. La chanson du jour, The Days Of Pearly Spencer – Marc Almond


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#webtube : Une très belle reprise de ce morceau créé et chanté à l’Origine par David McWilliams. Une chanson qui a également représenté toute une génération. Quel morceau !

#webtube : A beautiful cover of this song, originally created and sung by David McWilliams. A song that also represented an entire generation. What a song!

La version originale de Mc Williams en 1967 ci-dessous :

. La guerre peut-elle encore sauver le dollar ?


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#webtube : La réunion annuelle des BRICS+ s’est tenue à Rio de Janeiro et a permis de constater qu’il y avait bien deux visions du monde qui ne pourraient plus cohabiter bien longtemps. Entre un monde monopolaire voulu par les occidentaux et la grande finance internationale qui compte toujours imposer sa domination grâce au dollar qu’elle peut émettre sans contre-partie et la perspective d’un monde multipolaire qui respecterait les souverainetés nationales, de plus en plus de pays ont choisi leur camp.

Les BRICS+ font de plus en plus d’adeptes

Leur première caractéristique économique est de favoriser les échanges commerciaux « trans-frontaliers ». Comme ce commerce se fera essentiellement  dans les monnaies des pays signataires et non plus en dollars, il y a là une grande source d’inquiétude pour ceux qui ont réussi à imposer ce dernier à la fois comme monnaie internationale mais surtout comme « monnaie de réserve ». Afin de se garantir contre les risques de change qui peuvent provenir des fluctuations du dollar par rapport à leur propre monnaie, la plupart des pays ont acheté des bons du Trésor américain qui étaient eux-mêmes libellés en dollars. Ainsi, la dette américaine était rachetée par le monde entier, évitant au peuple américain les charges et les inconvénients d’un endettement excessif.

Les premiers à en avoir pris conscience sont probablement les Chinois il y a une vingtaine d’années.

La cupidité des banquiers internationaux ayant fait de la Chine l’atelier du monde, son essor économique rapide lui a, par le biais des ses exportations payées en dollars, procuré une quantité impressionnante de « billets verts », faisant d’elle le premier créancier des États-Unis. Conscients de ce qui pouvait devenir une faiblesse (le contrôle du dollar leur échappant), les Chinois ont recherché des alliances avec d’autres pays, eux-mêmes exportateurs qui voulaient -à terme- s’affranchir du dollar. Au nombre de quatre à la création en 2009, ce groupe représente aujourd’hui plus de la moitié de la population mondiale et son PIB rapporté au pouvoir d’achat est largement supérieur à celui du G7.

D’autant plus que ses perspectives de développement sont énormes et qu’à terme on voit arriver une division du monde futur entre l’Occident et le reste du monde.

Une menace grandissante sur le dollar

Aujourd’hui encore, le dollar veut encore faire bonne figure. Pourtant, de moins en moins de gens lui font confiance et cette monnaie « fiduciaire » au départ se maintient uniquement sur la peur qu’inspire le gros bâton qu’ est la puissance militaire américaine.

Un récent article publié sur le « Réseau International » fait état de cette tension qui devient de plus en plus palpable :

« L’intransigeance de la diplomatie américaine, qui joue la surdité face aux revendications légitimes de la majorité mondiale, révèle que Washington se trouve aujourd’hui dans l’impasse. Il va de soi que la Chine aussi bien que le bloc des BRICS n’accepteront pas d’avaliser la primauté des intérêts de Washington sur leur droit à la souveraineté, au développement et à la sécurité. Dans ces conditions, la seule issue pour l’Empire américain est la destruction – du droit, de la diplomatie, des forces militaires adverses ».

Dans ce contexte, le rapport des forces entre l’Occident du dollar et le reste du monde qui n’en veut plus ne cesse d’évoluer au détriment du dollar qui risque de voir son rôle ramené à celui de la monnaie domestique américaine et de perdre ce que de Gaulle appelait « son privilège exorbitant » qu’il résumait en « ce dollar, qu’il ne tient qu’à eux d’émettre ! » 

Dès le mardi 08 juillet, Donald Trump menaçait également les BRICS et tous les pays qui seraient tentés de commercer avec eux dans ces termes :

 «Ils doivent payer 10% s’ils font partie des BRICS parce que les BRICS ont été mis en place pour nous nuire», a soutenu Trump lors d’une réunion du cabinet à la Maison-Blanche.

Affirmant que «quiconque fait partie des BRICS se verra imposer une taxe de 10%», Trump a déclaré qu’ils «devront payer des droits de douane de 10% rien que pour cela, et qu’ils ne seront pas seulement membres».

Une réunion cruciale qui va acter l’existence d’un monde multipolaire

La réponse du gouvernent russe ne s’est guère fait attendre. Dans une vidéo publiée également sur You Tube, la porte-parole a répondu du tac au tac à Donald Trump. Incontestablement, l’histoire est en marche. La réalité d’un monde multipolaire apparaît chaque jour un peu plus. Jusqu’à présent, les tenants du monde monopolaire, essentiellement occidentaux et vassalisés par l’État profond américain (devenu supra-national depuis Trump) ont traité les BRICS par le mépris et comme quantité négligeable. Cependant, certains avaient largement anticipé ce qui allait devenir une menace sur le dollar.

Ce fut le cas de Mark Carney (aujourd’hui Premier ministre canadien) mais Gouverneur de la Banque d’Angleterre en 2019. Dans son discours d’août 2019 à Jackson Hole, il disait qu’il fallait « hâter la fin du dollar » pour le remplacer par une monnaie électronique contrôlée par les banques centrales. Visiblement, il avait pris conscience du danger qu’allait représenter pour le dollar l’essor économique des pays « émergents ». Ce discours n’a eu comme effet, (mais peut-être était-ce celui recherché ?) que d’augmenter d’une manière quasi exponentielle les dettes publiques des pays qui ont joué le confinement et les vaccins liés au COVID 19.
Le recul du dollar dans les échanges internationaux a connu une brusque accélération en 2022 avec la guerre entre la Russie et l’Ukraine et notamment les sanctions infligées à la Russie et sa mise à l’écart du système « SWIFT », poussant cette dernière à commercer avec d’autres monnaies.
La réunion de Rio des BRICS fera date. Elle définit le cadre du conflit monétaire qui oppose d’ores et déjà les BRICS qui s’étendent progressivement à tout ce qu’il est convenu d’appeler « le Grand Sud » à ceux qui, à aucun prix, ne veulent perdre le contrôle du dollar.
Il faut dire que, pour ceux qui l’impriment, c’est un inépuisable pactole. Pensez-donc : ils impriment des billets à partir de rien, ce qui ne leur coûte que le prix du papier et de l’encre, alors qu’en contre-partie, ils encaissent des intérêts. Et ces intérêts n’ont pas du tout la même origine, Si nous pouvions les imprimer, nous aussi, comme l’a fait (entre autres) la Banque de France jusqu’en 1973, cela serait un moindre mal mais ce n’est pas le cas et nous devons travailler et nous serrer la ceinture pour les payer.

Cette année, les contribuables français vont payer 90 milliards de dollars au titre de ces intérêts produits par de l’argent venant de nulle part, au prix d’une simple règle comptable dont nous pourrions nous affranchir en reprenant le contrôle de notre monnaie.

Cela, les contribuables des BRICS et des pays qui vont les rejoindre l’ont compris.

Jean Goychman  

Breizh-info.com

. Nantes. Quartier Bellevue : les habitants du square des Rochelets à bout face à la cohabitation forcée avec des familles roms


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#webtube : À Nantes, dans le quartier « sensible » de Bellevue, la tension atteint un point de rupture au square des Rochelets, une copropriété privée de 360 logements. Depuis quatre ans, une partie des résidents vit un véritable calvaire en raison de troubles liés à l’installation de plusieurs familles roms dans les immeubles. Face à une situation qui ne cesse de s’envenimer, les habitants appellent désormais à une intervention urgente du préfet pour faire exécuter les expulsions prononcées.

Quatre ans de nuisances et d’inaction

Bruyantes soirées estivales, dégradations volontaires, jets d’ordures dans les parties communes, intrusions, incivilités quotidiennes : la liste des problèmes est longue. Certaines scènes rapportées frôlent l’absurde : excréments humains dans les ascenseurs, ascenseur saboté en y sautant à répétition, nudité impudique dans les espaces communs… Des actes qui, selon les habitants, sont devenus quotidiens.

« On ne vit plus, on survit. Il faut contourner les halls, éviter les groupes, chercher ses enfants à l’arrêt de tram. Et surtout ne rien dire, par peur des représailles », témoigne une mère de famille excédée.

Un gardiennage privé, en place de 17 h à minuit, a été engagé par la copropriété pour tenter de contenir les débordements. Coût : 12 000 euros pour deux semaines, pris sur les charges des résidents. Mais la mesure, jugée provisoire, ne résout rien en profondeur.

Des expulsions ordonnées… mais non exécutées

Des procédures judiciaires ont pourtant été menées. Trois familles font l’objet de décisions d’expulsion. Mais malgré les jugements, elles occupent toujours les lieux. Une seule demande de concours de la force publique a été officiellement transmise à la préfecture. Celle-ci indique qu’une enquête sociale et un examen du risque de trouble à l’ordre public sont en cours, comme le prévoit la loi.

« On a fait tout ce qu’il fallait : médiations, réunions, procédures. Mais tant que l’État ne prend pas ses responsabilités, on reste bloqués », souffle un propriétaire lassé, qui regrette d’avoir loué à des familles qu’il pensait pouvoir aider. Résultat : 20 000 euros de loyers impayés, frais de justice à répétition, et des relations de voisinage devenues explosives.

À l’origine, certains bailleurs avaient choisi d’accueillir ces familles roms, estimant qu’il fallait leur offrir une chance d’intégration. Mais pour plusieurs d’entre eux, l’expérience a tourné à la désillusion.

Du côté des habitants, l’exaspération est telle que certains évoquent, sur un ton inquiet, la peur de représailles, voire des rumeurs de tensions prêtes à exploser. Des altercations ont déjà eu lieu. La colère gronde, et certains n’excluent plus de déménager, même à perte, pour fuir un quotidien devenu insupportable.

Le square des Rochelets n’est pas un simple ensemble immobilier : il s’agit d’une copropriété en grande difficulté sociale et financière, bénéficiant d’un plan de sauvegarde de 3,5 millions d’euros sur cinq ans. À cela s’ajoutent 18,5 millions d’euros promis par l’Anah (Agence nationale pour l’amélioration de l’habitat), et une enveloppe globale de 350 millions pour le quartier Bellevue dans le cadre de la rénovation urbaine.

Mais pour les habitants, ces chiffres peinent à masquer l’essentiel : un sentiment d’abandon croissant et une impuissance face à un système incapable de garantir le respect des règles les plus élémentaires de vie en communauté.

Aujourd’hui, tous les regards se tournent vers la préfecture de Loire-Atlantique, seule habilitée à faire exécuter les expulsions. Pour les habitants, il y a urgence. Car dans ce quartier où le vivre-ensemble est devenu un slogan creux, le silence des autorités est perçu comme une forme de complicité.

Breizh-info.com

. Se baigner dans la Seine en compagnie de la bactérie E. coli ? C’est possible!


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#webtube : Les taux sont alarmants, mais tant que « l’eau est bonne », n’est-ce pas… Nicolas a payé, mais il ira se baigner à ses risques et périls. Malgré 1,4 milliard dépensé pour assainir la Seine, le fleuve reste dangereux pour la santé. Après quatre jours de fermeture de la baignade dans les eaux du fleuve parisien (du 6 au 9 juillet), l’agence régionale de santé le confirme : la Seine est polluée. Alors, un conseil : ne vous y trempez pas ! C’est Enzo Morel qui le révèle dans un post : « La baignade dans la Seine a été fermée du 6 au 9 juillet inclus, et a été à nouveau autorisée le 10. Pourtant, les prélèvements réalisés en amont du site de Grenelle, le 10 juillet à 15h09, donc en pleine activité, montrent un taux d’Escherichia coli supérieur au maximum toléré. L’ARS déclare, cinq jours plus tard, que l’eau était à cette date de qualité insuffisante pour la baignade. »

Les prélèvements ont été effectués à la baignade aménagée du bras de Grenelle, en face de l’île aux cygnes et de la tour Eiffel. Un lieu hautement touristique et destiné aux familles, nous dit fièrement la mairie de Paris. Des familles qui aiment le risque, si l’on en croit les résultats des analyses.

Pour une bonne qualité de l’eau, le taux de la bactérie Escherichia coli, en Nb/ml, doit être ≤100 et, pour être qualifiée de « suffisante », ≤900. Or, ce taux était de 1544 Nb/ml, durant ces journées. Mais curieusement, relève Enzo Morel sur son post (documents à l’appui), au point de prélèvement en aval, la qualité de l’eau était jugée propice à la baignade ! Un miracle qui n’est pas sans rappeler le contournement de nos frontières par les radiations de Tchernobyl…

Un précédent : les « fake news » des Jeux olympiques 2024

Souvenez vous. Dans la folie olympique qui nous a tenus en haleine l’été dernier, il y avait l’hypothétique déroulement des compétitions de natation dans la Seine. Il fallait rassurer le CIO et les athlètes, alors on a eu droit à la trempette de quelques politiques. On se rappelle ainsi Amélie Oudéa-Castera, ,alors ministre des Sports, descendant prudemment l’échelle en combinaison de plongée et bonnet de bain vissé sur la tête. On suppose qu’elle s’était fait piquer les fesses avant, histoire d’éviter une tourista ravageuse.

À ce sujet — [SATIRE À VUE ] Amélie Oudéa-Castéra fait trempette dans la Seine

En effet, malgré ses propos rassurants – « Hyper émouvant. On l’a fait. Elle est douce, elle est bonne », lançait alors le ministre au teint verdâtre –, ses bons amis de Mediapart publiaient, un mois plus tard, le 17 août, une enquête reprenant les données de l’ARS d’où il ressortait que, ce jour-là, « la Seine était complètement souillée ».

On se souvient aussi de la polémique autour du forfait de l’équipe belge de triathlon, les médias ayant révélé que la nageuse Claire Michel, triathlète belge, avait été hospitalisée quelques jours après sa course, entraînant son équipe à quitter la compétition. La presse de gauche montait aussitôt au créneau, dénonçant une cabale : « Non, une triathlète belge n’est pas hospitalisée depuis quatre jours après une épreuve dans la Seine », titrait alors Libération. La réalité était tout autre, assurait le quotidien, car « si l’athlète a bien consulté un médecin, elle n’a pas été hospitalisée ». Toutefois, confirmait le Comité olympique belge, « elle a été emmenée à la polyclinique du village olympique plus tôt dans la journée [de dimanche] pour y être soignée », mais elle est, « entre-temps, de retour dans sa chambre au village olympique ». La polyclinique n’est pas l’hôpital, donc c’est une « fake news ». Ledit comité de confirmer, néanmoins, le forfait de l’équipe belge pour la suite des compétitions. Ceci n’ayant, bien sûr, aucun rapport avec cela…

Escherichia coli et leptospirose

Le lecteur me pardonnera cette expression triviale, mais Escherichia coli, c’est Escherichia caca, autrement dit la bactérie des déjections. Tapie dans le tube digestif des humains et autres animaux à sang chaud, elle peut être mortelle, comme l’a révélé l’actualité récente : 23 cas d’intoxication alimentaire liée à la bactérie E. coli étaient recensés dans l’Aisne ; une enfant de douze ans en est décédée. La viande contaminée provenait de trois boucheries halal qui ont été fermées. De même, on a appris, le 15 juillet, que les magasins Fresh et Mon Marché rappellent leurs stocks de viande hachée dans toute la France.

Mais Paris sera toujours Paris et, les élections municipales approchant, il convient de divertir le bobo à la hauteur de ses attentes. Quitte à embouteiller les urgences hospitalières. On nous alerte sur la chaleur, la nécessité de boire quand on a soif ou pas, de dormir la nuit et de regarder nos urines du matin, mais pas question d’alerter sur les dangers d’une baignade en eaux troubles. L’infectiologue Benjamin Davido les énumérait, l’été dernier, au micro d’Europe 1 : « Dans l’eau de la Seine, les poissons cohabitent avec plusieurs bactéries et parasites et pour nous, boire la tasse n’est pas sans conséquences, avec un risque d’avoir une gastro-entérite, de violents vomissements à cause de la bactérie Escherichia coli. Autre problème, dans la Seine : les déjections de rats dans les égouts », qui peuvent transmettre une saloperie encore pire : la leptospirose.

Alors, à vous de voir…

Marie Delarue, dans BV

. Thierry Ardisson : les paradoxes existentiels d’une liberté royale


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#webtube : Thierry Ardisson, cet anar de luxe dont on a toujours sous-estimé l’émouvante sensibilité artistique… Il est des paradoxes existentiels mais humains, dans la vie comme dans la mort, dont l’énigmatique signification ne peut laisser croire à de simples coïncidences. C’est le cas, précisément, de la disparition, à l’âge encore relativement jeune de 76 ans, de Thierry Ardisson, ce royaliste convaincu, décédé, comme par un ultime mais époustouflant souci d’irrévérence face au sens même de l’Histoire, un 14 juillet, jour, en France, de la fête nationale, où le peuple en liesse commémore, suite à la symbolique, quoique très concrète, prise de la Bastille, la chute de la monarchie, de droit divin de surcroît, et, à sa suite logique, la naissance, sinon de la démocratie en tant que telle, du moins de la République !

Un oxymore vivant, y compris dans la mort !

Car oui, pour qui sait lire entre les lignes du temps, ce captivant phénomène médiatique, fin et racé animal de télévision comme d’autres sont d’intenses et prodigieuses bêtes de scène, cultivait, avec une rare maestria, l’art du paradoxe comme les plus grands écrivains, non moins aguerris en matière de rhétorique, chérissent l’art de l’oxymore.

Ainsi, un dramaturge tel que l’épique Corneille aurait-il très certainement pu dire, à l’instar de l’une de ses plus belles tirades dans Le Cid, qu’Ardisson était en effet cette « obscure clarté qui tombe des étoiles ». Et le non moins classique, quoique nettement plus romantique, Gérard de Nerval de renchérir, comme il le fait effectivement dans ce magnifique poème qu’est El Desdichado, que ce même Thierry Ardisson était aussi, en matière d’oxymore toujours, le « soleil noir de la mélancolie ».

Baudelaire, Nietzsche, Freud et Lacan : un fameux carré d’as en matière de modèle de pensée

Était-ce donc pour cela, pour cet insigne motif, que ce cher défunt qu’est désormais Thierry Ardisson s’habillait toujours en noir, à l’image de l’immense Charles Baudelaire, cet autre grand conservateur politico-idéologique derrière ses vers impies devant l’Éternel, qui, ainsi tout de noir vêtu également, portait quant à lui, comme il se plaisait à le dire de lui-même, le « deuil de son époque » ?

Davantage ! Du même Ardisson, encore et toujours, un esprit éclairé aurait très probablement pu dire également ce que ce très désacralisateur philosophe que fut Nietzsche dit, autre vertigineux paradoxe, des antiques penseurs grecs en un de ses aphorismes les plus éblouissants : « Ils étaient superficiels par profondeur. »

C’est dire, là encore, si ces multiples paradoxes que le transgressif Thierry Ardisson s’amusait ainsi à cultiver à longueur d’interviews télévisées, jusqu’à souvent dérouter, et parfois même scandaliser, ses interlocuteurs cathodiques du moment, auraient pu aussi donner raison à un psychanalyste aussi averti que Jacques Lacan lorsque, pour définir l’inconscient freudien, qu’il qualifiait littéralement d’« objet petit a », il soutenait volontiers qu’il « était toujours là où on ne pensait pas qu’il était ; et jamais là, au contraire, où on croyait qu’il était » !

Libertinage érudit

Du reste, cet être éminemment cultivé que fut en vérité, par-delà ses apparences et autres mondaines futilités, Thierry Ardisson aurait sans nul doute pu être également, au sein de ce que l’on appelle l’« Âge Classique », un personnage, haut en couleur par-delà ses costumes indéfiniment sombres, issu du fascinant « libertinage érudit », comme le furent en effet des esprits aussi raffinés, et dont l’incisive plume n’avait alors d’égale que l’audace de leur pensée, tels que Pierre Gassendi, le meilleur ennemi de Descartes à son époque, ou Tristan L’Hermite, ce superbe « poète maudit » avant la lettre, sans même parler d’un Théophile de Viau, sans qui l’illustre Choderlos de Laclos, au prestigieux siècle des Lumières, n’aurait pu concevoir ses très sulfureuses Liaisons dangereuses.

Il aurait pu être également, par son esprit vif et ses saillies mordantes, qui faisaient souvent mouche par leur anticonformisme notoire, l’ami fidèle et lucide de Voltaire, lumière d’entre les Lumières, qui consacra par ailleurs, entre autres chefs-d’œuvre, un ouvrage aussi monumental qu’admirable au grand et brillant siècle de Louis XIV, ce « Roi-Soleil » qu’Ardisson, en bon royaliste qu’il était donc, vénérait par-dessus tout autre pouvoir monarchique.

L’ars moriendi* de David Bowie : le Lazarus de Blackstar, immortelle « Étoile noire »

Mais, à Dieu ne plaise, celui que Thierry Ardisson, dans ses derniers jours, plaça tout en haut de son panthéon artistique, ce fut, sans aucun doute, l’une des stars incontestées de la musique pop-rock : David Bowie en personne, dont l’une de ses ultimes compositions, portant le très emblématique titre de Lazarus (Lazare, seul homme, en dehors du Christ, à être ressuscité d’entre les morts, comme le raconte l’Évangile selon saint Jean), a été choisi précisément, par Ardisson lui-même, comme la principale bande-son de sa funèbre playlist, à entendre donc lors de ses funérailles.

Et pour cause : c’est avec ce sublime Lazarus, extrait de son ultime mais très symbolique opus Blackstar (« Étoile noire », en bon français), son propre trépas que Bowie, mort prématurément lui aussi, tout comme Ardisson, d’un cancer du foie, met dramatiquement là en scène, au sommet de sa tragique flamboyance (autre oxymore de circonstance), comme le montre son extraordinaire, à la fois poignant et intimiste, clip vidéo, ainsi que j’en ai moi-même longuement parlé en deux de mes essais, intitulés respectivement Petit Éloge de David Bowie – Le Dandy absolu (Éditions François Bourin/Les Pérégrines) et Traité de la mort sublime – L’art de mourir de Socrate à David Bowie (Éditions Alma/Le Condottiere) !

Éloge du dandysme ardissonien, cet anar de luxe : un clair-obscur en chair et en os

Ainsi, de ce dandysme noir, duquel se rapprochent, pour rester dans le registre pop-rock, un Lou Reed ou un Leonard Cohen, à ce dandysme solaire dont un David Bowie s’avère donc l’un des principaux épigones, est-ce un clair-obscur en chair et en os que Thierry Ardisson, cet anar de luxe dont on a toujours sous-estimé l’émouvante sensibilité artistique tout autant que la réelle intelligence conceptuelle, incarne, en définitive, au plus haut point. Si bien que l’on pourrait dire également de lui ce que Charles Baudelaire, à nouveau, écrivit, dans cette très riche « critique d’art » qu’est un texte tel que son Peintre de la vie moderne (1863), à propos du dandy idéal : « Le dandysme est le dernier éclat d’héroïsme dans les décadences. »

Davantage, y renchérit, quelques lignes plus loin, Baudelaire : « Le dandysme est un soleil couchant ; comme l’astre qui décline, il est superbe, sans chaleur et plein de mélancolie. » Et encore, en guise d’ultimes paroles à ce sujet : « On dirait un feu latent qui se fait deviner, qui pourrait mais qui ne veut pas rayonner. » Absolument magnifique !

La liberté de ton comme marque de fabrique : insolence intellectuelle, provocation sociale, impertinence morale

Reste à espérer que la belle et douce Audrey Crespo-Mara, que la grâce du sourire comme l’élégance des manières, par-delà même ses remarquables qualités journalistiques et vertus professionnelles, tinrent lieu d’heureux mariage avec son cher Thierry, dont le sens quasi inné de l’insolence intellectuelle se nourrissait des subtils contours de la provocation sociale tout autant que de la liberté morale, puisse surmonter au plus vite l’immense chagrin qui doit probablement l’étreindre, à défaut des bras de son amour défunt, aujourd’hui avec une telle, cruelle et douloureuse, perte humaine…

À elle donc, en particulier, toutes mes plus sincères condoléances !

Daniel Salvatore Schiffer, dans BV

. Dans le VIe, les bobos ne veulent pas d’« attroupements de jeunes


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#webtube : On n’a pas envie de risquer de rencontrer la France, la vraie… Le Quartier latin est l’un des plus chics de Paris, l’un des plus chers, l’un des plus à gauche. Forts de ces apparentes contradictions, et sans la moindre vergogne, des habitants du quartier ont lancé une pétition pour s’opposer à l’ouverture d’un Carrefour City au coin des rues Vavin et Bréa. Ils ont peur que ce supermarché, dont les heures d’ouverture sont étendues et dont la clientèle risque de déparer un petit peu avec les célébrités qui évoluent habituellement dans ces rues cossues, n’attire « des attroupements de jeunes », « des livraisons à 6 heures du matin » ou encore « la proximité des mineurs isolés ».

La supérette doit ouvrir le 21 août, mais les habitants de ce quartier « cossu » (c’est leur terme), où l’on est attaché à la « qualité de vie », ne l’entendent pas de cette oreille. On les comprend : le mètre carré vaut entre 20 et 30.000 euros, dans ce quartier. Ce qui est beaucoup plus amusant, dans cette histoire, ce sont les noms des signataires de cette pétition, qui a été lancée par Bruno Segré, ancien journaliste économique et enfant du quartier. On trouve, parmi ceux-ci, Jacques Toubon, ancien « Défenseur des droits », c’est-à-dire icône du politiquement correct, Ruth Elkrief, inoxydable pourfendeuse de la droite sous couvert d’objectivité journalistique, le chanteur Alain Souchon et ses enfants, la comédienne Catherine Frot et le comédien Pierre Richard ou encore l’homme d’affaire Denis Olivennes, qui se dit lui-même attaché à « un certain conservatisme urbain ».

Regardez quels engagements politiques ont pris nombre de ces personnalités pendant les dernières décennies. On peinerait à trouver la trace d’une révolte contre la racaillisation de la France, l’enlaidissement de la province, les « mineurs isolés » qui déferlent par milliers sur la France ou encore « les livraisons à 6 heures du matin », comme ils le disent eux-mêmes. Non, ce qui les dérange, en quelque sorte, c’est que la France qu’ils ont contribué à créer vienne finalement frapper à leur porte. N’ont-ils pas payé suffisamment cher pour ne pas voir, en bas de chez eux, les conséquences de leurs actes ? Un Carrefour City en bas de chez eux, ce n’est pourtant pas grand-chose. Ce n’est pas un kebab, un magasin Foot Locker ou un point de deal. Mais pour eux, c’est déjà trop, et cela mérite que l’on se révolte.

Résumons-les : pour les gueux, l’immigration est une chance. Il faut leur imposer toujours plus de migrants venus d’Afrique, toujours plus de commerces destinés au blanchissement de l’argent de la drogue. Mais pour ceux qui ont payé le prix exorbitant de la tranquillité bourgeoise, il est inconcevable de vivre avec les idées que l’on professe. Dans le VIe, on est entre l’École alsacienne et Normale Sup, au cœur du territoire de la bourgeoisie intellectuelle. Plafonds à la française, parquets Versailles, courses à vélo, bibliothèques choisies (Vrin, NRF et vieux Pléiade). On n’a pas envie de risquer de rencontrer la France, la vraie, fût-ce par l’innocent truchement d’une supérette Carrefour. Quelle hypocrisie révélatrice !

Arnaud Florac, dans BV