Brève analyse de la politique étrangère américaine

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« Mais je soutiens que les crimes commis par les États-Unis durant cette même période [depuis 1945] n’ont été que superficiellement rapportés, encore moins documentés, encore moins reconnus, encore moins identifiés à des crimes tout courts. » Harold Pinter, Prix Nobel de la paix 2005

Les événements qui se déroulent actuellement à l’est de l’Europe doivent être analysés dans le contexte de la politique étrangère américaine. Sa première caractéristique est l’exceptionnalisme qui définit les Etats-Unis depuis leur création. Ils sont ou seraient la matérialisation de l’idéal républicain tel que l’imaginaient les philosophes du siècle des Lumières. Les Pères fondateurs étaient conscients de leur rôle dans l’histoire – rôle auquel Abraham Lincoln rendit hommage dans son discours de Gettysburg. Cette politique étrangère a aussi pour particularité de se présenter comme étant toujours du bon côté du droit, des droits de l’homme, de la liberté et de la démocratie. Mais une analyse plus fine en donne une autre version, plus intéressée, voire cynique. Elle jette un regard différent sur les évènements actuels et leurs répercussions dans le monde de demain.

L’hégémonie ou la destinée manifeste.

Aux lendemains de la dissolution de l’Union soviétique, le ministère américain de la défense rédige un rapport intitulé « Defense Planning Guidance », plus connu sous le nom de Wolfowitz Doctrine du nom de l’un de ses auteurs, Paul Wolfowitz[1]. Il y est dit en substance que les États-Unis étant débarrassé de leur ennemi numéro un, l’Union soviétique, ne supporteraient pas l’émergence d’un nouveau concurrent à l’avenir. Des extraits du rapport, publiés dans le New York Times en février 1992, choquèrent par l’arrogance du propos, mais très vite la chose fut oubliée. Une nouvelle ère commençait. Le monde était désormais unipolaire, et régi par les États-Unis. Francis Fukuyama sacralise ce nouvel ordre dans son livre : « La fin de l’Histoire et le dernier homme ».

En septembre 2000, un groupe de réflexion – Project for a New American Century – publia un document intitulé « Reconstruire les défenses de l’Amérique » qui se situe dans le droit fil de la vision que l’Amérique a d’elle-même, à savoir qu’elle est une force du bien destinée à assumer le leadership mondial. Pour ce faire, elle doit renforcer sa défense pour être en mesure d’intervenir à travers le monde. Pour atteindre leur objectif, les auteurs en appellent, assez étrangement, à un nouveau ‘Pearl Harbor’ ce qui a permis à certains de voir dans les attaques du 11 septembre qui eurent lieu un an plus tard, une matérialisation de cet appel.

Cette vision hégémonique du monde remonte loin dans le temps. En 1630, John Winthrop, avocat puritain et fondateur du Massachussetts, imaginait déjà la Nouvelle Angleterre en un phare éclairant le monde. En 1839, le journaliste américain, John L. O’Sullivan, affirmait que la destinée manifeste des Etats-Unis était de conduire le monde. Un siècle et demi plus tard, Barack Obama y fit référence dans deux de ses discours à l’Onu. Vladimir Poutine lui répondra dans son discours du 28 septembre 2015 à l’assemblée générale de l’Onu qu’il n’y a pas de nation exceptionnelle.

Voilà donc une vision bien ancrée dans la psyché américaine qui s’appuie sur une vision jeffersonienne du monde, oubliant celle plus réaliste et brutale d’Alexandre Hamilton qui mourut avant d’avoir donné la pleine mesure de son talent.[2] Mais, c’est cette dernière vision qui façonnera la politique étrangère quand il faudra lui donner une nouvelle impulsion à la fin du 19ème siècle. Le conflit entre progressistes – opposés à toute aventure hors des Etats-Unis – et impérialistes, menés par Théodore Roosevelt et Henry Cabot-Lodge se solda à l’avantage de ces derniers. La république agraire et démocrate rêvée par Thomas Jefferson s’effaça au profit d’une république commerciale et financière – celle dont rêvait Alexander Hamilton.

Du bon côté du droit

Mais cette république conquérante se heurtait à la vision que la nation avait d’elle-même, héritée des Pères fondateurs et défendue par des progressistes tel que William Jennings Bryan, trois fois candidat malheureux à la présidence.[3] La conquête de l’ouest étant finie, la vision de nouvelles terres à conquérir à l’étranger l’emporta sur l’isolationnisme du feu George Washington. En juin 1898, les Philippins proclamèrent leur indépendance, et demandèrent l’aide des États-Unis. Ils vinrent en conquérants et non en libérateurs. Après cinq ans de violents combats, le rêve d’indépendance s’émoussa et les Philippines devinrent un protectorat américain. Cet épisode faisait suite au Traité de Paris de 1898 qui mit fin à la guerre hispano-américaine, par lequel l’Espagne cédait l’île de Guam et Porto Rico aux Etats-Unis. Cuba, à l’origine de cette guerre, sera déclarée indépendante en 1902, mais en fait sous protectorat américain. Tant à Cuba qu’aux Philippines, les Etats-Unis sont du côté du droit, de la liberté et de la démocratie à l’origine du conflit, mais du côté de leurs intérêts lors de sa résolution.[4] Ce stratagème qu’ils avaient testé au Mexique de 1848, sera répété au Japon en 1853, puis à Pearl Harbor, au Vietnam, mais aussi en Irak, en Lybie, etc… A chaque fois, l’objectif déclaré est le même : défendre la liberté, la démocratie, s’opposer au communisme, détruire des armes de destruction massives (inexistantes), punir un dirigeant impertinent,[5] etc.

Il y a des exceptions à la règle. En avril 1917, c’est Woodrow Wilson qui, après une campagne présidentielle axée sur l’isolationnisme, déclare la guerre à l’Allemagne impériale suite au torpillage d’un paquebot américain par un sous-marin allemand. En janvier 1942, c’est Hitler qui déclare la guerre aux Etats-Unis, convaincu à tort qu’il incitera le Japon à déclarer la guerre à l’Union soviétique. Ironie de l’histoire, cela rendit service à Franklin Roosevelt qui ayant fait campagne sur l’isolationnisme pour sa réélection, s’interrogeait sur la façon d’entrer dans un conflit dont les Etats-Unis ne pouvaient être absents, et dont ils seront les grands bénéficiaires.

Ukraine : une victoire américaine

L’agression russe quelles qu’en soient les justifications, ternit durablement l’image de la Russie en Occident. En revanche, en Asie, les réactions sont étouffées, voire inaudibles. Pleinement conscients des enjeux, la Chine et l’Inde soutiennent discrètement la Russie dans son affrontement avec les Etats-Unis. Cette agression a aussi pour effet de mettre un terme temporaire, sinon définitif, à la mise en route de Nord Stream 2, un gazoduc nouvellement construit contournant l’Ukraine par la Mer Baltique. De ce fait, les liens économiques qui unissent l’Allemagne à la Russie sont amoindris, ce qui par ricochet rapproche l’Europe des Etats-Unis – un objectif constant de la politique étrangère américaine. Enfin, comme l’espère certains stratèges américains, la Russie sera peut-être empêtrée en Ukraine, comme elle le fut dans le bourbier afghan. Le coût économique et humain de l’occupation l’affaiblira, l’obligeant peut-être, à cours de ressources, à quitter la Syrie qu’elle a sauvé de la destruction.

Vladimir Poutine et Sergei Lavrov avaient répété à l’envie que la Russie n’avait aucune intention d’envahir l’Ukraine. Alors, pourquoi ce revirement ? Dans son allocution du 25 février, le maître du Kremlin donne trois raisons : le génocide du Donbass, la présence d’éléments néo-nazis dans les instances dirigeantes ukrainiennes, et les armes offensives livrées par les Occidentaux à l’Ukraine. Dans son discours du même jour, Volodymyr Zelensky rejette fermement ces accusations, et condamne l’agression russe.

Cette victoire pourrait cependant se révéler une victoire à la Pyrrhus. La décision de la Russie d’envahir l’Ukraine met fin à l’expansion de l’OTAN à l’est. L’Ukraine n’intègrera jamais l’OTAN.[6] Elle deviendra un protectorat russe. Les pays baltes, bien que membres de l’OTAN et donc protégés par l’Article 5, seront peut-être plus conciliants à l’égard de l’ogre russe pour ne pas l’importuner inutilement.[7] Ce conflit pourrait aussi affaiblir une économie mondiale rendue fragile par la crise du covid-19 et déclencher une récession dont toutes les nations pâtiraient, y compris l’Europe et les Etats-Unis.

Conclusion

Des circonstances exceptionnelles et des hommes de grands talents ont fait des Etats-Unis la nation la plus puissante au monde. La montée en puissance de la Chine, l’avènement de l’Inde, le relèvement de la Russie et l’impertinence washingtonienne – ébranlent cette puissance. Le conflit en Ukraine pourrait sonner le glas des ambitions américaines, et mettre fin au rôle de l’Occident dans les affaires du monde depuis le 16ème siècle.

Jean-Luc Baslé 

[1] Le second auteur est Lewis Libby, plus connu sous son pseudonyme Scooter Libby.

[2] Il fut tué dans un duel avec Aaron Burr, troisième vice-président des Etats-Unis.

[3] En 1896, 1900 et 1908.

[4] Lire “War is a racket” du general Smedley Butler.

[5] Muhammad Kadhafi.

[6] Si les Occidentaux gardent la tête froide. Putin’s Nuclear Threat – Consortium News 27 février 2022.

[7] Qui en effet, en Europe de l’ouest ou aux Etats-Unis, se porterait au secours de ces états en cas de conflit avec la Russie, au risque de déclencher une guerre atomique ?
 Breizh-info.com

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La querelle de chapelles entre l’Ukraine et la Russie, l’autre guerre dans la guerre

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L’un appelle à lutter contre les « forces du mal », l’autre à la résistance dans la « lutte contre l’agresseur », quand le troisième prend fait et cause pour son pays, l’Ukraine, augmentant ainsi les tensions avec Moscou dont il dépend pourtant. Pour bien saisir ces trois positions émanant de Cyrille, le patriarche de Moscou, Épiphane le primat de l’Église orthodoxe d’Ukraine, et Onuphre, le primat de l’Église orthodoxe ukrainienne, mais aussi pour comprendre pourquoi, dans son allocution télévisée du 21 février, Vladimir Poutine a reproché à l’Ukraine de réprimer les orthodoxes rattachés au Patriarcat de Moscou, il convient de remonter à 2019.

Avant cette date, la seule église orthodoxe reconnue canoniquement est l’Église orthodoxe ukrainienne, dépendante du Patriarcat de Moscou. Mais depuis 2014, les relations entre Kiev et Moscou sont tendues, et c’est dans ce contexte que naît une Église d’Ukraine indépendante. Cette autocéphalie a été accordée en 2019 par le patriarche de Constantinople Bartholomeos Ier, permettant ainsi aux Ukrainiens, selon l’analyse du théologien Jean-François Colosimo (La Croix, 22/2/2022) d’être « pleinement orthodoxes et pleinement ukrainiens, sans se demander quel est leur lien à Moscou ». Le président ukrainien de l’époque, Petro Porochenko s’était réjoui de « ce jour sacré » qu’il qualifiait de « jour de notre indépendance définitive de la Russie »Le Monde relatait ses propos devant des milliers de partisans : « L’Ukraine ne boira plus de poison moscovite depuis le calice de Moscou. »

Une autocéphalie vécue comme un affront insupportable

La création de cette Église autocéphale est vécue comme un affront insupportable par l’Église orthodoxe russe pour qui il est inconcevable d’être ainsi séparée de son berceau historique. Le patriarche Cyrille n’hésite donc pas à soutenir Vladimir Poutine, partageant avec lui la défense de la grandeur de la Russie et de ses valeurs traditionnelles. Sur RCF, Colosimo évoque un pacte entre l’Église orthodoxe russe et le Kremlin. « Ce pacte fait que le Patriarcat de Moscou est aussi une arme diplomatique. » Mais là où Porochenko se félicitait de son « Église sans Poutine », la Russie redoute, à l’inverse, des « persécutions massives » contre ses fidèles en Ukraine. Crainte devenue réalité puisque depuis 2019, La Croix (29/1/2019) décrit des « icônes volées, lieux de culte mis à sac, engin explosif projeté en pleine liturgie dans une église bondée, serrures changées », mais ces incidents violents sont niés par les représentants de la nouvelle Église d’Ukraine pour qui « le processus de transition se déroule de manière pacifique ».

Et avant même la création de cette Église autocéphale, le patriarche Cyrille dénonçait, dans une lettre adressée au pape et à l’ONU, les perquisitions par la police ukrainienne dans des églises du Patriarcat de Moscou, les prêtres « convoqués pour des “conversations” et interrogatoires par les services de sécurité ukrainiens, […] interpellés sous différents prétextes […] et subiss[ant] des perquisitions humiliantes ».

Dimensions spirituelles et temporelles intimement liées

Depuis la semaine dernière, les chefs des Églises orthodoxes se sont donc exprimés, tous appelant à la prière pour la paix, mais chacun défendant leur unité nationale. Le patriarche Cyrille a prononcé une homélie, le 27 février, dans sa cathédrale de Moscou : « Que le Seigneur préserve la terre russe. […] Une terre dont font partie aujourd’hui la Russie, l’Ukraine, la Biélorussie… », fustigeant les « forces du mal » contre l’unité historique de la Russie et de l’Ukraine. De son côté, Épiphane, le primat de l’Église orthodoxe d’Ukraine, invitait, le 24 février, ses fidèles à « repousser l’ennemi, à protéger notre patrie, notre avenir et l’avenir des nouvelles générations de la tyrannie que l’agresseur cherche à imposer avec ses baïonnettes. » Et d’ajouter : « La vérité est de notre côté. Par conséquent, l’ennemi, avec l’aide de Dieu et avec le soutien de tout le monde civilisé, sera vaincu. » Quant au troisième homme, Onuphre, le primat de l’Église orthodoxe ukrainienne resté fidèle à Moscou, il adressait l’appel suivant, le 24 février : « Très regrettablement, la Russie a commencé des actions militaires contre l’Ukraine, et en ce moment fatidique, je vous exhorte à ne pas céder à la panique, à être courageux et à manifester de l’amour envers votre patrie et entre vous. […] Défendant la souveraineté et l’intégrité de l’Ukraine, nous nous adressons au président de la Russie et nous lui demandons de cesser immédiatement la guerre fratricide. » Une position tranchée que n’a pas dû apprécier Cyrille de Moscou, qui comptait sur « notre Église orthodoxe unie, représentée en Ukraine par l’Église orthodoxe ukrainienne présidée par Sa Béatitude Onuphre, est la garante de cette fraternité ».

Enfin, ces rivalités dépasseraient les frontières ukrainiennes pour se déporter en Afrique. Selon l’historien Nicolas Kazarian« Moscou a ainsi envoyé des prêtres de Russie pour convaincre des prêtres orthodoxes africains de se rallier à l’Église orthodoxe russe […] On parle souvent aussi de l’action des paramilitaires russes au Mali. Tout cela fait partie d’une seule et même stratégie. Une stratégie où l’action militaire et l’action économique participent à un faisceau d’actions, où la dimension spirituelle n’est pas totalement absente. »

Iris Bridier, Boulevard Voltaire

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Macron en campagne d’Ukraine ou électorale ?

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Si l’on devait retenir un seul passage de l’allocution d’Emmanuel aux Français, ce mercredi 2 mars, c’est celui-ci : « Je sais pouvoir compter sur vous, votre attachement à la liberté, à l’égalité, à la fraternité à la place de la France dans le monde. Je ne cesserai jamais de les défendre et de les porter haut en votre nom. » C’est ainsi qu’il a conclu son adresse avant le traditionnel « Vive la République, vive la France ! » C’est clair : Emmanuel Macron est candidat à sa propre succession. Qui en doutait encore ?

Cette allocution d’Emanuel Macron, pour une fois assez courte (moins d’un quart d’heure) avait pour but de faire un point de situation depuis l’invasion russe ainsi que présenter les conséquences pour la France et les Français. Rien de bien nouveau pour qui suit un minimum l’actualité sur les chaînes d’information en continu. Bien sûr, le Président a condamné le viol évident du droit international par Poutine. Bien sûr, il a réitéré le soutien fraternel de la France au côté du peuple ukrainien. Un soutien qui ne devrait pas aller au-delà de l’aide humanitaire et de la mise en application de sanctions économiques et financières. Des sanctions « proportionnées » a précisé Emmanuel Macron, rectifiant, en quelque sorte, la sottise de la veille de son ministre de l’Économie. Bien sûr, le chef de l’État  a d’emblée affirmé que tout avait été fait pour éviter cette guerre, dégageant la France, l’Europe, l’OTAN de toute responsabilité. Tout ? Notamment pour que soient respectés ces dernières années les accords de Minsk ? La question mérite d’être creusée.

Et puis Emmanuel Macron a eu cette phrase emphatique : « Cette guerre est le fruit d’un esprit de revanche, nourri d’une lecture révisionniste de l’Histoire de l’Europe qui voudrait la renvoyer aux heures les plus sombres des empires, des invasions, des exterminations ». S’il y a esprit de revanche, c’est qu’il y a rancœur. Nourri peut-être du sentiment d’humiliation de la part de la Russie après la chute de l’empire soviétique et de l’avancée inéluctable de l’OTAN vers l’Est ? Cela n’excuse pas mais peut expliquer.

Mais l’on retiendra surtout de ce discours qu’il s’est agi de parler aussi (surtout ?) d’Emmanuel Macron. À l’évidence, l’occasion est trop belle pour ne pas en profiter et tenter de se ciseler un statut de grand de ce monde. Le maintien du dialogue avec Poutine, c’est lui : « J’ai choisi de rester en contact avec le Président Poutine… ». Évoquant, l’augmentation des prix – notamment de l’énergie – qui viendra fatalement, le Président protecteur, aujourd’hui et… demain, c’est lui : « Face à ces conséquences économiques et sociales , je n’ai et n’aurai qu’une boussole : vous protéger. » L’homme à la manœuvre, à l’initiative, l’homme de la vision, c’est lui : ainsi, les 10 et 11 mars, il réunira un sommet des chefs d’États et de gouvernements européens où il sera question du « nouveau modèle économique » de l’Union, suite à l’invasion russe. Un nouveau nouveau modèle, en quelque sorte, puisque, après le déclenchement de la guerre contre le Covid, on nous avait déjà dit que rien ne serait plus comme avant… Il s’agira, toujours durant ce sommet, de prendre des décisions sur « une stratégie d’indépendance énergétique européenne » et sur « la défense européenne ». Emmanuel Macron continue à dérouler son projet de souveraineté européenne. La France est trop petite pour lui.

Et ce sommet se tiendra où ? À Versailles. Outre, peut-être la volonté d’en mettre plein la vue à ses homologues, comment ne pas y voir un petit clin d’œil à l’Histoire ? Volontaire ou pas ? C’est à Versailles que fut signé le traité mettant fin à la Grande Guerre. Mais c’est de ce traité de Versailles que naquit l’esprit de revanche qui entraîna par la suite l’Allemagne et l’Europe dans les  « heures les plus sombres des empires, des invasions, des exterminations », pour reprendre les propres mots du Président… Mais nul doute aussi que ce sommet, pour Emmanuel Macron, vaudra tous les meetings de campagne électorale. Un tapis de bombes médiatique va se déverser sur le pays, à un mois du premier tour de l’élection présidentielle, et le candidat Macron n’aura même pas à intégrer la facture dans ses comptes de campagne. On serait cynique, on dirait que cette guerre est une « divine surprise ».

Georges Michel, Boulevard Voltaire

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La guerre est déjà chez nous

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« La nuit, on est réveillé toutes les heures quand on n’a pas de chance, toutes les deux heures quand on a de la chance, par des cris, des hurlements, des bagarres. » Ce témoignage ne vient pas d’un Ukrainien mais d’une habitante du quartier de Stalingrad, Sylvie, exprimant son ras-le-bol face aux toxicomanes qui se sont emparés de sa zone de domicile, faisant vivre l’enfer aux riverains. 1.026 homicides, 306.700 coups et blessures volontaires, 8.500 vols avec armes. Ce ne sont pas les chiffres de la guerre qui frappe actuellement l’est du « Vieux Continent », mais ceux de la criminalité en France pour l’année 2021 (cf. Insécurité et délinquance en 2021 : une première photographie – Interstats Analyse n° 41 » du SSMSI).

Depuis une semaine, le monde est paralysé par le conflit entre l’Ukraine et son voisin russe. Rapidement, les principales figures politiques françaises ont apporté leur soutien au pays attaqué afin de mettre fin aux opérations militaires. Mais comment peut-on promettre la paix à des kilomètres de nos frontières sans mettre en place tous les moyens nécessaires afin de la préserver dans nos villes ? Comment avoir ne serait-ce que la légitimité de promouvoir un idéal de paix pour mon voisin alors que chez moi l’insécurité règne ? En effet, la guerre est tragiquement aux portes de l’Europe, mais elle se trouve également aux portes des habitants de Barbès, de la Guillotière, de Sevran et d’innombrables autres quartiers en France gangrenés par la criminalité et submergés par une immigration extra-européenne qui méconnaît la beauté de l’assimilation.

Selon la 21e édition du Baromètre Fiducial de la sécurité réalisé par Odoxa (octobre 2021), la sécurité occupe la seconde place des enjeux les plus importants pour l’élection présidentielle de 2022, derrière le pouvoir d’achat et devant l’immigration, et, selon cette même enquête, plus de 8 Français sur 10 (82 %) indiquent que les propositions en matière de sécurité compteront dans leur vote à la présidentielle. Cependant, les réponses actuelles au problème ne rencontrent pas un vaste succès au sein de la population : 62 % des Français jugent « mauvais » le bilan d’Emmanuel Macron en matière d’insécurité, 64 % déclarent se « sentir en insécurité » et 74 % sont insatisfaits de la lutte contre la délinquance (sondage Fiducial-Odoxa paru le dimanche 6 février dans Le Figaro).

Vous l’aurez compris, il ne s’agit pas ici d’affirmer bêtement qu’il faut suspendre la solidarité envers l’Ukraine tant que tous les trafiquants de drogue ne sont pas derrière les barreaux, ou d’établir aveuglément une hiérarchie des situations en fonction de leur gravité, comparant deux cas différents et en minimisant l’ampleur du contexte ukrainien et le sort réservé aux victimes du conflit. En effet, ce dernier est au cœur d’enjeux géopolitiques décisifs pour l’avenir de notre continent et les franchissements de seuils de violence que connaissent les Ukrainiens n’appartiennent évidemment pas à l’échelle de la criminalité dans certains quartiers en France.

L’intérêt est de comprendre que pour prétendre à la paix en Europe, il faudrait la retrouver chez nous.

Ainsi, si le retour de la paix en Ukraine et l’accueil des réfugiés par les pays frontaliers sont des nécessités, il ne faut pas qu’à un mois de l’élection présidentielle, le conflit devienne le sujet unique de la campagne, au risque de masquer les autres dignes d’intérêt, notamment ceux où le gouvernement actuel est impuissant.

Afonso Chaby, Boulevard Voltaire

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L’enfer du squat : des gitans saccagent un bâtiment industriel

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Le phénomène du squat ne concerne pas que les particuliers. Des locaux professionnels aussi sont touchés. En périphérie de Lille, Alexandre a eu la désagréable surprise de découvrir que son bien immobilier avait été squatté et dégradé par des gens du voyage. Coût des réparations : 300.000 euros minimum.

Présidentielle 2022 : Éric Zemmour et Valérie Pécresse vont débattre en face-à-face sur TF1

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INFO LE FIGARO – À un mois jour pour jour du premier tour, la candidate LR et son adversaire Reconquête! s’affronteront durant une heure et demie, le jeudi 10 mars.

C’est l’un des débats les plus attendus de cette élection présidentielle. À un mois jour pour jour du premier tour, la bataille à droite va connaître une importante escarmouche sur le plateau de TF1 jeudi 10 mars. Selon nos informations, la première chaîne a décroché l’organisation du premier face-à-face entre la candidate Les Républicains, Valérie Pécresse, et son adversaire Reconquête!, Éric Zemmour.

www.lefigaro.fr

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Éric, Marine et Nicolas ont leurs 500 signatures.

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On a eu la confirmation seulement ce jour, 1er mars. Enfin ! Éric Zemmour a eu ses parrainages, mais aussi Marine Le Pen (de justesse) et Nicolas Dupont-Aignan. Hommage d’abord à Reconquête, qui a réussi l’exploit, malgré une absence totale de structures, et les nombreuses pressions exercées contre les petits maires, à avoir plus de 600 signatures. Bravo aussi à Marine Le Pen et à Nicolas Dupont-Aignan.

https://presidentielle2022.conseil-constitutionnel.fr/les-parrainages/parrainages-valides-par-candidat.html

Mauvaise journée par contre pour la gauche totalitaire qui paraissait se réjouir qu’aucun des trois candidats patriotes ne puissent réunir les 500 signatures.

Remarquons par ailleurs les milliers d’heures qu’il a fallu aux équipes patriotes pour avoir 500 signatures, quand, pour Pécresse, Hidalgo et Macron, cela tombe tout seul.

Riposte Laïque

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Espagne : 2.500 migrants tentent de franchir l’enclave de Melilla

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Environ 500 d’entre eux seraient parvenus à passer la clôture qui protège l’enclave espagnole située au nord du Maroc.

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Le général Desportes autopsie l’OTAN en direct sur le service public

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Vincent Desportes, général de cavalerie, penseur militaire et ancien directeur de l’École de guerre, était, ce mardi, invité par « C à vous ». On ne devrait pas inviter de généraux sur le service public. C’est trop dangereux. Depuis qu’ils ont tous leurs points de retraite, les officiers généraux en deuxième section n’hésitent pas à monter au filet. On peut, parfois, regretter que ce salutaire exercice arrive un peu tard, après une quarantaine d’années de renoncements divers. On peut se dire qu’au bout du compte, on a tous une baraque à payer et que le courage physique excuse parfois la reptation dans les ministères.

Cela n’a jamais été le cas du général Desportes, qui a, au contraire, toujours payé le prix fort pour sa sincérité et sa lucidité, et que seules ses compétences ont sauvé du pilori. Invité, donc, dans une émission peu suspecte de militarisme agressif, face à Patrick Cohen et assis à côté d’Adrien Quatennens, député de La France insoumise, Vincent Desportes a résumé le rôle de l’OTAN. Cela dure moins de trois minutes au montage, c’est imparable et cela provoque, sur le plateau, un profond malaise. Il a rappelé que l’OTAN aurait dû être dissoute à la chute de l’URSS, que les Américains avaient incité les pays d’Europe à abandonner leur souveraineté pour se placer sous la protection de Washington, que tous les alliés des États-Unis depuis Tchang Kaï-chek avaient été abandonnés en rase campagne et qu’il était urgent de reconquérir une véritable souveraineté. Deux minutes vingt, très exactement. Sueurs froides et mines défaites sur le plateau de l’émission. C’est comme si un coin du voile d’Isis avait été soulevé. Tout le monde connaît les faits qui sont exposés par le général Desportes. Personne ne les met bout à bout, et surtout pas à la télévision. Et encore moins dans le contexte d’une guerre floue, à nos portes, où l’on découvre que les néo-nazis du bataillon Azov sont des combattants de la liberté, que Vladimir Poutine est le diable, que les Russes sont restés intrinsèquement méchants et que tout ce que nous pourrions faire pour aider le régime ukrainien va dans le sens de la paix perpétuelle.

Pour vous donner une idée, même Patrick Cohen s’est tu. Même Adrien Quatennens n’avait rien à dire. On devine qu’il devait approuver in petto. Même la présentatrice n’a pas réussi à faire taire cette exposition sans fard d’une vérité que nous ne voulons pas comprendre : les grands sentiments, en politique étrangère, font partie de la communication stratégique, la fameuse « stratcom ». Ils sont du domaine du narratif, du roman. Ce roman national que nous déconstruisons, nous en avons fait un roman international, manichéen, stupide, simpliste : le bien contre le mal. La liberté contre l’oppression. Nous avons fini par croire à la soupe que les médias américains servent aux plus crédules de leurs citoyens. Tout cela est notre faute. Merci au général Desportes de nous l’avoir rappelé.

Arnaud Florac, Boulevard Voltaire

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