Chantal de Rudder : « Le voile est une arme visuelle. Ceux qui l’utilisent savent qu’il énerve, en Occident, et tout particulièrement en France »

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La campagne de communication du Conseil de l’Europe célébrant la diversité et “la liberté dans le hijab” continue de faire polémique en France. L’exécutif a dénoncé mercredi une “démarche identitaire”, et demandé son retrait des réseaux sociaux, accordé par l’organisme. La gauche universaliste, la droite et l’extrême droite, à l’image de Marine Le Pen ou d’Eric Zemmour, ont également critiqué cette opération cofinancée par l’Union européenne. 

La campagne proposait des portraits de plusieurs jeunes femmes, voilées sur une seule moitié de l’image. “La beauté est dans la diversité comme la liberté est dans le hijab”, pouvait-on y lire. “A quel point le monde serait-il ennuyeux si tout le monde se ressemblait ?”, était-il écrit sur d’autres. 

Dans une enquête, l’hebdomadaire Marianne (A voir, NDLR FDS)  a évoqué des liens entre l’organisation transnationale islamique des Frères musulmans et l’une des associations à l’origine de la campagne, le Femyso, le Forum des organisations européennes musulmanes de jeunes et d’étudiants. Faut-il y voir du lobbyisme en faveur du voile ? Sans aucun doute, selon la journaliste Chantal de Rudder, auteure d’une longue enquête sur cet habit, “Un voile sur le monde” (Editions de l’Observatoire), paru en début d’année. 

L’Express : Comment avez-vous accueilli la récente campagne du Conseil de l’Europe sur le voile ? 

Chantal de Rudder : Avec ahurissement, comme beaucoup de Français. Le Conseil de l’Europe, en charge des normes juridiques européennes, n’est pas du tout dans son rôle ! Comment ne pas soupçonner dans cette campagne l’influence des lobbies islamistes ? Qui empêche les femmes de porter le hijab en Europe ? Le Conseil n’évoque pas la discrimination dans sa campagne – qui peut exister bien que très rare – des cas de femmes forcées à se dévoiler ou attaquées parce que voilées. Non, par cette campagne, le Conseil a tout simplement décidé de “normaliser” le port du voile, et d’en faire la promotion. 

“Le monde serait ennuyeux si tout le monde se ressemblait ?”, peut-on lire sur les publications, depuis retirées. Le voile est promu comme un simple habit, porté comme un autre. Vous rappelez à l’inverse dans votre livre que sa réapparition est récente, et liée à la montée de l’islamisme. 

Le monde devait être terriblement ennuyeux jusqu’à la fin des années 70, une époque où le voile avait quasiment disparu. Auparavant, il n’était ni un monopole islamique ni l’affirmation d’une identité religieuse spécifique mais une très ancienne coutume patriarcale du pourtour de la Méditerranée. Ma grand-mère juive tunisienne en portait un. C’est une réussite remarquable des islamistes de l’avoir transformé en attribut religieux. 

La première femme à se dévoiler publiquement est une militante anticolonialiste, l’Egyptienne Hoda Charaoui, en 1923. Pour les féministes comme pour les leaders musulmans nationalistes d’autrefois, le voile était le totem d’une arriération qui avait permis la colonisation et la domination occidentale. Il est aboli dès les années 30 en Iran et en Turquie. Habib Bourguiba, ancien président tunisien, l’appelait “l’épouvantable chiffon” et le retirait lui-même à ses compatriotes devant les caméras. Dans une vidéo célèbre tournée en 1953, Nasser trouve particulièrement ringard le préalable à tout accord de gouvernement exigé par le chef des Frères musulmans : obliger toutes les femmes à se voiler quand elles sortent.  

Un phénomène stupéfiant intervient alors : après avoir été regardé avec mépris, le voile réapparaît là où on ne l’avait jamais vu, et sous d’autres formes. Les Frères musulmans, les premiers, le choisissent comme stratégie de reconquête de la société via les femmes, un uniforme nouveau, qui n’empruntait plus aux voies traditionnelles afin de tourner le dos à l’islam “de papa” et proclamer sur son dos l’islam politique et la charia comme Constitution.  

Il faut attendre 1979 et la révolution iranienne pour voir le voile se diffuser aux quatre coins de la planète. L’ayatollah Khomeini, le tombeur du Grand Satan américain, lui donne un sacré coup de modernité en l’adoubant par la loi républicaine. De coutume prosaïque, le voile change de statut, il est ennobli par l’Etat de droit islamiste. Le Coran n’en fait pas un des cinq piliers de l’islam. En revanche, le voile devient le sixième pilier de l’islamisme. 

En France, le débat autour du voile explose l’année-même du bicentenaire de la révolution, en 1989 : à Creil, des collégiennes refusent d’enlever leur foulard à l’intérieur de leur établissement scolaire. A Londres, au même moment, la fatwa lancée par Khomeini contre Salman Rushdie met le feu dans la rue. Voile et blasphème, blasphème et voile, ce couple infernal n’a, depuis, jamais cessé de nous piéger. 

Peut-il être, malgré tout, un symbole de “liberté” comme le dit la campagne de communication, avec le slogan “Freedom is in hijab” (la liberté est dans le hijab) ? 

Cette phrase suggère que l’on en veut aux femmes voilées, qu’on les empêche de l’être. La victimisation intempestive est l’arme sempiternelle des islamistes de tous poils, qui nous culpabilisent volontiers. Elle peut aussi être interprétée comme : “Vous qui n’êtes pas voilés, vous n’êtes pas libres”. 

Non, le voile est une arme visuelle. Ceux qui l’utilisent savent qu’il énerve, en Occident, et tout particulièrement en France, où la burqa et plus récemment le burkini ont suscité de fortes réactions dans la société. Ce pays est un pays de tolérance qui déteste qu’on lui dise qu’il est intolérant. Et il se défend très mal. […]

La suite sur ‘LExpress

L’armée française lâche son fabricant de pulls dans le Tarn pour un fabricant chinois (MàJ: L’armée dément l’information de France Bleu)

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Depuis 1973, la marque Regain fabrique des pulls, uniformes sur mesure et vêtements de sécurité pour des clients prestigieux : Marine nationale, sapeurs-pompiers… L’entreprise basée à Labruguière (entre Castres et Mazamet) avait aussi jusqu’ici plusieurs contrats avec l’Armée de terre. Mais l’armée a préféré un fabricant chinois à Regain pour une de ces dernières commandes de pulls. […]

Mais Laurent Brunas insiste, il faut que les marchés publics prennent plus en compte les critères de RSE (responsabilité sociétale des entreprises). “En France, le coût minute d’une personne qui travaille dans la confection est de l’ordre -à peu près- de 0,50 centime d’euro. Au Portugal, on est à 0,30. En Tunisie et Roumanie on est à 0,13. Et en Chine, le coût à la minute est de 0,05 centime d’euro. La Chine est donc dix fois moins chère que la France. Donc, je n’ai aucune chance de passer. Il faut vraiment qu’on arrive à valoriser de plus en plus la qualité. Un point qui est très important également, c’est le coût de possession qui permet de regarder la durabilité du produit. Parce qu’il y a des produits aujourd’hui qui ne sont pas du tout chers, qui sont très peu qualitatifs et chaque année il faut racheter. Quand les acheteurs prennent en compte les coûts de possession, ils s’aperçoivent que c’est un investissement et que les produits ont une durée de vie de 4 à 5 ans.” 

[…]

France Bleu

Porte de La Villette – L’équipe de “Morandini Live” prise à partie en direct ce matin par des toxicomanes et cible de jets de bouteilles de verre

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Jeudi matin, Jean-Marc Morandini présentait en direct un nouveau numéro de “Morandini Live” sur CNews. Au début de l’émission, l’équipe s’est rendue porte de la Villette à Paris, où les toxicomanes ont été déplacés le 24 septembre dernier, devenus trop encombrants aux abords des Jardins d’Eole (18e).

“L’ambiance est la même que lors de notre dernière venue. A la différence de la dernière fois, il n’y a pas de policiers. Il y a juste une camionnette à 500m du parc”, a déclaré Marie Blanchard, sur place, avant de préciser que des toxicomanes étaient en train de leur jeter des bouteilles dessus. Jeanmarcmorandini.com vous propose de (re)découvrir cette séquence (voir vidéo ci-dessus).

www.jeanmarcmorandini.com

Suisse : taux de condamnation de la population résidente permanente par nationalité en 2020

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Suisses et étrangers titulaires d’un permis de séjour/travail : Taux de condamnation pour un crime ou un délit du code pénal, selon la nationalité en 2020

NationalitésPopulation résidante
permanente*
Taux de condamnation
(pour 1000 habitants
résidants en Suisse)
 Titulaires d’un permis
de séjour/travail (Total)
 
 Nombre
Afghanistan 5 2158,8
Afrique du Sud 1 4712,7
Albanie 2 0447,3
Algérie 3 21018,7
Allemagne 257 3572,2
Angola 1 68726,1
Argentine 1 498x
Australie 2 243x
Autriche 38 4972,7
Bangladesh 1 1373,5
Belgique 11 1562,1
Bolivie 2 0676,3
Bosnie et Herzégovine 24 2766,6
Brésil 18 9998,1
Bulgarie 10 9474,1
Cameroun 3 41721,9
Canada 4 7971,5
Chili 2 94711,2
Chine 14 1831,3
Colombie 4 3435,8
Congo (Kinshasa) 3 75424,0
Corée (Sud) 1 750x
Croatie 23 3575,7
Cuba 1 53611,1
Côte d’Ivoire 1 31217,5
Danemark 3 358x
Egypte 1 91111,0
Equateur 2 29810,4
Erythrée 18 23010,6
Espagne 70 6214,5
Etats-Unis 13 3881,6
Ethiopie 2 0089,0
Finlande 3 048x
France 115 6223,4
Ghana 1 0377,7
Grèce 13 7081,6
Hongrie 20 1153,6
Inde 10 6981,2
Indonésie 1 663x
Irak 4 29713,0
Iran 4 1086,6
Irlande 3 731x
Israël 1 007x
Italie 277 5593,7
Kenya 1 15714,7
Kosovo 84 2658,7
Lettonie 2 2644,4
Liban 1 9898,0
Liechtenstein 1 547x
Lituanie 2 4561,6
Macédoine du Nord 50 0166,0
Maroc 6 61515,9
Mexique 2 8241,4
Monténégro 2 0158,4
Nigéria 1 72018,6
Norvège 1 544x
Pakistan 2 0244,4
Pays-Bas 17 6371,4
Philippines 4 6852,8
Pologne 28 2132,6
Portugal 200 1655,9
Pérou 2 4849,3
Roumanie 18 3525,6
Royaume-Uni 32 6621,3
Russie 11 7882,6
République dominicaine 4 80818,3
Serbie 49 5736,7
Slovaquie 15 2222,8
Slovénie 6 1084,7
Somalie 3 28812,8
Sri Lanka 20 3787,8
Suisse5 311 7572,5
Suède 6 4361,7
Syrie 8 7028,0
Sénégal 1 25915,9
Tchéquie 7 4455,1
Thaïlande 8 4904,4
Tunisie 6 22616,9
Turquie 54 5358,7
Ukraine 5 6093,7
Venezuela 1 1596,0
Vietnam 3 9087,2
Autres nationalités 23 4758,0

Etat du casier judiciaire : 07.04.2021

*La population résidante permanente indiquée ici comprend les Suisses ayant leur domicile principal en Suisse et les étrangers au bénéfice d’une autorisation de résidence d’une durée minimale de 12 mois.

X : Non indiqué pour des raisons liées à la protection des données

Sources : Office fédéral de la statistique – Statistique des condamnations pénales (SUS), Statistique de la population et des ménages (STATPOP)

© OFS – 2021
Renseignements: Office fédéral de la statistique (OFS), Section criminalité et droit pénal, crime@bfs.admin.ch, 058 463 62 40

En Lien :

Éric Zemmour : « Je ne serai jamais assez dur avec les agents de la disparition de la France, car ce sont les Français qui subissent les ravages de l’immigration, pas eux »

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« Mon crâne était déformé » : Alexandre, tabassé à coups de barre de fer à Nantes par deux mineurs, témoigne de son calvaire

Articles : Nov. 2021 – Oct. 2021Sept 2021Aout 2021 – Juil.2021 – Juin 2021

En lien :

Barbara Lefebvre face à Eric Zemmour : je t’aime moi non plus !

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Séquence étonnante sur un plateau de télévision, où on voit Barbara Lefebvre, juive, hostile à la gauche, souvent courageuse sur l’insécurité, l’immigration, la dictature sanitaire, s’en prendre avec autant de virulence à Eric Zemmour, en reprenant, sur Pétain et les enfants juifs de Toulouse, toutes les saloperies colportées par la caste contre l’ancien chroniqueur de CNews, qui va bientôt annoncer sa candidature à la présidentielle ?

Si elle était sincère dans ses convictions, elle devrait, au contraire, se réjouir du discours d’un homme qui, à 95 %, va dans son sens. Où alors elle fait partie d’une fausse opposition, comme bien d’autres, qui ne sont que des cautions d’un pluralisme médiatique de pacotille.

Ajoutons que sur l’islam, Barbara Lefebvre ne comprend rien, contrairement à Eric Zemmour !

https://resistancerepublicaine.com/2020/10/07/front-populaire-barbara-lefebvre-trouve-normal-denseigner-larabe-coranique-aux-petits-musulmans/

https://resistancerepublicaine.com/2020/10/11/il-ny-a-que-barbara-lefebvre-pour-trouver-positif-lapprentissage-du-coran/

Surveiller et punir. Le contrôle social à l’heure covidienne et post-covidienne

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On n’a jamais autant parlé de société de surveillance que depuis que le gouvernement a instauré le « pass sanitaire ». Or, le coronavirus n’aura joué dans cette affaire qu’un rôle d’accélérateur. La surveillance est inscrite dans le projet libéral et le capitalisme mondialisé. Dans un livre bref et percutant en diable, “La société de surveillance, stade ultime du libéralisme” (La Nouvelle Librairie), Guillaume Travers en dresse la généalogie.

ÉLÉMENTS : Qu’est-ce qui vous fait dire – sous-titre de votre livre – que la société de surveillance est le « stade ultime du libéralisme » ?

GUILLAUME TRAVERS. Mon but dans cet ouvrage est de mettre en lumière un impensé du libéralisme. Le libéralisme ambitionne d’émanciper l’individu des contraintes collectives. Mais il serait illusoire de croire qu’il marque la fin de toute forme de contrôle social. En vérité, il coïncide avec la transformation d’un type de contrôle social en un autre. Dans le monde prémoderne, le contrôle social est principalement informel : chacun respecte ses engagements, ou le domaine d’autrui, parce qu’il existe des relations de confiance personnelles, une éthique faisant appel à l’honneur, à la réputation de toute une lignée ou une communauté, etc. Bref, c’est l’insertion dans une communauté qui est garante de l’ordre social. Face à cela, le libéralisme est un processus de décloisonnement de l’individu, qui entend s’émanciper de toute attache communautaire. Dans un tel monde d’individus, la seule « liberté individuelle » ne suffit pas à maintenir un ordre social stable, à garantir le respect de la propriété ou des contrats : il requiert en parallèle le développement d’une vaste superstructure juridique impersonnelle. On rentre dans le monde des contrats écrits, des juristes, des notes de bas de page, des intermédiaires divers, etc. Un monde où ce n’est plus la relation personnelle qui est garante de stabilité et de confiance, mais la conformité à un ordre abstrait. Cette superstructure de contrôle est la première étape de la société de surveillance.

ÉLÉMENTS : Qu’est-ce qui distingue ce que vous appelez la « liberté des libéraux » de la conception classique de la liberté ? Et pourquoi la liberté en soi semble-t-elle être la propriété, pour ne pas dire le monopole, des seuls libéraux ?

GUILLAUME TRAVERS. Le terme de « libéralisme » est source d’énormément de confusions, car il suggère que les libéraux défendraient la « liberté » quand les anti-libéraux y seraient opposés. Une telle vision est intellectuellement intenable : le libéralisme est un produit de l’époque moderne (disons, pour simplifier, du XVIIIe siècle) quand le concept de liberté existe et est discuté depuis l’Antiquité. Il faut donc distinguer, ce que je fais dans l’ouvrage, une conception libérale de la liberté, qui s’oppose à une conception classique de la liberté. Classiquement, les libertés sont toujours le fruit d’une appartenance politique ou communautaire : à Athènes, je suis libre parce que je suis athénien. Ces libertés sont toujours concrètes, territorialisées, et ont pour contrepartie des devoirs. La liberté proclamée par les libéraux est au contraire purement individuelle, et donc détachée de toute communauté. À ce titre, elle est abstraite, universelle, identique pour tous les hommes, et sans devoirs (car les hommes en jouissent préalablement à toute insertion dans le monde social). Cette liberté peut apparaître comme infiniment plus étendue. C’est peut-être vrai dans l’abstrait, mais je soutiens que ce n’est pas vrai concrètement – précisément parce que ces libertés sont purement abstraites. Ainsi, on peut proclamer le droit à la vie, mais cela n’empêche pas les massacres. De manière plus générale, et pour les raisons expliquées plus haut, la montée du libéralisme a été concomitante avec l’essor des États centralisés et des très grandes entreprises qui, les uns comme les autres, ont de plus en plus corseté la vie humaine dans des normes juridiques, des processus abstraits et standardisés, des normes, etc.

ÉLÉMENTS : On associe la surveillance à Orwell, 1984, Big Brother, aux sociétés totalitaires. Or, les sociétés post-totalitaires ont mis au point des régimes de surveillance d’une autre nature. Qu’est-ce qui change des premiers aux seconds en matière de contrôle social et de surveillance ?

GUILLAUME TRAVERS. Avant de souligner les différences, il me semble utile de préciser ce que ces deux types de société ont en commun, à savoir leur vision de l’homme, leur anthropologie. D’un point de vue libéral, l’homme est un être dépouillé de toute appartenance nécessaire, de tout ancrage communautaire, de tout enracinement. Ainsi privé de tout ce qui le particularise, il n’est in fine plus qu’un être indifférencié parmi des milliards d’autres. On voit où cela mène subrepticement : à la limite, il n’est plus qu’un atome indistinct, un chiffre, un code-barres ou un QR code. Cette vision de l’homme que rien ne particularise est aussi celle des régimes totalitaires. Du point de vue du gouvernement chinois actuel, par exemple, chaque individu n’est plus qu’un identifiant numérique, dont le « score » (crédit social) monte ou descend chaque jour en fonction des codes qu’il scanne dans un endroit ou l’autre, des lieux où il est identifié par reconnaissance faciale, etc. Relativement à ces similarités, les différences sont de façade, et tiennent surtout dans les discours que ces sociétés tiennent sur elles-mêmes. Les sociétés « totalitaires » assument de broyer l’homme au profit de la totalité abstraite. Les sociétés libérales le broient par le déracinement et la dislocation des ancrages communautaires. Leur modèle est davantage Le meilleur des mondes que 1984. Mais les conséquences sont presque identiques et, sur le temps long, la convergence des deux modèles sera de plus en plus flagrante.

ÉLÉMENTS : Ce serait donc par un abus de langage qu’on parle de de sociétés libérales (alors qu’elles sont de plus en plus liberticides) et de sociétés ouvertes (alors qu’elles sont de plus en plus fermées) ?GUILLAUME TRAVERS. En un sens, oui. S’agissant du terme de « libéralisme », nous l’avons dit : cette philosophie proclame des libertés abstraites, qui ne sont souvent que de vains mots, sans portée concrète. Concernant le terme de « société ouverte », les choses sont un peu différentes. Le libéralisme, en brisant les appartenances communautaires, a peu à peu brouillé une distinction qui structurait toutes les sociétés traditionnelles : celle du proche et du lointain. Ainsi, dans la société médiévale par exemple, on ne se comportait pas de la même manière avec un voisin, ou un membre du même village ou de la même corporation, qu’avec ceux qui y étaient étrangers. En brouillant les domaines « proches » et « lointains », le libéralisme a effectivement « ouvert » des horizons nouveaux à l’individu, notamment des horizons géographiques : il est plus facile pour l’individu d’être migrant ou touriste, comme il est plus aisé pour l’entrepreneur de délocaliser sa production à l’autre bout du monde. En ce sens la société est plus « ouverte ». Mais cette ouverture a eu pour contrepartie une prolifération des contrôles formels, des superstructures juridiques, de la standardisation et de l’uniformisation, etc. In fine, le monde sera peut-être complétement ouvert, mais sous le contrôle d’un gouvernement mondial extrêmement procédurier. La diversité du monde, et les mille manières propres aux hommes de faire l’expérience concrète de la liberté auront disparues.

Merci à la revue Elements

Décision et souveraineté

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Dans cette vidéo, nous aborderons un nouvel aspect de la pensée de Carl Schmitt, à savoir sa conception de la souveraineté et de la décision politique. Ainsi qu’il l’écrit au début de son livre, Théologie politique, « le souverain est celui qui décide de la situation exceptionnelle ». Il s’agit en vérité d’une critique rigoureuse et forte du normativisme libéral qui entend soumettre le politique à un ensemble de règles juridiques.

Revue Elements

Zemmour à Nantes : le silence assourdissant des élus après les violentes attaques des antifas

Articles : Nov. 2021 – Oct. 2021Sept 2021Aout 2021 – Juil.2021 – Juin 2021

Comme nous l’avons relaté dans un article du 31 octobre, quelques centaines d’activistes de gauche ont tenté d’empêcher la tenue de la réunion d’Eric Zemmour à Nantes et s’en sont pris violemment aux forces de l’ordre. À ce jour, aucun élu n’a condamné cette action. Et aucune interpellation n’a été faite à ce jour.

Complicité implicite des élus et des partis du Système

Force est de constater que ces violences ne gênent ni les élus, ni le gouvernement, dont le silence pour les dénoncer est assourdissant quand la moindre déclaration ou inscription anodine qualifiée par les mêmes d’être prétendument agressive, raciste, homophobe, machiste, etc. déchaîne les grandes orgues de l’indignation des bonnes âmes du PS, du PCF, d’EELV, du MRG, du MODEM, des LR, de l’UDI.

Il en est de même pour les associations comme la Ligue des droits de l’homme qui se pose en défenseur des libertés et porte plainte contre les intellectuels ou les politiques dont elle juge souverainement avant le procès que leurs idées ne sont pas conformes à ses propres choix idéologiques.

L’exemple emblématique de la socialiste Johanna Rolland

Mme Rolland, socialiste, présidente de Nantes Métropole et maire de Nantes, nous dit son souci de la sécurité des habitants dans son magasine mensuel de propagande, Nantes Passion, payée par les impôts de tous les contribuables. À titre d’exemple en page 3 du numéro d’octobre à une question « Que prévoyez-vous pour améliorer la sécurité dans Nantes ? » ? Elle répond «  je connais et partage les préoccupations bien légitimes des Nantaises et des Nantais dans ce domaine. Avec mon équipe, nous sommes pleinement mobilisés pour mettre en œuvre concrètement les engagements pris devant eux.... »

Elle récidive dans celui de novembre à une question contre les agressions envers les femmes dans les transports. Elle reprend quasiment la même antienne :  » Je connais et partage les préoccupations bien légitimes des Nantaises et des Nantais dans ce domaine. Avec mon équipe, nous sommes pleinement mobilisés pour mettre en œuvre concrètement les engagements pris devant elles et eux. ». Le seul ajout est « elles » comme la question se limitait aux agressions envers les femmes comme si les hommes n’en subissaient pas.

À ce jour Mme Rolland n’a toujours pas condamné cette grave atteinte à la sécurité des participants, mais aussi à la démocratie et au débat public.

Il est vrai que cela se passait à Saint-Herblain, qu’Eric Zemmour est un homme, qu’il ne s’agissait pas d’agression dans les transports même si les  « antifas » ont bloqué la circulation sur la voie de circulation devant le Zénith au risque d’accident pour les véhicules l’empruntant.

Comment réagira-t-elle si cela arrivait à Mme Hidalgo, la candidate socialiste, dont Mme Rolland est la directrice de campagne ?

Les autres élus suivent son exemple.

À ce jour, ni Mme Morançais, vice présidente du parti LR, présidente de la région Pays de Loire, ni M. Ménard, socialiste, président du département de Loire Atlantique, ni les quatre députés de l’agglomération nantaise  Rugy, Oppelt, Brunet, Amadou, tous LREM, ni Mme Garnier, sénateur LR et chef de file des élus « Union de la droite et du centre » de Nantes, ni d’ailleurs aucun sénateur, aucun élu ou membre du bureau départemental EELV ou UDB, n’ont manifesté leur condamnation de cette très violente agression.

Les médias locaux aussi

Il est notable qu’il en est de même de la quasi totalité des médias locaux si prompts à s’indigner des atteintes aux libertés en Hongrie ou en Pologne. Certains ont même repris la dépêche mensongère de l’AFP, qui prétendait qu’il s’agissait d’affrontements entre soutiens de Zemmour et contre-manifestants. D’autres ont minoré le nombre de participants à la réunion d’Eric Zemmour et augmenté ceux des assaillants de gauche.

Pas de liberté pour les ennemis de la liberté…

Ainsi, la célèbre injonction « Pas de liberté pour les ennemis de la liberté » de Saint Just, révolutionnaire montagnard, membre du Comité de salut public, grand pourvoyeur de la guillotine, est toujours d’actualité pour les élus des partis du système, selon le vieil adage « Qui ne dit mot consent ». Par leur silence, ils acceptent donc cette violation de la liberté de parole et de réunion.

M. Roussel, candidat du PCF, dont des membres auraient participé à l’attaque de la réunion d’Eric Zemmour, veut même déposer une résolution pour rendre inéligible Eric Zemmour. Ce dernier a répondu sur Twitter : Melenchon est un vrai bolchévique à l’ancienne : il va au contact de l’adversaire.  @Fabien_Roussel est un communiste d’opérette : au moindre obstacle, il prend la fuite et pleurniche dans les jupons des institutions. Totalitaire dans ses idées, pitoyable dans ses actes.

Habillé pour l’hiver, le candidat communiste qui stagne désespérément à 1% dans les sondages…

Jean Theme

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