Débat Macron vs Le Pen : voyage au bout de l’ennui

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Retrouvez ci-dessous, pour ceux qui ne l’ont pas vu, le débat présidentiel entre Emmanuel Macron et Marine Le Pen qui, manifestement, n’a pas réussi à élever beaucoup plus son niveau par rapport à 2017.

A noter que la question de l’immigration a été totalement balayée, n’apparaissant qu’en fin d’un débat pendant lequel il ne devait plus y avoir des masses de téléspectateurs…

Ci-dessous les résultats d’un sondage sur les qualificatifs les plus employés pour qualifier les deux candidats :

On vous propose ci-dessous l’avis, sur la forme, de Florian Silnicki (LaFrenchCom), spécialiste de la communication et dont les commentaires ci-dessous sont intéressants :

Sur un plateau télévisé peu valorisant pour les candidats qui ont semblé installés dans des boites de conserve, le débat fut relativement similaire à celui mené en 2017 marqué par un couac dés les premières minutes. Qu’ont-ils préparé aussi soigneusement pendant tant de temps si c’est pour se planter dés les premiers instants du débat ?

Les deux candidats ont utilisé un jargon technocratique aussi large qu’inaccessible à la plupart des Français tout au long du débat. A vouloir démontrer leur maitrise technique des dossiers, sans expliciter les termes techniques employés, les candidats ont renoncé à parler au plus grand nombre en étant relativement trop conceptuel.

Ce débat était une opportunité qui leur était offerte de délivrer un nombre limité de messages aux Français. Il leur appartenait donc de définir des messages efficaces, et de les calibrer afin qu’ils soient adaptés au public à séduire. Ils se sont souvent révélés étonnement incapable d’ »accoucher » un discours audible pour le public. L’anticipation est pourtant un élément essentiel de tout débat, plus encore en direct. Selon la formule consacrée : « il n’y a pas de piège, uniquement des questions non préparées ».
 
Marine Le Pen s’est souvent révélée incapable d’écrire son propre récit. Emmanuel Macron l’a trop souvent fait à sa place en écornant son image, au passage.
Encore davantage qu’en 2017, Emmanuel Macron s’est souvent comporté comme un professeur arrogant corrigeant son élève, tentant de la ramener à la réalité d’un monde qui ne correspondait pas à ce qu’elle décrivait. Le Président de la République sortant, utilisant, comme à son habitude, des mots désuets comme « Ripoliner » à l’image du désormais célèbre « poudre de perlimpinpin ».

Marine Le Pen n’a pas pris garde à ne pas reprendre les termes des attaques préparées par son concurrent. Elle a ainsi repris dans ses réponses les termes négativement connotés des attaques. Des propos insignifiants dans la bouche de son adversaires se trouvent légitimés lorsqu’elle les reprenait. Répondant plutôt efficacement « climato-hypocrite » face au « climato-sceptique » avancé par son concurrent.

Globalement, Marine Le Pen a trop peu refusé les termes du débat, tels qu’avancés par Emmanuel Macron. Elle aurait pû s’insurger davantage lorsque celui-ci suggérait qu’elle mentait par exemple ou la stigmatisait avec un doigt pointé vers elle. La représentante du Rassemblement Nationale s’est trop souvent laissée attirer sur le terrain technocratique de son concurrent. Il lui appartenait alors de renverser le rapport de force en imposant son angle. Marine Le Pen s’est trop peu attachée à prendre ou reprendre la main sur le débat, afin de pouvoir orienter son déroulé avec une plus grande facilité. En se plaçant trop souvent sur la défensive, elle a souvent laissé la possibilité à Emmanuel Macron de la prendre en défaut.

Le débat a maladroitement multiplié les arguments d’autorité inefficaces. « J’ai été élevé par des enseignants » pour Emmanuel Macron, « J’ai été avocate » pour Marine Le Pen.

Ce match retour semble profiter à Emmanuel Macron. Marine Le Pen restant globalement trop observatrice plus qu’actrice de ce débat.

Breizh-info

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Pour Emmanuel Macron, interdire le voile c’est « créer la guerre civile » !

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Un mot m’est venu, en regardant le débat d’hier soir : catenaccio. Comme ces matchs de foot où l’on s’ennuie à regarder les équipes éviter les coups en espérant le score nul.

Dans notre démocratie moribonde, l’exercice, il faut croire, a atteint ses limites. À force de négociations sur les sujets, l’ordre de passage, la couleur du tapis et la température du plateau, c’est à qui apparaîtra le plus lisse. Certes, Emmanuel Macron n’a pas pu retenir bien longtemps sa nature profonde : le mépris. On a eu la moue, l’air las de celui contraint de s’abaisser à débattre avec le vulgaire, les yeux au ciel, le menton sur la main… Ce fut l’ennui pour nous aussi. On a bâillé sur notre canapé, attendant les sujets qui fâchent. Et puis…

Et puis… Enfin, Marine vint et, la première en France
Fit sentir dans les termes une juste cadence qui,
D’un mot mis en sa place, enseigna le pouvoir…

Voilà, à l’attention du Président lettré, un peu de littérature classique empruntée à Boileau.

Le mot en question, c’est « voile ». Un chiffon rouge, quelle qu’en soit la couleur, et dont Marine Le Pen prévoit d’interdire le port dans l’espace public sous peine d’amende.

« Le voile est un uniforme imposé par les islamistes, je pense que la majorité des jeunes femmes qui le mettent ne peuvent pas faire autrement, même si elles n’osent pas le dire, puisque celles qui ne le mettent pas témoignent de leur isolement », a déclaré la candidate du Rassemblement national. À quoi Emmanuel Macron a fait cette réponse qui sonne comme un aveu d’impuissance : « Vous allez créer la guerre civile si vous faite ça. »

Dans un retournement des effets et des causes dont on commence à avoir l’habitude, le Président nous donne une étrange leçon d’Histoire, affirmant à Marine Le Pen : « Ce que vous proposez est une trahison de l’esprit français et de la République. » N’est-ce pas plutôt lui qui le trahit, cet esprit français, en adoptant une nouvelle conception de la laïcité, très anglo-saxonne celle-là ?

Bien qu’il nous ait assené d’entrée de jeu ses 600 déplacements à la rencontre des Français, Emmanuel Macron ne sait rien de leur vie quotidienne. Il ne connaît pas les marchés où le français est une langue étrangère et le hijab la tenue de rigueur ; il n’a jamais tenté de s’asseoir à une terrasse de café où l’on ne sert pas les femmes, pour parler de situations plus que banales dans la France d’aujourd’hui.

Annoncer ainsi la guerre civile est, redisons-le, le plus flagrant aveu d’impuissance devant ces nouvelles mœurs qu’on nous impose. Il le sait d’ailleurs, lui qui a envoyé Darmanin en remettre une couche sur Europe 1, ce jeudi matin.

« La laïcité à la française est un équilibre extrêmement difficile que nous devons chérir. C’est à la fois la neutralité du service public, la liberté religieuse de croire ou de ne pas croire, et c’est la possibilité d’exprimer ses opinions, même religieuses », dit le ministre de l’Intérieur à Sonia Mabrouk. Mais, car il y a un mais, forcément, « je ne suis pas d’accord avec 60 % de nos compatriotes qui pensent cela » [qu’il faut interdire le voile, NDLR] et c’est mon travail de responsable politique de ne pas être dans l’émotion ».

Non, M. Darmanin, vous êtes là pour répondre aux attentes des Français et l’on ne voit pas ce que l’émotion vient faire là-dedans. Et quand vous affirmez « Madame Le Pen a fait des parallèles entre l’islamisme et le terrorisme sur la même question, mais ceux qui ont commis des attentats en France depuis vingt ans, ce ne sont pas des femmes voilées », c’est vraiment prendre les gens pour des abrutis.

Marie Delarue, Boulevard Voltaire

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Les flux de clandestins aux frontières de l’Union européenne sont les plus élevés depuis 2016

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INFO LE FIGARO – Au premier trimestre, Frontex tire le signal d’alarme, alors que la demande d’asile repart à la hausse en France.

Demandes d’asile en France de Géorgiens: +445 %. Et d’Albanais: +248 %. En trois mois, de janvier à mars, le phénomène connaît des évolutions qui n’ont rien à voir avec le cas des Ukrainiens, bénéficiaires d’un statut de protection internationale bien à eux. «Le fait que les ressortissants de Géorgie et d’Albanie ne soient pas soumis à une obligation de visa pour entrer dans l’Hexagone joue évidemment à plein», reconnaît un haut fonctionnaire du ministère de l’Intérieur. «Ajoutez-y, par exemple, des vols Tirana-Beauvais dès 20 euros, et vous comprendrez pourquoi des familles entières viennent frapper au guichet français, avec la perspective de toucher une aide de 426 euros par mois à l’arrivée, majorée en fonction du nombre d’enfants, le temps que soient étudiés leurs dossiers. Ils savent qu’ils n’ont quasiment aucune chance d’obtenir l’asile. Beaucoup feront plusieurs allers-retours. C’est un système.»

(…) Le Figaro


Les franchissements illégaux des frontières extérieures de l’Union européenne par des migrants ont fortement augmenté au premier trimestre 2022, atteignant leur niveau le plus haut depuis 2016, selon des chiffres publiés mardi par l’Agence européenne Frontex.

Plus de 40 300 franchissements illégaux ont été détectés de janvier à mars, en hausse de 57 % par rapport à la même période de 2021, selon les chiffres préliminaires de l’agence des garde-frontières et garde-côtes.

Ces traversées irrégulières avaient atteint 284 525 au 1er trimestre 2016, dans la foulée de la crise migratoire de 2015.

Pour le mois de mars 2022, ils ont augmenté de 29 % (près de 11 700) par rapport à mars 2021, souligne l’agence, précisant qu’un franchissement peut être effectué à plusieurs reprises par une même personne.

Doublement en Méditerranée orientale et sur la route des Balkans

Pour la zone de Méditerranée orientale, ils ont plus que doublé (+132 %, plus de 7 000) par rapport au 1er trimestre 2021, en particulier via Chypre où Frontex fait état d’un triplement (plus de 5 100) au cours des trois premiers mois par rapport au 1er trimestre de l’année passée.

La route des Balkans occidentaux représente près de la moitié des franchissements irréguliers avec une hausse de 115 % (plus de 18 300 avec un triplement en mars à 6 650). Celle d’Afrique occidentale a connu une augmentation de 70 % (environ 5 850).

Trois fois plus de traversées de la Manche

Le nombre irrégulier de migrants qui ont tenté de franchir la Manche vers l’Angleterre au 1er trimestre a triplé par rapport à la même période de 2021 : environ 8 900, en hausse de 190 %. La moitié a été empêchée de tenter la traversée et l’autre a été secourue en mer.

Pour les frontières terrestres du flanc oriental de l’UE, les franchissements illégaux ont été multipliés par huit pour s’élever à plus de 950, essentiellement en mars (plus de 600) après le déclenchement de l’offensive russe en Ukraine en raison des personnes fuyant la guerre qui ne sont pas passées par les postes-frontières réguliers, selon Frontex. « La vaste majorité des Ukrainiens est entrée légalement » dans l’UE, souligne l’agence.

Ouest-France

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