Gims, le « frère muslim », un encombrant soutien pour Valérie Pécresse

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C’est un grand classique des élections présidentielles : dans la phase finale du marathon électoral, les impétrants entrent dans une course à l’échalote pour obtenir le soutien du show-biz et des people. Dans le système démocratique, les lecteurs du Monde valent bien ceux de Gala, leurs votes comptent pareillement.

Rappelons-nous : en 2006, Doc Gyneco soutenait Nicolas Sarkozy. Il s’en expliquait ainsi auprès de L’Obs lors de l’université de l’UMP : « J’ai vécu 25 ans sous perfusion sociale. Avec lui, on a décidé peut-être d’avoir une idée sociale de droite qui pourrait faire stopper cette idée de vivre toujours avec des aides et de redynamiser des quartiers où les gens ne vivent à 100 % que par des aides sociales. » On peut lui reconnaître une certaine naïveté dans l’expression – ne savait-il pas qu’il était instrumentalisé à des fins purement électorales ? – pour un soutien qu’il a chèrement payé par une relative traversée du désert. En tout état de cause, le chanteur guadeloupéen, coupable comme tant d’autres d’avoir cru que Nicolas Sarkozy était de droite, semblait bien loin de toutes les revendications communautaristes qui assaillent aujourd’hui les Français.

Pour Emmanuel Macron, on gage que, outre le soutien de comiques comme Yassine Belattar dont le rôle sera de jouer la mouche du coche auprès d’Éric Zemmour et, en même temps, de ramener vers lui le vote des banlieues, nous aurons sûrement droit à quelques saltos de McFly et Carlito. Il s’agirait alors, pour Emmanuel Macron, d’essayer de capter le vote « jeune », réputé abstentionniste ou volatile, histoire d’élargir un socle électoral exclusivement bourgeois qui pourrait être tenté par Valérie Pécresse.

Parlons-en, d’ailleurs, de Valérie Pécresse. Depuis 2019, celle-ci s’est assurée du soutien de Gims, rappeur congolais converti à l’islam par un de ses confrères du groupe Sexion d’Assaut. Comment ? Le chanteur à succès avait monté une sorte de concours musical sur Instagram destiné aux Franciliens, le « Marathon des Talents », concours auquel, selon le journaliste de Mediapart Antton Rouget, la région Île-de-France présidée par Valérie Pécresse avait accordé une subvention de 150.000 euros, soit 12,39 % du budget total de l’opération. Il ne lui a pas caché sa reconnaissance : « Bonjour à tous, c’est Gims. Juste pour vous dire que je suis fier de collaborer depuis maintenant quelques années avec Valérie Pécresse : marathon des talents, énormément de belles choses à venir pour mettre les talents en avant. […] Merci infiniment, restez branchés, restez connectés. Énormément de choses arrivent, plein de positif, que du bien, que du bien ! Merci infiniment à Valérie Pécresse. »

Logiquement, le rappeur a donc apporté son soutien à Valérie Pécresse aux dernières élections régionales, soutien renouvelé pour la présidentielle.

Mais voilà, il y a eu un premier couac dans cette mécanique bien huilée. Il y a quelques jours, le chanteur s’est fortement agacé que ses fans lui souhaitent une bonne année : selon lui, ce serait une transgression de l’islam. Un mauvais vent venu d’Afghanistan aurait-il soufflé jusqu’à lui ? S’il est certain que sa femme Demdem (la deuxième ; l’artiste serait, paraît-il, polygame) n’emprunte pas vraiment son look et son vestiaire aux hirondelles de Kaboul, Gims n’en a pas moins déclaré, s’adressant à ses « frères muslims », qu’il fallait impérativement déroger aux vœux traditionnels de bonne année.

Marlène Schiappa, jamais avare elle-même d’une incohérence, s’est empressée de sommer Valérie Pécresse de s’expliquer sur ses soutiens. Guilhem Carayon, étoile montante du parti LR, a aussitôt réagi sur Twitter : « Mais comment #Schiappa ose-t-elle parler de citoyenneté quand Macron érige en modèle Yassine Belattar, proche des islamistes du CCIF et qui se dit « le frère » du Président ? »

Éric Zemmour, quant à lui, assez goguenard, a taclé la « leçon d’identité » donnée par un soutien de Valérie Pécresse. On a effectivement l’impression, en considérant ces polémiques picrocholines, que Belattar et Gims mènent le même combat communautariste importé sur le sol français, quand Macron et Pécresse, pensant de manière très superficielle être en phase avec ce qu’ils croient être la société française, sont en manque certain de crédibilité sur ce qui fait l’identité de la France.

Marie d’Armagnac Boulevard Voltaire

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