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Fin janvier 2014, le pape François, lors de la prière de l’Angélus, appelait à la fin des violences en Ukraine. Alors que des enfants relâchaient des colombes, les deux oiseaux se firent attaquer par une mouette – oiseau de mer ou allégorie de l’Alliance Atlantique – et par un corbeau – oiseau de terre ou allégorie de l’Alliance russo-chinoise. Le « New York Magazine » commentait : « Si quelque chose de terrible survient, on ne pourra pas dire qu’il n’y avait pas des signes avant-coureurs. » Après l’augure des douze vautours romuléens, et la chute de Napoléon à cause d’un lièvre avant sa campagne à l’Est, l’envahissement de l’Ukraine par la Russie, le 24 février 2022, démontra bien que cet incident était destiné à entrer dans l’histoire, l’impuissance de l’UE et la vassalisation de la France aidant. Une autre politique est possible, autrement ambitieuse, plus gaullienne. Rodolphe Cart en esquisse ici les grands traits. À vous de juger.
L’invasion militaire de l’Ukraine par la Russie est une leçon dont nous devrons nous souvenir. Elle marque la fin d’une ère et le commencement d’une autre. Si à chaque changement d’époque il s’agit de chercher le mort dans le placard, il se peut que le mort de notre temps soit l’Europe-puissance de l’Atlantique à l’Oural. Pendant que les forces militaires russes continuent d’envahir l’Ukraine, l’Europe brille par son absence, et le tigre russe a mis un coup de patte dévastateur à la troupe des matous européens. Un premier constat nous vient : les Européens ne sont plus qu’une nuée de « colombes » incapables – en tant qu’aire civilisationnelle – de la moindre défense ou puissance. Aucune pensée politique et militaire sérieuse ne pouvait sortir de ces années de pacifisme, d’infantilisation et de déni envers ce fait que l’histoire passe aussi par les armes, la guerre, les rapports de force.
Le nationalisme contre l’impérialisme
Alors que reviennent les mots d’autonomie, d’indépendance, de frontières et de souveraineté, la grande leçon de cette crise – comme ce fut déjà le cas pour la crise sanitaire – est que seul l’État-nation est capable de répondre efficacement à ce genre de situation. Et surtout, que la vision d’une Europe-puissance est destinée à rester au stade de larve incapable de sortir de sa chrysalide de mots et d’illusions.
Difficile d’ignorer les mythologies et les récits nationaux. Dès son départ en 2013-2014, le mouvement du Maïdan était un mouvement nationaliste. Il n’était en aucun cas cette caricature d’une « résurgence du fascisme » ni cet « élan démocratique » ou « libéral », mais bien une dynamique nationaliste dans la plus pure tradition des peuples européens du XIXe siècle. De fait, ce mouvement engendra une vision moniste de l’Ukraine tractant avec lui l’appareil traditionnel du nationalisme qu’est le « retour aux sources », la coupure avec l’ingérence extérieure, et sa différenciation vis-à-vis des autres peuples qui l’entourent dont -particulièrement – la Russie.
Autre enseignement de cette crise, cette opération aura eu pour effet de consacrer le président Zelinsky comme figure directrice du nationalisme ukrainien. Et de manière semblable au nationalisme allemand après Iéna ou français après Sedan, l’union nationale de l’Ukraine se renforce, actuellement, autour de la désignation de l’ennemi – théorie de Carl Schmitt – qui est une base à tout nationalisme.
Comme contre Napoléon, Hitler, Staline, l’UE et demain Poutine, c’est le nationalisme qui permet la meilleure résistance aux diverses logiques impérialistes qui de tout temps ravagèrent l’Europe. C’est la nation construite autour de la famille, de la religion, d’un bloc ethnoculturel homogène, et d’une identité nationale qui a toujours constitué le rempart décisif contre les volontés impérialistes sur notre sol européen.
Le double péché originel
La phrase de Bacon affirmait qu’on ne commande à la nature qu’en lui obéissant. Si l’Europe connaît cette position si lamentable, c’est parce qu’elle a manqué à suivre cette prescription. Deux erreurs sont à la base de notre situation présente : celle d’être allé à l’encontre de notre nature en tant qu’Européens, et celle du déni de ce qu’est la Russie.
Cette histoire est le croisement de deux quiproquos. Le premier, c’est celui d’une Europe qui est allé contre sa nature en se désirant empire. À partir des pays souverains, qui sont sa véritable nature, l’UE voulut faire advenir, à l’orientale, un empire universel en contradiction avec la civilisation européenne et qui devait être, selon José Manuel Barroso, le premier « empire non-impérial ». Quant à la Russie, elle renoue avec son histoire d’un État bâtit au moyen d’un empire. Pendant des années, la Russie s’est fondue dans le moule occidental en tant qu’État-nation. Ce rapprochement de la Russie vers le monde occidental témoignait de cette volonté de rentrer dans un certain « ordre westphalien » de respect des frontières et des souverainetés étatiques. Merkel disait de Poutine qu’il résonnait comme un homme du XIXe siècle, et elle avait raison. La Russie reprenait notre modèle – celui des Européens fondés sur des États-nations – pendant que nous l’abandonnions en transférant nos pouvoirs politiques étatiques à des instances supranationales non élus. Nous conservions la forme westphalienne de l’intangibilité des frontières tout en négligeant le fond de notre nature qui est de reposer sur la souveraineté des États-nations, sur la compréhension de leurs intérêts pour guider leur politique interne, et sur les seuls rapports de force comme moyens de discussions dans les relations interétatiques. Notons que cette vision « westphalienne » est celle qui reste en vigueur dans les grandes puissances non occidentales que sont le Brésil, la Chine, l’Inde, le Japon.
Chacun devait en revenir à sa tradition. La logique expansionniste de la Russie est constitutive de sa nature comme pour toute forme impériale. La forme immobile de l’État-nation n’était pas celle de la Russie, tout comme la forme impériale de l’UE – on pense aux élargissements qui se suivent depuis 1973 – n’est pas celle des pays de l’Europe. La Russie justifia le rattachement de la Crimée par la mise en cohérence de ses frontières « naturelles ». Cela voulait dire que la Russie ne désirait pas suivre les mêmes logiques que les États-nations, ni qu’elle voulait suivre les règles fondées sur l’intangibilité des frontières. Déjà en 2014 avec la Crimée et en 2015 avec les accords de Minsk, la Russie nous avertissait et nous déstabilisait dans nos certitudes en nous rappelant que l’ensemble de la planète – on pense au monde musulman, chinois, hindou – ne vit pas dans le même univers de référence que nous. L’Occident se fourvoya tragiquement en persistant dans cet aveuglement.
Le cas particulier de l’Ukraine
Rappelons que le théâtre des opérations dans l’est de l’Ukraine est une chose particulière. En effet, cette région qui, au XVIIIe siècle, avait été baptisée « Nouvelle Russie », est un territoire constitué en majorité de Russes ou d’Ukrainiens russophones. La guerre qui fait rage en Ukraine trouve son origine, à l’est du pays, avec deux petites républiques séparatistes et pro-russes reconnues par Vladimir Poutine. Contrairement aux conflits intervenus autour de Russie, depuis 1991, avec l’Abkhazie, la Transnistrie et l’Ossétie du Sud ; le conflit avec l’Ukraine touche directement la Russie en tant qu’État – puisqu’il se déroule à ses frontières – et en tant que nation avec des populations considérées en Russie comme des Russes.
Autre chose. Depuis 2015 et les accords de Minsk, l’Ukraine, à part le volet échange des prisonniers et cessez-le-feu, n’a eu de cesse de refuser de mettre en place la partie politique de l’accord. À chaque fois que le statut d’autonomie de ces territoires et la modification constitutionnelle – celle qui prévoyait que le Donbass est sa propre politique éducative, linguistique, culturelle – étaient mis sur la table des négociations, Kiev bombardait des zones prorusses, ce qui entraînait des répliques de la part des séparatistes mettant un terme aux négociations. Une fois le président Zelensky au pouvoir, la chose sera encore plus claire puisque ce dernier dira qu’il n’appliquerait pas ces points de l’accord.
Enfin pour bien comprendre notre situation, il s’agit de garder en tête le cas précédent du Kosovo en 1999. Déjà Poutine l’avait rappelé lors de l’invasion de la Crimée : ce sont les Occidentaux qui sont allés les premiers contre leur « nature » en détruisant l’« ordre westphalien » par le « haut ». Le premier travestissement fut marqué par le transfert de souveraineté à des instances supra- ou internationales ; le deuxième fut cette opération menée au Kosovo, au nom du droit humanitaire et dans le cadre de l’OTAN, contre la Serbie. Les bombardements contre la Yougoslavie, sans prévenir les Russes ni par mandat du Conseil de sécurité de l’ONU, ont redécoupé les frontières de la Serbie selon les bonnes consciences occidentales. L’OTAN, qui avait été vendu comme une alliance défensive et inoffensive, se révélait être une alliance offensive qui pouvait attaquer des États souverains. Suprême blasphème, lors d’un bombardement le jour de la Pâques orthodoxe, des photographies de soldats américains écrivant « Joyeuses Pâques » choquèrent la galaxie orthodoxe. Les Russes ne devaient pas l’oublier. Confrontés à leur propre impuissance en étant dans l’incapacité à intervenir, les Russes rongeaient leur frein devant ces actions contre un autre État souverain. Pour les Russes, ce démontage du modèle westphalien par le « bas », c’est-à-dire par l’annexion « à l’ancienne » et la conquête de territoire au moyen de la force militaire, n’est que le pendant par le « haut » des Occidentaux.
La base arrière chinoise
Tout le monde parle du gaz comme répercussion possible de cette crise. Or, la Russie a depuis longtemps diversifié ses clients dans le gaz. Les tensions avec l’Europe n’étant pas nouvelles, elle a préféré ne pas mettre tous ses œufs dans le même panier. Long de 4 000 km et entré en fonction en 2019, le gazoduc Power of Siberia approvisionne en GNL la Chine. Et depuis février 2022, cette alliance a été renforcée. Un nouveau contrat liant la Russie et la Chine se fit pour fournir à cette dernière 10 milliards de m3 de gaz supplémentaires via un nouveau gazoduc qui devrait entrer en fonction d’ici deux à trois ans, au départ de l’île de Sakhaline.
Les vrais enjeux sont plutôt du côté monétaire. Si le système financier reposait essentiellement, et encore en grande partie, sur le dollar ; nous avons vu, ces dernières années, de nombreux pays, dont les BRICS, loucher sur le yuan chinois et sur d’autres monnaies que le billet yankee. Le retour à une guerre froide possible, et qui était déjà acté par des sanctions qui touchaient plutôt l’économie européenne qu’américaine, n’aura fait que pousser petit à petit Poutine dans les bras de la Chine. Le projet d’union économique eurasiatique était en route depuis un moment, et était déjà bien avancé à mesure que l’unilatéralisme et l’exclusivisme des Occidentaux s’essoufflaient.
La Chine est à la manœuvre dans cette indépendance et depuis la création, lors d’un sommet des BRICS à Fortaleza, de la nouvelle banque de développement en 2014 et d’une réserve de change pour éviter les pressions du FMI et de la Banque mondiale. Depuis longtemps, la Chine essaye d’opposer un système de compensation à SWIFT avec le lancement du Système international chinois de paiement (CIPS) ayant pour but de faire advenir un monde « dédolarisé », et donc indépendant du droit américain et des règlements internationaux.
Le choix tragique de l’Europe
L’échec des accords de Minsk démontre, une fois de plus, que les puissances européennes sont impuissantes à imposer la paix sur leur terrain. Avec leur soutien, à la suite du coup de force de février 2014, au gouvernement de Kiev, les Européens sont rentrés dans le plan des Américains multipliant les démonstrations de force dans les États de l’OTAN, ce qui rappela une atmosphère de guerre froide. L’Europe a manqué, par idéologie et alignement sur les Américains, des chances de repositionnement vis-à-vis de la Russie. Après la vente à la découpe de la Russie post-soviétique et l’autodissolution du Pacte de Varsovie de 1991, l’Europe avait une ouverture. La Russie avait même fourni des efforts de rapprochement qui aurait pu faire advenir cette maison commune de tous les peuples d’Europe, et que tout le monde appelait depuis la fin de la Deuxième Guerre mondiale. Contre l’Asie, le monde musulman et les États-Unis, l’Europe aurait pu installer cette logique des « grands espaces » que Carl Schmitt souhaitait de tous ces vœux. Enfin l’Europe aurait pu se construire en dehors de l’influence du One World américain, du Conflit de civilisation d’avec le Monde islamique, et de sa dépendance de plus en plus accrue face au Péril jaune.
Au contraire de tout cela, l’Europe continua à s’enorgueillir à vouloir exporter son modèle libéral, ses valeurs humanistes et ses droits de l’homme prétendument universels. Au lieu de se construire de Paris à Moscou en passant par Berlin, l’Europe laissa passer sa chance et perdit, chaque jour, de sa puissance à cause de l’axe Washington-Bruxelles-Berlin. En pleine allégresse par leurs élargissements successifs, les élites européennes, qui même un temps pensèrent à la Turquie, n’eurent de cesse de proclamer la mort des nations qui seules pouvaient faire advenir une Europe souveraine. Cette ouverture est manquée, et nous devons en saisir toutes les conséquences.
L’Occident, et tout particulièrement l’Europe, va payer très cher l’ensemble de ces erreurs. Nous, les Français, devons quitter ce bateau maudit et percé – l’Europe actuelle – pour tâcher d’essayer encore de nous sauver en tant que peuple souverain et libre. Cette Europe va au-devant de catastrophes sans commune mesure qui toucheront un ensemble de secteurs comme les domaines militaires, énergétiques, démographiques, culturels, technologiques, financiers. Il faut faire sécession de cette Europe le plus vite possible. Celle qui a fait le choix de la destruction des nations, de l’OTAN, des traités transatlantiques, de l’ouverture à l’immigration africaine pour remplacer une population européenne vieillissante, et qui a choisi l’homogénéisation culturelle de l’Humanité au prix de la culture européenne elle-même.
Une France à la croisée des chemins
Ayant pris la mesure des enjeux de demain, le Royaume-Uni a bien saisi ce péril et nous a devancés – grâce au Brexit – dans cette seule voie possible de salut. Depuis les XVIe et XVIIe siècles, quand l’Angleterre préféra son empire marin à la logique terrestre de l’Espagne, ou du XVIIIe siècle quand elle délaissa les enclosures, si chères à Karl Polanyi, pour acter sa bascule dans la révolution industrielle, le Royaume-Uni sut toujours faire les bons choix qui lui donnèrent un coup d’avance sur son temps. Nous devons sortir de l’univocité de la logique terrienne (Europe) pour nous ouvrir, nous aussi, à celle de la mer. Ce qui ne veut pas dire que nous délaissions l’Europe, loin de là. Mais bien que nous devenions cette puissance hybride terre-mer selon la classification schmittienne. Toutefois, si le Royaume-Uni est un hybride à dominance maritime, la France devra conserver une prédominance terrienne vis-à-vis de la mer et selon sa nature propre.
Nous devons jouer cavalier seul, ce qui veut dire que nous nous mettrons sérieusement à parler à tout le monde, à échanger avec tout monde, et que nous ne coupions nos accords avec personne. Et surtout pas la Russie, ni avec les États-Unis, la Chine, ou les pays européens. Nous devons absolument sortir de l’intégration européenne et de l’atlantisme. L’intégration, parce qu’elle est l’effacement de la souveraineté française, et l’alignement de la France sur l’Europe occidentale qui a trahi ce qu’elle est fondamentalement ; l’atlantisme, parce que c’est l’effacement de la personnalité française et européenne, et l’alignement de la France et l’Europe sur les États-Unis.
Notre devoir premier est de sortir de cette voie de garage que représente l’Europe actuelle. L’intérêt de la France est de devenir un Israël ou une Corée du Sud selon sa propre nature, sa cohérence, et ses forces. Nos intérêts sont en Europe, mais ils sont aussi sur les autres continents où nous avons des terres et le deuxième espace maritime mondial. Nous enfermer dans l’Europe serait un cul-de-sac. Beaucoup de peuples européens vont perdre des plumes, voire leurs peaux dans les décennies à venir. Les forces jouant sur notre continent nous dépassent, sont négatives, et sont opposées à la moindre ébauche d’édification d’une Europe-continent. Sans un revirement total et absolu, cette voie est compromise. Nous enfermer dans ce choix serait une excuse pour encore amoindrir la France, et lui faire perdre ce qu’il lui reste de puissance et de souveraineté.
Pour une citadelle latine
L’Europe-puissance n’était possible que par un accord passant par la France, l’Allemagne et la Russie. Pour la dernière, le choix de l’Asie est acté. Pour nos voisins frontaliers, cela fait vingt ans que l’Allemagne s’échine à faire échouer tous les plans d’une Europe-puissance. Vingt ans que la politique allemande est fondée sur le pacte énergétique germano-russe, l’épargne à outrance, la vampirisation des industries italiennes et françaises, la destruction méthodique de la Grèce, le sabotage de notre puissance militaire, l’égoïsme de la survie de son secteur automobile, un euro pensé uniquement pour elle. À la fois « trop grande pour l’Europe, et trop petite pour le monde » selon Kissinger, l’Allemagne est le passager clandestin d’un train fantôme sans conducteur qui se nomme l’Europe. Et les dernières déclarations du chancelier Scholz, sur le déblocage d’un crédit record pour le réarmement de l’Allemagne, doivent nous convaincre de cette nécessité de notre indépendance contre un voisin qui pourrait se faire, en plus d’une domination économique, un possible adversaire militaire redoutable.
L’extension de l’Europe, par l’Union européenne, fut une catastrophe. Et les agrandissements possibles dont on parle (Ukraine, Géorgie, Albanie) ne constitueraient que des accélérateurs vers l’abîme pour cet empire condamné d’avance. Seul un espace répondant aux critères de stabilité, c’est-à-dire selon les fondamentaux ethno-géographiques de l’espace latin (Espagne, Portugal, Italie, France), pourrait nous permettre de retrouver un certain levier de puissance. La dissociation du couple franco-allemand, qui n’a jamais existé au passage, est une obligation stratégique, patriotique, morale. Seul l’espace latin européen possède les raisons culturelles, économiques, démographiques (180 millions d’habitants) et sociales qui pourraient nous ouvrir une nouvelle perspective d’unité politique souveraine. Seule cette Union latine, dont la France serait l’axe pivot, pourrait nous permettre cette ouverture sur la mer tout en nous maintenant ancré en Europe. Cet ordre de grandeur cohérent pourrait nous aider à prétendre, de nouveau, à un haut degré de souveraineté pour affronter, le plus sereinement possible, les problèmes futurs d’invasion migratoire, de mainmise de la Turquie sur la Méditerranée (Grèce), et de résistance aux empires américains et russo-chinois.
C’est pour cela que nous devons penser à nos intérêts en tant que Français bien que nous soyons pleinement européens. La porte de l’Europe souveraine est close pour le moment. Le protectionnisme, le réarmement, l’autarcie et la poursuite de nos intérêts stratégiques doivent être nos seules directions si nous voulons nous défendre contre les futurs périls que rencontrera la France. Soit nous construisons notre Citadelle latine au sein de l’Europe, soit nous nous diluons dans son espace, ce qui fera mourir la France. Il est temps de réduire la voilure européenne pour ouvrir celle du Grand large. De préférer Ulysse – pour le moment – à Achille. Et de constater, qu’actuellement, l’Hélène éternelle de la France n’est plus seulement en Europe mais aussi ailleurs.
Rodolphe Cart, dans la revue Eléments
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