Articles : Jan. 2021 – Dec. 2020 – Nov. 2020 – Oct. 2020
Elle n’a que douze ou treize ans quand « Camille Kouchner doit mimer devant la “familia” un acte sexuel alors qu’elle est à peine pubère, on l’incite à masser et caresser les adultes ; la photographie de ses fesses, prise par son beau-père, est affichée en grand sur les murs de Sanary », révèle Le Point. « Tu as mis une culotte ? Tu sais que je ne veux pas que tu mettes de culotte pour dormir. C’est sale. Ça doit respirer », lui murmure à l’oreille Olivier Duhamel, ce fameux beau-père, juste avant d’aller se glisser sous la couette de son frère jumeau.
Le récit de la fille de Bernard Kouchner, La Familia grande, qui sort ce jeudi aux Éditions du Seuil, n’a pas fini de faire du bruit. Il décrit la vie de débauche de cette gauche caviar dans laquelle « la liberté sexuelle s’apprend à marche forcée : on envoie une femme mûre à l’aîné pour le déniaiser, on s’indigne de ce qu’à douze ou treize ans la cadette soit encore vierge ». Cette époque où les adultes nagent nus dans la piscine et les enfants sont censés être consentants face aux élucubrations sexuelles de leurs parents.
Mise face à ses responsabilités, cette intelligentsia tente de prendre ses distances avec ces affaires sordides, se cachant un peu trop facilement derrière Mai 68 et son fameux « Il est interdit d’interdire ». Laurent Joffrin qualifie cette époque libertaire de « révoltante ». Libé titre « La fin d’une omerta ». Le terme est d’autant plus inapproprié que non seulement le quotidien savait, mais il publiait même jadis des petites annonces pédophiles. Convenez que, pour une omerta, on repassera.
En janvier 1977, Libé et Le Monde publient une tribune signée par 69 personnalités parmi lesquelles Jean-Paul Sartre, Roland Barthes, Simone de Beauvoir, Jack Lang, Bernard Kouchner, Louis Aragon, André Glucksmann, Gabriel Matzneff, Catherine Millet… Un psychosociologue, un psychologue, cinq psychiatres et un psychanalyste figurent même sur cette liste ! Tous prennent la défense de trois pédophiles à comparaître et militent pour la décriminalisation des rapports sexuels entre adultes et enfants. Ils décrivent une « simple affaire de “mœurs”, où les enfants n’ont pas été victimes de la moindre violence, mais, au contraire, ont précisé aux juges d’instruction qu’ils étaient consentants ».
On se souvient, en avril 1982, de la déclaration de Cohn-Bendit : « La sexualité d’un gosse, c’est absolument fantastique, faut être honnête. J’ai travaillé, auparavant, avec des gosses qui avaient entre 4 et 6 ans. Quand une petite fille de 5 ans commence à vous déshabiller, c’est fantastique, c’est un jeu érotico-maniaque… » Depuis, le député Vert européen reconnaîtra encore dans Libé « des lignes insoutenables, intolérables ; avec ce que nous savons aujourd’hui sur la pédophilie, sur l’abus sexuel ».
Frédéric Mion, le directeur de Sciences Po, feint d’être « sous le choc » alors que l’ex-ministre Aurélie Filippetti l’avait prévenu il y a deux ans, rapporte Le Monde. « Je n’ai pas percuté. Je n’ai pas entendu ce que cette personne cherchait à me dire », se défend celui qui confiait à ses étudiants, à la rentrée de septembre dernier : « Vous êtes en de très bonnes mains, celles du professeur Olivier Duhamel que je m’honore à considérer comme un maître mais surtout comme un ami. »
Aujourd’hui démasquée, cette gauche bien-pensante et libérée prend des airs de vierge effarouchée. « C’est la fin de l’illusion d’un hypothétique consentement, on se rend compte qu’autour de la pédophilie, il y a tous les actes de la criminalité », explique, dans France Culture, Virginie Girod, docteur en histoire, spécialiste de l’histoire des femmes et de la sexualité. Si des vies n’étaient pas brisées par la perversité de ces violeurs d’enfants, ce serait presque amusant de voir cette caste politico-médiatique, si prompte à dénoncer le silence de l’Église dans ses affaires d’abus, tenter tant bien que mal de se racheter une virginité.
Boulevard Voltaire
Le restaurateur et le ministre
Articles : Jan. 2021 – Dec. 2020 – Nov. 2020 – Oct. 2020
Dans notre charmante ville de L’Isle-sur-la-Sorgue (Vaucluse), appelée la Venise provençale, réputée pour ses antiquaires, ses marchés typiquement provençaux, son patrimoine historique, l’accueil sympathique de ses habitants, se sont produits, ces derniers jours, deux événements qui témoignent du fossé qui se creuse entre nos concitoyens et l’élite qui dirige le pays.
Le jeudi 7 janvier, France Bleu Vaucluse faisait état du cri d’un patron de bar-restaurant situé dans un hameau de la commune de L’Isle-sur-la-Sorgue. Celui-ci, astreint à une fermeture pendant plusieurs mois en 2020, indique à la radio locale n’avoir aucune visibilité sur la réouverture de son établissement. Par ailleurs, il évoque une dégradation de sa situation financière et une certaine détresse morale. Le banquier le considère désormais comme un client à risque. Il ne voit plus ses clients qui faisaient partie de son quotidien. Ce restaurateur décrit très bien cet abandon, à la fois psychologique et financier, auquel sont confrontés toutes les Françaises et tous les Français dont l’activité est soit arrêtée, soit altérée, en raison de mesures technocratiques de moins en moins comprises.
Le lendemain, vendredi 8 janvier, survient un autre événement. Dans les rues froides et désertes du centre-ville, quelques résidents voient déambuler un cortège de personnalités. Ils ont bien reconnu leur maire mais se demandent quelles sont les autres personnes qui l’accompagnent, protégées par de nombreux gendarmes. Il s’agit, en fait, du ministre en charge de la Transformation et de la Fonction publique, Mme Amélie de Montchalin. L’objet premier de sa visite : présenter dans le Vaucluse le plan gouvernemental de relance économique qui s’appuie sur la mise en place d’un énième comité départemental, piloté par un jeune sous-préfet de 28 ans dont l’expérience, en matière de développement économique et de gestion de projets d’envergure, décrite par la presse locale, font plus qu’interroger. Bref, nous sommes en pleine technocratie.
La présence d’un ministre dans son centre-ville n’est pas un événement anodin. On aurait pu imaginer que le très macronien maire de la ville lui présente les difficultés rencontrées par tous ceux dont l’activité est à l’arrêt et discute des mesures souvent injustes et incohérentes qui asphyxient l’économie locale. Souvenons-nous que les professions liées au tourisme, notamment les hôtels, les restaurants et les bars, ont fait des efforts extraordinaires pour respecter les consignes sanitaires et qu’elles ne comprennent pas, à juste titre, le deux poids deux mesures, entre le sort qui leur est réservé et les attroupements régulièrement constatés dans des manifestations souvent violentes du samedi après-midi, des grandes surfaces ou encore dans les transports publics. Rappelons également que ces secteurs représentent, en France, 10 % du PIB et que, par-delà les bars, restaurants, hôtels, d’autres activités sont indirectement impactées. Il s’agit des agriculteurs, pêcheurs, éleveurs, primeurs, vignerons, fleuristes, blanchisseries. De nombreux jeunes gens se retrouvent au chômage.
Certains élus locaux s’élèvent devant un tel désastre économique et social pour défendre leur territoire et demander à l’État de trouver un meilleur équilibre entre la sécurité sanitaire et l’activité économique. Ce ne fut pas le cas, ce vendredi 8 janvier. On préféra phosphorer entre amis politiques sur des projets, certes intéressants, mais qui ne règlent en rien les problèmes rencontrés dans la commune, dont l’activité principale est le tourisme.
Finalement, le ministre ne rencontra pas le restaurateur abandonné à son sort, comme beaucoup d’autres. Ainsi avons-nous assisté concrètement à la visite d’un ministre un peu hors-sol, accompagné d’un maire dont l’avenir politique dépend de l’allégeance à un système qui, sous prétexte du Covid-19, détruit progressivement le petit commerce, l’artisanat, les restaurants et autres activités de proximité et, en définitive, notre art de vivre à la française.