La chanson du jour, We Love Each Other So Much – Sparks, Adam Driver, Marion Cotillard en hommage à l’Ukraine.

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Webtube.fr tiens à rendre hommage aujourd’hui à la population ukrainienne avec cette chanson du jour “We Love Each Other So Much” ce qui signifie On s’aime tellement. Soyons tous unis et solidaires contre l’envahisseur Poutine. Ce qui se passe en ce moment est grave et terrifiant. Ecoutez cette chanson magnifique pleine de profondeur et d’espoir avec de magnifiques voix.

Retrouvez toutes les chansons du jour http://rutube.fr/?s=chanson

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Meeting Chambéry : formidable discours d’Eric Zemmour sur la paix

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FORMIDABLE MEETING Z A CHAMBERY

Formidable discours du maire Antoine Valentin, maire de Saint-Jouars, qui, bien qu’étiqueter LR, a apporté son parrainage à Eric Zemmour. Sans oublier le formidable discours d’Eric Zemmour sur la paix. En pleine période de conflit ukrainien, quel à-propos. 3500 personnes ! A Chambéry ! Incroyable ! Et 400 contre-manifestants dehors !

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Frédéric Taddeï sur les Césars: « c’est assez intéressant de voir ce qu’ils ont fait avec le César du public », « ils ont triché »

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Le groupe Renault, constructeur N°1 du marché automobile russe, est l’entreprise française qui pourrait le plus pâtir des nouvelles sanctions prises contre la Russie

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Propriétaire d’Avtovaz depuis 2017, le groupe Renault pourrait ainsi subir les conséquences des sanctions internationales prises contre la Russie, suite à la guerre déclenchée contre l’Ukraine.

C’est sans doute l’entreprise française qui pourrait le plus pâtir des nouvelles sanctions internationales prises contre la Russie, qui a déclenché dans la nuit de mercredi à jeudi une guerre contre l’Ukraine. En 2008, le groupe Renault avait en effet pris 25% du capital d’Avtovaz, le fabricant de la marque mythique Lada, avant d’en devenir actionnaire majoritaire en 2017.

Constructeur numéro un en Russie

A la Bourse de Paris ce jeudi, l’action Renault plongeait de plus de 10% en début d’après-midi. Et pour cause, la présence du groupe français est importante: Lada est la marque numéro un en Russie, avec 21% de part de marché en 2021. Mais Renault est aussi présent avec sa propre marque et produit principalement pour le marché local des Duster, Arkana et Captur (ou plutôt “Kaptur”, son patronyme local) ou encore le Nissan Terrano (sur une base de Duster pour les marchés russe et indien), dans le cadre de l’alliance avec le constructeur japonais.

(…) L’an dernier, avec 482.264 unités vendues, la Russie s’est en tout cas imposée comme le deuxième marché pour Renault après la France. C’est assez proche du niveau de ventes dans l’Hexagone, 521.710 exemplaires, le premier marché de Renault et loin devant le troisième marché, l’Allemagne. Comme le rappelle L’Usine Nouvelle, Avtovaz a contribué à hauteur de 2,8 milliards d’euros au chiffre d’affaires de 46,2 milliards d’euros réalisés par le Groupe Renault l’an dernier.

(…) BFMTV

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Nanterre (92) : Braquage spectaculaire sur le tournage de la série “Lupin” par une vingtaine de personnes encagoulées, 300.000 euros de matériel volé, l’équipe attaquée au mortier

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Le braqueur le plus célèbre de France a été braqué à son tour. Un groupe d’une vingtaine de personnes encagoulées s’en est pris au tournage de la troisième saison de Lupin, la série Netflix avec Omar Sy. Avec un objectif ? Ne pas repartir les mains vides.

Le plateau installé dans le quartier Pablo Picasso à Nanterre, dans les Hauts-de-Seine, a été pris d’assaut ce vendredi 25 février. Les faits se sont produits vers 15h, indique à l’AFP une source policière, précisant que l’équipe avait été visée par des tirs de mortier d’artifice.

www.tf1info.fr

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Ensauvagement de la France. Dimitri Pavlenko (Europe 1) et Judikael Hirel (Le Figaro) directement confrontés à l’islamisation et à l’insécurité [Vidéo]

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L’insécurité et l’islamisation du pays, des milliers de Français les subissent chaque jour. Des phénomènes auxquels deux journalistes, Dimitri Pavlenko (Europe 1) et Judikael Hirel (Le Figaro), ont été directement confrontés.

Le fils de Dimitri Pavlenko traité de « halouf » à la cantine

L’ensauvagement de la France a atteint un tel niveau qu’il n’épargne désormais plus certains journalistes et autres figures des médias que les croyances communes présentent souvent, mais parfois à tort, comme étant « privilégiés ». Il en va ainsi du journaliste d’Europe 1 Dimitri Pavlenko, que les téléspectateurs de la chaîne CNews connaissent également bien puisqu’il est régulièrement présent sur le plateau de Christine Kelly dans l’émission Face à l’info.

Réagissant au témoignage du jeune Nolan, élève de sixième scolarisé dans un collège privé de Roubaix qui est apparu à l’écran dans l’émission « Sept à Huit » sur TF1 dimanche 20 février en expliquant être harcelé par plusieurs de ses camarades pour la simple raison qu’il mangeait du porc, Dimitri Pavlenko a révélé sur CNews le 22 février qu’il avait lui aussi « connu l’expérience du petit Nolan ».

Plus précisément, c’est son fils qui a pu expérimenter les « joies » du « vivre ensemble » en confiant un jour au retour de l’école qu’il s’était « fait traiter de  »halouf » [NDLR : « porc » en arabe] à la cantine ». Loin d’être un acte isolé, cette situation est, selon le journaliste d’Europe 1, « arrivée tout le temps ».

Cependant, tandis que Dimitri Pavlenko et son fils étaient en droit d’obtenir une réaction de la part de l’établissement scolaire en question, le chroniqueur de CNews a précisé qu’il n’a « pas reçu le soutien de l’équipe éducative ». Avec à la clé la conséquence prévisible pour n’importe quels parents dotés d’un peu de bon sens et des moyens financiers pour le faire : « On a changé l’enfant d’école. On avait le pouvoir de changer et on l’a fait ».

Cette capacité à échapper à la réalité dystopique de certaines écoles françaises (où le Grand Remplacement n’a rien d’une théorie complotiste) en changeant son enfant d’établissement, Dimitri Pavlenko concède qu’elle n’est pas donnée à tout le monde, ce qui est « tragique » selon lui. Quant aux conclusions du journaliste sur cette affaire, elles s’imposent d’elles-mêmes : « La fameuse mixité sociale ne fait que s’éroder avec le temps » tandis que plusieurs familles ont, comme la sienne, « fui le quartier, et concentré encore davantage le problème d’une certaine manière ».

Un journaliste du Figaro raconte son lynchage dans le métro

Après la confrontation avec la réalité de l’islamisation de la France par Dimitri Pavlenko, un autre journaliste, Judikael Hirel, officiant quant à lui au Figaro, a raconté dans une tribune, ce même 22 février à l’occasion de la Journée européenne des victimes, le cauchemar qu’il a vécu le 13 novembre 2017.

C’est en effet à cette date qu’il a subi une très violente agression physique dans le métro parisien. Après être intervenu lors d’une altercation entre un homme et une jeune femme, Judikael Hirel se fera attaquer par derrière quelques minutes plus tard par l’individu. Une avalanche de coups telle qu’il sera laissé pour mort dans un couloir de métro et ressortira sur une civière avec 15 fractures à la tête, le visage émietté à coups de pied par l’assaillant. Ce traumatisme, le journaliste du Figaro le porte aujourd’hui encore dans sa chair puisque son visage contient une myriade de microplaques de titane sous la peau afin de tenir les os. Son témoignage sur CNews le 23 février est éloquent :

Sur la fuite des familles d’origine européenne quittant les quartiers en proie à l’islamisation et à l’insécurité, nous abordions sur Breizh-info dès 2017 la question du « White flight », devançant de près de cinq ans l’évocation (du bout des lèvres) du sujet sur les plateaux de télévision et dans la presse mainstream :

Breizh-info.com

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Dans le Morbihan, 60% des habitants vivent dans la ruralité – les côtes rurales colonisées par des résidences secondaires

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Près de 60 % de la population du Morbihan réside dans l’espace rural selon une nouvelle étude de l’Insee.

L’espace rural a été redéfini en 2021. Cette redéfinition s’appuie sur la grille communale de densité et le degré d’influence d’un pôle d’emploi. En 2018, 58 % de la population du Morbihan habite dans une commune rurale. En Bretagne, c’est un peu moins (54 %).

Deux tiers des communes du Morbihan, situées principalement dans le nord et l’est, appartiennent à l’espace rural autonome (hors influence d’un pôle), peu dense ou très peu dense.

45 % de résidences secondaires parmi les logements des communes rurales littorales

Entre 2008 et 2018, la population du Morbihan a augmenté en moyenne de 0,8 % par an dans l’espace rural. La croissance démographique est plus élevée dans le rural sous influence d’un pôle (+ 1,4 %) que dans le rural autonome (+ 0,4 %).

Les activités de l’industrie sont surreprésentées dans le rural morbihannais. Elles totalisent 22 % des emplois, soit 4 points de plus que le rural des autres départements de la région.

Dans le Morbihan, la part des résidences secondaires dans le parc de logement atteint 17 %. Les résidences secondaires représentent 45 % des logements des communes rurales littorales.

L’ensemble de l’étude est à découvrir ici

 BREIZH-INFO.com

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Cinéma. Un autre monde, de Stéphane Brizé, plonge dans l’entreprise moderne, calculatrice et glaçante

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Égaré un temps dans le cinéma postmoderne et expérimental, avec son adaptation pour le moins ratée d’Une vie, le roman de Maupassant, Stéphane Brizé était revenu en 2018 au cinéma social avec En guerre, un genre dont il maîtrise davantage les codes. Le film relatait la fermeture d’une usine, mettant sur le carreau l’ensemble de ses travailleurs, et voyait Vincent Lindon camper un représentant syndical réduit à l’impuissance face au jeu de la mondialisation.

Sorti le 16 février dernier, Un autre monde offre, cette fois-ci, au comédien l’occasion de passer de l’autre côté de la barrière et de jouer un cadre sous pression, confronté à un plan social prévoyant la suppression de 10 % des salariés de son usine. Si le statut social du personnage incarné n’est plus le même qu’avec En guerre, son impuissance au regard des événements reste similaire. Une façon, pour le cinéaste, de répondre à ceux qui lui reprochaient jadis une certaine forme de manichéisme dans sa représentation du patronat. Ici, le cadre affiche son humanité, se montre consciencieux, hanté par le devenir de ses employés. Lorsque la maison mère du groupe Elsonn, basée aux États-Unis, décide par souci de compétitivité internationale de baisser les coûts de ses usines européennes et d’en « dégraisser » le personnel, Philippe Lemesle prend la chose avec gravité mais, dans un premier temps, s’applique malgré tout, en bon petit soldat, à satisfaire ces attentes, espérant ainsi permettre à l’entreprise de mieux envisager l’avenir. Très vite, cependant, Lemesle comprend l’impossibilité de dresser une liste de 58 employés à sacrifier, tant seraient dramatiques les conséquences sur la santé du personnel restant et sur la qualité du travail fourni.

Ballotté entre ses ouvriers, qui ont eu vent d’un plan social, et sa direction qui ne raisonne qu’en termes de « performance », « d’évolution personnelle », de chiffres et de volontarisme martial ridicule – perçu alors comme la forme achevée du courage –, Philippe ne peut hélas compter sur le réconfort familial. Son mariage, trop longtemps laissé en friche au bénéfice du travail, a implosé et déstabilisé son fils qui souffre à présent de décompensation et de troubles psychotiques.

Ainsi, cet « autre monde » qu’évoque le titre du film peut aussi bien désigner celui de la cellule familiale – que Philippe doit reprendre en main afin de lui rendre sa fonction première de havre de paix – que celui des élites mondialisées, totalement déconnectées du réel, pour lesquelles le salarié n’est qu’une variable d’ajustement parmi d’autres. De là le vif refus des collègues de Philippe de renoncer à leur bonus annuel, quand bien même cette résolution eût-elle permis d’éviter le plan social et de sauver des emplois. De là, également, la fausse bienveillance de Mr. Cooper, le PDG américain du groupe, prenant des détours interminables en visioconférence pour finalement casser, non sans perversité, les propositions de Philippe. Tout aussi encline à s’écouter parler – sur un ton matois, qui plus est, et foncièrement dominateur –, la présidente d’Elsonn France, encourageant Philippe, à la fin du récit, à sacrifier de façon perfide un collaborateur pour sauver sa peau, montre une approche purement calculatrice – et glaçante – des rapports humains. Marie Drucker, pour son premier rôle au cinéma, attaque fort, révèle un charisme et un potentiel monstres et nous offre, d’emblée, un personnage digne des plus grandes garces de notre cinéma classique national.

Pierre Marcellesi, Boulevard Voltaire

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« L’Ukraine manque terriblement à la puissance russe » (II)

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Une seconde observation nous ramène à Valéry. L’histoire couvre le problème ukrainien de ses sédiments contradictoires. Pour les Français peu informés, mais imprégnés de juridisme et soumis à la réduction historique simpliste, l’Ukraine est un État souverain dont l’intégrité est menacée par sa voisine russe, qui l’a déjà violée en Crimée. Vladimir Poutine, ancien officier du KGB, est un dictateur qui utilise la force et cherche à annexer à la Russie des territoires extérieurs peuplés de Russes. Cela ressemble à du déjà-vu : bien sûr, nous sommes en 1938, et Hitler veut réunir les Sudètes à l’Allemagne. C’est Munich ! Poutine ne passera pas !

Seulement, si on se donne la peine de se mettre du côté de la Russie, on se rend vite compte que la lecture de l’Histoire est très différente et pèse sur le présent avec plus de force encore. En 1991, d’août à décembre, les ex-républiques soviétiques proclament leur indépendance. Le 25 décembre, l’URSS cesse d’exister et laisse place à une Communauté d’États indépendants. Certains ne rejoignent pas celle-ci, comme les États baltes qui vont au contraire adhérer à l’Union européenne et à l’OTAN. L’Ukraine reste d’abord proche de la Russie, puis s’en éloigne, une première fois avec l’élection de Viktor Iouchtchenko à la suite de la révolution orange, puis une seconde fois, lorsque le mouvement Euromaïdan renverse le président pro-russe Viktor Ianoukovytch.

Pour la première fois depuis le XVIIe siècle, la Russie se voit privée d’une partie de l’empire conquis par les tsars et consolidé, voire agrandi, par le régime soviétique. Le président Bush (père) avait assuré Gorbatchev que l’OTAN ne s’étendrait pas jusqu’à la frontière russe. Cette promesse verbale n’a pas été tenue et est même niée. Empêtrée dans une transition difficile et mal gérée par Eltsine, la Russie s’est soumise.

Poutine arrive au pouvoir au début du nouveau millénaire et, avec lui, les perspectives changent. C’est un patriote qui n’accepte pas que la Russie ait perdu la « grandeur », comme aurait dit de Gaulle. Et, comme ce dernier, il regarde son pays à travers son Histoire. Trois faits déterminent sa vision du présent : d’abord, la Russie a joué un rôle considérable et chèrement payé en vies humaines dans la victoire sur le nazisme, et on lui arrache non seulement les acquis de cette victoire, mais même ce que les nazis lui avaient déjà volé en 1941-1944. La présence dans les pays baltes comme en Ukraine de collaborateurs zélés du nazisme à l’époque, et la nostalgie qui apparaît chez certains extrémistes ukrainiens aujourd’hui, renforcent ce sentiment d’injustice. En second lieu, si les Baltes ont une identité propre qui s’est maintenue pendant la domination russe, les Ukrainiens sont de proches parents des Russes, leurs ancêtres avec la Rus’ de Kiev, leurs frères par la culture et la religion. Enfin, l’Ukraine est un pays vaste et peuplé qui manque terriblement à la puissance russe et qu’il est insupportable de voir passer à l’« ennemi ». Pour les nationalistes ukrainiens, très puissants en Galicie, qui n’a été russe que tardivement après la Seconde Guerre mondiale, après avoir été polonaise puis austro-hongroise, où l’église catholique est bien implantée, l’histoire est celle des occupations et des répressions russes, celle de l’Holodomor, ce génocide par la famine commis par Staline sur les paysans du « grenier à blé » de la Russie. C’est aussi Tchernobyl, ce désastre en Ukraine dû à l’incurie soviétique.

Il appartenait à la France et aux Européens de dissiper ces nuages de l’Histoire afin de trouver un compromis : une Ukraine indépendante, fédérale, neutre et servant de lien entre la Russie et l’Europe aux intérêts complémentaires avec l’énergie à l’Est et le besoin d’énergie à l’Ouest. Mais un intrus, depuis trente ans, a systématiquement soufflé sur les braises cachant son impérialisme sous les couleurs de la démocratie et des droits de l’homme. Il s’agit des États-Unis, devenus les fauteurs de guerre de la planète.

Christian Vanneste, Boulevard Voltaire

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Pour Tetyana, Ukrainienne, c’est « comme si l’Allemagne attaquait la France pour récupérer l’Alsace »

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Ses parents vivent dans le sud de l’Ukraine, près d’Odessa. Tetyana a épousé un Français. Mère d’un jeune enfant, elle vit en France, près de Paris, mais conserve des liens étroits avec l’Ukraine où elle revient très souvent voir sa famille. Naturellement, cette russophone vibre pour son pays. Et tient à mettre les points sur les i. « Je précise que mon point de vue n’est pas celui d’une nationaliste de l’ouest mais celui d’une Ukrainienne lambda qui n’a jamais eu de méchant relent nationaliste. »

Pour elle, autant on pouvait être divisés sur certaines questions avant l’invasion de l’est de l’Ukraine et de la Crimée en 2014, « autant, aujourd’hui, on est assez unis comme nation, assure Tetyana, surtout pour une nation qui n’existe pas, d’après Poutine ! On n’existe peut-être pas mais en tous cas, il a fait un bon travail pour nous unir. » Pourquoi ? « Parce qu’on peut avoir des divergences, c’est vrai, entre Ukrainiens, mais quand vous vous réveillez le matin avec des frontières attaquées par un pays soi-disant ami, vous avez la gueule de bois. » Les Ukrainiens s’attendaient à une agression russe, assure-t-elle, mais pas sur toutes les frontières. « Donc, le mot qui domine chez les Ukrainiens aujourd’hui, c’est le choc », lance Tetyana, qui s’excuse. « J’ai peut-être des paroles incohérentes parce que je me suis endormie très tard et réveillée très tôt. Mais quand vous regardez votre portable et que les nouvelles annoncent que la Russie attaque l’Ukraine, c’est surréaliste. Ca nous paraît irréel ! » Pour elle, c’est comme si l’Allemagne attaquait la France pour récupérer l’Alsace. La vision occidentale n’est pas la même. « Les Occidentaux découvrent avec une sorte de naïveté que la Russie est derrière les conflits armés que nous vivons en Ukraine depuis huit ans », s’étonne-t-elle. Mais les Ukrainiens le savent depuis longtemps car « il n’y a pas beaucoup de séparatistes (pensez aux Corses, par exemple) qui ont des blindés et des lance-missiles : on a perdu 14.000 personnes en huit ans ». Une question très sensible. « Pour nous, chaque perte, c’est le fils, le père, le frère de quelqu’un. » Aujourd’hui, Poutine a enclenché un cran supplémentaire. « Le fait de se réveiller et d’être attaqués de tous les côtés, du nord, du sud, d’avoir des bombardements presque en ville sur les civils, cela, on ne l’a pas connu », tranche Tetyana. Même dans les moments de tension, ces dernières années.

C’est la brutalité de cette bascule qui la touche le plus. « Mes parents étaient encore chez moi en France, voilà quatre jours, pour les vacances. Ce matin, en allant à l’école, toutes mes amies me demandaient s’ils ont pu rester, mais mes parents ont leur pays, leur travail, là-bas. » Ils sont repartis. Les Ukrainiens sont attachés à leur patrie. « On parle beaucoup de la vague d’immigration qui risque de déferler sur l’Europe, mais, vous savez, les Ukrainiens n’ont pas du tout la volonté de partir à tout prix, au contraire. Ils veulent revenir car on ne sait pas de quoi l’avenir sera fait. » Elle-même se demande si sa place est bien en France. « Si je n’avais pas ma fille à garder ici, je pense que je serais revenue, juste pour être utile », dit-elle. Coincée près de Paris, elle plaisante. « Ma mère est économiste, elle travaille dans une caserne militaire : je lui ai envoyé une blague, si tu entends une bombe, tu te caches sous la table ! Que faire ? On fait de l’humour noir, on tente de cultiver les résiliences. »

Le peuple ukrainien fait de même. « Il y a des bouchons sur les routes, des queues devant les distributeurs de billets mais, pour un pays qui a découvert la guerre ce matin en se réveillant, les réactions ne me paraissent pas démesurées : les gens font leurs provisions, ils achètent dans les pharmacies, le système tient. » Le pouvoir tente de rassurer, explique que cela ne sert à rien de dévaliser les magasins ou les pharmacies. À Kiev, les écoles sont fermées, comme les cafés. Les retraits d’espèces ont été limités par les banques mais le plafond est de 30.000 euros. « Il n’y a pas de crise aiguë, assure Tetyana. Juste une inquiétude car il y a des chars ennemis aux frontières. On se demande à quelle sauce on va être mangés, mais le gouvernement répète que la panique pourrait paralyser le pays. Donc, on essaie de ne pas paniquer pour ne pas nuire au fonctionnement des institutions. Et on se soutient. »

Aujourd’hui, Tetyana, comme ses compatriotes, est dans l’expectative. « On ne sait pas quel sera le prochain pas de Poutine. L’idée qui domine, c’est qu’il a perdu la tête. Que veut-il ? Que va-t-il faire après ? Que peut-on attendre de lui ? » Aujourd’hui, la Russie est difficile à défendre, estime-t-elle, mais elle a déjà le mot de la fin. « Je ne sais pas si Poutine peut gagner ou pas, mais du point de vue spirituel et moral, à mon avis, il a perdu, car il a réussi à faire ce que des années d’Histoire n’avaient pas réussi : réunir cette nation ukrainienne face à un ennemi qui nous attaque. »

Marc Baudriller, Boulevard Voltaire

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