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°° WEBTUBE : Eric Ciotti a eu le mot juste, en résumant le discours du Premier ministre: “De la tisane, alors qu’il faut de la chirurgie.” Barnier se positionne clairement à gauche, à 180° de la rupture attendue. Son premier haut fait d’armes consiste à matraquer fiscalement le mérite et le succès, comme si la réussite individuelle ou commerciale était une injustice qu’il faut réparer. Je l’ai déjà dit. Avant impôt, l’écart entre les 10% les plus riches et les 10% les plus pauvres est de 1 à 20. Après impôt, il n’est plus que de 1 à 5,6. La France est le pays le plus redistributif et le plus égalitaire de l’OCDE. Mais pour Matignon ce n’est pas assez. Barnier nous fait du Mélenchon et va décourager les talents et les investisseurs.
J’ai cru bien sincèrement que le savoyard serait l’homme de la situation en me souvenant de son programme présidentiel musclé, lors des primaires LR de 2021. Quelle naïveté ! C’était du pipeau, comme toujours.
Il rase déjà les murs. Il promet la rupture tout en affirmant qu’il n’y aura aucun conflit avec l’Elysée. Il promet de restaurer la sécurité, mais nomme Didier Migaud à la Justice, lequel nie le laxisme judicaire, alors que nous sommes le pays le plus dangereux d’Europe. Quatre villes françaises figurent dans le top 10 des villes les plus dangereuses.
- Catane (Italie)
- Marseille (France)
- Birmingham (Royaume-Uni)
- Coventry (Royaume-Uni)
- Charleroi (Belgique)
- Naples (Italie)
- Montpellier (France)
- Liège (Belgique)
- Grenoble (France)
- Nantes (France)
Avant toute promesse d’alourdissement fiscal, on aurait aimé entendre quelques pistes sur les économies de l’Etat, indispensables pour sauver nos finances.
Mais pas un mot sur les milliards de subventions inutiles, pas un mot sur le coût démentiel de l’immigration massive de pauvres, dont 10% seulement viennent pour travailler, pas un mot sur les 70 milliards de fraude sociale. Pas un mot sur nos presque 1 000 milliards de social distribués sans contrôle et partagés avec toute la planète.
Ce n’est pas en grappillant quelques millions ici et là, tout en donnant des milliards au régime mafieux et corrompu de Zelensky, que nous redresserons le pays.
Bientôt la charge de la dette atteindra 100 milliards, qui iront enrichir chaque année nos créanciers, alors que la croissance ne dépasse pars 30 milliards et que le budget des armées stagne à 50 milliards.
Le discours de Barnier, c’est un anesthésiant sans intérêt. Pour ne pas cliver, vu l’absence de majorité, il nous fera du “en même temps”, godillant de droite à gauche pour éviter la censure. Ce sera l’immobilisme qui finira par mécontenter toutes les forces de l’Assemblée.
Certes, la situation est très difficile, mais Barnier le savait. Ce n’est pas un perdreau de l’année.
Le RN s’est fait voler sa victoire du premier tour, tandis que le NFP s’est fait voler la sienne au deuxième tour. Et c’est la droite et la macronie qui ont raflé la mise et se partagent le gâteau. Une arnaque totale, qui démontre combien toute la classe politique méprise le peuple, gros dindon de la farce.
Car le seul vote qui compte, loin des tambouilles d’entre deux tours, c’est le verdict du premier tour. Le premier parti de France, en nombre de voix et de sièges, c’est le RN.
Une réalité que Michel Barnier devra garder en tête en s’attaquant au domaine régalien : immigration et insécurité. Si Retailleau échoue, si la France s’enfonce dans la violence et l’anarchie, plus aucune politique économique n’aura la moindre chance d’aboutir.
Mais Barnier aura-t-il le courage de fermer les 20 consulats algériens si ceux-ci continuent de nous refuser les laisser-passer consulaires, sésames indispensables pour expulser les clandestins et criminels ? Avec un Macron qui s’est toujours couché devant Alger, il y a peu de chances pour que la situation se renverse.
Louvoyant entre prudence, sobriété et compromis, sans jamais assumer une fermeté franche et déterminée, Barnier nous a fait un discours qui n’apporte rien de plus que ceux de ses prédécesseurs. Une feuille de route très loin des défis herculéens à relever.
Pourtant, le diagnostic est juste :
Des finances publiques, “véritable épée de Damoclès”.
“Si l’on n’y prend garde, notre pays sera au bord du précipice.”
Mais le propos reste flou et ne suscite guère l’enthousiasme
“Je vous demande de faire beaucoup avec peu, en partant de presque rien.”
“Moins de textes et plus de temps pour en débattre.”
“Renouveler le dialogue social en vue d’aménagements raisonnables et justes” sur la retraite
“On ne se compromet pas quand on fait un compromis.”
“L’immigration est une question que nous devons regarder avec lucidité et affronter avec pragmatisme.”
Bref, c’est plutôt creux, alors qu’on attend une rupture et une nouvelle méthode.
Tout cela a été maintes fois entendu dans l’Hémicycle. Un chapelet de belles promesses avec un discours empreint de bonne volonté. Mais qui laisse dubitatif faute de détermination affichée.
Le pays est en faillite et la dette engloutit plus que la croissance, sans aucune marge financière. Il n’y a pas de majorité et la nation est divisée comme jamais.
Une situation aussi gravissime ne se contentera pas de compromis et de demi-mesures, afin de ne pas cliver. Il y a urgence et tout s’aggrave de jour en jour.
Ou bien Barnier devra frapper fort et renverser la table, ou bien il devra jeter l’éponge.
Fraternité et dialogue ne lui seront d’aucun secours pour éviter le naufrage financier et identitaire qui se profile.
Jacques Guillemain, Riposte Laïque