Olivier Véran dans l’embarras après la question pertinente de cette journaliste au sujet du pass sanitaire !
Le ministre de la Santé et ami des laboratoires pharmaceutiques était par ailleurs auditionné au Sénat cette semaine par la commission d’enquête sur l’influence des cabinets de conseils privés.
Une audition qui a tourné à plusieurs passes d’armes entre la rapporteure communiste Eliane Assassi et le ministre de la Santé. Confronté par la sénatrice à plusieurs documents de son ministère, il a démenti être en présence de notes produites par McKinsey. « Leur lecture donne quand même le vertige, car elle démontre une intervention massive de ces cabinets sur tous les points de la crise sanitaire et sur des missions qui nous semblaient relever de l’administration », s’est inquiétée Eliane Assassi. Pour Olivier Véran, les consultants de McKinsey ont seulement « contribué » à ces documents, non classifiés, en renfort des équipes des ministères. « Ce ne sont pas des livrables, ce sont des documents internes au ministère, qui relèvent des équipes du ministère et auxquels McKinsey a participé. Ce ne sont pas des documents estampillés McKinsey. » « À aucun moment McKinsey ne m’a fait prendre une décision en lien avec la crise sanitaire ou la campagne vaccinale », a t-il ajouté plus tard.
Qui sème le vent récolte la tempête. Telle serait, peut-être, la morale à tirer de la success story Facebook de ces dernières années. Après dix-huit ans de bons et loyaux services pour numériser – et épier – la vie des gens, serait-il temps de passer à autre chose ?
Le coup de grâce est survenu, ce jeudi 3 février. Facebook – excusez, Meta, de son nouveau nom – serait au plus mal, le groupe californien ayant vu le cours de ses actions chuter de 25 %, à Wall Street, en moins de 24 heures, soit un impact de 200 milliards de dollars sur sa capitalisation boursière. Juste retour des choses ? En à peine deux ans, de mars 2020 à décembre 2021, le cours de Bourse de Facebook a fait un bond de plus de 124 %, le groupe ayant profité pleinement de la crise sanitaire pour s’enrichir, comme l’ensemble des GAFAM. La chute de 25 % semble donc, à première vue, surtout être une (brutale) correction du marché d’un actif survalorisé.
Les raisons économiques avancées abondent. Premièrement, la nouvelle stratégie du groupe a déçu. En cela, le virage Meta de fin octobre 2021 est symptomatique des lubies de son PDG Mark Zuckerberg. Le groupe Facebook a, en effet, changé son nom pour symboliser une diversification d’activités concentrée sur le métavers.
Mais, en bons déconnectés (oserait-on dire « réactionnaires » ?), peut-être n’aviez-vous pas plongé dans ce nouvel univers ? Le terme vient du roman futuriste Le Samouraï virtuel, écrit par Neal Stephenson en 1992. Il s’agit d’un monde entièrement virtuel où les utilisateurs interagissent grâce à des avatars. Une version super premium des « Sims », en somme, où les actions peuvent être toutefois intriquées à celles de la vraie vie (on peut y acheter et vendre des produits). Un exemple très sérieux y est l’investissement immobilier.
Quoi qu’il en soit, avoir parié autant d’argent (10 milliards de dollars, en 2021), et de façon si unilatérale, fait passer, outre-Atlantique, Mark Zuckerberg pour un enfant roi ayant cédé à un caprice, quitte à en faire subir les conséquences aux utilisateurs et investisseurs.
Deuxième élément d’explication : la concurrence impitoyable des géants Apple, TikTok et Google. On ne s’y attardera pas, tant les autres explications n’ont quasiment pas été abordées par les médias français. Car il ne faut pas écarter le volet idéologique. Chassez le réel, il revient au galop. Et durement.
Au dernier trimestre 2021, la plate-forme Facebook a ainsi perdu un million d’utilisateurs. Outre la présence massive et rebutante de publicités, on peut s’interroger sur les effets de la censure. Depuis un an et le bannissement de Donald Trump, des flux d’utilisateurs se sont déversés vers des plates-formes plus libres (Odysee, Telegram, Gab, VK, Gettr, Truth Social [le réseau social de Trump, en ligne dès ce 21 février], etc.), rendant Facebook, de facto, obsolète.
Ensuite, Meta est en permanence sous les feux des projecteurs judiciaires pour diverses raisons : violation de la vie privée, ingérences internationales, effets néfastes sur les adolescentes (cas d’Instagram, en particulier, dont Meta est propriétaire), failles dans la sécurité des données, désinformation, etc.
Enfin (autre échec cuisant), l’annonce officielle, la semaine dernière, de l’arrêt du développement de sa propre crypto-monnaie. Libra, rebaptisée Diem, avait été annoncée dès 2019. Facebook voulait proposer un système de paiement mondial, via messagerie instantanée, et se positionnait en concurrent direct du système bancaire. La structure (« The Diem Association ») vient d’être revendue à la banque Silvergate. À noter que les autorités financières (particulièrement la Fed) ont pris la chose très au sérieux, le projet s’ajustant mal aux déploiements prochains des monnaies nationales numériques.
Le désintérêt pour les GAFAM, les appels au boycott et l’émergence d’acteurs plus indépendants ne peuvent être que réjouissants pour l’avenir. Cette inclination apparaît comme un mouvement de fond. N’oublions pas que, comme les tyrannies, les monopoles ne sont pas éternels.
Voilà déjà plusieurs mois que les Occidentaux jouent à se faire peur sur les intentions russes concernant l’Ukraine. « Bruits de bottes russes », « Poutine masse des troupes à la frontière » : le langage guerrier utilisé par les médias est assez distrayant mais il est évident que la Russie n’envahira pas l’Ukraine. L’occupation de Kiev n’est pas à l’ordre du jour et le rapatriement des familles de diplomates américains et anglais relève plus de la guerre psychologique que d’une véritable inquiétude militaire.
D’ailleurs, depuis le début de cette crise, les deux compères anglo-saxons multiplient les avertissements alarmistes afin de faire monter la température au point d’agacer plusieurs pays européens, dont la France : « Nous voyons le même nombre de camions, de chars, de personnel. Nous avons observé les mêmes mouvements, mais nous ne pouvons déduire de tout cela qu’une offensive est imminente. Peut-être que nos alliés britanniques et américains ont un renseignement qui leur permet de dire que l’offensive est imminente. Mais dans ce cas, il faut le partager. » Cette déclaration de l’Élysée, citée par Le Monde du 22 janvier, est révélatrice de l’agacement de plusieurs pays qui ne sont pas dupes de la désinformation anglo-saxonne.
Ainsi, la livraison d’armes à l’Ukraine par le Royaume-Uni a été mal perçue, notamment par l’Allemagne. De plus, les avions anglais ont ostensiblement contourné l’espace aérien allemand, comme si Berlin s’était rangé dans le camp russe. On en est loin, bien sûr, mais cette façon de pointer du doigt un pays européen supposé être complaisant avec la Russie provoque d’inévitables crispations. Comme d’habitude, l’Europe est divisée et le dossier ukrainien ne fait qu’accentuer les fractures.
En réalité, tout le monde sait très bien ce que Poutine a en tête. Il a clairement indiqué ce qu’il voulait lors de plusieurs déclarations faites courant décembre : empêcher une adhésion de l’Ukraine à l’OTAN et, plus largement, rediscuter des équilibres stratégiques issus de la chute de l’Union soviétique. Les Russes se sont toujours plaints du non-respect de la parole donnée concernant la non-adhésion à l’OTAN de pays limitrophes de la Russie. C’est, aujourd’hui, trop tard pour revenir en arrière, mais Poutine ne veut pas qu’après la Pologne et les pays baltes, ce soit le tour de l’Ukraine : « Une question de vie ou de mort », a déclaré Dmitri Peskov, le porte-parole du Kremlin. L’argumentaire russe est bien rodé : « Vous n’avez pas accepté les fusées à Cuba, pourquoi devrions-nous les accepter sur nos frontières ? »
Pour cela, la stratégie utilisée par la Russie est la pression, sinon ses demandes n’ont aucune chance d’être examinées. Le soutien aux séparatistes du Donbass relève de cette logique ainsi que l’ambiguïté savamment entretenue autour des troupes russes stationnées non loin de l’Ukraine.
En revanche, l’idée de faire revenir l’Ukraine dans le giron russe a définitivement quitté les esprits au Kremlin. Certes, pour les Russes l’Ukraine n’aurait jamais dû devenir indépendante, mais maintenant qu’elle l’est devenue, il y a plus de trente ans, Poutine en a fait son deuil : « Nous nous sommes réconciliés avec l’idée que ces terres historiques s’étaient retrouvées en dehors de la Russie », a-t-il déclaré, le 23 décembre, lors d’une conférence de presse. Ce propos fondamental aurait dû être davantage commenté…
L’Ukraine n’est pas la Crimée et la Russie ne se lancera pas dans une guerre aux conséquences inconnues. Il faut cependant parler avec elle, ce que les Anglo-Saxons ont du mal à faire. Emmanuel Macron veut profiter de la situation pour discuter avec Poutine et se poser en vrai patron de l’Europe. C’est toujours bon dans le cadre d’une campagne présidentielle.
En attendant, Xi Jinping et Poutine ont signé une déclaration commune dénonçant l’attitude des États-Unis. Chinois et Russes n’ont jamais été aussi proches et c’est bien à l’Amérique qu’ils le doivent.
Une jeune femme de 18 ans a été violemment agressée ce samedi 5 février, avenue Camus, à Nantes. À 8 h 10, elle a reçu un coup de couteau au niveau de la gorge. Elle est hospitalisée. Son agresseur est recherché.
Sur le trottoir de l’avenue Camus, à Nantes, demeure une impressionnante tache de sang. C’est ici, au 9 de l’avenue, qu’une jeune femme de 18 ans a été poignardée ce samedi 5 février, au matin, par un homme en fuite.
L’étudiante originaire de Bordeaux a été agressée vers 8 h 10. Alertés par des cris, des passants sont intervenus pour mettre en fuite cet individu, de type africain, qui portait une doudoune et un gros sac à dos. Ce sont les rares éléments d’identification en possession des forces de l’ordre.
Comment ‘R : cette chaine Youtube est tout à fait intéressante. Elle nous apprend à se passer du superflu et à se concentrer sur l’essentiel pour vivre en toute autonomie. Un bon principe de vie en ces temps troublés où l’Etat est de plus en plus défaillant.
Les propriétaires de voitures Crit’Air 3 pourront continuer à rouler encore un moment dans Paris et sa proche banlieue sans craindre d’amendes. L’interdiction de circuler qui les frappait, prévue pour le 1er juillet 2022, a en effet été reportée à début 2023. Avant l’abandon pur et simple de la mesure ?
Dans leurs rêves les plus fous, les automobilistes propriétaires de voitures affublées d’une vignette Crit’Air 3 n’auraient pu imaginer un tel incroyable favorable coup du sort.
La date couperet du 1er juillet 2022, date à laquelle ces voitures devaient être interdites à l’intérieur de la boucle formée par l’A86, a en effet été annulée au détour d’une réunion des élus de la Métropole du Grand Paris (MGP). C’est à la MGP que l’on doit la ZFE (zone à faibles émissions), sous la houlette du maire de Paris Anne Hidalgo et de ses alliés écolos. Une ZFE dans laquelle les véhicules Crit’Air 4, 5 et plus anciens sont déjà bannis.
Pour l’instant, la MGP parle d’un report de l’interdiction à début 2023, mais certaines sources parlent déjà de juillet 2023. L’argument utilisé par la MGP pour justifier une telle décision est spécieux : elle reproche au gouvernement de bloquer la mesure en ne répondant pas à une demande d’agrément d’offres de prêts à taux zéro accordés par la Métropole à destination de ceux qui voudraient changer d’automobile… Elle reproche aussi au même gouvernement de ne pas aller assez vite dans l’homologation des radars capables de détecter les vignettes Crit’Air ! On a du mal à y croire.
Tout cela ressemble à s’y méprendre, en réalité, à une vraie victoire des automobilistes. Une victoire sur les écolos-bobos qui se moquent bien qu’un banlieusard ait 40 kilomètres à parcourir tous les jours pour aller travailler avec sa voiture, faute de pouvoir utiliser des transports en commun inadaptés dans bien des cas, et surtout bien peu fiables et bien peu sûrs. Des banlieusards qui n’ont pas les moyens de s’acheter une Tesla ou une DS 7 hybride. Ni, non plus, de s’offrir les services d’un chauffeur à la journée comme Anne Hidalgo.
On parle au minimum de 1,2 million d’automobiles et, derrière, de facto, de 3 à 4 millions de Franciliens dont le véhicule familial était condamné au bannissement, voire à la destruction. On parle aussi de dizaines de milliers de professionnels, artisans, indépendants, professions libérales dont les véhicules utilitaires ou commerciaux encore parfaitement vaillants étaient condamnés à la casse ou à la revente à la casse. Les vignettes Crit’Air 3 sont, en effet, affectées aux véhicules essence d’avant 2006, mais aussi aux véhicules diesel d’avant 2011. Des véhicules dont beaucoup n’ont pas plus de 150.000 kilomètres au compteur et qui, bien entretenus, peuvent encore rouler des années !
En réalité, il est mécaniquement impossible de contraindre des millions de Franciliens à remplacer leur véhicule en quelques mois en arguant de la défense de l’environnement, alors même que ces véhicules ne sont en rien « anciens » ni même polluants. Les aides gouvernementales et régionales, distribuées avec nos impôts, ne compensent qu’à moitié le surcoût d’une voiture électrique et ne permettent pas d’acquérir une voiture plus récente, étiquetée Crit’Air 1 ou 2, sauf à se saigner aux quatre veines, pour les ménages modestes, ce qui est vrai aussi pour les classes moyennes.
Gageons que ce report n’est qu’une étape. L’interdiction des véhicules Crit’Air 3 a toutes les chances de terminer aux oubliettes des décisions absurdes et surtout… dangereuses pour ceux qui tenteraient coûte que coûte de les imposer.
Les électeurs de Marine Le Pen et Éric Zemmour sont sacrément remontés. Et ils ont bien des raisons de l’être. Ces jours-ci, il y a, bien sûr, ce que Le Figaro nomme « le combat frontal » entre les deux candidats qui se disputent leur leadership et le ticket pour le second tour. Et qui explique les mots très durs, et pas forcément bien choisis, entendus ces derniers jours. Pour le moment, cette primaire interne n’est pas la préoccupation principale de ces deux électorats qui n’en font peut-être qu’un seul. L’électorat Zemmour-Le Pen n’est pas dans le calcul électoral, il est dans le réel, dans le dur, et le dur qui fait mal. Le Monde a eu l’excellente idée d’aller le rencontrer. Libé aussi. Un engouement médiatique révélateur.
Allons tout de suite au sentiment dominant. Dans Le Monde, il faut aller le chercher à la fin. Un couple d’ouvriers retraités, qui ne seront jamais propriétaires. « Je vais voter pour celui qui n’a jamais été élu. Avant, c’était le Front national, aujourd’hui, c’est Zemmour. Il a été condamné ? Il a juste dit la vérité sur le “Grand Remplacement” ! […] Mais le petit peuple est en colère, dites-le. » Dans Libé, le mot est lâché dès le titre : « rancœur ».
Tout au long de son périple dans cette France populaire, le journaliste du Monde n’aura de cesse de rappeler que « la thèse du “Grand Remplacement” est une “boussole bloquée” », une « théorie raciste, inventée par l’extrême droite » et sera pourtant contraint de constater qu’elle est une réalité vécue par ces millions d’électeurs qui s’apprêtent à voter Zemmour ou Le Pen. « L’exaspération qui vient, cela peut être la fermeture d’un commerce, l’ouverture d’un kebab. Un fait divers à 800 kilomètres de chez soi ou un cambriolage chez un voisin. Une femme voilée aperçue dans la zone pavillonnaire où l’on a construit, des klaxons intempestifs d’un jeune “Arabe” trop pressé, la une du quotidien régional sur les saisies de drogue dans une cité ou un reportage à la télévision sur l’islamisme radical. »
Reconnaissons-le : la presse de gauche a évolué. Elle a mis un mouchoir sur le mépris qu’elle témoignait sur cette France forcément rance et raciste. Elle est même assez comique de se fatiguer à démonter cette thèse du Grand Remplacement tout en concédant des chiffres – très officiels – de l’envolée migratoire qui la confirment.
Le reportage valide, en fait, l’analyse zemmourienne d’un « Grand Remplacement » doublé d’un « grand déclassement » : retraites indécentes après plus de quarante ans de travail, salaires à peine plus élevés que le SMIC et tout entiers absorbés par le loyer et les pleins d’essence, obligation de quitter certains quartiers devenus invivables.
Pire – pour Emmanuel Macron : il montre que cette grille de lecture fonctionne bien au-delà de l’électorat de Zemmour, Le Pen et Pécresse ! La preuve par un certain « Jacques Mauret, 85 ans, barrette de la Légion d’honneur accrochée au veston », cadre bancaire retraité qui « a voté Chirac, Sarkozy, puis Macron, en 2017 » et qui hésite encore à revoter Macron. Pour lui, « il y a un problème dont il ne faudrait pas parler et qui est présent : c’est le “Grand Remplacement”. C’est un cancer qui s’est installé. C’est un mouvement qui bouscule les civilisations. Bientôt, il y aura plus de mosquées que d’églises et de synagogues. »
Un macroniste voit ce qu’il voit, dit ce qu’il voit et pourrait même, allant au bout de sa logique, voter ce qu’il voit ! C’est le reportage qui reste à faire (encore un effort camarades !) et l’angle mort de ces enquêtes centrées sur la France populaire. En effet, avec le phénomène Zemmour, un changement s’est opéré : ces constats et cette colère sont désormais partagés par de larges pans des classes moyennes et supérieures et ce sont elles qui détiennent la clef du scrutin. Vont-elles voter en fonction de ce qu’elles voient bien et qu’elles subissent, elles aussi ?
C’est un mot qui devrait bientôt faire son entrée dans les dictionnaires, comme il l’a fait depuis bien longtemps dans le monde des moins de 30 ans. La gênance, c’est le sentiment que l’on ressent devant le comportement embarrassant ou ridicule de quelqu’un ; c’est le substantif qui caractérise, pour utiliser un autre mot de jeune, une situation « malaisante ».
Je sens bien qu’il vous faut un exemple, amis lecteurs. Nous n’aurons pas à aller bien loin : observons Valérie Pécresse, en recul dans les derniers sondages. Elle « n’imprime pas », comme on dit. C’est pourtant curieux. Candidate des Républicains, elle avait un boulevard devant elle. Elle aurait dû faire voler en éclats Zemmour et Le Pen, appuyée sur un réseau provincial tentaculaire, des militants motivés et enthousiastes (« radicalisés », même, disent leurs propres cadres), des caisses pleines. La droite d’autrefois aurait été de retour ; celle du RPR, celle du Général, celle de la grande réconciliation du 30 mai 1968 avec les soldats perdus ; la droite des comices agricoles et des poignées de mains sur les marchés, des propos biens sentis et des entreprises de pointe, la droite d’un grand parti fier de lui et de son pays, prêt à en découdre.
Heureusement pour les candidats de la vraie droite, si Valérie Pécresse n’est pas nulle, sa campagne nous le laisse à penser. Elle est même pire que cela : gênante. Les réseaux sociaux se sont délectés de sa vidéo ridicule, avec sa parka Decathlon™, quand elle se prépare à partir, en chuchotant, « dans le Doubs », à quatre heures du matin, paupières en berne. En dix secondes, parce qu’elle a revendiqué ce départ en voiture à voix basse, comme si elle ne voulait pas réveiller les enfants à l’étage, et parce qu’elle s’est glorifiée d’être debout, à une heure où elle devait penser que la France somnolait en attendant le chauffeur, elle s’est couverte de gênance.
Que dire de ses meetings laborieux, de ses gestes empotés, de ses formules poussives ? Le meilleur : « Les sondages, ça va, ça vient, c’est comme la queue du chien. » Pensant ciseler un aphorisme, ou rendre hommage à Jacques Chirac, elle se glisse dans un costume qui n’est pas le sien. Elle nous met mal à l’aise parce qu’elle manque de tout : repartie, talent, charisme, crédibilité. Un problème d’ethos, dirait Aristote, c’est-à-dire un problème d’adéquation entre ce qu’elle donne à voir et ce qu’elle dit. Valérie Pécresse, à la vérité, fait une campagne paresseuse, médiocre, en priant sans doute tous les saints dont elle se souvient pour que le scandale Alstom, qui concerne un peu son mari*, mais pourrait éclabousser jusqu’à l’Élysée, n’éclate pas au pire moment.
Le clou du spectacle, dernier sur son cercueil, est venu de David Pujadas qui lui a lu, à la télévision, une tribune qu’elle avait signée, il y a quinze ans. En compagnie de la délicieuse Rokhaya Diallo, elle avait plaidé pour une France métissée. « Qui a écrit cela ? », demande Pujadas. « C’est moi », répond simplement la candidate, qui se lance alors dans une série de poncifs chiraquiens, sans queue (du chien) ni tête (de veau), pour en arriver à la profonde conviction que la France a toujours « accueilli tout le monde » et que c’est « son identité ». Elle ne répondra évidemment pas à la question sur son changement de discours face à l’immigration. La fermeté, c’était pour plaire aux électeurs de Ciotti. Dans le fond, elle s’en moque bien. Elle ne saurait même pas comment faire.
Au fond, c’est vrai, Valérie Pécresse est, comme elle le dit si souvent, une chiraquienne. Démago, girouette, faussement bonhomme, faussement bourgeoise, enfilant les phrases creuses comme autant de perles : elle a beaucoup appris du maître. Il lui manque, cependant, encore l’aplomb, l’aura personnelle, le talent de bateleur – c’est-à-dire tout. Par ailleurs, elle est prise d’une maladie terrible : la compulsion de répétition. « Ça a marché une fois (en 1995, car on ne peut pas considérer 2002 comme une victoire de Chirac), ça marchera toujours. » C’est le plus court chemin vers le mur.
Quand elle aura été sèchement battue, au soir du premier tour, Valérie Pécresse – « Madame 20 h 02 », d’après Zemmour – appellera évidemment à voter contre celui des deux candidats du camp national qui se mesurera au maître des horloges. C’est bien le moins qu’elle puisse faire pour faire barrage à la haine. Ce sera son dernier moment de gênance télévisuelle. Son dernier tour de piste, aussi, espérons-le.
* Après le rachat d’Alstom par General Electric, il fut le seul cadre de haut niveau à être maintenu à la tête d’une ligne métier. En 2016, il conduisit une restructuration, supprimant 800 emplois en Île-de-France, quelques semaines après que son épouse avait été élue à la tête de cette région et qu’elle avait fait de la lutte contre le chômage la priorité de sa campagne.
Ça faisait longtemps qu’on ne l’avait pas entendue. Qui ça ? Nathalie Loiseau. C’est vrai, ça, on l’avait un peu perdue de vue. Le Parlement européen, pour qui veut se faire oublier « au national » a un côté pratique indéniable : sorte d’exil feutré et confortable, il permet de cacher sa médiocrité en continuant tranquillement son petit bout de carrière. L’ancienne ministre des Affaires européennes, qui vient de parrainer – « marrainer serait pour le coup plus approprié », corrige cette nouvelle icône du féminisme macronien, sur son compte Twitter – Emmanuel Macron, non encore candidat, est très active sur le dossier ukrainien. Elle était d’ailleurs en Ukraine cette semaine avec une délégation d’eurodéputés pour « rassembler des informations sur la crise et témoigner du soutien [de l’Europe] au peuple ukrainien », précise-t-elle, toujours sur son compte Twitter.
À peine rentrée en France, elle a donné une interview au Point dans lequel elle fait part de son analyse de la situation. Rien qui casse trois pattes à un canard dans cet entretien. « Ce qui est sûr, c’est que le pays regarde entièrement vers l’ouest et veut choisir son propre équilibre de sécurité. La Russie n’est plus attractive pour son environnement et l’Ukraine veut se tourner vers le modèle européen ». Car il y a un modèle européen. « Si elle choisit sa propre voie pour sa sécurité, cela peut être perçu comme un désastre pour Vladimir Poutine. » On l’a déjà dit ici, il n’est pas question de faire preuve de naïveté vis-à-vis de Poutine, mais peut-on, tout de même, imaginer que cet « équilibre de sécurité » voulu par l’Ukraine puisse être considéré, plus qu’« un désastre pour Vladimir Poutine », comme un véritable risque pour l’équilibre même de sécurité de la Russie ?
Rien de très original donc dans cette interview de celle qui, en tant que présidente de la sous-commission Sécurité et Défense du Parlement européen, se rappelle tout d’un coup à nous. Une interview qui aurait pu passer inaperçue quand soudain… « L’Europe ne peut se contenter d’être une grosse Suisse molle dans cette crise. » On allait peut-être éviter la guerre avec la Russie et ne voilà-t-il pas qu’on va vers une crise majeure avec la Confédération helvétique ! En tous les cas, c’est déjà la guerre sur Twitter. « Ce n’est pas concevable d’être à ce point idiot et d’insulter un pays comme la Suisse. C’est ça l’élite macronienne, ces gens qui pêchent par leur trop grande intelligence », réagit la « citoyenne, féministe universaliste, laïque, essayiste » Fatiha Agag-Boudjahla. Piquée au vif, l’ancienne tête de liste LREM aux européennes riposte : « Vous avez raison Madame. Ne lisez pas l’article, ne regardez pas l’Ukraine risquer sa liberté, ignorez le risque de guerre à la porte de l’Europe, les soldats ukrainiens dans les tranchées, dans la neige. J’en reviens et je suis en colère. Mais le buzz c’est tellement plus important. » On hésite là, entre Clemenceau et Bernard-Henri Lévy. Un mixte peut-être ?
La Suisse, maligne, par la voix de son ambassade à Paris, quant à elle, reste sur son quant-à-soi : « Merci d’évoquer la Suisse. Depuis des décennies, nous œuvrons pour la paix et la sécurité, en Europe et dans le monde. Avec discrétion, aux côtés de nos partenaires, comme la France et l’UE, et dans les enceintes multilatérales. »
« Face à Moscou, l’Europe ne doit pas être une grosse Suisse molle » – Le Point https://t.co/4kHAqIhP23
La Suisse l’a montré tout au long de son histoire : elle est tout sauf molle ! Si le pape fait appel à ses troupes depuis le début du XVIe siècle, ce n’est pas un hasard. Le 10 août 1792, 400 gardes suisses furent massacrés par les révolutionnaires aux Tuileries alors qu’ils protégeaient le roi. En août 1914, lorsque le premier conflit mondial éclata, le Conseil fédéral mobilisa plus de 200.000 hommes pour défendre les frontières de la Confédération menaçant de déclarer la guerre à qui violerait le territoire suisse. « Halte ! On ne passe pas ! Patrie ! Liberté! » En 1940, c’est pas moins de 700.000 hommes qui furent mobilisés. Depuis le début des années 2000, la Suisse a, certes, contexte géopolitique oblige, réduit et professionnalisé ses effectifs militaires, fondés sur l’antique système de milice (« La Suisse n’a pas d’armée, elle est une armée », disait-on jadis), mais elle ne semble pas avoir spécialement molli…
Une jeune femme de 18 ans a été violemment agressée ce samedi 5 février, avenue Camus, à Nantes. À 8 h 10, elle a reçu un coup de couteau au niveau de la gorge. Elle est hospitalisée. Son agresseur est recherché.
Sur le trottoir de l’avenue Camus, à Nantes, demeure une impressionnante tache de sang. C’est ici, au 9 de l’avenue, qu’une jeune femme de 18 ans a été poignardée ce samedi 5 février, au matin, par un homme en fuite.
L’étudiante originaire de Bordeaux a été agressée vers 8 h 10. Alertés par des cris, des passants sont intervenus pour mettre en fuite cet individu, de type africain, qui portait une doudoune et un gros sac à dos. Ce sont les rares éléments d’identification en possession des forces de l’ordre.