se vider, faute de réapprovisionnement.
On caresse désormais les agriculteurs dans le sens du poil pour qu’ils continuent à travailler sans relâche, après les avoir laissés crever par d’ignobles traités internationaux de libre-échange, le dernier en date étant le traité Ceta avec le Canada, ratifié par l’Assemblée nationale, noyautée par la macronie.
On enfume les citoyens avec des cloches, des bougies, des « coucou c’est moi » aux fenêtres des villes-monde, tandis que l’on distribue des bons points aux aides-soignants qui travaillent dans des conditions déplorables.
Mais que va-t-il se passer à la fin du confinement ? Il est à craindre (et à espérer) que les Gilets jaunes et autres mécontents sortent massivement dans la rue pour exiger des comptes. L’imprévision de nos élus, leur aveuglement, l’incohérence de leurs décisions finiront par paraître au grand jour.
Voilà pourquoi le gouvernement aura toutes les difficultés à faire cesser le confinement. Et il y a fort à parier qu’il fera tout pour le prolonger au maximum et si possible jusqu’aux vacances d’été, par crainte d’une explosion générale.