Publié le 27 février 2020 – par Jacques Guillemain (RL)
Quand ce gouvernement prétend être prêt à faire face à une épidémie de coronavirus, pas besoin d’être médecin pour affirmer qu’il ment.
Il passe surtout son temps à tenter de rassurer, alors qu’on ne sait rien de ce virus et que nos médecins de ville manquent de tout, à commencer par les équipements individuels de protection.
Or, en cas d’épidémie généralisée du Covid-19, les hôpitaux seraient aussitôt saturés et c’est la médecine de ville qui prendrait en charge les patients pour le diagnostic et l’orientation, vers l’hôpital ou le domicile, suivant la gravité des cas.
« Et qui se soucie des risques que les médecins libéraux courent ? », interroge la Fédération des médecins de France.
« Il n’y a pas de masques de protection FFP2 disponibles chez les distributeurs, pas de lunettes de protection dans les cabinets, pas de blouses jetables. »
Réponse désinvolte du ministère : « Utilisez les reliquats de dotations de la grippe H1N1 de 2009 ! »
Problème : tous ces équipements sont périmés depuis longtemps !
C’est ce que le gouvernement appelle « faire face » !
Alors que le virus a échappé au cordon sanitaire établi autour de la Chine, et qu’il frappe durement l’Italie du Nord, les autorités médicales nous annonçaient, lundi 24 février, qu’il n’y avait pas de nouveau cas en France.
Mais 48 heures plus tard, on nous annonce 6 nouveaux cas, dont un mort de 60 ans, pour lequel personne ne sait expliquer l’origine de sa contamination.
Hospitalisé pendant plusieurs jours, il n’a même pas subi le test du coronavirus, car il n’avait pas séjourné dans une zone à risque ! Transporté trop tardivement à la Pitié-Salpêtrière, il est mort dans la nuit, après avoir été détecté positif !
Même mourant, on n’est pas détecté si on ne vient pas de Chine ! Ahurissant !
C’est ce que le gouvernement appelle « faire face » !
Nos sommités médicales n’ont toujours pas compris que ce virus résistant plusieurs jours à l’air libre peut se retrouver partout.
Au début de l’épidémie, les familles rapatriées de Chine ont été mises en quarantaine. Mesure de bon sens élémentaire. Les vols vers la Chine ont été suspendus. Mais aucun vol en provenance de Chine ou des pays contaminés n’a été supprimé ! Un modèle de cohérence ! D’autant plus que beaucoup de passagers arrivent de Chine par des vols indirects.
On place une centaine de personnes en quarantaine pendant 14 jours, tandis que des centaines de passagers chinois débarquent quotidiennement sur nos aéroports, sans le moindre contrôle. Oublié le principe de précaution ? La France, c’est « open bar » !
C’est ce que le gouvernement appelle « faire face ».
Mais le pompon revient incontestablement aux autorités qui ont décidé de maintenir le match Lyon-Turin, en accueillant 3 000 supporters italiens, venus de la zone contaminée de l’Italie du Nord. Un risque mineur paraît-il !
Le gouvernement italien a frappé très fort. 50 000 Italiens sont mis en quarantaine à domicile. Interdiction de sortir sous peine de prison. Écoles, lycées, musées, expositions, grandes surfaces, sont fermés « pour empêcher que le virus n’atteigne les grands centres ». Le carnaval de Venise a été annulé, tout comme les matches de foot.
On recherche le patient à l’origine de la propagation du virus, mais c’est mission impossible. Trop tard.
Et dans ce contexte de mesures coercitives, que fait le gouvernement français ? Il maintient un match de foot à Lyon, avec 3 000 supporters italiens qui se mêlent à 60 000 spectateurs dans le stade lyonnais.
À quoi servent les mesures de confinement et d’hygiène rabâchées sur nos écrans TV ?
En cas de contaminations multiples, il y aura 60 000 contaminés potentiels à retrouver ! Consternant !
Si cette affaire tourne mal, avec des cas de décès chez les spectateurs, que diront les autorités suite aux plaintes des familles ? « Responsables mais pas coupables », comme pour le sinistre épisode du sang contaminé ?
C’est ce que le gouvernement appelle « faire face ».
En réalité, les autorités sanitaires mondiales ont sous-estimé la dangerosité de ce virus, que personne ne connaît. Les chiffres de propagation sont fantaisistes, certains porteurs sains mais contagieux n’étant pas identifiés.
Le taux de mortalité de 2 % ne repose que sur les chiffres venus de Chine, donc suspects. En France, nous en sommes à 38 cas connus et 2 morts.
Le DG de l’OMS déclarait lundi que « Ce virus est l’ennemi public numéro 1 et il n’est pas traité comme tel ».
Et c’est bien le cas en France, où les mesures prises sont totalement incohérentes.
Au classement mondial des pays les mieux préparés, dans une étude parue récemment, la France n’est qu’à la 11e place. Pas de quoi pavoiser.
« Il y a lieu ni d’avoir peur, ni d’être négligents », vient de déclarer Édouard Philippe. Un tissu de banalités !
On comprend très bien que ce n’est pas en répandant la panique que les choses iront mieux. Mais les Français ont besoin d’un discours de vérité et de décisions politiques de bon sens, parfaitement cohérentes.
On en est loin !
Plus de 30 pays sont dorénavant touchés et on compte plus de 30 morts hors de Chine.
C’est bien une pandémie qui se prépare. Et si le virus ne faiblit pas avec l’arrivée du printemps, c’est toute la planète qui va connaître une situation à la chinoise.
Ce gouvernement nous fait un grand exercice de communication. Mais si la situation s’aggrave, comme en Chine, il sera entièrement responsable.
Les exemples cités ci-dessus sont le signe d’une désinvolture coupable, alors que voilà deux mois que la Chine ne parvient pas à maîtriser l’épidémie.