++ Webtube : En voyant ces images on comprend tout de suite pourquoi ça ne fonctionne pas. La police obéit à la racaille qui elle occupe réellement le terrain et impose sa loi. On n’a pas fini de pleurer dans le prochaines années. Une honte !
Pour continuer son trafic tranquillement, il chasse la police municipale présente sur place Hallucinant et le policier qui ajoute "l'important c'est d'occuper le terrain. Il faut leur montrer qu'on est là. C'est un rapport de force perpétuel" La police telle que la veut Mélenchon pic.twitter.com/wqHQ8M7JfV
Comment expliquer notre incapacité à renégocier l’accord franco-algérien de 1968, qui permet toujours aux Algériens d’immigrer vers la France dans les mêmes conditions que pendant les Trente Glorieuses ?
L’accord de 1968 sur la circulation et l’installation en France des Algériens a été négocié dans une période où l’on cherchait à faire venir de la main-d’œuvre étrangère en France. Il a été renégocié à trois reprises, mais ses principes fondamentaux et dérogatoires au droit commun ont subsisté. Chaque fois que nous avons voulu en modifier le fond, nous avons échoué. Il faudrait en effet aujourd’hui remettre tout le dispositif à plat. Mais nous avons tendance à séquencer les sujets concernant l’Algérie, or ce point devrait être abordé avec les autres, pour avoir une réelle vue d’ensemble de notre relation. C’est d’ailleurs la seule arme dont nous disposons, mais c’est une arme «quasi atomique», je dirais. Sur ce sujet, le problème vient à mon sens des politiques français qui sont un peu «timorés ou non lucides» dès qu’il s’agit de l’Algérie, car c’est aussi de la politique intérieure française.
Xavier Driencourt fut ancien ambassadeur de France en Algérie, de 2008 à 2012, puis de 2017 à 2020. Il publie en 2022 « L’énigme algérienne – Chroniques d’une ambassade à Alger », qui raconte ses années en poste à Alger.Quelques bonnes feuilles du livre.
Contradictions algériennes :
Contradiction permanente en effet, car il est courant de critiquer la France le jour, mais, le soir venu, d’envoyer à tel ou tel de l’ambassade, consul général, ambassadeur ou conseiller culturel, à partir, bien souvent, d’une adresse courriel « yahoo.fr » censée être moins visible, une demande discrète pour un visa (de circulation valable trois ans si possible), un visa pour les études en France du gamin, un visa pour des soins requis par les vieux parents (qui souffrent généralement d’une pathologie incurable en Algérie), etc. Mais tout cela doit rester discret, et il est évidemment préférable que les visas soient délivrés au consulat, par un rendez-vous sur mesure dans un bureau à l’écart des autres, plutôt qu’avec le commun des mortels chez le prestataire qualifié, VFS ou TLS.
Je ne pouvais que prendre note de ces doubles discours ; je pouvais comprendre que le pays qui avait envahi puis colonisé l’Algérie fût détesté et critiqué, mais dans mon esprit il eût fallu pousser la logique jusqu’au bout et ne pas, dans le même mouvement, critiquer la France tout en lui demandant un avantage de l’autre main. Quelle ne fut pas ma stupéfaction d’avoir comme réponse de la part d’un Algérien à qui je demandais s’il était binational : « Non, Excellence, je ne suis pas français, j’ai seulement les papiers » ! Cet aveu ne témoignait visiblement pas d’un amour pour la France, d’un respect de sa culture et de son histoire, d’une adhésion aux valeurs qu’elle portait, mais plutôt d’une conscience bien comprise des avantages que la possession de « papiers français », et donc d’un passeport, offraient pour franchir les frontières plus facilement, sans entraves et à tout moment.
Les exemples furent malheureusement nombreux : tel ministre, qui ne nous cédait rien pour développer l’usage de la langue française, n’hésitait pas à l’issue de l’entretien que j’avais avec lui à me prendre à part, sous le regard de ses collaborateurs (qui faisaient de même avec mes propres collaborateurs) pour demander un « petit service » ; tel ministre désigné l’été 2020 dans le dernier Gouvernement algérien a finalement renoncé à son poste ministériel, préférant garder la nationalité française qu’il possédait et voyait comme pérenne ou comme une assurance de long terme, plutôt qu’avoir une carrière ministérielle, temporaire, celle-ci étant juridiquement, selon la Constitution algérienne, incompatible avec la double nationalité. Tel député FLN obtenait un titre de séjour en France ; tel autre, titulaire de fonctions officielles à l’ambassade, laissait dans nos hôpitaux, à Lille, une ardoise conséquente grâce à l’aide médicale d’État (AME) indûment utilisée.
Un exemple de cette contradiction profonde fut celui d’un moudjahid algérien qui publia dans un grand journal un hommage au système éducatif algérien : c’était, selon la lettre ouverte, quasiment le meilleur système éducatif au monde, en tout cas le premier du continent africain, alors qu’en cent trente-deux années la France n’avait rien fait dans ce domaine et cantonné les Algériens dans la misère intellectuelle. Dont acte. Le lendemain, je retrouvai le moudjahid en question à la résidence. Un déjeuner y était prévu de longue date. Nous parlâmes de nombreux sujets d’actualité quand, au moment du café, ce valeureux moudjahid m’expliqua que l’éducation algérienne ne valait rien, que de ce fait son petit-fils avait été inscrit dans un de nos lycées français à l’étranger où l’éducation était bien faite : « Y aurait-il la possibilité, Excellence, d’inscrire à la rentrée prochaine en priorité mon petit-fils au lycée français d’Alger ? »
Ces exemples ne font qu’illustrer la contradiction profonde que portent en eux certains Algériens : libre à chacun de critiquer ou détester la France, d’abhorrer notre culture et notre langue, de se plaindre de notre laïcité, de mépriser notre influence dans le monde, ou encore de ne pas partager nos vues sur le « séparatisme islamiste », mais encore faudrait-il être logique et ne pas rechercher simultanément les avantages procurés par notre pays. Quand je le disais, avec parfois un certain franc-parler, on me répondait généralement : « Oh vous savez, il ne faut pas les croire, ils disent cela pour plaire aux islamistes, c’est un fonds de commerce ; en réalité, nous aimons la France et, comme dans un vieux couple, on se déchire quand il faut… »
Le fait est que la France est un pays riche avec un système social généreux : je ne veux pas entrer dans le débat soulevé récemment par la Cour des comptes et assez régulièrement par la presse ou les rapports de l’Igas sur les détournements de l’aide sociale. Ces arguments sont utilisés souvent à des fins partisanes. Je veux seulement souligner l’incompréhension qui est la mienne, qui fut la mienne, en tant que diplomate, représentant un pays vilipendé et, durant toute l’année 2019, critiqué à un point rarement atteint, alors qu’en même temps ceux qui nous huaient demandaient davantage de facilités, de visas, plus de places dans notre (unique) lycée français au nom de l’amitié et de ce qu’on appelle à Alger le « partenariat d’exception ». Lors de la commission mixte de sécurité sociale entre les deux pays qui eut lieu précisément en 2019 et qui était chargée de traiter de ce qu’on appelle la « dette hospitalière », c’est-à-dire les factures hospitalières impayées par des malades étrangers, le représentant algérien à cette réunion eut cette réponse qu’à Paris, avenue de Ségur, au ministère de la Santé, on eût du mal à croire : « C’est à cause de votre charité chrétienne, qui d’ailleurs vous perdra… »
(…)
J’avais recours à une formule à Alger que mes collaborateurs connaissaient bien : utiliser la logique « pétrole contre nourriture », c’est-à-dire « Vous aurez le visa ou la place au lycée français que vous demandez quand vous nous donnerez satisfaction sur tel dossier ». Quand l’ancien ministre de l’Intérieur, M. Yazid Zerhouni, qui m’avait accueilli de manière si désagréable en 2009 après avoir fait attendre cette audience pendant plusieurs mois, me demanda en 2012 de « prendre » ses petits-enfants au lycée français d’Alger, j’en profitai pour lui demander que ses services régularisent la situation des enseignants de l’école qui, faute de permis de travail, ne pouvaient travailler légalement en Algérie. Ce que nous pourrions appeler « marchandage » est parfaitement compris à Alger comme de la « réciprocité », base normale des relations diplomatiques entre États. Nos interlocuteurs maugréent, mais n’y voient aucun inconvénient, seulement de la bonne diplomatie ; mais là aussi, nos ministres ou nos administrations parisiennes, souvent inhibés et timides, répugnent à l’idée d’employer ces procédés.
(…)
Et pourtant ! Pourtant, les places dans notre unique lycée français d’Alger sont recherchées et constituent la première étape d’un long parcours qui mènera au baccalauréat, puis à l’inscription dans nos centres culturels « Campus France », permettant elle-même l’inscription dans une université française, puis l’obtention d’un visa « étudiant », ouvrant la voie à des études universitaires en France. Pourtant nos Instituts français d’Algérie, Alger, Oran, Annaba, Constantine et Tlemcen sont pris d’assaut par des étudiants qui veulent apprendre ou perfectionner leur français, lire en français, étudier en français ou simplement se cultiver. Et pourtant, les walis rencontrés, à Béchar, Ouargla, Adrar, Tamanrasset, Sidi-bel-Abbès, Setif, et les recteurs des universités de ces villes, à chacun de mes déplacements, demandaient l’ouverture de centres culturels, de salles de classe ou de cours de français dans leur université. La demande est donc là, mais le jeu politique algérien bloque ces initiatives. J’ai le souvenir d’avoir rencontré à Béchar le sympathique recteur de l’université : il avait passé dix-huit ans à Sophia-Antipolis et, de retour en Algérie, souhaitait que nous l’aidions à ouvrir une petite antenne de l’Institut français d’Oran dans son université. Le wali de Béchar soutenait sa demande. Malheureusement, le ministère des Affaires étrangères à Alger bloqua le dossier alors que tout était prêt. La même mésaventure se répéta à Ouargla puis à Sidi-bel-Abbès. En revanche, chaque année, à partir du mois de mars, j’étais régulièrement convoqué par le ministère des Affaires étrangères algérien, qui me remettait solennellement la liste des enfants de diplomates ou d’autres fonctionnaires que l’ambassade se devait d’inscrire en priorité au lycée français.
La CNIL empêche de savoir le nombre de binationaux
Combien d’Algériens possèdent la double nationalité et, donc, la nationalité française en plus de la leur ? C’est un sujet tabou. Officiellement, il y a un peu plus de 40 000 Français enregistrés (immatriculés, selon le langage officiel de l’administration consulaire) dans nos trois consulats d’Alger, Oran et Annaba. Certains viennent même voter les jours d’élection alors qu’ils ne votent pas aux élections algériennes. Sur ces 40 000 Français inscrits, plus de 90 % sont des binationaux. En réalité, il doit y en avoir deux ou trois fois plus qui ne sont pas immatriculés dans les consulats, par peur du « qu’en-dira-t-on », par fierté aussi et parfois parce que, pour des raisons administratives, ils préfèrent garder une adresse permanente en France, ne serait-ce que pour toucher certaines prestations sociales. Ils ne se déclarent que lorsqu’un passeport doit être renouvelé, ou une prestation touchée : pour le reste, on prend soin de cacher cette double nationalité de peur de passer pour un agent du Hizb Franca (NDFDS : « parti de la France », qualificatif le plus insultant en Algérie). Et pourtant… Et pourtant, le rêve de nombreux Algériens, soixante ans après l’indépendance, est d’avoir un visa, si possible de circulation, pour venir régulièrement en France, le Graal étant d’obtenir la nationalité française pour voyager librement, sans visa et, le cas échéant, s’y faire soigner, ou, à défaut, de posséder un titre de séjour, ou enfin de bénéficier, par le biais d’un parent ou d’un mariage, d’un regroupement familial. Chacun connaît les différents guichets qu’il faut fréquenter ou les filières à suivre. Comme au Monopoly, si telle porte se referme, trois pas en arrière sont nécessaires, mais on joue le coup suivant… Lorsque l’ambassade était interrogée par la Cour des comptes ou l’Assurance maladie sur telle ou telle anomalie dans le versement de prestations sociales ou l’utilisation abusive de l’aide médicale d’État, il fallait bien sûr donner les chiffres dont elle disposait dans ce domaine. Mais la CNIL, dont la tâche est de veiller à ce qu’il n’y ait pas d’interconnexion entre les réseaux, empêche toute mise en commun des informations : les données possédées par les préfectures ne sont pas reliées à celles détenues par les consulats, ni à celles de la DGFIP en matière fiscale, ni adossées à celles de l’Assurance maladie ou des hôpitaux. Dans ce contexte, il est quasiment impossible de progresser dans le domaine du contrôle de l’immigration clandestine ou illégale. Il y avait des filières, nous le savions, mais il n’était pas possible pour les consulats d’obtenir la connexion des données en amont de la délivrance des visas.
Les expulsions
Dans un autre domaine – mais je ne voudrais pas faire d’amalgame –, nous avons eu souvent l’occasion d’aborder avec nos interlocuteurs officiels la question du terrorisme islamiste en France. C’était un sujet qui revenait régulièrement dans nos entretiens en raison notamment des procédures d’expulsion en cours contre des terroristes sortant de prison. Il y avait un certain nombre de cas en cours ; à Paris, ces dossiers étaient du ressort de la direction des Libertés publiques et des Affaires juridiques (DLPAJ) du ministère de l’Intérieur, qui m’avait demandé, avant mon départ pour Alger en 2017, de tenter d’accélérer les procédures côté algérien. La question se posait à peu près en ces termes : la France voulait expulser des islamistes vers l’Algérie, une fois ces derniers sortis de prison, mais d’une part il était nécessaire d’obtenir un minimum de coopération des autorités algériennes afin qu’elles acceptassent de reprendre leurs citoyens, fussent-ils terroristes, et d’autre part il nous fallait donner satisfaction à la Cour européenne des droits de l’homme, CEDH, qui, de son côté, exigeait que l’Algérie donnât l’assurance qu’elle ne leur infligerait pas un traitement inhumain ou dégradant (selon l’article 3 de la déclaration européenne des droits de l’homme), et en particulier ne les condamnerait pas à mort. C’était la quadrature du cercle, car, de fait, nous étions, par notre adhésion à des règles européennes, pris en tenaille entre d’une part les consulats algériens qui devaient reconnaître la nationalité algérienne de leurs ouailles, en délivrant un laisser-passer consulaire (LPC), et d’autre part le Gouvernement algérien, qui, à l’autre bout de la chaîne, devait s’engager fermement et clairement à donner l’assurance que ces prisonniers ne subiraient pas, une fois expulsés vers l’Algérie, un traitement inhumain ou dégradant.
(…)
Dépendre du bon vouloir algérien était loin d’être évident, d’autant que l’ambassade d’Algérie à Paris avait eu le toupet de répondre que la France étant un État de droit, il fallait bien évidemment permettre, dans un État démocratique comme la France, à ces malheureux terroristes « d’épuiser toutes les voies de recours devant le juge administratif français et devant la CEDH ». M. Mesdoua, l’ambassadeur à Paris, eut même le culot de dire au cours d’une réunion à laquelle j’assistais que ces terroristes, arrivés en France dans les années 1990, souvent jeunes, « étaient en fait le fruit de l’éducation française et de nos valeurs ». En quelque sorte, nous n’avions que ce que nous méritions…
Un cas urgent se présenta, à l’automne 2018, et nous eûmes à demander formellement à Alger de s’engager à reprendre le terroriste en question après avoir donné l’assurance de ne pas le condamner à mort et de ne pas lui infliger de traitement inhumain ou dégradant, par écrit, comme le demandait la CEDH. Peine perdue, car Alger ne comptait et ne voulait pas s’engager dans une procédure écrite devant la CEDH, cela revenait à mettre en cause sa parole. Il fallut donc que le directeur adjoint des Affaires juridiques au Quai d’Orsay, très bon connaisseur de ces procédures et en outre ancien ministre conseiller à Alger lors de mon premier séjour, Diégo Colas, vînt à Alger avec son homologue de la DLPAJ pour négocier une formule juridique qui satisferait à la fois Alger et la CEDH.
Aujourd’hui, après la décapitation du professeur de Conflans-Sainte-Honorine, Samuel Paty, les mêmes problèmes continuent à se poser en matière d’expulsion et d’éloignement. On croit souvent « qu’il n’y a qu’à expulser les terroristes », mais c’est sous-estimer la lourdeur et la complexité des procédures, qui ne permettent pas une action rapide.
Les visas
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La deuxième raison est que le visa en Algérie, contrairement à ce qui se passe dans d’autres pays, a une véritable dimension politique et joue un rôle social. En d’autres termes, dans une société qui se porte mal, le visa a en quelque sorte une fonction régulatrice du mal-être algérien au même titre que la religion, le football, le commerce informel et peut-être aussi la violence ; il joue un rôle de « soupape », il a les vertus d’un « modérateur » de la vie quotidienne, d’un amortisseur des difficultés. Chacun a recours, pour survivre ou pour supporter simplement l’environnement quotidien et les difficultés de la vie, à l’une de ces « soupapes », pour l’un le sport, pour l’autre la religion, pour le troisième la violence, ou l’informel. Le visa joue donc un rôle politique, d’amortisseur social et a des vertus salvatrices. Or, si les autres régulateurs sont actionnés par les Algériens eux-mêmes, le « régulateur visa » dépend exclusivement de nous ; c’est la France qui régule le flux des visas en ouvrant ou fermant le robinet. D’où la difficulté, d’où les pressions de toutes sortes, individuelles et collectives, sur l’ambassade et les consulats pour délivrer des visas, d’où l’insistance de la part de nos interlocuteurs dans toutes les rencontres politiques à délivrer davantage de visas au nom du « partenariat d’exception ». À relation privilégiée, il faut des compensations particulières.
Toujours sur ce registre concernant la dimension politique ou sociale du visa, dans les classes élevées de la société, on compare volontiers entre soi le moyen et le titre de voyage dont chacun dispose : passeport français qu’on exhibe honteusement, mais uniquement aux douanes françaises, titre de séjour, ou simple visa. Le visa est en quelque sorte un « marqueur social » ; on compare la durée du visa – trois mois, un an, un titre de circulation de plusieurs années – avec celle dont disposent amis et connaissances. C’est un signe de proximité avec l’ambassade de France, un signe de notabilité. Et ceux qui ont une carte de séjour ou un titre de résidence font des envieux.
Enfin, la troisième raison à la spécificité algérienne dans ce panorama des visas réside dans les accords d’Évian et leur suite immédiate, les accords du 28 décembre 1968 « sur les conditions dans lesquelles les ressortissants algériens peuvent être admis à séjourner en France et y exercer une activité professionnelle ». L’Algérie se voit appliquer pour les visas un dispositif particulier résultant de ces accords franco-algériens, dispositif réglementaire qui subsiste aujourd’hui. Cet accord constitue une dérogation au droit commun fixé par le Code de l’entrée et du séjour des étrangers et du droit d’asile (Ceseda). L’accord de 1968, modifié à trois reprises depuis, présente des avantages au profit des Algériens, avantages qui font la spécificité de la situation des Algériens au regard des dispositions de droit commun (qui s’appliquent par exemple aux Marocains et aux Tunisiens).
Ces accords avaient été signés dans le prolongement des accords d’Évian : il s’agissait, dans une période de prospérité économique, à un moment où le pays comptait moins de 300 000 chômeurs, de réglementer la circulation d’une main-d’œuvre algérienne dont la France avait besoin et de créer un régime de circulation spécifique pour ce qui était désormais une nation indépendante après avoir été le prolongement de la « métropole ». Cette main-d’œuvre devait pouvoir aller et venir entre les deux pays, s’installer temporairement en France, pouvoir retourner au « pays » au moment de prendre sa retraite, revenir en France quand elle le voulait… De surcroît, Schengen n’existait pas, chaque pays, souverainement, était libre d’imposer son cadre juridique et l’immigration n’avait pas, jusqu’en 1976 au moins, un caractère familial.
Ces accords prévoyaient, et encore aujourd’hui organisent, un régime dérogatoire sur de nombreux points : – un visa de long séjour n’est pas nécessaire pour le conjoint ; le visa touristique de court séjour suffit, contrairement à ce qui est imposé aux autres nationalités ; – le conjoint algérien peut obtenir un « certificat de résidence algérien » (CRA) de dix ans valant titre de séjour après un an de mariage contre trois ans de vie commune pour les autres nationalités, et cela sans que les conditions d’intégration soient préalablement vérifiées ; – en cas de regroupement familial, l’exigence d’une « intégration et insertion dans la société française » n’est pas soumise à vérification ; – les accords ne prévoient aucune possibilité de « retrait » du titre de séjour, sauf par le juge en cas de fraude ; le regroupement familial est autorisé pour les enfants faisant l’objet d’une kafala (procédure d’adoption) ; – un Algérien sans papiers doit simplement pouvoir justifier d’une résidence en France depuis dix ans ; de même, le conjoint algérien sans-papiers d’un ressortissant français n’a pas besoin d’un visa de long séjour pour obtenir sa régularisation ; – d’autres dérogations existent par ailleurs, concernant soit le délai nécessaire pour regroupement familial, soit le montant des ressources exigées, soit les conditions d’intégration dans la société, soit encore la liberté d’installation pour les artisans et commerçants ; les ascendants et descendants à charge peuvent également s’établir librement avec un seul visa de court séjour.
Comme le faisait remarquer le consul général à Alger, l’accord de 1968 sert principalement à « blanchir la fraude »… Dans son ouvrage récent, Patrick Stefanini, éminent connaisseur de ces questions, souligne que même si le Parlement voulait instaurer des règles générales différentes dans le domaine des visas, il ne légiférerait en fait que pour 50 % des titres de séjour délivrés, les trois pays du Maghreb, dont l’Algérie, relevant de dispositions particulières et échappant ainsi au droit commun. Il faudrait donc, outre la législation, dénoncer ces accords ou à tout le moins les renégocier.
Pour résumer, le visa apparaît aux Algériens à la fois comme illégitime (puisqu’il n’existait pas avant 1986) tout en étant considéré comme un droit et il répond à des considérations particulières, dérogatoires au droit commun en matière migratoire. Telles sont les raisons pour lesquelles les autorités algériennes ont toujours demandé (et obtenu) le maintien des accords de 1968 sur la circulation des personnes, car elles bénéficient d’avantages dont aucun autre pays ne pourrait se prévaloir. C’est aussi la raison pour laquelle il suffit d’obtenir un visa touristique (court séjour), pour, une fois celui-ci obtenu, faire jouer l’ensemble des dispositions des accords franco-algériens. En ce sens, les accords de 1968 sont un peu l’équivalent du calendrier de l’Avent : vous êtes gagnant à chaque fenêtre que vous ouvrez.
À cela, il faut ajouter que la présence d’une importante communauté algérienne en France produit un effet « mécanique » d’attraction : chacun ayant un frère, père ou enfant en France peut, à un moment ou un autre, espérer et revendiquer un regroupement familial, voire une kafala (procédure d’adoption).
C’est donc la question de la délivrance des visas de court séjour qui constituait, pour tous les ministres de l’Intérieur comme des Affaires étrangères, la question la plus sensible. Du côté algérien existait une forte demande en matière migratoire à cause de cette fonction « régulatrice » du visa ; prévalait aussi une insistance à garder la spécificité des accords de 1968 et même la volonté de les améliorer et de les perfectionner. Du côté français, on se rendait compte de l’importance du « point d’entrée » que constituait le visa de court séjour, qui permettait, une fois obtenu, de recourir aux différentes « passerelles administratives » et avantages procurés par les accords de 1968. Mais on se rendait également compte, en France, de l’importance et de la spécificité du cadre juridique qui entourait cette question : non seulement ces accords (dont certains à Paris évidemment comprenaient qu’ils avaient été rédigés et signés dans un tout autre contexte politique et un autre environnement économique) constituaient un véritable socle juridique, mais au fil des ans la jurisprudence très libérale du juge français, du Conseil d’État notamment comme du Conseil constitutionnel, avait ajouté une strate protectrice supplémentaire. Enfin, les exigences juridiques européennes, Code Schengen comme jurisprudence de la Cour européenne des droits de l’homme, se superposaient à nos dispositions nationales et constituaient autant de garde-fous et un arsenal juridique très protecteur pour les intéressés. Il était clair que pour des raisons à la fois politiques (la sensibilité extrême du dossier et les difficultés politiques internes comme diplomatiques qu’il créait) et juridiques (l’environnement juridique et jurisprudentiel), il était préférable de ne rien faire et de fermer les yeux… Le dossier était trop piégeux et se heurtait de surcroît à beaucoup d’aspects de politique intérieure française.
Cette semaine, Jean-Yves Le Gallou et son comparse Jules Blaiseau vous proposent un numéro hors-série très spécial. Maintenant que l’élection présidentielle est jouée, il est temps pour I-Média de décrypter en profondeur toutes les manipulations de la campagne par les médias de grand chemin (sic). L’émission est une version détaillée et plus exhaustive d’un article de Jean-Yves Le Gallou publié sur le site de la fondation Polémia. Il énonce le décalogue satirique du journaliste en temps de campagne. Diabolisation en deux temps, choix des thèmes par les médias, un duel Macron – Le Pen imposé par les instituts de sondage, l’exploitation de la guerre ou de la pandémie … Suivez avec nous ce dernier récapitulatif d’une campagne qui, à défaut d’avoir été palpitante, aura été riche en enseignements sur les travers et les vices du journalisme français.
A Clichy (Hauts-de-Seine), la population a élu Emmanuel Macron à plus de 82% des voix au second tour de l’élection présidentielle. Au premier tour, Jean-Luc Mélenchon qui avait emporté la majorité des suffrages. Pourquoi les Clichois ont -ils fait ces choix ? Boulevard Voltaire s’est rendu sur place.
C’est ce que j’expliquais lundi matin : lorsque l’on additionne les non-inscrits, les abstentionnistes, les votes blancs et le vote populiste, Macron ne rassemble que 38% de la société française derrière lui.
Macron dispose d’une majorité relative qui, grâce au système à deux tours, lui permet de se maintenir techniquement au pouvoir contre la majorité du peuple.
Sa seule option est de devenir nettement plus autoritaire pour imposer le Great Reset. Il suffit de sonder les élites macronistes qui s’expriment sur Twitter pour mesurer à quel point la bourgeoisie veut faire couler le sang des paysans.
La question est de savoir si les paysans vont se laisser écraser par leurs seigneurs juifs ou pas.
À moins de deux mois des élections législatives, les partis de droite ont encore une carte à jouer, et pas des moindres. Il s’agit pour eux de créer une véritable opposition au président de la République nouvellement reconduit, via les députés qu’ils réussiront à faire élire à l’Assemblée nationale. Un défi majeur, mais qui semble réalisable si l’on considère le travail accompli par le Rassemblement national et Reconquête au cours de ces derniers mois.
La campagne présidentielle qui a pris fin ce week-end, si elle ne s’est pas soldée par la victoire tant espérée par la droite française, ne saurait en effet être considérée comme un échec. Tout d’abord, bien sûr, au regard du score historique obtenu par le Rassemblement national, dont la montée spectaculaire, ces dernières années, n’est plus à prouver. Un second aspect positif vient couronner cette campagne, et il concerne les acteurs des deux principaux partis de droite, plus précisément leurs jeunes militants.
Côté RN, c’est Jordan Bardella qui s’est largement fait remarquer au cours de la campagne, enchaînant les interviews à succès, clouant le bec à ses adversaires politiques, portant fièrement les couleurs d’un parti qu’on aurait pu penser réservé à une catégorie de personnes plus âgées. Il faut dire que le jeune soutien de Marine Le Pen, âgé de seulement 26 ans, compte déjà dix années d’engagement politique à son actif. Membre du Front national dès l’âge de 16 ans, il devient porte-parole du parti en 2017, puis député européen en 2019, alors âgé de 23 ans. Il est aujourd’hui président du Rassemblement national par intérim. Un atout non négligeable pour le parti de Marine Le Pen, qui témoigne de plus d’une excellente connaissance du terrain puisqu’il a grandi à Drancy (Seine-Saint-Denis), entre trafics de drogue et fillettes voilées, comme il le raconte lui-même.
Côté Reconquête, c’est un autre jeune, Stanislas Rigault, qui fait parler de lui. L’engagement de ce militant n’est pas moindre non plus. En 2019, il lance L’Étudiant libre, un mensuel conservateur. À l’époque, Boulevard Voltaire l’avait d’ailleurs interwievé. Début 2021, il lance Génération Z, un mouvement de jeunes destiné à soutenir la potentielle candidature d’Éric Zemmour pour la présidentielle 2022. Quelques mois plus tard, il devient porte-parole du parti Reconquête, créant avec des milliers de jeunes une dynamique inégalée autour de son candidat.
Deux jeunes espoirs, donc, qui témoignent que la droite nationale n’est pas près de mourir.
La question qui se pose désormais est celle de l’avenir de ces deux partis, dont beaucoup peinent à distinguer les véritables divergences. Il semblerait pourtant qu’elles soient bien présentes, si l’on en croit le refus catégorique du Rassemblement national à créer une alliance avec Reconquête pour les élections législatives. Toutefois, au cœur même de cette réconciliation apparemment impossible, une ouverture semble présager d’un potentiel rapprochement, et cela… via les jeunes. RMC rapporte en effet que le RN serait disposé à ne pas présenter de concurrent pour les législatives face à quatre membres de Reconquête, dont Stanislas Rigault. Une reconnaissance de taille, couplée à une admiration que certains membres du RN ne cherchent pas à cacher. Dénis Cieslik, porte-parole de Reconquête, et âgé de seulement 26 ans, fait lui aussi partie des quatre personnalités retenues par le RN pour les législatives.
Ce premier pas du Rassemblement national en faveur de Reconquête laisse penser qu’il incombera désormais aux jeunes d’écrire l’Histoire. L’avenir de leur parti, et plus largement de la droite, est entre leurs mains.
Biden, qui n’a que quelques moments de lucidité par jour, est capable du pire. Et ne comptons pas sur des illuminés comme Macron, Johnson ou Scholz pour le calmer. Aucun de ces apprentis-sorciers n’a encore pris conscience de la détermination de Poutine.
++ Webtube : Cette guerre entre la Russie et l’Ukraine risque de nous emmener loin.Je ne suis pas particulièrement pro-Poutine, il me semble par contre qu’en France les médias sous-estiment (cachent ?) les risques pris par nos gouvernements pour contrer les russes. SI cette guerre a éclaté, c’est bien entendu la faute de Poutine….mais c’est également la faute des occidentaux qui ont laissé pourrir la situation dans le Donbass et aussi à cause des américains qui veulent à tout prix garder leur leadership en Europe….. et cela même au prix d’une guerre totale.
L’article:
Ceux qui croient que la puissante Russie va capituler devant […] Zelensky, en renforçant l’aide occidentale, n’ont rien compris à l’âme russe. 90 % des citoyens soutiennent Poutine, qui poursuit son objectif seul contre tous.
Ou bien Poutine parvient à casser les reins de l’armée ukrainienne et l’heure des négociations sera venue, ou bien la situation s’éternise et l’engrenage peut devenir tragique. Mais il n’y aura jamais de défaite russe.
Réunis hier sur la base américaine de Ramstein, en Allemagne, 40 pays menés par les États-Unis ont choisi une dangereuse escalade face à Poutine. C’est une course contre la montre qui s’engage, l’Otan voulant armer lourdement l’Ukraine avant que les Russes aient fini de piéger l’armée ukrainienne dans le Donbass pour lui casser les reins.
Canons de 155 mm, blindés, drones kamikazes, radars et munitions, renseignement par drones et satellites, vont renforcer massivement l’armée ukrainienne, Biden et ses vassaux rêvant tous d’une défaite russe qui consacrerait définitivement la suprématie de l’Otan.
Mais à ce niveau de soutien, nous tombons dans une indéniable co-belligérance, aux conséquences imprévisibles.
Sergueï Lavrov, le chef de la diplomatie russe, laisse planer le spectre d’une guerre nucléaire, tout en rappelant la position de Moscou, qui juge inadmissible une telle option.
« Une troisième guerre mondiale constitue actuellement un risque réel, une éventualité que nous ne devons en aucun cas permettre », souligne Lavrov, dressant un parallèle avec la crise des missiles de Cuba en 1962.
Rappelons qu’à l’époque, Khrouchtchev avait dû céder face à la détermination de Kennedy. Mais nous ne sommes plus dans la même situation. Non seulement Poutine n’est pas Khrouchtchev mais, de plus, la Russie possède des armes conventionnelles de dernière génération et reste la première puissance nucléaire de la planète avec un arsenal de plus de 6 000 ogives.
Si Poutine juge que les intérêts vitaux de son pays sont menacés, quelques missiles hypersoniques pourraient calmer les ardeurs du camp occidental… ou bien accélérer l’escalade.
Les Français sont-ils prêts à voir raser Notre-Dame ou la Tour Eiffel pour sauver le régime mafieux de Zelenskyetpréserverles intérêts de Biden ? Telle est la véritable question qui se pose et à laquelle aucun responsable politique ne répond.
Poutine fait la guerre pour protéger son pays, quand l’Otan arme un État mafieux pour défendre les seuls intérêts américains !
Je vous invite à suivre les nouvelles du front sur ces liens :
L’aviation et l’artillerie russes poursuivent leur pilonnage quotidien. La destruction du réseau ferroviaire dans l’ouest du pays s’intensifie pour interdire l’acheminement de matériels occidentaux en provenance de Pologne ou de Roumanie vers les unités ukrainiennes.
Les forces russes et les troupes séparatistes du Donbass progressent lentement, ville par ville, village par village, afin de refermer la tenaille sur le gros de l’armée ukrainienne solidement implantée dans l’est du pays. Il est clair que cette armée, bientôt encerclée, subit quotidiennement de lourdes pertes et connaît de nombreuses redditions dans ses rangs. Mais c’est un combat long et difficile pour les soldats russes et leurs alliés, face à des troupes ukrainiennes souvent embusquées dans leurs fortifications érigées de longue date.
À Marioupol, le couloir humanitaire ouvert par les Russes pour évacuer les civils de l’usine d’Azovstal est toujours sans effet. Les civils, enfermés avec les unités Azov et les mercenaires étrangers, sont retenus en otage et servent de boucliers humains. Aucun d’eux n’est sorti hier.
Mais c’est en Transnistrie que la situation pourrait mal tourner.
Là aussi, je vous invite à lire le lien ci-dessous :
Les Occidentaux dénoncent « l’agression » de la Russie et parlent de paix, mais en réalité ils attisent les braises et rêvent d’ouvrir un second front en Transnistrie pour diviser l’armée russe.
Tout n’est qu’hypocrisie chez Biden, Johnson, Macron et Zelensky. C’est l’escalade permanente.
Quand ce n’est pas Boris Johnson qui invite Zelensky à bombarder la Russie, ce sont les Polonais et les Roumains qui préparent avec la Moldavie une offensive sur la Transnistrie.
Les illuminés de l’Otan jonglent avec des flacons de nitroglycérine car Poutine n’acceptera pas éternellement cette escalade contre la Russie.
Si l’Occident veut une troisième guerre mondiale, avec des irresponsables comme Biden et ses valets, il est sur la bonne voie.
Les enjeux de la Transnistrie.
Nombreux sont les Russes qui veulent que cette offensive ouvre un couloir entre le Donbass et la Crimée, et même jusqu’en Transnistrie, province séparatiste prorusse de la Moldavie pro-occidentale. Un couloir Donetsk, Marioupol, Odessa, Transnistrie, qui assurerait à Moscou le contrôle total de la Mer d’Azov et de la Mer Noire.
Et c’est pour déjouer ces plans que Polonais et Roumains, avec l’aide des États-Unis comme toujours, pourraient, sous couvert de manœuvres avec les troupes de Moldavie, lancer une invasion de la petite Transnistrie, où sont stationnés des soldats russes en mission de la paix.
« Car les forces armées de Moldavie n’ont pas la puissance nécessaire. Par conséquent, une attaque n’est possible que par les forces des unités polono-roumaines d’une part et par les AFU d’Odessa d’autre part. »
Ce serait un second front pour les Russes, qui ne laisseront jamais la Transnistrie prorusse passer de force dans le camp occidental moldave.
Au programme ce soir, retour sur le conflit en Ukraine. Alors que l’afflux d’armes en provenance de l’Union européenne vers l’Ukraine s’intensifie, Moscou coupe le robinet de gaz à la Pologne et à la Bulgarie. Une nouvelle montée des tensions qui rapproche la menace d’une guerre globale.
Nous nous intéresserons ensuite aux élections législatives… Un scrutin qui pourrait s’avérer plus intéressant qu’il ne l’a jamais été !
Et puis nous irons à la rencontre des Français de Paris pour évoquer les ministres et le futur gouvernement.
++ Webtube : Cette information montre à quelle point l’Europe est faible et n’a aucun pouvoir. A part les postures médiatiques, les phrases belliqueuses et la désinformation l’Europe est inefficace, Poutine lui déroule son plan sans soucis. Bravo les européens beaux parleurs !
L’Europe avait montré ses muscles par moultes menaces contre la Russie. Malheureusement pour nos guerriers en herbe, c’est aujourd’hui au président de la grande Russie de dicter ses propres lois aux Européens : « Vous voulez du gaz, vous payez en roubles ou vous n’en aurez pas. » Difficile d’être plus clair ! Faute de jouer au poker et de buffler, le chef du Kremlin n’a qu’une parole.
Dernier exemple en date, la Bulgarie et la Pologne ont refusé de payer le gaz en roubles. Action-réaction, l’entreprise russe Gazprom a complètement suspendu les livraisons de gaz aux deux pays en raison du non-paiement en roubles. Une menace mise à exécution qui ne passe pas inaperçue en Autriche et en Allemagne.
Effrayés par la détermination de Poutine à couper le gaz, Berlin et Vienne ont accepté les conditions de la Russie concernant le paiement du gaz en roubles. « Nous, c’est-à-dire [l’entreprise publique d’énergie] OMV, avons accepté les conditions de paiement, tout comme le gouvernement allemand », a déclaré le chancelier autrichien Karl Nehammer. Dix autres acheteurs européens ont déjà ouvert des comptes spéciaux auprès de Gazprombank.