Le président de la République vient d’annoncer qu’il serait candidat pour un second mandat. Ce qui n’est évidemment pas une surprise, même si certains tentaient de créer un suspense autour de ce secret de Polichinelle.
Emmanuel Macron annonce d’emblée qu’il ne pourra faire réellement campagne en raison des circonstances extérieures. Ses propos sous-entendent presque que son éventuelle réélection ne serait qu’une formalité. L’invasion de l’Ukraine lui rend un sinistre service en lui permettant de se poser en maître de la diplomatie plus qu’en chef de guerre. Car l’Occident n’entend surtout pas entrer en guerre et laisse l’Ukraine seule face à l’envahisseur. Ici les rodomontades, là-bas la guerre.
Pourtant, la campagne présidentielle française doit bien être menée et il n’y a aucune raison de ménager le candidat Président au motif qu’il est juridiquement le chef des armées et de la diplomatie. On attend de lui qu’il exerce ses responsabilités le mieux possible en cette période tragique, mais la démocratie exige que l’on puisse mettre en cause son bilan.
Or, celui-ci est désastreux. Non pas seulement parce que le personnage s’est montré méprisant à l’égard de bien des Français, mais aussi parce que les résultats concrets de son quinquennat sont mauvais, voire catastrophiques, sur bien des plans : sécurité, immigration, cohésion sociale, coût de la vie, centralisme, absurdité administrative, recul des libertés essentielles, déconstruction sociétale, qualité de l’enseignement, déficit commercial, endettement de l’État, politique africaine, politique militaire, politique énergétique, alignement sur les États-Unis, « européisme » béat, wokisme rampant.
Dans sa lettre de candidature, Emmanuel Macron évoque son habituel credo européen. Mais la guerre sur le sol du Vieux Continent apporte la démonstration que l’Union européenne, c’est « l’Europe impuissance ». L’Union européenne n’a pas su ni pu éviter le conflit. Par son alignement sur les États-Unis, et par son ineptie diplomatique à l’égard de la Russie, elle a non seulement manqué de nombreuses occasions, mais encore contribué à rendre la situation incontrôlable. Sa dépendance stratégique totale à l’égard des USA l’a conduite à l’impuissance militaire. Impuissance voulue et assumée. Avant le Brexit, l’effort militaire conjugué de la France et du Royaume-Uni représentait 60 % du budget militaire des 28 États membres. Ceux-ci ne voulaient pas payer le prix de leur sécurité. Le réveil est brutal, mais une armée ne se crée pas en un jour, même à coups de millions d’euros.
L’exemple européen démontre que M. Macron est dans l’incantation, l’illusion idéologique. Rien n’est plus dangereux pour un peuple que l’on rend ainsi vulnérable, car on préfère lui vendre « des mensonges qui rassurent plutôt que des vérités qui dérangent ». La vérité, c’est qu’à la fin du quinquennat, la France est affaiblie.
Alors que la guerre ressurgit à nos portes, l’exemple de notre armée est parlant : en 1991, la France pouvait aligner 1.349 chars d’assaut (222 aujourd’hui), 686 avions (254 aujourd’hui), 37 navires de guerre (19 aujourd’hui), 453.000 hommes (203.000 aujourd’hui), 420.000 réservistes (41.000 aujourd’hui) (rapport parlementaire du 17 février 2022) ! On se souvient que le général de Villiers avait démissionné pour protester contre le manque de moyens. Qui avait raison, du Président ou du chef d’état-major ? Et certains irresponsables du gouvernement persistent à jouer les « va-t-en-guerre ».
Le président de la République est un homme dangereux. Il préfère ses rêves européens et mondialistes aux réalités françaises. Car celles-ci sont les réalités quotidiennes d’un peuple pour qui la mondialisation n’est pas forcément heureuse, l’immigration pas une chance, l’État pas un protecteur mais un oppresseur, l’Union européenne pas une sécurité. Ce personnage vit, pense et agit prisonnier d’une idéologie dite progressiste mais certainement destructrice. Il faut qu’il quitte le pouvoir. Le plus tôt sera le mieux. La France n’a pas cinq ans à perdre. Français, entrez en campagne !
Depuis des décennies des dizaines de clandestins Algériens se donnent rendez-vous chaque jour sur la place Arnaud-Bernard. Au fil des ans, leur nombre a diminué.
« Je ne te mens pas, en ce moment j’ai des problèmes » raconte en arabe un Algérien au téléphone à Arnaud-Bernard. Cette phrase est révélatrice du quotidien des dizaines de clandestins – originaires pour la plupart de Mostaganem – qui passent leur journée contre les murs de la place, espérant gratter quelques pièces avec le trafic de cigarettes et de cannabis la journée. La nuit, ils rejoignent les squats où ils dorment.
Ce manège dure depuis plus de 20 ans dans cet endroit, réputé terre d’accueil des immigrés algériens. Moustache* a travaillé dans « tous les commerces » de la place. Il a également habité dans le quartier pendant plusieurs années. Le Toulousain assure qu’à Arnaud-Bernard « les immigrés ont toujours trouvé leur place ».
M. est arrivé en France il y a 14ans. Sans repère, il s’est rapidement retrouvé à fréquenter la place. «On m’a dit “c’est un quartier arabe”. J’ai pris mes habitudes», confie l’originaire d’Oran.
(…) La mairie de Toulouse veut offrir un lifting à la place. Travaux, nouveaux commerces… Arnaud Bernard change progressivement de visage et de population. Un commerçant présent depuis les années 2000 témoigne : « On sent la métamorphose. Il y a moins de deals qu’il a quelques années. » Dans les locaux du Secours Catholique, le même constat est dressé. Andrew Nguyen The Hien, le coordinateur du pôle errance, confie qu’avec la présence policière « de moins en moins d’immigrés traînent sur la place ».
(…) Les clandestins de Mostaganem se dispersent progressivement aux quatre coins de la ville.
Magnifique chanson de Curtis Harding. Il réussit avec talent la fusion entre le rap, la musique des années 70 voir même le godspel. Magnifique vidéo à la gloire de la liberté des peuples. Ici la défense du peuple noir, mais aussi la défense de toutes les libertés. La guerre en Ukraine en est aujourd’hui un excellent exemple. A 3mn 30 merveilleux passage avec un solo de guitare à écouter en boucle….
Vladimir Poutine exigeait une zone tampon avec l’OTAN. Pour prévenir l’adhésion de l’Ukraine, il l’envahit. Ainsi faisant, et ce n’est pas la moindre de ses incohérences, il se rapproche donc de l’Alliance !
Tout en bombardant et ruinant un pays qu’il prétend faire partie intégrale de la Russie. Massacreur implacable, donc, de ceux qu’il considère comme ses propres citoyens !
Dans sa folle guerre, devra-t-il pousser ses forces plus à l’ouest pour créer son espace sécuritaire ? Ou agiter la menace nucléaire pour faire rendre raison à son ennemi, l’Occident ?
L’OTAN était « en état de mort cérébrale », selon certain, il l’a subitement ranimée. Peut-être volontairement pour justifier ses agissements guerriers.
L’Europe était dispersée, l’unanimité des opinions, des intérêts des États et donc des actions n’était pas constatée. Contrairement à ce qu’il souhaitait, il l’a considérablement rassemblée…
La Défense européenne restait à l’état de futur incertain, celui-ci se rapproche, avec des budgets militaires qui vont augmenter.
L’Union européenne semble reprendre le pas sur les États-Unis, qui demeuraient jusqu’alors l’arbitre de ses tensions et le grand protecteur lointain.
Dans ce conflit, les témoignages des images sont terribles : ils se retournent contre Poutine. Les actes de résistance et les pertes de ses troupes n’échappent plus au monde.
Le constat est patent quand 141 pays de l’ONU – sur 193 membres – approuvent une résolution exigeant la fin de l’agression contre l’Ukraine et le retrait des troupes d’invasion de son territoire. Parmi les 35 qui se sont abstenus, la Chine dont on disait qu’elle soutenait son « nouvel » allié…
En dépit de cette exhortation quasi-universelle, sera-t-il assez dément pour persister et propager le venin de la guerre sur et même au-delà du continent ?
Rien ne s’oppose plus à Homo festivus que la guerre. Sorti de l’histoire, il n’en conçoit même pas la possibilité. Elle est le Mal majuscule, un reliquat des âges barbares, quand bien même elle est à sa porte. Ainsi raisonne l’Empire du bien, pour recourir à une autre expression de Philippe Muray. Or, ce que ne dit pas la guerre qui oppose la Russie et l’Ukraine, du moins dans le traitement qu’en donnent les médias, c’est qu’elle cache aussi un affrontement de deux visions du monde : l’une qui admet la réalité de la guerre, l’autre qui en nie jusqu’à la possibilité.
Une guerre de représentations du monde
Essayons de comprendre une fois pour toutes que l’enjeu, dans cette guerre, ce n’est pas seulement la « volonté de puissance » entre pays. Il ne s’agit pas seulement de la soif d’un pays de dominer un autre. Ou de prévenir la menace que représenterait l’entrée d’un autre pays dans un pacte militaire qui placerait des missiles à 500 kilomètres de Moscou, une distance à laquelle, si un missile vous tombe sur la figure, vous n’avez même pas le temps de l’intercepter. Il y a d’ailleurs assez de missiles pointés vers la Russie, tant en Pologne que dans les États baltes. Pourquoi diable en veulent-ils davantage ? Oh oui, ils le veulent pour préserver la paix, la démocratie, la gouvernance mondiale et l’Agenda 2030.
Soyons sérieux. Après l’effondrement du communisme et la liquidation du Pacte de Varsovie, maintenir l’OTAN et étendre ses arsenaux à des pays toujours plus proches de la Russie, c’est comme si le Mexique cherchait à rejoindre un Pacte de Varsovie renaissant et à installer des missiles à la frontière américaine.
Pourtant, rien de tout cela n’est vraiment la question dernière. Aussi importantes soient-elles, ce ne sont ni les frontières ni la sécurité militaire qui sont ici l’enjeu dernier. Ce qui est vraiment en jeu, c’est d’abord (Alexandre Douguine le reconnaissait tout récemment sur Facebook) une vision du monde qui s’oppose brutalement à une autre. C’est d’une lutte de paradigmes qu’il s’agit. D’une part, celui de la société liquide, sans foi ni valeurs, sans histoire ni principes : un vulgaire agrégat d’atomes enveloppés de laideur, d’absurdité et de non-sens. Face à lui, le paradigme de la société solide, organique, enracinée dans le passé de son histoire, affirmée dans l’identité de sa nation, enveloppée dans ses valeurs et principes, marquée par le souffle sacré de sa religion.
Homo Festivus ou Homo heroicus, il faut choisir
Pardon ?… Ah, vous adhérez à de tels principes, mais vous n’aimez pas du tout la façon dont ils sont incarnés dans la société russe ? Écoutez, pour être honnête, je vous dirai que moi non plus, je n’aime pas certaines choses de cette société. Je n’aime pas, par exemple, le risque – inhérent à tout nationalisme – de tomber dans un chauvinisme borné. Plus particulièrement, je n’aime pas le fait que, incapable de remettre en question quoi que ce soit de son passé historique, la Russie continue d’honorer la mémoire du régime le plus atroce qu’on ait jamais connu. J’admire, certes, le fait que la damnatio memoriæ, si brutalement pratiquée ailleurs, ne l’ait pas été en Russie ; mais ce sont là deux choses tout à fait différentes.
Je n’aime pas non plus la façon dont la Pologne ultra-catholique, pour parler d’un pays appartenant à l’autre côté et pour lequel j’ai toute ma sympathie, verse également dans un chauvinisme borné : dans ce chauvinisme qui l’empêche de comprendre que, si la Pologne s’oppose à l’american way of life et à tout ce que l’Union dite « européenne » incarne, son véritable ennemi n’est alors ni la Russie ni Poutine. Ses vrais ennemis sont l’Amérique, l’UE, Soros et compagnie.
Je n’aime pas non plus le risque que court – et fait courir – Poutine, celui de s’enhardir une fois de plus (c’est arrivé tant de fois déjà dans l’histoire…), de s’abandonner à l’hubris, de laisser libre cours à une arrogance démesurée, celle qui conduit à prétendre conquérir tout ce qui peut être conquis. Je n’aime pas ce genre de choses (j’insiste). Mais au point où l’on en est, on sait déjà très bien que la perfection n’est pas de ce monde, et qu’à moins d’un monde idéal qui coïnciderait avec lui-même, il n’y a pas de monde que l’on puisse pleinement aimer ou auquel on puisse pleinement adhérer. Il faut donc choisir, prendre parti : soit en faveur de la vision du monde d’Homo Festivus, soit en faveur de celle d’Homo heroicus. À vous de choisir.
Disant cela, je ne nie pas qu’il y ait des comportements héroïques parmi les défenseurs ukrainiens. Il y en a et il faut s’empresser de les saluer si l’on ne veut pas tomber dans le sectarisme dénoncé plus haut. Le problème est que ces héroïques Ukrainiens ne semblent pas réaliser à quel point leur courage indéniable contredit le type de société pour lequel leur pays et eux-mêmes ont jusqu’à présent parié.
Javier Portella, dans Éléments pour la civilisation européenne
Après Dans les forêts de Sibérie en 2019, Virgile Dureuil adapte en bande dessinée Bérézina, un autre récit de voyage de Sylvain Tesson. On découvre ainsi la tragique retraite de Russie qui décima la Grande Armée.
Sur un voilier navigant entre les icebergs de la Terre de Baffin, Sylvain Tesson suggère une nouvelle aventure à un ami, l’écrivain et voyageur Cédric Gras. Puisque tous deux doivent se rendre au salon du livre de Moscou en décembre, pourquoi ne pas en revenir par la route, en empruntant 200 ans plus tard le même trajet que Napoléon en 1812, lors de sa désastreuse retraite de Russie. Le photographe Thomas Goisque accepte de les accompagner. Ce périple, à bord d’un side-car, une « Oural » de 1966, part de la place Rouge, à Moscou. Le premier jour, ils atteignent Borodino. Deux amis russes, Vitaly et Vassili, vont les rejoindre quelques jours plus tard, à bord de deux autres Oural.
Ce voyage de treize jours sur des routes enneigées, émaillé de différents pépins mécaniques, est agrémenté des réflexions de Tesson. Il parcourt les Mémoires du général de Caulaincourt et du sergent Bourgogne, décrivant les conditions de vie déplorables. Il entrecoupe son récit de scènes retraçant l’incendie de Moscou, le franchissement tragique de la Bérézina, la fuite de l’Empereur vers Paris avec le fidèle Caulaincourt. Napoléon était à la tête d’un demi-million de soldats lorsqu’il franchit le Niémen, le 24 juin 1812. Deux mois après le repli, la Grande Armée est décimée. Sylvain Tesson publie son récit en 2015. Admirateur de Napoléon, il s’interroge, au regard du sacrifice des grognards, sur l’individualisme des générations depuis les Trente glorieuses.
Virgile Dureuil révèle que c’est la lecture de l’adaptation en bande dessinée par Jacques Terpant des Sept Cavaliers, de Jean Raspail, qui l’a mis sur la voie de Sylvain Tesson. Après Dans les forêts de Sibérie, Sylvain Tesson demande à Dureuil d’adapter Bérézina. Son dessin réaliste reproduit les paysages sauvages enneigés. Sylvain Tesson s’extasie devant ce dessin et a même l’impression de se retrouver dans le sillage de Corto Maltese en Sibérie !
Cette bande dessinée permet de découvrir l’œuvre de Sylvain Tesson, pour ceux qui ne la connaissaient pas encore. Cet écrivain voyage la plupart du temps par ses propres moyens, en totale autonomie. Ses expéditions sont financées par des conférences et par la vente de ses récits. En 1991, il découvre l’aventure lors d’une traversée à vélo du désert central d’Islande, puis d’une expédition spéléologique à Bornéo. Puis, en 1993-1994, il fait le tour du monde à bicyclette. En 1997, il traverse l’Himalaya à pied, en passant clandestinement par le Tibet. En 1999-2000, il traverse également les steppes d’Asie centrale à cheval. En 2001 et 2002, il participe à des expéditions archéologiques au Pakistan et en Afghanistan. De mai 2003 à janvier 2004, il reprend l’itinéraire des évadés du goulag en suivant le récit de Sławomir Rawicz (The Long Walk), traversant la Sibérie, la Chine et l’Inde. En 2010, il va vivre en ermite dans une cabane au sud de la Sibérie et relate cette expérience solitaire dans son journal Dans les forêts de Sibérie. Sylvain Tesson publie des reportages dans LeFigaro Magazine. À la fin des années 1990, il anime sur Radio Courtoisie, en collaboration avec Alexandre Poussin, une émission consacrée à l’aventure. Il obtient le prix Goncourt de la nouvelle en 2009, pour Une vie à coucher dehors et le prix Médicis essai en 2011 pour Dans les forêts de Sibérie. Il analyse l’Iliade et l’Odyssée dans Un été avec Homère, qui est l’essai le plus vendu en 2018. Nouveau succès, La Panthère des neiges, roman le plus vendu en 2019 en France, obtient le Prix Renaudot.
Comment ‘R : Tout ce qui est institutionnel est contesté. Police, pompiers, médecins, professeurs, postiers….. Tout est remis en question par une certaine catégorie de la population…. Tout ceci est bien inquiétant pour l’avenir de la France, surtout que les français natifs n’y croient pas, ils restent dans le déni. La chute sera d’autant plus grande. Rendez-vous dans 10 ans.… Mais il sera trop tard pour changer les choses.
06/03/2022
Citation du professeur à la fin de l’entretien:
« Les gens qui sont des croyants il faut les respecter. Moi je respecte tous les croyants quels qu’ils soient. Mais je veux aussi qu’il y ait une liberté d’expression et c’est la loi telle qu’elle a été écrite en 1905 et telle que l’a pensée Aristide Briand. Aristide Briand a eu cette phrase absolument remarquable: “la loi protège la foi aussi longtemps que la foi ne veut pas faire la loi” »
C’était le 16 décembre 2020, deux mois jour pour jour après la décapitation du professeur Samuel Paty par un jeune Tchétchène radicalisé. Ce matin-là, aux alentours de 10 heures, Stéphane Didier, professeur d’histoire-géographie au collège Claude-Boucher de Cognac, a rendez-vous avec la mère d’une élève, Mme K., pour parler de la situation de sa fille, dont les résultats sont en baisse. Le rendez-vous se déroule dans la salle des professeurs. Deux autres collègues de Stéphane Didier, cachés par une cloison, sont également présents dans la pièce – où ils prennent leur pose, et deviendront des témoins auditifs clés de l’altercation.
Rapidement la conversation s’envenime avec Mme K. « Durant notre échange, cette femme a volontairement porté des propos diffamatoires intimidants, avec menaces verbales, et outrageux relatifs au racisme antimusulman à l’égard de sa fille », indique Stéphane Didier, dans le procès-verbal de sa plainte, déposée quelques heures plus tard. Dans ce document – que Valeurs actuelles a pu consulter -, il affirme « n’avoir jamais tenu de tels propos » dans ses cours. « Je suis républicain et je respecte la laïcité appliquée dans mon pays », déclare le professeur, qui se voit reprocher par la mère de l’élève, musulmane, de pousser sa fille au suicide. La discussion monte d’un cran lorsqu’elle l’accuse de « regarder sa fille de travers » et de la « harceler » avec ses « remarques sur son travail et ses mauvais résultats ».
Ce ne sont pourtant pas ces allégations qui inciteront Stéphane Didier à porter plainte, mais la suite de l’entretien, lors duquel Mme K. « a alors évoquétoute seule l’affaire Samuel Paty » tentant de « faire le lien entre le meurtre de cet homme et mon enseignement », affirme le professeur. « Elle a réitéré ses propos et ajouté dans un accès de colère irrationnel : “Vous savez ce qu’est l’affaire Samuel Paty. ” » Stéphane Didier décide de couper court à l’entretien, mais se voit encore traiter de « sale prof raciste ». « En état de choc psychologique », il se rend le même jour chez le médecin, qui lui prescrit deux jours d’arrêt maladie, soit jusqu’au 18 décembre, date du début des vacances scolaires de Noël. Les professeurs témoins de la scène accepteront quant à eux de se rendre au commissariat. Tous deux confirment les insultes et l’évocation de l’affaire Samuel Paty comme point de départ de ces insultes.